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EAN : 9782746710092
117 pages
Autrement (11/10/2007)
3.5/5   1 notes
Résumé :

C'est le plus grand scandale de notre siècle : 854 millions de personnes souffrent de sous-alimentation sur notre planète.

Et 24000, dont 18000 enfants, meurent chaque jour de la faim ou de ses conséquences. Pourquoi en sommes-nous encore là ?

Ce livre s'appuie notamment sur les analyses d'Action contre la Faim pour exposer comment des populations entières basculent dans la malnutrition.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La collection Frontières de l'éditeur Autrement s'est associée avec Action contre la Faim pour publier ce court ouvrage consacré aux « nouvelles famines ». La démarche éditoriale est singulière. Une partie des bénéfices de la vente de ce livre, réalisé avec le soutien d'Action contre la faim, rédigé par un administrateur d'ACF, préfacé par le Président d'honneur d'ACF, sera reversée à ACF. Quant au contenu de ce livre, il se fonde sur l'expérience des missions menées par ACF dans une quarantaine de pays frappés par des crises alimentaires graves. Cela ne discrédite en rien le travail de Christian Troubé, par ailleurs rédacteur en chef de l'hebdomadaire La Vie, dont le principal mérite est de présenter une synthèse rapide sur un thème qui « n'est plus à la mode » mais qui est « toujours d'actualité » (p. 7).

Le temps n'est plus où l'opinion publique internationale se révoltait contre les famines du Biafra ou de l'Ethiopie. Pourtant la faim reste « la première cause de mortalité sur la planète : sur les quelque 60 millions de personnes qui décèdent chaque année, plus de la moitié meurent de faim ou d'une maladie encouragée par des carences alimentaires » (p. 21). Ce sont aujourd'hui 854 millions de personnes, soit une personne sur sept, qui sont affectées par la sous-alimentation. Leur nombre s'est stabilisé depuis une dizaine d'années - ce qui constitue une décroissance relative du nombre de personnes affectées par la faim compte tenu de la croissance démographique. Mais il n'a pas encore décru alors que les Objectifs du Millénaire pour le Développement prévoit sa réduction de moitié d'ici 2015.

La faim n'est donc pas si nouvelle que le titre du livre l'annonce. Elle existe encore ; elle existe partout. 25.000 personnes, dont 18.000 enfants, meurent chaque jour de la faim ou de ses conséquences. Contrairement à l'idée préconçue qu'on pouvait en avoir, la faim n'est pas cantonnée à la seule Afrique. C'est l'Inde, avec 212 millions de malnutris qui compte le plus fort contingent, devant l'Afrique avec 206 millions. Aveuglés par le « miracle asiatique », on oublie que la Chine compte 150 millions de malnutris et le reste de l'Asie 162 millions - l'ouvrage évoque la situation fort mal documentée de la Mongolie qui connaît depuis quelques années une alternance d'hiver glacial et d'été suffocant.

Si les famines sont nouvelles, c'est parce qu'elles ne sont plus naturelles. La « révolution verte » a fait taire les malthusiens de tout poil : « la Terre peut nourrir sans problème jusqu'à 11 milliards d'individus », soit la population estimée de la planète à la fin du siècle (p. 47). le problème est celui de l'accès de tous à une alimentation suffisante et équilibrée La faim n'est plus un enjeu scientifique, agronomique ; c'est un défi politique : « insensiblement, au cours des siècles, la question de la faim a changé (…)les grandes famines d'aujourd'hui n'ont rien de naturel (…) elles restent avant tout le produit de crises politiques ou économiques » (pp. 23-24).
L'exemple de la récente famine au Niger le montre. L'absence de pluies durant l'hivernage et l'invasion de criquets pèlerins laissaient augurer une soudure difficile. Les ONG internationales avaient proposé leur aide ; mais le gouvernement l'avait refusé pour ne pas déséquilibrer le marché. En fait, le fonctionnement du marché allait conduire à affamer les populations : disposant dans le Nigeria voisin de débouchés garantis, les spéculateurs préféraient stocker leurs céréales pour faire monter les prix. Les populations nigériennes allaient mourir à l'été 2005 non pas de l'absence de nourriture, mais de l'absence de revenus pour l'acheter. C'est ainsi que le Niger a connu, selon la jolie expression de l'auteur la « première famine postmoderne » (p. 73).
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