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3,88

sur 404 notes
Ahlam commence comme un joli conte, presque un peu candide. Et puis tout à coup tout change, et l'on retrouve ce que le juge Marc Trevidic connaît bien et a déjà beaucoup observé, le terrorisme et ses mécanismes souterrains. Autant j'ai été séduite en début de lecture par l'histoire imaginée par l'auteur, affective et artistique, autant cette deuxième partie, qui coïncide avec la radicalisation d'Issam m'a profondément intéressée, ainsi que tout le contexte de la révolution du jasmin, largement évoquée. Ce premier roman a peut-être quelques défauts, il n'est pas parfait, il pêche parfois par quelques longueurs explicatives et quelques candeurs sentimentales, mais c'est un roman fort, généreux, original, qui donne et promet beaucoup. J'ai aimé la place de l'art dans ce récit, et que la violence n'y soit pas édulcorée mais abordée de manière réaliste. Une lecture très utile, pour savoir et comprendre.
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Marc Trevidic est il dans la fiction, quand il décrit un monde où la peinture et la musique seraient haram, illicites, L'islam de l'action antiterroriste est-il celui décrit par Ahlam, la Tunisie musulmane radicale et Salafiste égorge t-elle des peintres ? Aujourd'hui ?
Le livre de Chahdortt Djavann revenue clandestinement de l'IRAN m'incite à penser que tout cela est possible.
Que penser alors de notre Goncourt qui vous arrache des larmes à la pensée que notre musique et celle de Franz Litz est imprégné d'Orient , mot pudique comme Ottoman, choisi peut être pour éviter le mot Islam.
Et pourtant celui-ci a bien vécu en Syrie en Iran et Mathias Enard parle le Farsi? Et n'a t-il pas déclaré à l'AFP que les attentats de Paris n'ont rien à voir ni avec le Proche ni avec le Moyen Orient.

Lecteur pragmatique je préfère la parole de Marc Trèvidic qui a ce poste de l'antiterrorisme a les mains qui dénoncent ceux qui veulent détruire.C'est son corps qui se bat, ses tripes qui ont sans doute la frousse, ses gardes du corps qui palissent .
Ce livre glaçant nous fait toucher de près la terreur qu'une minorité tente d'instaurer dans un pays qui émerge vers la démocratie.
Marc trévidic, kamel Daoud, Boualem Samsal, Chahdortt Djavann et d'autres des auteurs qui nous rendent plus libres de penser car en ignorant les menaces et en parlant de ces réalités, ils ouvrent la voie à la tolérance, à toutes les musiques à toutes les peintures.
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Un très beau roman protéiforme : amour, amitié, création artistique, et fanatisme religieux. Des pages lumineuses quand l'auteur parle de la Tunisie, de peinture et d'amour. Les personnages sont beaux et forts. La tension s'installe quand l'intolérance religieuse s'immisce sur l'île. La description du processus d'embrigadement est glaçante et tellement vraisemblable. Les questions qui se posent en finissant ce livre : que peuvent l'amour et la beauté contre le fanatisme ? et faut-il risquer sa vie pour la liberté ?J'ai moins aimé les pages un peu fumeuses sur les correspondances artistiques.
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Ahlam signifie les rêves en arabe

Marc Trévidic, juge d'instruction spécialisé dans l'anti-terrorisme en France, spécialiste des filières islamistes a choisi, dans ce premier roman, le mode de la fiction pour nous faire vivre la montée de l'intégrisme en Tunisie.

En 2000, suite à un chagrin d'amour, Paul, un célèbre peintre français, arrive aux Kerkernnah, archipel d'îles tunisiennes situé à une vingtaine de kilomètres au large de Sfax. Un lieu où la vie est douce s'écoulant au rythme des saisons et de l'arrivée "des moutons" (les touristes).
Il se lie rapidement avec un pêcheur Farhat, sa femme Nora, sa mère Fatima et ses enfants Issam, 9 ans, et Ahlam 7 ans. Une famille ouverte, moderne et progressiste.

Paul ne vit que pour son art et rêve de créer une oeuvre unique alliant musique et peinture. Il va enseigner la musique à Ahlam et la peinture à Issam, deux enfants particulièrement doués. Issam peint la musique de sa soeur.

La Tunisie de ces années là vit sous le joug du clan Ben Ali qui a mis en place un régime d'injustice et de corruption.
Paul va assister aux réactions de certains tunisiens lors des attentats du 11 septembre 2001, "Cette explosion de joie d'une trentaine de jeunes salafistes de Remla, le 11 septembre 2001 était comme un signal, une mise en garde appuyée", au départ pour le djihad de jeunes du village. Il va aussi se rendre compte qu'en tant qu'artiste et non musulman, il est perçu comme un « kafir », un mécréant en terre d'Islam, par certains villageois.

Mais Issam va tomber sous l'influence de son copain Nourdine, un jeune exalté dont le frère Saber est parti faire le djihad. Nourdine va tenter de lui faire abandonner la peinture considérée par les islamistes comme un péché, une tentative d'imiter Allah, "la reproduction des images humaines et animales était interdite".
La musique est aussi considérée par eux comme l'instrument du diable, Issam va en venir à voir sa soeur adorée comme une mécréante.
Lorsque Nourdine le présente à Ayman, un islamiste autrement plus fin et plus dangereux, Issam va complètement basculer. Ayman perçoit son intelligence et son potentiel et va le prendre sous sa coupe, le loger et financer ses études informatiques.

Au travers de cette fiction, c'est une page de l'histoire de la Tunisie que nous raconte Marc Trévidic de l'attentat d'al Quaida à Djerba en 2002 à l'immolation d'un marchand de fruits et légumes en décembre 2010 à l'origine de la révolution de Jasmin dans les mois suivants.

L'écriture est simple, l'intrigue romanesque bien construite, l'histoire d'amitié et d'amour très belle et Marc Trévidic décortique parfaitement le processus d'embrigadement d'al Qaida.
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Désolée de ne pas me sentir a l'unisson mais ce livre me " tombe des mains" et je peine a aller au bout.
Certes très documenté et c est le minimum qu on pouvait espérer de l expert qu' est M Trevidic Sur la question Islamiste. Des lors on attend de la fiction qu'elle nous emporte bien au delà et depasse tout ce qui a ete écrit par ailleurs dans le registre journalistique.
Or le style Est tres plat, tres 1er degré ou dissert de terminale, et produit un roman de gare pour un sujet grave et complexe.
La narration sans éclat, naïve et souvent nian nian quand elle n'est pas ridicule (les scènes d amour de Paul !!) sert une dimension anecdotique tres " telephonee" des le début et sans surprise.
Dommage car le sujet est complexe et passionnant.il aurait mérité plus de soin pour ne pas tomber dans ces travers et dépasser les cliches.
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Qui mieux que Marc Trévidic, le juge combattant infatigable du terrorisme, peut répondre à cette question récurrente que nous nous posons. Chaque fois qu'un jeune de notre entourage rejoint ces idéologies extrêmes à l'opposé de son environnement et de son mode de vie, nous restons sidérés et sans réponses. Pourquoi? Pourquoi lui?
Même si ce roman se situe en Tunisie et concerne de jeunes tunisiens musulmans, il semble que l'endoctrinement suive la même démarche. C'est un lent processus qui s'opère, une machine rodée, déjà rencontrée et utilisée lors d'autres vacillements de l'histoire des hommes. C'est un cocktail explosif de soumission à l'ordre, à la foi. Des réponses imposées par un clan qui devient une famille.
L'auteur a pour cible un individu jeune qui évolue dans le domaine de l'art y trouvant plaisir et réussite. Oui mais l'ami sèmera le doute, le plaisir, la peinture, c'est haram! Il le prouve, il a toutes les preuves pour venir à bout du scepticisme de son ami. La suite s'enchaîne implacable, violente, destructrice et irréversible.
Ce roman mérite d'être lu, pour l'approche qui y est faite du basculement. Telle la grenouille plongée dans de l'eau froide avant de devenir bouillante, nous ne voyons pas le danger se profiler.
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L'histoire de la montée du terrorisme et de l'influence des communautés religieuses... un livre au coeur de l'actualité.

Dans un petit village tranquille et calme de la Tunisie, l'intégrisme pénètre petit à petit. C'est insidieux, malsain mais petit à petit il fait loi. La gentillesse et la volonté de quelques personnes n'y pourront rien.

Tragédie de l'embrigadement mais par opposition défense des libertés ce livre raconte la réalité tunisienne.

Marc Trévidic a été juge aux affaires anti-terroristes jusqu'en 2015. C'est dire s'il connaît le sujet. le livre est d'ailleurs bien documenté. Il présente ici la montée en puissance des intégristes en détaillant (presque de manière chirurgicale) les étapes. Comment d'un enfant on fait un jeune adulte prêt à tout pour défendre la cause.
Sur fond d'une belle histoire, on se retrouve au coeur d'une tragédie, qui nous renvoie malheureusement à l'actualité.
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Paul, un célèbre peintre français s'installe en Tunisie et se lie d'amitié avec une famille modeste. Il enseignera l'Art aux enfants, la musique pour la jeune Ahlam et la peinture pour son frère. Les années passent, l'un tombera dans le fondamentaliste, l'autre se rebellera.
Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste nous livre un très bon roman. de la chute du régime de Ben Ali à la révolution de jasmin, il nous raconte l'histoire récente de la Tunisie et décrit parfaitement le process d'embrigadement des extrémistes.
Ahlam, c'est aussi un roman sur l'amour, l'amitié, l'importance de l'art. Une intrigue très bien construite qui vous empêchera de refermer ce livre.
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Avec « Ahlam », Marc Trévidic, ancien juge d'instruction au pôle antiterrorisme du TGI de Paris, écrit son premier roman. Evidemment, son expérience professionnelle va largement transparaître cette histoire qui débute en 2000, peu de temps avant les attentats du World Trade Center.
Le personnage principal est Paul, jeune peintre qui a obtenu un succès très rapidement et mène une carrière internationale. Ayant perdu son inspiration, il décide de s'isoler à Kerkennah, petite île de Tunisie afin de se resourcer. Il y rencontre un pêcheur ainsi que toute sa famille dont Issam et Ahlam, respectivement frère et soeur. Il les prend sous son aile ayant découvert chez eux des dons artistiques hors normes. Issam peindra pendant que Ahlam jouera du piano. Toute cette histoire serait très simple si les germes du salafisme n'était pas en train d'éclore dans toute la Tunisie et même dans cette petite île de Kerkennah.
Dans ce roman, Marc Trévidic déploiera plusieurs axes : l'amour, le rapport de la peinture à d'autres arts, la religion, la révolution de jasmin, la radicalisation. D'ailleurs, c'est cette dernière thématique qu'il développera le plus, tant et si bien que le livre aurait pu s'appeler « Issam ». D'ailleurs le personnage d' Ahlam est curieusement peu développé.
Certaines autres thématiques sont à mon goût moins réussies comme celles traitant de la peinture.
L'écriture de Marc Trévidic est précise et très agréable à lire. le seul reproche que je pourrais lui faire est le manque de liant dans la globalité du roman On voit les coutures...
Mais malgré ces petits défauts, « Ahlam » est un excellent premier roman que j'ai dévoré en une petite journée. L'expérience de Marc Trévidic dans le développement de la radicalisation et du djihadisme illumine ce roman et glace cette belle histoire d'amour.

Lu en tant que juré du Prix du Livre de Poche 2017
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Cette histoire qui démarre doucement comme la recherche d'un idéal artistique dans des îles de Tunisie du temps de Ben Ali évolue en histoire d'amour, alors que la Révolution de jasmin laisse le champ libre au dogmatisme religieux. Tout ce qu'écrit Trévidic, on ne peut plus informé, sur la lente montée du terrorisme fanatique, et les pratiques de dissimulation qui l'accompagne, fait froid dans le dos.
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