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3,58

sur 229 notes
Pourquoi écrire ce livre ?
L'auteur y parle clairement de son père juste avant son suicide.
Les phrases sont factuelles, tout concours à créer une atmosphère oppressante.
Lu en diagonal.
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J'avais aimé "Aquarium", du même auteur. J'ai eu beaucoup de difficultés à aborder ce roman là. L'écriture est assez froide et j'ai ressenti très peu empathie pour le personnage principal. Il y a quelques fulgurances : de beaux passages avec des réflexions intéressante sur le poids de la famille et des conventions sociales. Mais le reste est assez répétitif, voire pénible. J'ai hésité à abandonner ce livre plusieurs fois.
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Un grand David Vann dans ce qui pourrait ressembler au prequel de Sukkwan Island. On y retrouve Jim, son père, et l'auteur de 14 ans qu'il était.

Un auteur très fort pour donner à voir en peu de mots l'univers d'une maladie psychologique. Une façon de rester factuel pour nous inviter à réfléchir sur la notion de responsabilité, à nous faire adopter la position malsaine de prise de partie.
Choquant, dérangeant.
Mais optimiste aussi : la vie offerte au quotidien dans tous ses instants qui accrochent.

Nous retrouvons ici l'égoïsme, la violence des mots et des décisions et toujours cette obsession pour les armes.

Pour rappel, David Vann, marqué par la relation qu'il a eue avec son père, est un auteur qui lutte contre les lobbies du port d'arme aux USA, et pour la prise en charge psychologique des vétérans de guerre. Ses récits donnent à voir l'étendue des dégâts.

Je conseille de le lire après Sukkwan Island (mon coup de coeur 2021, un chef d'oeuvre selon moi).

Contente de pouvoir lire cet auteur dans une édition que j'aime beaucoup. #gallmeister
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Elle est dingue cette histoire de poisson sur la lune. Ça m'a rappelé quand on était gosses avec Plum et qu'on lui tirait dans sa gueule à la lune avec nos pistolets en plastoc, on imaginait éclater ses cratères dégueulasses parce qu'on trouvait qu'elle volait trop la vedette aux étoiles, que les étoiles elles crevaient alors que elle jamais, et du coup c'était pas vraiment juste. Après on buvait du thé au lait froid et on oubliait.

David Vann là il fait encore pire que d'habitude. Je veux dire si tu le connais un peu à force de le lire tu sais qu'il écrit des putains de tragédies que mêmes les grecs ils doivent pleurer dessus alors que franchement les grecs c'est les rois de la tragédie il paraît. Si tu connais pas trop David Vann, il a écrit un livre qui s'appelle Dernier jour sur terre, où t'apprends que son papa il s'est suicidé.

Bah le Poisson sur la lune c'est l'histoire romancée de ça. Et tu le sais hein je te spoile pas. Ça veut dire que t'es averti dès le début. Et tu sais quoi ? Ben t'y vas quand même. Pour le peu de lumière dans l'ombre ? pour satisfaire ton vice de petit voyeur et pouvoir en discuter autour d'une table carrée après ? Donner des armes à ton aigreur et croire que y'a que ta version de la vie qu'est lucide ?

Peu importe. David Vann il lâche rien. Je veux dire même quand tu l'attends au tournant il te surprend. À la fin du bouquin tu vois il félicite la traductrice de ses romans en français en soulignant le fait que son texte même s'il est américain en fait il prend toute sa force dans les langues germaniques. Et si t'as l'habitude des trucs allemands Goethe et tout (j'ai pas lu beaucoup hein j'frime pas, j'ai juste fait allemand à l'école quand j'étais petit alors j'ai lu des trucs vite yeuf c'est tout), ben tu vois que David Vann il sait sacrément bien faire les mariages entre les tragédies grecques et la poésie allemande.

Ce qui est fou c'est que chaque personnage que rencontre Jim Vann correspond à une étape de la dépression qui est super bien décrite quand t'es en plein dedans. Même quand t'y es pas et que tu connais un peu aussi c'est vrai, je veux dire.

Oh et puis cette sensation que t'as quand t'as presque tout lu de cet auteur et que tu te dis « ah mais attends c'est pour ça que dans tel bouquin il dit ça / il parle de ça et bla bla bla bla ». Comme si au fil du temps il avait lâché plein de petits indices tu vois et que t'as presque l'ultime trésor entre tes mains.

Je pense que c'est typiquement le genre de roman qu'on va détester ou surkiffer mais t'auras pas le cul entre deux chaises, parce que ça met tout le monde mal à l'aise. Mais c'était déjà le cas pour Sukkwan Island pas vrai ? Alors je m'inquiète pas trop.

Pour ma part j'ai eu l'impression que pas un copain mais en tout cas quelqu'un que j'admire me racontait un grand secret, avec un peu du mytho de temps en temps pour que ça soit distrayant parce que se lamenter tout le temps ça fait souvent fuir les gens.

Mais le plus important j'ai trouvé c'est le message que j'ai interprété et qui va à l'encontre de ce que plein de gens te balancent dans la vie quand tu vas pas bien. Les dépressifs ont de la volonté et ils font des efforts. Et David Vann il dit ça je crois, ce qui est un bon point dans la vie.

Tu veux en savoir plus ? Bin lis le minou. Moi je suis un peu vidé et tout. Je crois que je vais avoir besoin d'un truc léger après ça bicause on cause quand même de David Vann.

(un grand merci Saï, tant que t'écriras des bouquins comme ça j'aurai toujours un peu l'envie de vendre des histoires pour qu'elles soient lues wesh)
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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David Vann mêle adroitement fiction et réalité en rejouant ici la vie de son père Jim à travers l'exploration de son esprit malade. Avec une grande maîtrise des émotions, il dépeint le tragique pèlerinage dans lequel se lance son père pour tenter d'échapper au sentiment de désolation qui le poursuit. La montée en puissance du désespoir est tout aussi vertigineuse que l'écriture est puissante.

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Un poisson sur la lune, un titre qui interroge lorsqu'on sait que ce roman retranscris les trois derniers jours de la vie du père de l'auteur avant qu'il ne se suicide.
Joli titre tiré d'une légende que racontera le père Jim Vann à ses deux enfants de 8 et 13 ans : la NASA a envoyé un flétan sur la lune, le flétan disparaitra dans un vol magnifique mais je n'en dirai pas plus...

Nous nous retrouvons donc dans la tête et le corps du père de l'auteur pendant ses derniers jours : un homme tourmenté, suicidaire, dépressif, criblé de dettes, malheureux en amour et qui pourtant avait une bonne situation, deux enfants aimants, un frère à l'écoute, des parents, des amis, un psy qui tente de l'aider à y voir clair... Malgré tout cela, Jim Vann veut en finir, il est malheureux et n'y arrive plus, la solitude est un fardeau, il oscille entre des phases d'extrême violence et des phases d'euphorie, des larmes, des rires aussi... Il retrouve donc sa famille, des amis en Californie entre deux RDV chez son psy afin de s'en sortir...ou pas... Chacun tour à tour tente de l'aider, se montre bienveillant, attentif, compréhensif mais c'est en vain.Les démons sont là, l'obsèdent...
J'ai retrouvé le David Vann de Désolations, Sukkwand Island ; la même écriture à la fois fluide , moderne, tortueuse, parfois crue, parfois violente,dérangeante, un peu d'humour, les mêmes thèmes familiaux, les mêmes tourments, la même tragédie. ( une écriture et un style plus accessibles que dans l'obscure clarté de l'air)
Une part est faite aussi aux réglementations sur les armes aux Etats-Unis
On connait la fin de l'histoire mais malgré tout, le livre se lit en apnée, on tourne les pages... on ne sait pas quand l'irréparable va arriver , c'est oppressant, angoissant, on espère une fin différente que celle annoncée, car on se dit : c'est un roman , la fin sera peut-être différente !

Un livre qui tente d'éclairer aussi sur le suicide et ses raisons, sans juger. Pourquoi vouloir s'accrocher ou pas à la vie ? Quelles pulsions nous poussent à commettre l'irréparable ?
Son livre le plus intime je pense et le plus touchant pour ma part.
On sort de cette lecture, déboussolée, égarée,secouée... on se pose moult questions, on se dit : et si ...
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Ce gars, là, David ou Jim, on ne sait plus, il se coltine un sacré sujet ! Quel boulot pour un écrivain que de côtoyer ce gars, là, David ou Jim, qui ne pense qu'à une chose : se coller une balle dans la tempe, ou dans la bouche, ou par en-dessous depuis le menton...
On le suit et on croit à ce forcené du suicide, à tout ce qui lui arrive, même quand c'est dingue. Il est fort, ce David ou ce Jim. Il nous fait partager un truc impartageable. Comment a-t-il fait ? On se le demande, mieux vaut ne pas savoir, peut-être. Quelques scènes frappent comme des coups de cross de fusil de chasse, les aveux du père, la déclaration à la strip-teaseuse, la discussion avec l'ami d'enfance, d'autres sont un peu redondantes, on pourrait enlever cent pages qu'on n'y perdrait rien. Et la chute, bien sûr, la chute. Woddy Allen utilise la même dans Melinda & Melinda, sauf que c'est pour nous faire rire. Pas là.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Exilé en Alaska, où il vit isolé, Jim Vann tente de sortir de la dépression. Mais avec 2 divorces, dûs à ses nombreuses infidélités, le fisc qui le poursuit, son métier de dentiste, qu'il n'a jamais aimé, et cette douleur des sinus qui le fait horriblement souffrir, il faut se rendre à l'évidence, il n'a plus aucun espoir d'aller mieux.
Son arrivée en Californie, où il vient voir sa famille, ressemble d'ailleurs fortement à une tournée d'adieux.
Son frère cadet, chargé par le psychiatre de le surveiller comme le lait sur le feu, l'accompagne ainsi chez son ex-femme et ses enfants, ses parents, ses meilleurs amis...tous supposés lui remonter le moral.
Mais Jim trimballe dans son sac un revolver, des munitions et une irrépressible envie de s'en servir.
Les tentatives de réconfort des uns et des autres sont assez inefficaces, et les rencontres familiales tournent au fiasco. Même son père, homme taiseux et désabusé, avec qui les relations sont très tendues, va pour la première fois réellement faire un pas vers son fils...(un moment de grâce dans toute cette noirceur d'ailleurs).
Mais est-il possible de sauver quelqu'un malgré lui ?

David Vann tente ici de retracer les derniers jours de vie de son père, mêlant faits avérés et suppositions.
Il analyse les sentiments et pensées profondes de son personnage, ses sautes d'humeur, entre euphorie et abattement, et parvient à nous faire ressentir la démotivation de cet homme pour la vie.
Il évoque la question du suicide, élément récurent de ses romans, et fondateur de son histoire personnelle, de façon frontale et sans détour.
L'auteur se sert également de ce roman, pour revenir sur la question de la possession d'armes et sa légalisation, mais également sur la complexité des rapports familiaux, thèmes déjà abordés dans la plupart de ses romans.
En ressort un récit sombre et pessimiste, d'une force incroyable, qui, malgré une fin que l'on sait inéluctable, se lit avec avidité, et la gorge serrée.
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L'intrigue est bonne mais tellement longue à démarrer que je me suis demandé si j'allais le finir. le récit mêle fiction et autobiographie, j'ai aimé ce mélange plutôt bien dosé. le thème du suicide est très présent donc attention aux âmes sensible. le reste ne m'a pas plu des masses, comme je le disais il est trop long à démarrer et l'identification à Jim fut laborieuse, il n'est vraiment pas attachant selon moi. Les autres personnages le sont un peu plus, leurs souffrances quant à la volonté de Jim de se suicider est palpable. La fin est malheureusement très simple à deviner, on la connait depuis quasiment le début du roman.
Si les mots sont bien choisis, le reste ne suit pas vraiment, le thème est difficile mais abordé avec justesse, dommage qu'il soit si lent.
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le terrifiant roman de David Vann est à ne pas mettre dans les mains des âmes faibles et des esprits tourmentés (si tant ait que des âmes et des esprits puissent avoir des mains)
David Vann a grandi en Alaska, élevé par son père Jim qui s'est suicidé à quarante ans. Dans Un poisson sur la lune, il raconte l'histoire d'un certain Jim Vann, père d'un David de treize ans, qui se suicide à quarante ans. Et évidemment, une plongée aussi terrifiante dans l'esprit délabré d'un homme qui sombre ne peut être que du vécu.
Jim débarque du vol Fairbanks (où il a une belle maison, qu'il n'a pas pris la peine de meubler, et peut être un cabinet de dentiste?) /San Francisco, pour consulter un psychiatre, avec dans son bagage son fidèle Magnum (le même que celui de Dirty Harry!!). Il va être pris en charge, pour trois jours, par son jeune frère Doug qui le véhicule dans ce comté, un comté de montagnes et de lacs, bien loin de l'agitation de la côte, où vit ce frère, leurs parents, les deux enfants qu'il a eu avec sa première épouse, Jeannette sa seconde ex... Et tous, essayant de l'entourer maladroitement de leur amour (sauf sans doute son père qui ne peut plus le supporter. Et pourtant à la fin il aura une vraie conversation avec ce père, qui n'est sans doute pas mieux dans sa peau que lui, complexé par son ascendance Cherokee, mais pour qui on est sur terre pour continuer et puis c'est tout). Chacun essayant de lui remonter le moral: on t'aime tous, tu as de beaux enfants, tu as un bon métier, tu peux retrouver une femme qui te rende heureux..... ce qui lui fait le même effet qu'une averse, quand on la contemple derrière sa fenêtre. On sait bien que ce discours de bon sens, celui que l'on profère tous maladroitement, n'a aucun effet sur un dépressif. Et puis, Jim souffre constamment. Des sinus bouchés qui, la nuit, l'empêchent de respirer, et lui donnent de constants maux de tête. Il refuse l'opération qui pourrait mal tourner; et de prendre de la codéine à cause de l'addiction. Est ce normal d'être suicidaire et d'avoir peur d'une opération? Une des forces de cette stupéfiante plongée dans la maladie mentale, c'est de nous rappeler que notre logique quotidienne n'y a plus cours.
Car on a vite compris que Jim est bien plus qu'un dépressif, ou même un maniaco-dépressif. Il est carrément délirant. Face à toute cette famille, il ne peut s'empêcher d'être agressif, insultant. Face à ses enfants qu'il adore (et qui l'accueillent avec tant de joie), au cours d'une partie de chasse qui tourne mal, il tient des discours échevelés qui finissent par les terroriser. Cela commence par l'histoire de ce flétan envoyé sur la lune par une capsule spatiale, et qui, libéré du poids de la pesanteur des profondeurs, s'envole.... Jim, dit Doug, ton côté frénétique revient, tu fais peur à tout le monde..... Oui, comment ne pas être certain que c'est du vécu.
le psy a bien dit à Doug qu'il ne doit pas laisser son frère tout seul, et surtout, qu'il doit séparer les munitions et le Magnum. Doug fait ce qu'il peut, mais le médicament que son frère absorbe commence par renforcer ses symptômes. Dans le cerveau en ébullition du Jim, il y a de la rancoeur, contre la religion que ses parents lui ont imposée, contre la petite vie routinière de son père dentiste, contre ses femmes qui n'ont pas accepté d'être trompées; il y a la sensation d'avoir tout raté, de faire un métier qu'il déteste -il voulait être pêcheur professionnel mais ça n'a pas marché très longtemps non plus. Il a tout raté, il pleurniche, il s'apitoie sur son sort. Tout se mélange dans ce cerveau. Va t-il d'abord tuer ses enfants avant de se suicider? Ou bien ses parents? Ou Jeannette? Ou les uns après les autres? Des pages de cogitations aussi délirantes que malsaines. On sait bien qu'il ne tuera personne, d'abord parce qu'il y a l'écrivain David Vann qui écrit le récit, et qu'on comprend qu'il s'agit de fantasmes qu'il n'aurait même pas le courage de réaliser, fantasme d'un suicide spectaculaire dans un bain de sang généralisé. Enfin, il y a l'obsession sexuelle qui le pousse à se masturber de plus en plus laborieusement plusieurs fois par jour et de rechercher des prostituées qu'il ne parviendra pas à honorer...
Quand il pense à ce qu'il y a dans sa tête, il voit de la boue. Des idées, des obsessions gluantes comme de la boue, sans lien entre elles, glissant les unes sur les autres sans arriver à se rejoindre.
Comme toile de fond il y a ce contexte des Etats Unis ruraux, le monde des armes et une constatation terrible qui m'a énormément marquée; quels y sont les loisirs des jeunes et de leurs pères? La chasse, la pêche. Tous leurs loisirs, sans exception, reviennent à tuer. Et arrivé à la fin de son troisième jour, voilà que Jim a envie de faire des listes pour faire son bilan. La liste des animaux qu'il a tués. Un lynx, trois ours bruns, ça c'est fastoche (et c'est juste le plaisir de tuer: pas comestibles....). Pumas, coyotes, loups, renards, ça devient plus compliqué. Mouflons, chèvres des Rocheuses, caribous, et toutes sortes de cerfs..... et toutes ces espèces de canards, d'oies, d'oiseaux et de poissons, les phoques et les lions de mer (quand il était pêcheur en Alaska....) et David, a tout juste treize ans, a déjà tué des dizaines d'écureuils et de chipmunks. Ca peut se manger, tout cela. Cela change des burgers au bacon et à la sauce barbecue qui forment l'ordinaire de la gastronomie. Mais quand même, quand on y pense: tous ces enfants qui, dès leur plus jeune âge ont eu leur carabine à plomb pour dégommer les oiseaux, est ce que cela ne leur donne pas un certain mépris de la vie?
Ce livre puissant, profond et brutal, nous donnera peut être un autre regard sur un délirant, si nous avons la malchance d'en avoir un dans notre entourage. Littell a tenté de nous faire rentrer dans le cerveau d'un SS, mais personne n'a été aussi loin dans celui d'un malade.
Faut il le rappeler? David Vann écrit superbement, alternant texte et dialogues qui sonnent juste sans être sous-écrits. C'est aussi un grand styliste...
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