Ce troisième et dernier opus de L'Odyssée d'Hakim est à la hauteur des deux premiers. On continue de suivre le périple d'Hakim et de son petit garçon, avec autant d'émotion, de révolte, le coeur serré par ce qu'ils doivent endurer, les dangers qui les guettent.
Il y a ces lueurs d'espoir avec des rencontres providentielles, le hasard de cheminements et de familles qui se croisent.
Il y a aussi l'horreur de systèmes hypocrites faisant de ces personnes des non-humains.
Il y a enfin les territoires plus bienveillants où sont accueillis les migrants.
On assiste impuissant à ces destins et parcours que personne ne devrait devoir subir, à ces choix difficiles rendant si aléatoires l'atteinte de l'objectif.
Avec toujours autant d'humilité,
Fabien Toulmé clôt cette trilogie. Même si les retrouvailles ont lieu à la fin, l'auteur a l'intelligence de rappeler que la fin du voyage n'est que le début d'une nouvelle vie, avec son lot de défis, de difficultés, d'apprentissage et d'investissement. Une fois sur place, une fois réunis, encore faut-il se faire son nid, se créer son réseau, réussir à subsister, apprendre la langue, mais aussi une autre manière de vivre.
Avec toujours autant d'objectivité et de professionnalisme, l'histoire nous est livrée, âpre, difficile, émouvante.
A lire, pour savoir, pour connaitre, pour ouvrir les yeux sur la situation vécue par des milliers de personnes, et peut-être même ouvrir son coeur.