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sur 3666 notes
Un père emmène son fils vivre pendant un an sur une île déserte en Alaska. Quel beau projet pour se ressourcer, tisser des liens, retrouver la nature ! Mais quand le père est profondément névrosé et très mal préparé à la dure vie dans ces contrées isolées et glaciales, cela peut vite tourner au drame...

Une première partie du point de vue de l'adolescent qui reste sur l'île pour ne pas abandonner son père, qui essaie de ne pas succomber à la dépression paternelle, mais qui peine à surnager dans ce marasme.

Une césure indicible, puis une seconde partie du point de vue du père. Une seconde partie plus glauque et moins réussie à mon sens que la première, dans laquelle les affres du déchirement du jeune fils entre amour et mépris, entre détachement et dépendance vis-à-vis de son père étaient superbement bien décrits.
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Diantre que ce livre est triste! Injustice, fatalité, solitude, désespoir...L'histoire est tellement triste que j'ai du me retenir de pleurer à grand peine.
L'écriture est très simple et à la fois un peu déroutante. Disons que la construction du texte et sa mise en forme sont assez originales. Mais c'est très simple à lire ce qui facilite l'immersion.
Les deux personnages principaux, chacun à leur manière, sont très attachants. A la fois pathétiques et tellement humains. Je dis ça dans le sens où l'auteur nous laisse une part d'ombre sur le pourquoi du comment. Ce flou rend l'histoire vraiment réaliste et tout à fait plausible. Comme quoi il n'y a pas toujours d'intérêt à l'abondance de détails.

Ce livre est aussi anti-pudique. J'ai ressenti le même genre de gène qu'à la lectures des nouvelles de Yoko Ogawa. Cet espèce d'étalage d'horreur presque innocent et naïf fait que même une fois le livre fermé, on garde un goût âpre et on réfléchit. On s'invente la suite on s'imagine le reste.

C'est un livre poignant qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout à grand renforts de rebondissements. Et puis la fin m'a juste laissé le cul par terre. Comme une grande claque dans la face.

Conclusion:

Bref , vous l'aurez compris, c'est un excellent bouquin. A lire la tête légère pour ne pas trop déprimer.
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Il me semblait au début de ce récit qu'il s'agissait de 2 rescapés d'une sorte d'apocalypse ou d'une invasion de morts-vivants. Mais pas du tout. Après quelques dizaines de pages, on comprend qu'ils sont juste en exil temporaire, comme des vacances dans une cabane au bord d'un lac. Mais alors pourquoi choisir une île déserte complètement perdue, et surtout être obligé de survivre comme si c'était la fin du monde. Un homme et son fils, vont devoir faire au jour le jour, et surtout travailler jusqu'à l'épuisement total tout en essayant de se nourrir avec une grande difficulté.
Bref, ce récit est surtout la trame d'un drame bien plus profond, autour de l'amour père-fils. D'une grande intensité jusqu'à la fin du récit, ce roman ne laisse pas indemne. C'est un drame qui parle de vérité crue, tellement on ne peut pas rester insensible. Et en même temps, ces conflits psychologiques sont tellement ordinaires et courants dans notre monde d'aujourd'hui, qu'ils ne devraient pas nous étonner. Mais voilà, la patte de l'auteur est bien là, pour nous faire ressentir au plus profond de notre être, les sentiments de ces drames.
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Ce roman fut un grand bouleversement. Une fois ouvert, difficile de le refermer.
L'auteur campe un huis-clos glaçant (et pas seulement parce qu'on est en Alaska!). Les descriptions de la nature sont magnifiques mais oppressantes. Commencé comme un récit d'aventures et de retour à la vie sauvage pour un père et son fils, il prend rapidement un tour pour le moins surprenant.

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voici quelques mots glanés parmi les critiques lues sur ce roman qui a reçu de nombreux prix :

Traumatisant, bouleversant, insoutenable, magnifique, hallucinant, haletant, déroutant, magistral, tragique et sombre, une histoire crue et déchirante, un livre brutal, d'une noirceur maléfique, d'une force implacable, un livre immense, une vraie gifle, un livre d'une rare puissance….Vous n'en sortirez pas indemne….

Sukkwan Island est une île perdue au sud de l'Alaska. Un homme et son fils de 13 ans s'installent, seuls, loin de tous dans cet endroit pour un an. Nous nous retrouvons en pleine nature, un endroit où il faut survivre plus que vivre. le père est très névrosé, le jeune Roy, 13 ans, n'a qu'une envie, retrouver la civilisation. Vous entrez dans ce huis-clos….et là vous pouvez aller relire les mots des critiques : c'est exactement cela.
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Voilà un roman fracassant ! Ames sensibles s'abstenir. Jim le personnage principal est en fuite de lui-même et à côté de la plaque. Il embarque sur une île isolée du Sud-Est de l'Alaska avec son fils de 13 ans pour une année, en quasi autonomie.

Rapidement, son absence de réalisme, d'anticipation, son égoïsme et sa folie rendent la vie très compliquée et dangereuse pour lui et son fils.

S'ensuivent une séries d'accidents, d'actes suicidaires de la part du père et de chantage à l'égard de son fils qui m'ont plongée dans un sentiment d'effarement et de malaise.

La lecture devient insoutenable et je termine ce roman avec des perspectives de cauchemars !

C'est un roman bien écrit, maîtrisé, mais dur à encaisser.





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Deuxième contact avec David Vann, suite à de nombreux conseils..... Réussi !

Cette fois-ci, j'ai été obligée de le lire d'une traite. La tension était telle que je pensais à chaque instant être arrivée là où tout ne pourrait que basculer.
On se doute qu'un drame est inévitable mais, qui, quand et comment ??
Ce qui m'a beaucoup plu c'est aussi ça...Le fait de savoir qu'il y aurait quelque chose mais de m'être quand même fait surprendre et choquer quand c'est arrivé.

Encore une fois j'ai été absorbée par la plume de ce grand auteur, qui sait nous faire voir les profondeurs de l'âme humaine et des sentiments même par des silences et des nons dits, et à la fois nous décrire un décor splendide, à la limite du poétique encore une fois.

Encore une fois bousculée !
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lundi 29 septembre 2014

Sukkwan Island



Sukkwan Island de David Vann aux éditions Gallmeister




Jim a acheté une île en Alaska, une île sur laquelle a été construite une cabane, à part ça l'île est déserte, occupée par la forêt. le projet de Jim, dentiste revenu de tout, divorcé deux fois, s'y installer avec Roy son fils de treize ans, pendant un an. Un an pour retrouver son fils qu'il avait eu de son premier mariage, mais surtout pour se retrouver lui.


C'est un homme instable qui s'installe avec son fils sur cette île pour vivre ni plus ni moins comme les trappeurs. Un homme qui se pose des questions sur sa vie, sur son passé d'homme à femmes qu'il regrette. Il veut s'amender renouer contact avec son fils, en communion avec la nature. Mais la tension est palpable entre cet homme qui semble incapable de se tenir à une décision, incapable de finir ce qu'il a commencé en prévision du rude hiver qui les attend, et son fils venu presque à contre-coeur pour faire plaisir à son père qu'il sait fragile. Un père qui le jour paraît sûr de lui et passe ses nuits à pleurer.

"Ses sanglots repartaient de plus belle, mi-pleurs, mi-cris. Ils pouvaient se déclencher n'importe quand , ils avaient une volonté propre, et si pleurer était censé soulager, ce n'était pas le cas pour lui. C'étaient des sanglots terrible, de ceux qui blessent et qui transforment tout en une épreuve de plus en plus insupportable, et s'ils lui faisaient passer le temps, ils semblaient à chaque fois ne plus vouloir s'arrêter."

Au fur et à mesure que l'histoire avance un terrible huis-clos s'installe entre le père son fils. Un huis clos amplifié par cette nature qui isole, qui étouffe, qui effraie. Une nature qui catalyse, qui met en exergue le caractère des hommes, leurs peurs, leurs insuffisances, leurs fragilités.


"A travers la ramure des arbres, il aperçut quelques étoiles pâles, mais bien plus tard, après que le ciel se fut découvert. Il avait froid et il frissonnait, son coeur battait toujours, la peur s'était ancrée plus profond, s'était muée en une sensation de malédiction, il ne retrouverait jamais la route vers la sécurité, ne courrait jamais assez vite pour s'échapper. La forêt était horriblement bruyante, elle masquait même son propre pouls. Des branches se brisaient , chaque brindille, chaque feuille se mouvait dans la brise, des choses couraient en tous sens dans le sous bois, des craquements bien plus lourds aussi, un peu plus loin, sans qu'il sache vraiment s'il les avait entendus ou imaginés. L'air de la forêt était épais et lourd, il se fondait dans l'obscurité comme s'ils ne faisaient qu'un et se ruait sur lui de tous côtés.
J'ai ressenti cette peur tout ma vie pensa-t-il. C'est ce que je suis."


Sukkwan Island est un roman noir, lourd, pesant, on se sent étouffé autant par cette forêt omniprésente que par cette tension psychologique entre les personnages. Un roman si noir qu'on a par moments envie de le poser, de l'abandonner, mais l'auteur réussi ce tour de force de rendre son texte si fascinant, qu'on ne peut plus le lâcher une fois commencé. A lire absolument même s'il faut parfois s'accrocher.
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Ou comment un gâchis pourtant indescriptible peut être transcendé par les mots.

Ce récit, particulier par la forme des dialogues parsemés sans indentation l'est aussi dans la puissance évocatrice de ses images.
En pleine nature et cependant comme étouffé, on sait que quelque chose ne va pas tarder à se produire, on tourne les pages avidement, on voudrait aller plus vite que le texte puis on se prend une belle gilfle suivie d'un poisseux sentiment d'horreur…

Une inoubliable expérience de la force de l'écrit.

à lire sans hésiter

4,5/5

is@mai14
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Ce livre est un huis-clos into the wild. Un face-à-face angoissant entre père et fils. Un père désabusé de la vie et un fils qui demande que à la connaître.
On a la très mauvaise sensation que quelque chose de mal va arriver mais on ne sait pas d'où cela va partir.
Et on avait pas tort.

Déconcertant !
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