e crois que tout le monde ressort un peu changé, sinon complètement bouleversé, après avoir lu les trois tomes du dessinateur
Fabien Toulmé. À travers des entretiens que l'auteur dessine, il nous raconte une histoire (hélas, banale) : celle de Hakim et de son bébé Hadi qui vont traverser l'Europe pour arriver en France. Ce qui m'a personnellement le plus émue c'est le courage de cet homme et à quel point je pouvais m'identifier à lui. Il avait un vie tellement « normale » avant le déferlement de violence en Syrie que cela me fait mal quand je lis ses dernières parole :
Ma famille, mes amis me manquent énormément. Ma pépinière aussi … J'ai mis tellement d'énergie pour la créer, mais bon, elle doit être détruite maintenant comme tant de chose en Syrie »
Tous les clichés volent en éclat :
Ils n'ont qu'à rester chez eux ! Parfois c'est sans doute audible mais pas pour les Syriens qui coincés entre Daesh, le régime de Bachar el-Assad et bombardé par l'aviation russe ne pouvaient que fuir.
Ils devraient prendre les armes chez eux, mais les Syriens ont essayé et ils ont été bombardés sans relâche.
Ils ne souhaitent vivre que des avantages sociaux. Hakim est un travailleur il avait réussi à monter une pépinière qui marchait bien en Syrie il a tout perdu et ne cherche maintenant qu'à travailler.
Mais le plus terrible c'est son parcours, il a échappé de peu à la mort dans un canot en face de la Grèce. Il a connu les camps dans le froid et la promiscuité et l'hostilité de la police et de la population hongroise. Les décisions compliquées pour faire confiance à des gens qui peuvent étre très malhonnêtes et dangereux. Sa femme avait réussi à venir en France avec sa famille et elle les attendait morte de peur qu'il leur arrive quelque chose. C'est une erreur de dates sur un papier officiel qui a empêcher Hakim de pouvoir arriver directement en France, et c'est ce qui permet à
Fabien Toulmé de décrire toutes les difficultés des Syriens en situation de survie pour pouvoir arriver dans un pays d'accueil.
Je laisse à Habib les derniers mots :
Tu te souviens, à notre première rencontre j'ai dit que je te raconterai mon histoire pour Hadi, pour qu'il sache d'où il vient, ce qu'on a vécu.
Plus tard, quand mes enfants seront en âge de comprendre, je leur ferai lire ton livre ;
Et j'espère qu'ils seront fiers de nous, d'où ils viennent. »
je l'espère aussi et j'espère également qu'ils aimeront la France .
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