AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,28

sur 125 notes
5
13 avis
4
12 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Suite et fin de "Poison city". Ce deuxième volume nous montre le dilemme de l'auteur par rapport à l'écriture de son manga : doit-il la jouer fine pour éviter la censure ou doit-il être sincère dans son travail et écrire l'histoire qui lui plaît...

L'auteur a très bien expliqué et mis en scène la moralisation à outrance de la société et les différences d'interprétation d'une image sortie de son contexte.
C'est un volume où l'on ne suit plus en parallèle l'histoire écrite par le mangaka. Ça passe au second plan. C'est dommage car j'aurai bien aimé connaître la fin mais ce n'était pas le sujet de cette série qui n'en reste pas moins très intéressante.
Commenter  J’apprécie          30
Lui-même victime de la censure pour son titre "Manhole", le mangaka Tetsuya Tsutsui nous offre en 2 tomes un magnifique plaidoyer pour la liberté d'expression et un pamphlet au vitriol contre les censeurs qui se cachent derrière les médias prostitués et les prescripteurs d'opinions (et je ne parle même pas de la classe dirigeante, elle n'a plus besoin de personne pour prouver qu'elle est hautement plus nocive que tout ce qu'elle pourra qualifier de nocif), le tout avec un joli coup de crayon auquel qui ne m'a pas totalement conquis mais indéniablement de qualité.

En 2020, le jeune mangaka Mikio Hibino se lance dans le métier avec « Dark Walker », un nouveau manga d'horreur (dont la version initiale ressemble fortement au "Tokyo Ghoul" de Sui Ishida, un hasard sûrement ^^). Pas de chance pour lui, en prévision des JO de Tôkyô les cul-serrés ont décidé de serrer la vis en imposant au pays tout entier la chape de plomb de la pensée unique du politiquement correct ("Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley et "1984" de George Orwell, nous vous saluons bien !)
Notre héros ne cesse de revoir sa copie pour transformer son histoire en récit classique de zombies virologiques, mais rien n'y fait la censure veut faire de lui un exemple pour toute la profession : l'avenir sera politiquement correct, formaté et aseptisé ou ne sera pas ! du coup nous suivons en parallèles la lutte pour la survie de ces personnages contre les créatures mortes- vivantes, et sa propre lutte pour la survie contre les créatures bien plus terrifiantes de la pensée unique. Nous découvrons à travers les yeux de notre candide tous les mécanismes ubuesques de la censure et l'autocensure sous toutes leurs formes, jusqu'à cet artiste très connu qui a renoncé à toute créativité pour industrialiser sa production avec un partage de tâche digne des plus grands heures de la taylorisation du travail… Va-t-on vers une lobotomisation culturelle à l'échelle d'une civilisation ?


Dans la 2e partie de son diptyque Tetsuya Tsutsui continue sa mise en abîme : dans « Dark Walker », son héros lutte de toutes ses forces pour protéger une jeune fille traquée par des hordes de monstres inhumains, alors que dans « Poison City » Mikio Hibino lutte de toutes ses forces pour protéger son oeuvre traquée par des hordes de politiciens inhumains... La jeune fille comme la première oeuvre de l'auteur sont toutes les deux symboles d'espoir au sein de cette Boîte de Pandore qu'est la société moderne. Donc marre de ces connards issus de la prétendue bonne/haute société qui se masturbent collectivement en détruisant des gens : à quand le retour de la Louisette pour ces gens-là ???
Le jeune mangaka qui se sacrifie corps et âme à son oeuvre est soutenu par des auteurs et des éditeurs japonais et étrangers, mais au final tout est d'avance déjà joué : des homines crevarices qui n'ont d'humains que l'apparence ont décidé de se faire carrière en faisant de lui un bouc émissaire... C'est ainsi qu'il est convoqué à une commission fantoche tenant plus du procès inquisitorial et/ou du procès stalinien où ses accusateurs psychopathes et/ou sociopathes l'accusent publiquement de leurs propres turpitudes car chaque page est mal interprétée à l'aune du principe de précaution poussé à l'extrême limite de la connerie ! Un repenti du système, un Juste quoi, démontre par A +B son innocence et l'iniquité de la procédure qui veut le condamner, mais comme par hasard son témoignage est rejeté et la retransmission du lynchage est arrêtée... Comment pourraient se comprendre des êtres humains qui parlent émotions humaines et des êtres inhumains qui parlent intérêts inhumains ? Monde de Merde ! La conclusion nous fait basculer dans l'anticipation pour ne pas dire dans la dystopie, quand le mangaka idéaliste est condamné à la camisole chimique et à la neurochirurgie, parce que ses idées ne sont pas en adéquation avec la doxa des prescripteurs d'opinion à la con...
Sad End ? Non, son testament est transmis aux futures génération, et Shingo Mastumoto bouleversé par le sort imposé à son collègue décide de reprendre son manga « Innoncence » sur la maltraitance des enfants quelles que soient les conséquences !

Évidemment on reconnaît dans tout cela nos élites de mes couilles, partisanes du principe de précaution poussé à l'extrême limite de la connerie quand cela les arrange, mais qui laissent mettre en danger la vie de millions voire des milliards de gens dès que des intérêts politiques ou économiques sont en jeu : tous leurs grands discours sont inaudibles car mensongers ! Qu'ils disparaissent tous, rapidement de préférence, cela ne sera pas une grosse perte dans l'histoire de l'humanité...
Si on part du point de vue que les auteurs sont sincères, raisonnables et responsables, il n'existe pas d'oeuvres nocives mais juste des oeuvres inadaptées à certains publics... Oui on ne recommande pas les oeuvres du Marquis de Sade à des préadolescents, ça tombe sous le sens (sauf pour les censeurs de mes couilles qui du coup auraient un QI indigne d'un être humain s'ils étaient humains)... Ainsi "Tokyo Ghoul" qui cartonne chez les préadolescents n'est pas nocif, il est juste inadapté au public préadolescent... (Mais bon, pour avoir ce raisonnement il faut avoir du bon sens, ce qui n'est pas le cas des représentants de la prétendue bonne/haute société, depuis le temps cela se saurait !)


PS1: tiens prenons un exemple au hasard... Au Japon comme ailleurs on a des lobbies des poussent des cries d'orfraie contre les affreux préjugés sexistes de la culture populaire, mais quand le Premier Ministre du Japon ordonne aux juges et aux policiers de laisser tranquille son pote accusé et convaincu de viol aucun d'entre d'eux n'élèvent la voix (ben oui, la voix de son maître évidemment !)... Marre de la morale à géométrie variable en fonction des intérêts politiques et économiques : égalité et équité ou rien !!!

PS2: ce diptyque manga est une autofiction de ce qu'a subi l'auteur IRL, donc n'allez jamais à Nagasaki qui semble dirigé par les réincarnations de cette saloperie de Savonarole, vu que les autorités locales ont condamné outre des oeuvres modernes des oeuvres historiques à la damnatio memoriae... Qui sont-ils sont ces censeurs de mes couilles pour décider de ce qui est bien et de ce qui est mal ???
Commenter  J’apprécie          201
En réalité, les débats qui animent Poison City et la toute-puissance de la censure, on y est presque...
Ok pour décider de "classer" les oeuvres, ça ne me viendrait pas à l'idée de conseiller Sade à ma fille de 11 ans, c'est juste du bon sens. Mais la manière de décortiquer la création d'un auteur en suggérant qu'il serait responsable des dérives de ses lecteurs, là on touche un point sensible de non-retour.
Tout mérite réflexion dans ce manga: l'auteur qui est prêt à s'autocensurer en faisant une histoire plus aseptisée, qui lui permette de vivre de ses dessins; la manipulation de ceux qui représentent la censure, jusqu'à l'absurde (l'histoire du personnage qui descend de la gouttière - et si un enfant imitait cette scène?...); et surtout le lien entre les dangers, les violences de notre monde et les livres, ces objets de dérives, qui influencent tellement notre jeunesse...
Oui, méfions-nous: enlevons les cigarettes, les drogues, le sexe, toute forme de violence, les tenues légères, les corps trop alanguis, et lisons de la littérature insignifiante qui surtout ne nous fera pas réfléchir, et ne provoquera aucune émotion, ni beauté, ni horreur.... Allez je vous laisse, je retourne lire Charlotte aux Fraises (ouh la la mais non, c'est horrible ça parle de fruits tout le temps, ça pourrait donner l'envie de trop manger ou de devenir végan....)
Mais qu'est-ce qu'on va lire maintenant???? ;))))
Commenter  J’apprécie          70
Un second volume tout aussi réussi que le premier. J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce manga d'anticipation à propos de la censure au Japon. Une lecture passionnante et instructive.
Commenter  J’apprécie          00
Vouloir publier un manga et se retrouver face à une purge de la littérature, parce qu'il ne faudrait pas montrer de mauvaises choses aux enfants. Parce qu'ils pourraient être tenté, non pire, perverti et reproduire ce qu'ils voient.
En dehors du fait que c'est insulter à la fois l'intelligence des enfants et de leurs parents, c'est se voiler la face sur les vrais problèmes qui conduisent au déferlement de violence. Mais comme le dit un des personnages, le manga n'a aucune force politique, c'est donc facile de taper dessus (je paraphrase, je ne cite pas)
Le ùanga montre bien tout le mécanisme qui mène à la censure, puis au procès de l'auteur. Tout est fait pour qu"il soit coupable, malgré les soutiens de son éditeurs, d'un éditeur étranger. Ce qui est montré également, c'est la méthode, quantitative (le nombre de pages "problématiques") et non pas qualitative, qui mène à la mise à l'index. D'autant que le lecteur lit en alternance le manga incriminé et la vie de son auteur. En dehors du fait qu'il s'agisse de censure et que l'on voit l'oeuvre censurée (une histoire de zombie), ce qui m'a le plus perturbée dans ma lecture, c'est que ça me rappelle une initiative d'étudiants américains. Ils peuvent, dans certaines universités, refuser de lire certaines des oeuvres au programme parce qu'elles peuvent être traumatisantes (genre : meurtres, viols, violence... ce qui se retrouve souvent dans la littérature quand même) ; ces oeuvres sont signalées comme telles.
Vous voulez le meilleur : c'est arrivé au vrai auteur, à Tetusya Tsutui. Et on ne l'a même pas prévenu.
Au final, on ne sai plus à quel manga correspond le titre...

Pour en savoir plus :
- https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/racisme-viol-segregation-proteger-les-etudiants-de-livres-dangereux/48990

- http://www.lemonde.fr/livres/visuel/2015/03/25/tetsuya-tsutsui-regle-ses-comptes_4597750_3260.html

Commenter  J’apprécie          70
Mikio doit faire face à la commission d'expert qui doit statuer sur son manga pour le juger ou non d'"ouvrage nocif". Un choix s'offre à lui : édulcorer les scène de violence pour passer le barrage de la commission et échapper à l'étiquette de nocivité ou ne rien changer. C'est la deuxième solution qu'il choisit car pour lui se serait se parjurer vis-à-vis de son art.

Un second tome où l'on voit Mikio affronter la commission, où certaines consciences se réveillent tardivement mais face au pouvoir en place cela va s'avérer être une tâche difficile.
Une histoire qui rappelle Fahrenheit 451 avec une fin qui laisse place à l'imaginaire du lecteur. A lui de fournir ou non une fin heureuse pour la population et les mangakas japonais mais pour Mikio le couperet est tombé.
Commenter  J’apprécie          20
Ce deuxième et dernier volume conclu fort bien le sujet de la liberté d'expression, de la culture, face à l'ignorence et la bêtise humaine. C'est ce que tous les auteurs de fictions peuvent un jour ou l'autre subir, car il est bien connu que " ce n'est pas de la littérature"! Bref, lorsqu'il faut réfléchir, certain sont tout de même mieux doter que d'autres, mais dans ces derniers, leur arrivé au pouvoir est une catastrophe pour les premiers. de là à en faire un parallèle avec ce que nous connaissons actuellement avec les présidentielles et les différents protagonistes qui ne cherchent qu'à nous embobiner pour mieux nous cliver et nous réduire au silence, qu'ils soient d'un bord ou de l'autre, il n'y a qu'un pas que je ne franchirais pas pour ne pas lancer un débat stérile. Il est tout de même à noter que l'auteur va plus loin que ce que nous pourrions imaginer en Europe, la mentalité japonaise restant différente de la notre, mais son point de vue sur la censure, sur la gestion des auteurs dit nocifs, ne me fait que penser à ce qu'il se passe de par le monde, ne serait-ce qu'en Tchétchénie et l'ouverture de camps à peine 80 ans après l'holocauste. En gros, l'auteur décrit une dérive autoritaire qui reste de mise dans certains pays.
Commenter  J’apprécie          20
On a ici un deuxième tome qui tient toutes ses promesses. Si une chose est bien sûr c'est que Tetsuya Tsutsui est un bon mangaka qui c'est bien traiter ses sujets à la perfection.
Ce second tome de Poison City reste bien dans la même lignée que le premier, le même univers et la même ambiance. Ici l'auteur nous montre la bêtise que peut prendre la censure quand celle-ci est utilisée à tort et à travers. On voit bien le fait, que l'art dans toutes ses formes est au final une bonne excuse pour certaine personne qui explique ainsi leurs actes (c'est quand même bien facile de dire c'est à cause de tel film, livre qu'il y a eu ces actes…).
Dans ce manga certains passage montrent bien la réalité de certaines choses qu'on trouve même chez nous. Bien sur la censure est utile car tout n'est pas à mettre dans les mains de tout le monde, mais je trouve que certaines choses sont à revoir.
Enfin bref, j'ai beaucoup aimé ce manga qui une chose est sûre ne peut que faire réfléchir ses lecteurs. de plus il est assez surprenant je ne m'attendais pas du tout à cette fin mais bon faut dire que Tetsuya Tsutsui ne nous as pas habitué à avoir des belles fin à chaque fois dans ses mangas. En tout cas c'est sans hésitations que je conseillerais ce manga.
Commenter  J’apprécie          00
Quelle est la place de la censure dans notre société ? C'est après avoir été censuré au Japon que Tsetsuya Tsutsui se pose la question. Afin de nous présenter cette dérive de la société, il nous offre le manga « Poison city » dans un futur proche où un jeune auteur essaye de publier un manga mais se retrouve rapidement bloqué par le système.

Le manga est fictif, et les mesures prises fausses mais pas invraisemblables pour autant. On a du mal à savoir quelle est la limite entre ce qui ne devrait pas arriver, ce qui pourrait arriver, ce qui va arriver et ce qui est déjà mis en place. En effet, certaines mesures paraissent improbables, et pourtant il s'agit de ce qui est réellement arrivé à l'auteur.

Il ne s'agit donc pas juste d'un manga, mais d'un signal d'alarme aux générations futures, pour la liberté d'expression. Que ce soit au Japon, comme en Europe ou aux Etats-unis, il s'agit d'évènements qu'on a déjà vu et qui sont souvent remis en avant. L'auteur exprime clairement une envie de se battre, par les dessins, les histoires et d'autres moyens que les éditeurs officiels.

Le récit alterne entre les évènements vécus par le héros de l'histoire et ce qui se passe dans le manga qu'il est en train d'écrire. Si ces deux parties semblent n'avoir rien avoir à la base, on se rend de plus en plus compte de similitudes dans les situations.

Enfin, on retrouve au sein de l'histoire des passages sur le fonctionnement des médias face à cela, ainsi que des moments historiques, notamment sur la censure aux Etats-unis 70 ans auparavant.

C'est donc un manga sacrément orienté qui présente une situation assez effrayante et qui parait improbable, mais qui ne l'est pas tellement. Jusqu'où peut aller la liberté d'expression et à partir de quand peut-on y mettre une limite ? Et surtout, comment se battre pour la garder ?
Lien : https://nirrita.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          00
Dans ce tome conclusif, les barrières entre le mangaka Hibino Mikio et son oeuvre tombent, les 2 personnages se recoupent et on ne sait plus lequel on doit regarder.
Ce parallèle entre oeuvre fictionnelle, dystopique et vie du mangaka et son avenir souligne la ressemblance effrayante entre le manga Poison City et ce qu'a vécu son auteur, Tetsuya Tsutsui.
Un manga à lire absolument, même pour ceux qui n'en ont jamais lu ! Il est très bien construit, avec un message fort, et il m'a donné envie de découvrir les autres oeuvres de ce mangaka !
Ce dernier, confondu avec Mikio, nous livre un superbe message à la fin du manga; encore aujourd'hui, même en France et dans le monde entier, luttons contre la censure, respectons la liberté d'expression et encourageons la création artistique !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (231) Voir plus



Quiz Voir plus

Tetsuya Tsutsui

En France , chez quel éditeur peut-on acheter ses œuvres?

Ki-Oon
Le lézard Vert
Kurokawa
Kana

8 questions
6 lecteurs ont répondu
Thème : Tetsuya TsutsuiCréer un quiz sur ce livre

{* *}