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sur 3646 notes
Un livre que j'ai dévoré tout en étant effrayé.

Au début tout semble idéal, la nature, l'eau, la cabane sur l'ile, autant d'éléments qui auraient envie à quiconque d'y vivre une quête mystique ou d'une longue promenade dans la nature, mais voilà ! Rien à voir ! La nature est ce qu'elle est et l'homme aussi. Et ce n'est pas Christopher McCandlessl d'Into the Wild qui aurait dit le contraire. L'histoire nous parle de la relation entre un père ayant été absent et de son fils en pleine période adolescente. On sent d'emblée que le père n'est psychologiquement pas assez résistant pour mener à bien sa tâche. Et pendant ce temps-là, l'auteur nous fait bien comprendre que la nature n'est pas là pour y faire du trekking.

Et tout cela est accentué par ces grands espaces verts où les heures d'hiver gagnent du terrain et le silence des conversations pèse sur les deux. On ressasse beaucoup. On ne sait pas ce qui se passe, mais on sent que quelque chose couve et que les éléments de la nature ne font qu'approfondir la profonde faiblesse psychologique du père et qu'à tout moment, l'explosion se fera. Si vous vouliez des grands espaces verts tranquillisants, ce n'est pas dans ce bouquin que vous allez en trouver.

Concrètement et c'est cela qui est intéressant, Il y a dans cette histoire, une profonde descende, aussi profonde que la forêt de l'ile, dans la culpabilité qui mène à l'enfer de l'esprit et le fait d'être isolé sur cette ile perdue au milieu de nulle part avec des éléments qui se déchainent n'arrangent pas les choses. Entre le déclin de la lumière, les pluies torrentielles et les animaux sauvages. On sent bien que petit à petit que le père part totalement en vrille pendant que son fils, quant à lui, essaie de faire de son mieux afin de survivre à tout cela, isolé de tout dans une nature froide, hostile, solitaire et avec un père qui perd petit à petit le contrôle.

C'est un livre que j'ai vraiment beaucoup apprécié, de un part le huis clos qui est formé par la nature elle-même, des journées, des semaines sans pratiquement voir personne. du malaise entre le père et son fils et ce petit truc qui y met le malaise au bout de plusieurs pages. de deux parce que la nature est particulièrement bien détaillée, si bien détaillée que cela ne fait qu'accentuer cette angoisse qui se fait de plus en plus grandissante et omniprésente si bien qu'on ne sait pas nous-même si nous sortirons indemne de l'ile.

Un roman dont on ne sort pas indemne. Certains passages m'ont dérangé et mis mal à l'aise. Une sensation de froid m'habite depuis que j'ai terminé la dernière page. J'en ai le souffle coupé. Il mérite son prix Médicis.
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Magistrale démonstration de "Comment foirer absolument tout ce que l'on entreprend, jusqu'à sa propre vie !".
Un père immature, irresponsable, égoïste, égocentrique et faible qui se conforte dans l'idée que le simple fait de formuler oralement sa médiocrité suffit à l'en absoudre et à l'en délester des conséquences.
Il est tellement centré sur son insignifiante petite personne qu'il ne voit rien, n'entend rien, ne comprend rien à tout ce qui est extérieur à lui-même.
Dans la première partie du livre, je l'ai perçu comme un individu exécrable et, dans la seconde, il m'est apparu simplement pitoyable. Je n'éprouvais plus pour lui qu'une sorte de compassion teintée de mépris. Juste un pauvre type totalement "largué", tantôt confus, tantôt lucide, mais toujours indéniablement lâche.
Et, l'écriture de David Vann ! Prodigieuse, incisive, bouleversante !
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Une petite île isolée et déserte sur les terres âpres et majestueuses d'Alaska: c'est ici qu'a décidé de vivre pendant un an un père avec son fils adolescent, une vie en autarcie, proche de la nature, ponctuée par la chasse et la pêche.

Bon ça, c'est pour la carte postale.
Ce retour à la nature va se révéler en fait bien moins idyllique que prévu.

J'ai été soufflée par la capacité de l'auteur a créer dès les premières pages une atmosphère noire et malsaine au sein d'une nature somptueuse et impitoyable. Les paysages désolés d'Alaska offrent un cadre parfait à ce huis clos, parfois un peu glauque, entre un père toxique et défaillant et son fils plus fragile.
Un scénario qui vire progressivement au cauchemar, avec un suspens obsédant et cette nature toujours sauvage et omniprésente et qui est un personnage à part entière dans l'histoire.
Un livre qui laisse une impression de malaise une fois la dernière page tournée mais brillamment écrit et dont on se souvient longtemps !
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Roy part avec son père Jim sur une ile du sud de l'Alaska pour une année entière isolés, tous les deux, pour y vivre de pêche et de nature.
Rapidement l'éloignement familial pèse sur Roy qui aimerai rentrer mais cède à son père qui arrive à faire en sorte de le retenir.
Peu à peu Roy apprend à connaitre son père et lui découvre des comportements étranges. Son père à raté sa vie, il s'en veut et n'arrive pas à accepter sa situation.Se sont 2 personnes qui se cherchent pour des raisons bien différentes et qui tentent de se comprendre.
La vie s'installe avec l'hiver et les mois s'annoncent longs pour Roy qui s'occupe à pêcher, couper du bois et lire dans la cabane. Ils préparent ensemble l'arrivé du froid et arpente leur ile desserte à longueur de temps.
L'atmosphère est sombre comme un bête tapie dans l'ombre, prête à bondir mas il semble impossible de la débusquer, quand va-t-elle frapper?
Ne connaissant pas l'histoire j'ai été étonné par la suite des évènements qui arrivent sans prévenir et qui m'ont laissé coi. C'est le coeur battant que j'ai croqué le reste du livre et me suis laissé entrainé par le suspens, bien que la fin me soit parue un peu moins intéressante. Je reste sur une bonne impression, aussi en partie grâce à l'environnement naturel si bien décrit par l'auteur.
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Ce livre est terrible, vraiment terrible. Il m'a profondément marquée, et je pense que je ne vais pas l'oublier de sitôt.
L'auteur donne vie à son livre, les descriptions de la nature son très réalistes et nous visualisons très bien chaque paysage. Il a su créer une atmosphère particulière, cette solitude face à l'immensité de la nature et à la dureté des éléments, ce quotidien où seul compte la survie, ce tête à tête qui devient oppressant. Nous sentons poindre la tragédie au fil des pages mais sommes tout de même surpris par la violence et surtout par la nature de celle-ci.
L'auteur a également décrit avec beaucoup de justesse la folie dans laquelle sombre petit à petit le personnage, et nous ne pouvons qu'assister, impuissants, à l'enchaînement des terribles événements.
C'est vraiment un livre choc sur la dépression, la folie, mais aussi sur l'égoïsme, le besoin d'amour et surtout celui d'être entouré. Rappelons-le, l'homme n'est pas fait pour vivre seul.
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Le malaise est présent assez rapidement dans cette histoire où le père apparaît comme un bras cassé. Divisé en deux parties, racontées en suivant d'abord le fils puis le père, le roman est en fait une sorte de huis-clos à ciel ouvert, dans cette région froide, pluvieuse, hostile. Si les personnages luttent difficilement contre cette hostilité, en raison surtout de la maladresse et de l'incompétence du père qui n'a pas forcément pris conscience de l'ampleur du projet, on se rend compte au fur et à mesure que l'adversaire n'est pas limité à cette nature sauvage du Sud de l'Alaska.

La narration est quant à elle clinique, froide, très neutre. Je retrouve cette forme de dialogues très bruts que j'apprécie et qu'on retrouve par exemple dans la Route ou Au-delà du mal. Et justement, avec ce très froid, l'auteur crée une atmosphère très tendue, très poisseuse entre ses personnages et leur entourage.

Malgré tout, si le malaise est pregnant tout au long de l'histoire (cette fin de première partie complètement glaçante...), le livre est quand même une putain de réussite. Parce que les personnages sont forts, cohérents, bien construits. Parce que l'atmosphère est parfaitement désagrable. Parce que l'adversaire n'est pas forcément celui qu'on croit. Parce que le dénouement du livre ajoute au glauque. Sukkwan Island est sans doute un livre âpre, froid, tendu, c'est surtout un très grand roman.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Un père propose à son fils âgé de treize ans, une expérience hors du commun : résider durant un an sur une île sauvage particulièrement inhospitalière au sud de l'Alaska. Tous les deux, « à la dur ». L'expérience pourrait resserrer leurs liens et devenir un magnifique tremplin vers l'âge adulte pour le jeune adolescent.

La première partie de « Sukkwan island » est consacrée au récit du jeune garçon, complètement désorienté et dépassé face au désordre psychologique et amoureux de son père qui n'a pas sérieusement préparé le séjour sur l'île. Lorsque l'intrigue bascule en vous glaçant le sang dans la seconde partie, on assiste avec effroi à l'enlisement dans la pitoyable lâcheté d'un père qui n'assume pas ses responsabilités.

David Vann ne laisse pas de répit au lecteur. Il décrit de manière clinique l'implacable noirceur du drame et il fait preuve d'une rare maîtrise d'écriture pour un premier roman.

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Audacieux projet pour un père et son fils de treize ans que d'habiter pendant un an une île isolée en Alaska. Dès le départ, on sent que la préparation est déficiente, les savoirs essentiels incomplets. L'entreprise capotera-t-elle, si oui de quelle façon et sinon par quel miracle ? J'ai été happé par ce suspense, renversé par un développement majeur inattendu et empathique tout au long pour ces deux êtres qui se débattent dans une confusion de sentiments au sein d'une nature impitoyable.

Le territoire que peint l'auteur est majestueux, immense, possède ses propres lois immuables, cycliques, ce qui rend que les tentatives d'adaptation de ces deux urbains soudain transplantés dans une nature qu'ils ne comprennent que très peu. L'espèce de huis-clos dans lequel sont confinés le père et le fils provoque lentement une montée de tension entre les deux, mélange d'incompréhension, de problèmes personnels et de la pression de la survie en milieu hostile. Vann maitrise complètement la connaissance de ce milieu et sait nous le rendre avec réalisme. de même la psychologie de ses personnages sonne juste et il nous tarde de savoir comment ils pourraient s'en sortir. J'ai tout aimé dans ce roman dur et marquant.
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J'ai commencé ma lecture en connaissant déjà l'écriture de David Vann.
Sukkwan Island était d'ailleurs dans ma whishlist depuis un petit moment déjà. J'avais entendu parler du fait que c'était une histoire assez sombre mais je ne savais pas vraiment de quoi cela parlait. Je crois que cela m'avait un peu rebuté au départ, j'avais peur d'être "choquée" (pour ne pas dire "traumatisée", car je sais que ce mot peut paraitre inapproprié...) en découvrant cette lecture... Et puis finalement je suis tombée dessus dans la librairie de ma ville. (je cherchais "Aquarium" à la base, du même auteur, mais il n'y était pas) Je me suis dit que je n'avais plus dix ans et que je pouvais donc bien tenter ce roman, après tout.

Eh beh pfiou ! Quelle lecture !!

À travers ce livre, j'ai été plongée dans une ambiance qui, personnellement, ne m'aurait pas du tout plu dans la vraie vie haha. L'Alaska, une île perdue, une nature sauvage, de grands paysages étendus où l'on se retrouve seul au monde... très peu pour moi ! Par contre, à découvrir à travers un roman, no problem ! C'est un récit envoutant et dépaysant, ça on peut le dire. J'ai rapidement ressenti de la sympathie et un certain attachement pour le jeune Roy.

Avant même de lire la préface de Delphine de Vigan, je me doutais un peu de ce qui pouvait se profiler à l'horizon.
Enfin... je pensais savoir.
Mais arrivée à la fin de la première partie, je suis restée interdite pendant un moment. Je m'attendais à tout sauf à cela. Dans ma tête cela me paraissait impossible, insensé. « C'est pas possible, c'est une erreur. »
C'était tellement inattendu... je n'ai pas pu m'empêcher de poursuivre ma lecture.
Et c'était là. C'était bien ce qui était arrivé...
J'ai ainsi mieux compris la fameuse page à laquelle Delphine de Vigan faisait référence dans sa préface.

J'ai trouvé cela incroyable de la part de l'auteur. Qui aurait pu s'y attendre ?

Ce livre est un drame, une histoire sombre qui soulève des dizaines de questionnements. Je l'ai trouvé fascinant. Dur, noir, mais fascinant. Ce fut une très bonne découverte pour ma part !

J'ai par ailleurs beaucoup aimé lire la préface de Delphine de Vigan (dont je connais les oeuvres) ainsi que la postface de l'auteur :)
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J'ai lu ce livre il y a quelques mois, maintenant.
J'avais imaginé le relire pour pouvoir écrire une critique sur Babelio.... mais en fait je n'en ai pas le courage. le souvenir de l'effet que cette lecture à produit sur moi est encore trop vif.
Ce sentiment de malaise, d'angoisse, d'inquiétude pendant la lecture de la première partie, n'est pas un état dans lequel j'ai envie de me retrouver à nouveau...
Il est vrai que je suis toujours très bon public : je ris quand il faut rire, je pleure quand il faut pleurer... mais je reste toute de même assez souvent spectatrice. Mais là quelques mois après cette lecture, je me rends compte que j'étais en empathie complète avec le narrateur, et c'est toute la force de ce livre : happer le lecteur dans cet univers glacial.

Même si cette lecture peux être difficile émotionnellement, je pense que c'est une expérience à tenter
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