L'action du tout premier tome des aventures de Blake et Mortimer, le tome 1 du secret de l'Espadon, se déroulait quelque part du côté du Baloutchistan. Une grande partie de cette histoire s'y déroule aussi, éloignée dans le temps si on considère la date d'édition, mais en réalité très proche puisque
Jean van Hamme place son action dans entre “Le secret de l'Espadon” et “Le mystère de la grande pyramide”. J'aime assez cette idée de replacer les histoires entre deux anciennes aventures, comme
Jean Dufaux situant ses histoires après “La marque jaune”. Ces histoires sont presque plus fidèles au style original, les personnages, sans leur donner un passé farfelu ou un futur improbable, restent très proches des personnages d'
Edgar P. Jacobs.
“Le dernier Espadon” est un récit d'espionnage avec beaucoup d'action, quelques recettes déjà éprouvées, qui, même si elles ne surprennent plus, comme l'usage des déguisements, les adversaires récurrents et les salons londonniens, font souffler sur cette série un petit air de nostalgie, quelques petites touches d'humour viennent ponctuer cette histoire, et l'action est au rendez-vous, haletante, pleine de suspense.
Jean van Hamme prend sans doute moins de risques que les autres nouveaux scénaristes de la série, dans “La malédiction des trente deniers” j'avais trouvé qu'il y avait un peu trop d'emprunts à
Edgar P. Jacobs (la spéléologie par exemple), ses histoires sont peut-être moins originales, ne proposent pas de révolution avec ses personnages, mais en même temps, on a l'impression que ses histoires auraient pu être écrites par
Edgar P. Jacobs, alors, je valide.
C'est un bon épisode des aventures de Blake et Mortimer, la série ne tombe pas dans un maintien poussif par souci commercial, on a encore des bons moments de lecture avec nos deux héros, “Le dernier Espadon” en est un.