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Mikio Hibina est un mangaka qui réussit à publier "Dark Walker". Or, la loi pour une littérature saine de récente promulgation a été à l'origine de la création d'une commission d'experts chargée de désigner les livres déconseillés ou nocifs, et cette commission considère ce nouveau manga nocif à cause de son caractère violent. Cela oblige à Mikio Hibina à devoir choisir entre continuer à écrire son manga comme il l'avait imaginé et ne pas être accessible pour tous les publiques ou modifier son manga pour être publié normalement.
Le manga pose la question de la censure et de la liberté d'expression avec brio, même si avec un point de vue très clair, et touchant plutôt la question de la littérature jeunesse au Japon. Cela n'empêche une action et des personnages très bien travaillés et réussis qui donnent un côté palpitant à cette histoire.
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Ce deuxième volume clôturant l'histoire est centrée sur le procès et la commission de censure et ses pratiques. On comprend bien que tout est affaire d'interprétation ici et que la nocivité déclarée ne repose sur aucun fait pertinent.
Le retournement de situation avec l'auteur d'"Innocence" qui a été au coeur de la création de la loi sur la protection de l'enfance est éclairant.
A lire et faire lire !!!
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Mikio Hibino mangaka auteur de Dark Walker est convoqué en audience par la commission de censure chargée de purifier la littérature jeunesse et d'oeuvrer pour une littérature saine. Dans cette sorte de procès, l'auteur montre l'absurdité de la censure basée sur des dessins ou des thèmes.
Des classiques de la littérature japonaise ou mondiale pourraient être censurés. La censure permet de se défausser de ses responsabilités et d'accuser les auteurs de la violence ou des dysfonctionnements de la société.
La censure tue toute créativité, repose sur des critères comptables, est réalisée par des gens qui ne connaissent rien au travail artistique. Enfin, quelle que soit l'histoire que l'on crée, on peut offenser quelqu'un, ceci ne devrait pas être un critère.
Manga passionnant avec mises en abyme : créations de manga dans le manga, lignes pures, claires. Il interroge le travail de création, la liberté d'expression, les compromissions, et met en garde sur " la lâcheté qui détruit la culture". Qu'est-ce qu'une littérature saine que promeut la commission de censure?
L'auteur a lui-même été classé auteur nocif au Japon mais la censure n'est pas cantonnée à ce pays (passage sur la censure dans les comics américains).
Bref l'Enfer est pavé de bonnes intentions.
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Mikio Hibino est aux prises avec la Commission de censure, mise en place à l'approche des Jeux Olympiques. Il faut nettoyer les Ecuries d'Augias, en quelque sorte. Epurer la culture de toutes ces oeuvres qui pervertissent la belle jeunesse japonaise. Ce n'est pas neuf. C'est même particulièrement d'actualité, plus que jamais.

D'ailleurs Tetsuya Tsutsui sait de quoi il parle. Son manga Manhole a largement subi les affres de la censure. Et dans des conditions de manque de transparence et d'abus d'autorité qui frisent l'obscène. Tsutsui essaie depuis lors de faire sortir Manhole de la liste des oeuvres "nocives".

Mikioi est soutenu par les éditeurs américains, mais ils ne craignent rien. Un instant, il a imaginé de modifier son manga pour concentrer toutes les images problématiques sur quelques pages. En effet, le pré-screening des oeuvres établit un ratio pages problématiques/pages totales. Si on reste sous les 20%, pas de souci. Mais Mikio ne souhaite pas adapter son manga pour passer sous le radar. Son éditeur japonais le lâche peu à peu. Les impératifs commerciaux sont ainsi faits.

Devant la Commission, Mikio n'en mène pas large. C'est l'Inquisition, pas un débat contradictoire. tout est interprété de manière négative, sous les yeux des caméras.

Arrive alors Shingo Matsumoto, un managka victime de censure pour un lien présumé entre une de ses preuves et le meurtre d'un enfant. Son manga s'appelait Innocent. La Commission s'entête, comme l'a fait celle qui a classé Manhole sur la liste des oeuvres nocives. Toda intervient. Il a fait partie de la Commission avant d'en claquer la porte. Il démonte les charges à l'encontre d'Innocent, mais rien n'y fait.

La fin est une lente descente aux enfers de la censure... Reformatage du mangaka par un "programme adapté à ses déviances". On ne voit rien, c'est digne et humble. On suit Mikio Hibino dans sa préparation au programme de "correction". C'est néanmoins oppressant, pesant, inéluctable, mécanique. Ce n'en est que plus dramatique.

La question qui s'est imposée à moi est: le fait que Tetsuya Tsutsui a subi la censure aveugle lui donne-t-il une crédibilité particulière? On pourrait dire "Oui". Mais en fait, je serais tenté de répondre non après mûre réflexion... Et ce qui me gêne (un peu) c'est que ce vécu semble être le principal argument de Tsutsui. Un peu à la façon du gars au café du commerce qui vous dit "je sais de quoi je parle", pour clore toute discussion contradictoire.

Ne nous y trompons pas, quand même. C'est excellent. C'est choc. Cela suscite le débat, l'interrogation, la réflexion. Censure, auto-censure, petits aménagements, mea culpa, etc. l'enfer est pavé de bonnes intentions, et des membres de la Commission de censure peuvent être habités des meilleures intentions. Ce n'est pas vraiment le cas ici, on voit quelques membres qui ne font qu'instrumenter à charge, sans peser le pour et le contre. Un point fort du manga est le fait de se concentrer sur le débat avec la Commission. On n'intègre pas la psychologie des membres de la Commission, on n'essaie pas d'expliquer leur position par des anecdotes de leur vie. On se focalise sur l'oeuvre.

Un autre point fort de l'argumentaire de Tetsuya Tsutsui, à travers Poison City, est de ne pas nous dire "j'ai le droit de tout écrire car c'est la liberté d'expression". Cet argument n'est pas avancé. Il est question de développement de soi, de plaisir donné à l'autre, de lien humain et social. Tout cela est amené par les oeuvres artistiques, au rang desquelles on trouve le manga. L'argument principal (auquel je souscris) est l'éducation du lecteur, la relativisation de l'impact des images, car on ne peut pas éviter de choquer. le tout est de voir le propos initial, veut-on choquer ou pas? A quoi sert l'image qui choque? Quelles sont les explications des gens choqués pour éprouver de telles émotions? N'importe quel dessin, n'importe quelle chanson... choquera quelqu'un. Est-ce donc une raison pour s'abstenir de produire des oeuvres artistiques? Non, répond Tetsuya Tsutsui, et il a bien raison.
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Ce manga en deux volumes évoque la thème de la censure et s'inspire d'une histoire dont l'auteur a été victime sur la région de Nagasaki sur une précédente série, Manhole.
Deux histoires sont imbriquées, celle d'une jeune mangaka qui va publier sa première histoire dans un magazine réputé, et l'histoire de son manga, gore d'inspiration zombie et post apo.
Le manga montre la lutte entre l'auteur et l'éditeur pour arriver à publier cette histoire, en proie à des commissions dérogatoires arbitraires qui censurent les pages au kilo sous prétexte de bonne moralité et de fragilité infantile. Mis en parallèle avec les commissions de moralité américaine des années 50 (l'auteur aurait même pu faire un lien avec la France également) pour protéger la jeunesse, il souligne le penchant dérangeant de la censure à privilégier l'interdiction et à nier l'intelligence et l'éducation.
Un super manga, servi par une ligne claire, qui fait froid dans le dos.
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Ce tome 2 signe la fin de cette série, l'histoire inspirée de la propre histoire de l'auteur dénonce la manipulation et la censure que sont victimes les mangakas. Dans ce deuxième livre, le héros est confronté au comité qui décide que l'auteur, lui-même, soit catégorisé « auteur nocif » pour la jeune société ou non, et décide également si l'auteur va être soumis à une « obligation de soin » ou non...
On croit marcher sur la tête, c'est pourtant la réalité qui se cache derrière cette « fiction ».
Super série en tout cas, graphiquement le trait est fin et précis, et le scénario très poignant.
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Une excellente duologie sur un pan des coulisses de l'édition au Japon. La thématique de la censure est extrêmement bien abordée et permet de se rendre compte de ce qu'il se passe sans que l'on s'en rende compte, nous lecteurs.
Les dessins sont superbes, ça donne vraiment envie de découvrir d'autres oeuvres de ce mangaka qui semble délivrer des critiques de la société assez conséquentes.
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Un manga réaliste avec un mangaka confronté à la censure avec son histoire de virus qui rend les personnes cannibales. Une mise en abyme qui renvoie au conflit créatif rencontré par le mangaka réel victime lui-même d'interdiction de publication pour un de ses mangas d'horreur. La liberté d'expression mise à mal par un gouvernement puritain et répressif et qui questionne dans ce manga très réussi.
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Suite et fin de Poison city, réflexion de Tetsuya Tsutsui sur liberté d'expression et la censure (dont il a été lui-même victime). Mikio Hibino doit passer devant la commission des experts et risque d'être déclaré auteur nocif. Un manga aussi instructif qu'intéressant.
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La fin a de quoi surprendre... :)
L'histoire est toujours aussi bien menée avec l'apogée par le jugement.

Histoire vraiment intéressante et qui pousse à faire réfléchir sur la liberté d'expression.
Surtout quand on lit l'histoire de l'auteur qui a vraiment confronté à tout ça... c'est quand même super triste... on traverse une époque compliquée bien représentée par ce manga
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