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EAN : 9782754065566
288 pages
First (23/04/2015)
2.62/5   4 notes
Résumé :
Leurs " placards " dorés font rêver ! Nichés au sein des institutions, des fondations, ou à des postes enviables du secteur privé, ils jouissent de revenus très confortables et échappent souvent à tout contrôle. Le réseau des recasés de la République, qui abrite de nombreuses célébrités et une armée d'inconnus qui valent le détour, est un continent obscur, avec ses règles, ses lois et ses jeux d'influence feutrés... Cette enquête, qui s'appuie sur de nombreux docume... >Voir plus
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Le pouvoir et les avantages précieux qu’il apporte permettent en effet au Président d’envisager sa future sortie avec un sourire radieux, même si la fin de règne est toujours vécue comme une perte douloureuse… On ne lâche pas sans regret un pouvoir qui permet non seulement de s’enivrer de son exercice et d’en tirer mille bénéfices (y compris sur le plan narcissique) mais aussi d’en faire profiter les proches, les amis et un vaste réseau de personnalités qui, après avoir rendu des services à « la République », généralement en faisant preuve d’une obéissance zélée, piaffent pour avoir leur récompense sous la forme d’une place enviable ou d’un « lot de consolation ».
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L’intérêt de nommer des amis au Conseil constitutionnel, il ne faut jamais l’oublier, est que cette minuscule assemblée qui ne compte que treize membres, tenus au secret des délibérations, a pour tâche de valider les comtes de campagne des candidats à l’élection présidentielle, au regard des vérifications que lui transmettent la Cour des comptes et le Conseil d’État. Or, on ignore trop souvent que le Conseil constitutionnel n’a pas pour habitude d’invalider les comptes des vainqueurs. Roland Dumas a d’ailleurs avoué qu’il lui était arrivé de confirmer la validité de comptes qui, si le Conseil n’avait pas craint de provoquer une émeute populaire menaçant « l’intérêt de l’État et la sauvegarde de la paix publique », aurait conduit à destituer Jacques Chirac élu à la Présidence de la République en 1995, tout en l’empêchant de se représenter, et à « tuer » son challenger de droite, Édouard Balladur. « Ne risquait-on pas la guerre civile ? » conclut-il pour justifier la frilosité des conseillers, tout en reconnaissant que si la composition du Conseil constitutionnel n’avait pas été majoritairement de droite la décision aurait vraisemblablement été différente. Traduction : les Français auraient dû voter à nouveau et Lionel Jospin, qui avait fait 47.36 % à l’élection, aurait remporté une victoire écrasante face à une droite asphyxiée financièrement et politiquement. Mais la France était « bien gardée » puisque seuls quatre membres sur treize étaient de gauche et que les conseillers sont nommés pour un tiers pas les présidents de la République, qu’eux-mêmes y étaient automatiquement intégrés à vie après leur mandat, et que les autres sont nommés par le Conseil d’État, les recasés devenant à leur tous des recaseurs.
page 43
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Où que l’on se tourne dans notre République, se recaser est devenu un exercice permanent, une véritable obsession chez les politiques, les hauts fonctionnaires et les dirigeants d’entreprises publiques ou privées. Nous avons pu observer pire : le recasage n’obéit pas simplement à un système de nomination fait de lois et de règlements, mais à une culture. C’est-à-dire à un savoir qui se transmet au fil des générations qui se succèdent dans les allées du pouvoir.
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La banque Rotschild, littéralement installée au cœur de l’État grâce aux pantouflages incessants de ses cadres et conseillers, offrait des possibilités de recasage. Mais ce n’était pas le bon moment. Jacques Chirac s’en méfiait depuis que David de Rotschild lui avait préféré Édouard Balladur. Yves Cabana en savait trop pour être exposé à la fréquentation des « traitres » qui s’y étaient réfugiés, les recasés balladuriens tel Nicolas Bazire, l’ex-directeur du cabinet d’ « Édouard », intégrés chez Rotschild comme associé-gérant. L’énarque Emmanuel Macron ignorait encore qu’en abandonnant ses études de philosophie pour entrer à l’ENA il serait happé par cette porte tournante qui s’emballait. Nicolas Sarkozy lui-même, autre soutien de Balladur contre Chirac, travaillait pour la banque en tant qu’avocat d’affairez. Décidément non, le président préférait placer Cabana chez Véolia , où il possédait des « écuries » plus sûres.
page 125
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Il est devenu presque banal d’entendre d’anciens chefs d’état déclarer qu’ils ont attendu de se retirer de la politique pour s’enrichir. Non pas qu’ils aient du se priver beaucoup durant leur mandat présidentiel, mais il est vrai qu’en quittant le pouvoir et ses obligations, leur trésorerie a fait un bond considérable. La raison en est simple : leur image et leur carnet d’adresses sont devenus ouvertement monnayables dans un monde où même les grands élus acceptent de marchander leur parole. Ils sont même très demandés. Des cabinets de conseil se sont implantés sur ce marché pour louer les présidents à prix d’or, pour les faire intervenir devant des publics choisis ou pour des prestations confidentielles : Washington Speakers Bureau (WSB), Glamspeak, ou encore Plateforme en France… Les stars de la politique ont alors enchaîné les conférences payées rubis sur l’ongle et, plus discrètement, les consultations spécialisées.
page 63
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