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EAN : 9782930880549
121 pages
Séma éditions (30/06/2018)
3.89/5   9 notes
Résumé :
Jusqu'où iriez-vous pour satisfaire vos ambitions ? Patricia Brackford, star du cinéma muet, est quant à elle prête à tout. S'abandonnant aux plus ignobles stratagèmes, elle vivra jusqu'à la folie la pièce écrite par elle. Mais attention, si l'amour n'est pas toujours éternel, l'exquise vengeance se déguste avec lenteur sur le long terme. Un thriller sans concessions dans l'univers feutré de la haute bourgeoisie anglaise de 1927. Une insoutenable plongée dans Le Cau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Patricia Brackford : un personnage étonnant ~
Patricia Brackford est un personnage que j'ai détesté tout au long du roman. Elle incarne tout ce que je n'apprécie pas chez les hommes ; vaniteuse, hautaine, méchante, manipulatrice et malhonnête. Elle fait partie de ces personnages que l'on adore détester. Elle est là, elle brille par sa présence et sa méchanceté.

J'ai apprécié le basculement du personnage au fil de la lecture. A partir du moment où Maxence Valmont fait basculer son récit vers le fantastique et l'horreur, le personnage sombre dans un état complètement incroyable. Cela donne une seconde impulsion au roman et j'ai adoré ce moment pivot dans le texte.

Patricia est sûre d'elle. Aimant à hommes, elle se sait belle et désirable. Seulement voilà, grande star du cinéma muet, le cinéma parlant ne veut pas d'elle ! Sa voix n'est pas assez forte, belle, imposante. Ainsi, elle se retrouve reléguée en seconde zone. Son mari, riche à souhait ne pouvant rien faire, elle se décide à se venger.

~ Un milieu social et une période historique intéressants ~
On est dans une intrigue historique durant la fin des années 1920 début des années 1930. C'est une période que je connais très peu et je vous avoue que ce petit roman m'a bien donné envie de retenter l'expérience avec un roman plus long dans cette ambiance. C'est une ambiance assez particulière, c'est une période qui a son charme.

De plus, le milieu dans lequel on évolue ajoute une autre ambiance au roman : l'aristocratie anglaise. Si Patricia est devenue célèbre, elle n'en reste pas moins une femme entretenue par son mari et son immense fortune qu'il a gagnée à la sueur de son front.

Les descriptions des décors m'ont beaucoup plu. Je m'y suis crue. C'est vraiment, pour moi, l'un des points forts de ce roman. L'auteur met le paquet et ça se ressent dès les premières pages.

On dit toujours que chez les riches, il se passe toujours des choses bizarres. Dans la police, bien souvent, les enquêtes policières révèlent des mises en scène incroyables pour tuer quelqu'un. Histoire d'argent, de tromperie ou de secrets de famille, les riches sont très inventifs ! Maxence Valmont nous prouve que cette hypothèse est plutôt vraie.

~ Un roman qui vire vers l'horreur et le fantastique ~
Je n'ai pas cessée d'être surprise dans ce roman. Pourtant il se lit relativement vite (120 pages environ de mémoire). C'est vrai que j'aurais apprécié quelques pages en plus pour vraiment m'imprégner du côté plus sombre de l'histoire. Si les décors sont incroyablement plantés, j'ai trouvé que la seconde partie du roman était légèrement trop rapide à mon goût.

J'ai trouvé que l'idée de base était vraiment top. Une femme maléfique qui veut tout mais ne rien perdre. Ainsi, on voit à quel point les gens peuvent devenir complètement malades pour une chose qu'ils convoitent tant.

Si dans ses actions, on voit Patricia exploser en plein vol et se rapprocher de plus en plus de la folie, psychologiquement parlant, je reste sur ma faim. En effet, on voit à quel point elle sombre dans la folie grâce à ses actes mais je pense que j'aurais apprécié savoir un peu plus ce qu'elle pensait lors de ses agissements.

~ Amour et manipulation ~
Personnellement, je vis dans un monde tout beau tout rose. Je ne comprends pas comment on peut jouer avec les sentiments des gens et les manipuler. Ici, c'est exactement ce qui se passe. Patricia n'hésite pas une seule seconde à blesser et manipuler la gente masculine qui gravite autour d'elle pour avoir ce qu'elle veut. Avant tout autre chose, Patricia est l'archétype de la veuve noire. Elle veut de l'argent, vivre sur le dos des hommes et toujours rester au top. La séduction, c'est son terrain de jeu et cela se sent.

D'un autre côté, on à John Brackford, le mari de Patricia qui se bat pour rester la tête hors de l'eau. J'ai beaucoup apprécié ce personnage humble et intelligent. Il est plus doux, tempéré et calme que sa femme. Ce sont vraiment deux personnes très différentes qui forment un couple ici. J'ai beaucoup apprécié la relation entre John et son majordome Charles. Comme un père avec son fils, Charles fera tout pour aider John et inversement. C'est vraiment très sympathique d'avoir des relations saines d'un côté et d'un autre côté les relations perverses. Ainsi, le fossé entre mari et femme se creuse. On a une sorte de dichotomie entre le bien et le mal.

~ La plume de Maxence Valmont ~
J'ai beaucoup apprécié le nom de famille de l'auteur qui m'a directement renvoyé aux Liaisons dangereuses de Chloderlos de Laclos et de ce monde de relations humaines, de la haute société, de manipulations et d'amour biaisé au profit de paris, d'argent et de jeux… Mais attendez ? Je crois que l'on tient quelque chose là, non ? J'ai apprécié pouvoir faire un lien entre Patricia et Madame de Merteuil même si Madame de Merteuil reste indétrônable dans mon coeur. (Si vous n'avez jamais lu ce roman, il fait partie des classiques à lire de toute urgence !).

La plume de Maxence Valmont reste très belle. Elle est ni trop fastidieuse ni trop pompeuse. Elle est juste et équilibrée. L'utilisation des mots est bien pensée et cela ajoute de la profondeur à ce roman.
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Je remercie tout d'abord les éditions Séma et Babelio-Masse Critique de m'avoir confié ce roman.
Difficile de le résumer et de mettre des mots sur mes impressions. Je l'ai lu deux fois, pensant avoir manqué des éléments de compréhension à la première lecture.
L'écriture et l'intrigue sont assez subtiles !
ATTENTION : SPOILERS !
tout commence par une situation assez banale : un couple bourgeois, de l'aristocratie industrielle du XIX°s : lui domine ses sociétés, riche à millions, a cédé à un caprice et a épousé une jolie fille d'ouvrier alors petite actrice de films de seconde zone; devenue une star mais peu à peu évincée par son âge et le cinéma parlant, la vedette sur le retour s'est transformée en dragon : odieuse avec son époux et avec le monde du cinéma, mesquine et hautaine avec les domestiques dont ses origines la rapprochaient. Madame veut se débarrasser du mari sans perdre les avantages de sa nouvelle condition sociale, à défaut du succès cinématographique. Elle ne recule devant rien pour y parvenir : séduction, empoisonnement, meurtres ! La belle n'a rien a envié à Machiavel ! le texte est bien écrit, l'intrigue assez classique tombe "juste".
Pourtant le fantastique s'invite subrepticement dans le récit et c'est là que le lecteur perd un peu pied ! A la première lecture, en lisant la conclusion, j'ai cru avoir sauté des pages ! A la deuxième lecture, j'ai mieux vu "les ficelles", quettant les signes menant à la fin désormais connue ! Bref : c'est brillant ! Pour l'intrusion du fantastique, j'ai pensé à La Venus d'Ille, de Prosper Merimée. Pour l'intrigue, on ne connaît pas les détails du basculement final mais on peut supposer beaucoup de choses : le mari ayant des connaissances ésotériques a pu renverser les choses en sa faveur; le vieux majordome est sûrement le complice voire l'auteur de l'inversion de situation. L'intrigue reprend le classique mais très efficace principe du " tel est pris qui croyait prendre" en y ajoutant une bonne dose d'extraordinaire qui le rafraichit de manière intéressante. Et la morale est bien respectée, avec une fin digne de l'humour noir "so british" ! A lire, donc !
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C'est un tout petit livre que ce "Cauchemar des Brackford", de Maxence Valmont (119 pages, et très sombre ce pseudo...), mais au combien efficace !

Nous sommes en 1927, en Angleterre, et l'insupportable Patricia Brackford, star du cinéma muet, est bien décidée à prendre sa vie en main. C'est à dire à se débarrasser de son amoureux et richissime mari, avec l'aide de son nigaud et jeune amant. Elle mènera son plan jusqu'à la perfection, mais n'oublions pas que la vengeance est un plat qui se mange froid...

Le style est ultra efficace, on rentre très vite dans le vif du sujet, et on se plait à détester cette grande égocentrique sans coeur qui manipule tout son monde. L'écriture est belle en plus, et l'ensemble digne d'une nouvelle d'Edgar Allan Poe. Car oui, on bascule à un moment dans le fantastique, et l'ensemble n'en a que plus de charme. Bref, j'ai bien aimé !
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Lorsque l'on m'a proposé ce livre en service presse, j'ai un peu levé un sourcil parce que c'est pas du tout le type de texte que je lis habituellement. Mais le résumé m'a intriguée, et j'avais envie d'en savoir plus. Je regrette pas, c'est vraiment une très chouette découverte qui mélange thriller, luxure et qui jongle sur les limites entre fantastique et folie.

L'intrigue est tout de suite très prenante. le personnage principal qui nous est présenté, Patricia Brackford, est totalement unique et originale. C'est ce type de personnage à la frontière du chaotique neutre et mauvais qui joue de cette frontière pour faire régner sa propre loi : ici, celle de l'argent. J'ai beaucoup aimé le fait que le fait qu'elle est méchante et méprisante soit assumé dès le début. Vous allez adorer la détester. Chacun de ses mouvements sera agrémenté d'un « Oh la garce » de la part du lecteur, mais qui, inconsciemment ou non, a vraiment envie qu'elle continue parce que mine de rien c'est très drôle. Enfin, j'ai trouvé ça très drôle, mais c'est plus un secret pour vous de savoir que les méchants sont les personnages principaux que j'aime le plus. On s'attache très rapidement à Patricia, parce que malgré tous ses défauts, on a du mal à vraiment lui en vouloir. C'est comme assister à un caprice, on ne sait pas trop si on le doit prendre au sérieux ou non jusqu'à ce que ça dérape sérieusement.

Et là, pour le coup, ça dérape et ça dérape même très, très fort. On ne s'ennuie pas une seconde, il y a beaucoup d'actions et de rebondissements qui gardent le lecteur bien alerte. La fin est totalement imprévisible et m'a beaucoup déroutée, à la fois pour son flirt très bien géré avec le registre fantastique horrifique, mais aussi par le choc brutal qu'elle cause au lecteur. J'étais presque triste :') L'histoire se lit toute seule en une petite soirée, impossible de lâcher le livre tellement vous allez en baver.

Outre le style de l'auteur qui est vraiment très chouette, ce que j'ai beaucoup, beaucoup apprécié, c'est la construction du roman en actes et en scènes comme au théâtre. C'est vraiment super bien trouvé et ça s'intègre parfaitement au contexte historique derrière. le milieu riche des années 1920 est quelque chose qui ne m'intéressait pas spécialement, à vrai dire le peu que j'ai déjà vu se trouve dans les romans noirs de l'époque dont l'ambiance du roman se rapproche un peu par endroit, et j'avoue avoir été assez séduite avec ce texte. C'est très bien renseigné, il y a des références à de grands événements et une impact direct sur les personnages, notamment avec l'évolution du cinéma. J'ai trouvé le déroulement très intelligent et ça m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur le milieu pour voir jusqu'à quel point le livre est fidèle aux événements racontés.

Il y a encore bien d'autres choses à dire sur ce livre, à commencer par les autres personnages. Je pense notamment aux domestiques et en particulier Charles, qui est vraiment un chouette personnage. J'aime beaucoup la petite hypocrisie des serviteurs qui parlent sans cesse sur le dos de leur patronne. Ça permet aussi de souffler un peu dans l'intrigue. Dans l'ensemble, d'ailleurs, tous les personnages sont extrêmement riches au niveau psychologie. C'est complexe de tous bien les appréhender, mais c'est aussi ce qui permet à l'intrigue de surprendre.

J'ai beaucoup aimé également le traitement et l'approche de la folie dans l'histoire, une notion super casse-gueule, mais extrêmement bien menée ici. On finit par se sentir vraiment mal pour certains personnages que l'on voit sombrer à raison ou non, sans savoir si c'est justifié ou non. Les symptômes en particulier sont extrêmement perturbants et foutent carrément les jetons. Toute cette histoire, d'ailleurs, met mal à l'aise une fois que vous l'avez terminé.

Accompagnerez-vous les personnages aux frontières de la folie ? Il ne tient qu'à vous de découvrir le livre. Il est disponible depuis juillet 2018 et il n'attend que vous !
Lien : https://lantredemyfanwi.word..
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Étrange et court roman qui s'apparente davantage à une nouvelle. Si l'intrigue commence de façon convenue et quelque peu ennuyeuse, il faut bien avouer que l'auteur surprend quand il fait basculer son récit vers le fantastique et l'horreur. Les amateurs de ce genre y trouveront certainement leur compte. Merci à la Masse Critique de Babelio et aux Éditions Sėma de m'avoir fait parvenir cet ouvrage.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Amusée, la femme subissait les assauts de trois galants. Comme la plupart des hommes désireux de plaire, ils rivalisaient en compliments creux et en mots d'esprit faciles. Son récent et relatif célibat en faisait une invitée de choix aux nombreuses soirées mondaines organisées dans la région. Elle était devenue la cible favorite des gigolos de tous bords, qui ne ménageaient pas leurs efforts pour la séduire l'espace d'une nuit et ajouter ainsi à leur palmarès son cri de jouissance, dérisoire trophée du mensonge. Elle connaissait la splendeur des courtisanes d'autrefois, cultivant avec délices la cruauté envers tout ce qui ne respirait pas à la même altitude qu'elle.
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Il suffit que quelqu'un ne partage pas votre opinion pour que, automatiquement, vous le trouviez hostile. Modérez-vous, vous y gagnerez en amitié. La vie n'est pas blanche ou noire : il y a aussi toute une gamme de gris dont les nuances, je le crains, vous échappent trop souvent.
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Un long couloir, bordé d’une trentaine de colonnes où reposaient des bustes de philosophes antiques et de politiciens illustres la séparait du salon français. À l’extrémité de la galerie, une grande tapisserie des Gobelins déployait avec ostentation une scène de chasse sous Louis XIV. De nombreux tableaux intimistes ponctuaient majestueusement le parcours des visiteurs.
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Tenez-le-vous pour dit et imprégnez-vous des principes fondamentaux qui caractérisent un bon domestique : entendre et ne pas écouter, voir et ne pas regarder, savoir et ne pas juger.
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Après le départ de John, elle avait craint l'ennui. Maintenant, elle savait que jamais plus, elle ne connaîtrait le désoeuvrement. Elle imaginerait d'autres scenarios avec d'autres pantins qu'elle habillerait puis briserait, le moment choisi. Seul compterait le raffinement des derniers instants.
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