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sur 404 notes
Marc Trévidic aborde dans son premier roman, Ahlam, le thème de la montée de l'intégrisme, et présente l'amour et l'art comme remparts à la barbarie. Il se pose très clairement en grand défenseur de la liberté et de la culture. Une lecture agréable mais quelques regrets.
Le processus de radicalisation du jeune Issam est particulièrement bien décrit : de part son métier de juge d'instruction, l'auteur maîtrise bien sûr son sujet.
L'énergie d'Ahlam pour préserver sa liberté, s'opposer au radicalisme, et défendre la place de la femme dans la société tunisienne, malgré le déchirement de son propre frère Issam qui la renie, en fait un très beau rôle féminin, et la principale réussite de ce livre.
L'amour entre les membres de cette famille et leur désarroi face au jeune fils peu à peu enrôlé par les islamistes, est également très bien dépeinte. Idem pour la relation de fidélité et d'amitié entre Paul (le peintre qui introduit l'art dans la famille) et Farhat (le père de famille).
Quant à l'art, Marc Trévidic y voit indéniablement un outil puissant pour s'évader de la cruauté du réel mais également dénoncer un régime d'oppression. Les pages sur l'amour de l'art des différents personnages ; ainsi que la description de très beaux paysages de Kerkennah apportent lumière et poésie dans cette ambiance si sombre.
Vous l'aurez compris : un livre rythmé, qui a été pour moi une lecture agréable.
Parmi les regrets, l'écriture aurait pu être plus recherchée. En outre, l'apport de l'histoire d'amour entre Paul et Ahlam ne m'a pas convaincue. Elle vise peut être à justifier la forme romanesque (Marc Trévidic n'avait jusqu'alors écrit que des essais politiques) ou adoucir le propos de fond. Elle est cependant plutôt attendue, et explique pourquoi j'ai trouvé cette lecture agréable mais pas éblouissante.
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Ceci est un drame moderne, historique où le monde se joue. Marc Trévidic ancien juge d'instruction au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris écrit un roman actuel, sensible et terrifiant.

Il s'agit de l'histoire singulière d'un célèbre peintre, Paul Arezzo, tombé amoureux de l'archipel de Kerkennah en Tunisie. Installé sur l'île, il se lie d'amitié avec Farhat, un pêcheur et sa famille. Il devient alors leur protecteur et apprend beaucoup en leur compagnie, jusqu'à devenir un membre à part entière de cette famille. A la mort de la mère, Nora, il décide de sensibiliser et d'instruire les deux enfants de la famille aux arts. Issam, l'aîné doué pour la peinture et Alham la cadette, lumineuse face au piano, forment un duo poétique. Se réfugiant dans un projet artistique Paul et les enfants vont former un trio redoutablement efficace puis l'adolescence se profilant, Issam se laisse alors influencer par les pensées et convictions salafistes de Nourdine, son ami d'enfance. Débute un récit plein d'effroi tant l'embrigadement de l'esprit est révoltant mais malheureusement inéluctable.

Actuel par son sujet, le roman traite de la montée du salafisme dans un pays affaibli par le régime de Ben Ali et met donc en lumière le printemps arabe et le quotidien des pays arabes, tiraillés entre tradition et émancipation. L'auteur maîtrise son sujet de par son métier et exprime à travers une fiction qui n'en est plus, une réalité complexe de notre époque.

Marc Trévidic se sert également avec subtilité, de l'art, de la beauté et de l'amour comme révélateur d'un mal qui gangrène les pensées. C'est avec une grande sensibilité qu'il utilise ces thèmes afin de dénoncer les raisonnements malsains de ces individus.

Terrifié, on pénètre dans l'esprit contradictoire et dérangé des extrémistes et y déceler une contagion de l'esprit. C'est peut-être ça le plus redoutable, l'habileté avec lesquels ils s'emparent des pensées pour en enrayer toutes personnalités. Aveugles et non préparés à ces déferlements d'incompréhensions et de violences les proches d'Issam assiste à sa perdition malgré l'amour. Mais l'espoir demeure toujours, une étincelle illumine l'avenir car le combat d'une génération ne fait que commencer. Sur ce, je vous propose un thé sucré suivi d'un baklawa pour adoucir un roman à la fois fort et aérien.
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C'est un livre que j'ai vraiment essayé de terminer, mais, après environ la moitié du texte, j'ai échoué. La première partie de l'histoire était encore plutôt acceptable, peut-être seulement un peu ennuyeuse, à cause des caractères plats et peu intéressants. Après le moment où l'auteur commence à entamer le vrai thème du livre, c'est-à-dire, la haine religieuse, la lecture est devenue désagréable. C'est pour ça que j'ai fermé le livre à mi-chemin. Les journaux m'offrent déjà toute la haine et l'agression que je peux gérer quotidiennement.
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En nous contant l'histoire de Paul, de Farhat, d'Ahlam et d'Issam, Marc Trevidic nous plonge dans un sujet que l'ancien juge anti terroriste connait très bien : comment une personne peut en arriver à se transformer en un assassin froid et détaché au nom d'une religion qu'elle maitrise à peine. Mais il nous parle aussi d'art, d'amour, et d'amitié profonde, ce qui fait de son roman à la fois une source d'ombre et de lumière, de peur absolue et de grand espoir.
L'histoire est belle, riche, puissante, et on sent parfaitement la maitrise du sujet de fond, cette glissade lente, progressive mais inéluctable d'Issam vers la noirceur et le pire. On le voit petit à petit s'enfoncer, se perdre, sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit. On comprend mieux qu'avec un reportage comment quelqu'un de plutôt intelligent, élevé dans une famille aimante et douce, peut malgré tout finir enrôlé dans un groupe qui prêche la violence et le fanatisme : les recruteurs salafistes savent parfaitement détecter les failles (même minimes) et besoins de chacun, et appuyer dessus, en apportant des solutions qui semblent simples et cohérentes. le phénomène de motivation de groupe est bien présent aussi, utilisé par touche ou comme un argument fort (pour ceux qui se sentent isolés).
Marc Trevidic laisse en même temps la place à l'espoir, avec le personnage d'Ahlam, lumineuse, énergique, moderne, qui croit en un futur pour son pays et pour les femmes. Farhat aussi représente une forme d'optimisme : à la fois respectueux de certaines traditions et curieux de nouveautés et d'ouverture, il est quelque part le personnage fort et le plus attachant du livre. Il va offrir son amitié et son soutien à Paul, essayer de comprendre leurs différences, les accepter, sans jamais juger, sans presque jamais critiquer.
L'écriture elle, est très plaisante, riche, le vocabulaire pédagogique et relevé sans être pédant. le style est fluide et vraiment très agréable.
Vous l'avez compris, ce livre m'a plu, énormément. le seul petit bémol que j'apporterai concerne l'histoire d'amour, trop attendue, qui peut par moment venir gâcher le récit. Mais malgré cela, je vous conseiller vivement sa lecture, pour comprendre, pour réfléchir, et pour voyager aussi, dans cette Tunisie tellement fragile et courageuse.
http://desmotssurunepage.eklablog.com/monstrueux-et-magnifique-a127099518

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Quand un juge anti-terrorisme se met à l'écriture d'un roman... cela suscite la curiosité!
Quand ce premier roman parle d'islamisme, on se doute que cela va être particulièrement intéressant... et en effet, on est pas déçu!

L'histoire d'amour devient presque accessoire (certaines pages même sur la recherche picturale de Paul m'ont parues un peu longues, tant le propos capital est ailleurs) , un joli prétexte pour mieux décortiquer la montée de l'islamisme en Tunisie, la radicalisation, la manipulation, l'embrigadement, le fonctionnement des cellules de jeunes... et cela fait froid dans le dos.

Un roman très important pour mieux comprendre ce qui peut se passer dans l'esprit de certains.
Pour comprendre ce que certains pensent des femmes, de l'art ou de la musique.

Un documentaire, un essai aurait pu aboutir au même constat. Mais il y a la force des émotions ressenties autour des personnages pour le renforcer, pour le graver profondément en mémoire.
Ce roman démontre parfaitement le pouvoir de la fiction.
Un monde s'effondre sous nos yeux, et rien de mieux que des personnages de chair et de sang pour nous aider à comprendre le monde d'aujourd'hui.

A lire , et à faire lire!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Marc Trevidic est à l'évidence plus à l'aise pour parler du terrorisme et du jihad dans son cabinet de juge que lorsqu'il s'attaque au roman. Il est certes toujours très documenté sur le sujet, on retrouve alors ses grandes qualités d'expert, mais il ne parvient pas à donner vraiment corps à ses personnages. La forme est donc bien moyenne, si le fond reste cependant toujours passionnant.
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Lecture très agréable qui décrit minutieusement le processus de radicalisation !Belles pages sur la musique et la peinture qui accentuent l'horreur que représente l'extrémisme religieux et son obscurantisme et sa bêtise absolue!C'est aussi une belle histoire d'amour bien qu'elle ne laisse pas espèrer un monde meilleur pour demain d'autant que ce livre est l'oeuvre d'un de nos juges les plus instruits sur ce nouveau péril qu'est l'extrémisme islamiste .
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Avis de Grybouille (Chroniqueur chez Léa Touch Book) :

Il y a des personnes comme Marc Trévidic qui sont nés sous une bonne étoile.. .
Un parcours de Juge d'instruction spécialisé dans l'anti-terrorisme salué par ses paires, des interventions télévisées qui font références, un public qui se déplace pour assister à ses colloques.. . Oui, Marc Trévidic fait partie de ses personnes qui rayonnent.

Bon revenons à nos moutons, pas les touristes… Vous comprendrez en lisant « Ahlam ».
C'est un roman, enfin un peu plus qu'un roman car dans les dialogues on sent poindre des extraits de discussions, d'échanges qui ont dû se dérouler dans les bureaux de notre juge lors d'auditions. Non ?

L'actualité n'est jamais loin, mais tout y est si délicatement mêlé avec une très belle histoire d'amitié, d'amour que la lecture en est un ravissement.

Le cadre,
La Tunisie dans l'archipel de Kerkennah, lieu protégé qui vit au rythme des saisons et qui ne s'agite qu'à l'arrivée des touristes.

L'histoire, le début il ne faut pas exagérer.. .
Paul Arezzo, peintre Français, qui connait la célébrité à travers une étude sur le regard des femmes, vient y rechercher le calme et pourquoi pas l'inspiration.
Son installation devient une évidence lorsqu'il se lie d'amitié avec Farhat, un marin pêcheur, père de famille.
Nora son épouse, Issam son fils, Ahlam sa fille et Fatima la grand-mère complètent les éléments de cette famille ouverte sur les savoirs et qui est respectueuse des autres.

L'histoire va tous les rattraper, la Tunisie va connaitre sa révolution du jasmin.. .
Une chose à prendre en compte toutefois pour les Tunisiens, bienveillants ou malveillants, il est considéré comme un « kafir », un mécréant en terre d'Islam.

Paul qui est en recherche artistique, l'alchimie des mots, des notes et des couleurs, la beauté, l'Amour, synthèse de la vie, va se retrouver confronté au rigorisme de différents courants religieux.
C'est aussi une histoire d'Amour et celle d'une promesse donnée de celle qui vous change une Vie.. .
Je ne vous en dirai pas plus, car il faut vraiment lire ce roman, c'est un des meilleurs livres que j'ai lu ces dernières années.

Le p'tit Duc est tombé sous le charme de l'écriture de Marc Trévidic qui a su mettre en avant avec beaucoup d'intelligence ces événements récents qui bousculent nos certitudes.

Et ne me dites pas que vous ne le trouvez pas son livre, il n'y aura pas d'excuses, pas de mot du médecin, rien, je serai intransigeant, même pour ceux au fond de la classe près du radiateur et de la fenêtre pour qui j'ai un petit faible.. .Parfois.

Marc, si tu passes à Montpellier, Léa et l'oiseau à plumes seront là !

@ Bientôt amis (es) lecteurs (trices),
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Un magnifique conte poétique ! Une histoire d'amour au sens large du terme. Sur la vie, sur l'amitié, sur la rencontre et sur l'Art.
Paul s'installe sur ce petit Archipel Tunisien avec le coeur lourd...il y trouvera ce qu'il cherche et bien plus encore. Il va emporter avec lui deux enfants, puis deux adolescents vers l'Art...jusqu'à ce que la Révolution du Jasmin fasse basculer ce qui pourtant était si simple.

Une plume légère et douce pour un livre qui aborde un sujet violent.
Lien : https://emiliaetjean.wordpre..
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AHLAM/Marc Trévidic
Paul est un peintre déjà célèbre et il a un peu plus de 25 ans quand en l'an 2000 il s'installe à Kerkenna, un archipel tunisien idyllique pour trouver l'inspiration.
Il devient l'ami de Fahrat le pêcheur qui marié à Nora a deux enfants, Issam et Ahlam, deux êtres doués l'un pour la peinture l'autre pour la musique.
Paul a toujours rêvé tel un Einstein d'unifier les arts en une oeuvre composite. Il compte sur ces deux enfants pour réaliser son rêve.
Mais la Tunisie va connaître dix ans plus tard les soubresauts de la révolution puis l'infiltration des salafistes au sein de la société tunisienne. L'islamisme s'étend : fanatisme et violence au programme.
Un très beau roman d'amour, captivant du début à la fin, et bien écrit de Marc Trévidic, spécialiste du terrorisme islamique, qui a su tout au long de ce récit nous faire découvrir non seulement les nuances de la peinture, les rimes de la poésie et la richesse des douze notes de musique, dièses compris, mais encore les rouages du fonctionnement des groupements salafistes. Un hymne à la liberté de pensée, de croire, de créer et d'aimer.
Pour bien comprendre le sens de ce livre, il faut se rappeler que le salafisme est un mouvement politico-religieux revendiquant le retour à l'islam des origines fondé sur le Coran et la Sunna, une approche rigoriste et conservatrice, radicale et intégriste qui prône la violence pour imposer ses vues. Comme par exemple que la femme n'est pas l'égale de l'homme, mais son complément !
Un roman à lire.
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