Avec «
Ahlam »,
Marc Trévidic, ancien juge d'instruction au pôle antiterrorisme du TGI de Paris, écrit son premier roman. Evidemment, son expérience professionnelle va largement transparaître cette histoire qui débute en 2000, peu de temps avant les attentats du World Trade Center.
Le personnage principal est Paul, jeune peintre qui a obtenu un succès très rapidement et mène une carrière internationale. Ayant perdu son inspiration, il décide de s'isoler à Kerkennah, petite île de Tunisie afin de se resourcer. Il y rencontre un pêcheur ainsi que toute sa famille dont Issam et
Ahlam, respectivement frère et soeur. Il les prend sous son aile ayant découvert chez eux des dons artistiques hors normes. Issam peindra pendant que
Ahlam jouera du piano. Toute cette histoire serait très simple si les germes du salafisme n'était pas en train d'éclore dans toute la Tunisie et même dans cette petite île de Kerkennah.
Dans ce roman,
Marc Trévidic déploiera plusieurs axes : l'amour, le rapport de la peinture à d'autres arts, la religion, la révolution de jasmin, la radicalisation. D'ailleurs, c'est cette dernière thématique qu'il développera le plus, tant et si bien que le livre aurait pu s'appeler « Issam ». D'ailleurs le personnage d'
Ahlam est curieusement peu développé.
Certaines autres thématiques sont à mon goût moins réussies comme celles traitant de la peinture.
L'écriture de
Marc Trévidic est précise et très agréable à lire. le seul reproche que je pourrais lui faire est le manque de liant dans la globalité du roman On voit les coutures...
Mais malgré ces petits défauts, «
Ahlam » est un excellent premier roman que j'ai dévoré en une petite journée. L'expérience de
Marc Trévidic dans le développement de la radicalisation et du djihadisme illumine ce roman et glace cette belle histoire d'amour.
Lu en tant que juré du Prix du Livre de Poche 2017