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3,58

sur 229 notes
Histoire lente et feutrée d'un héros en questionnement… Un petit nouveau de David Vann dont j'ai presque tout lu…

Le poisson m'a t il emmener sur la lune? ou m'a t il noyer…?

Avec ces trois étoiles, je pense qu'il a réussi a rentrer dans mon filet et sans être un chef d oeuvre, l'écriture est cependant fluide...
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Très bizarre. Lu la moitié mais ne me plaît pas du tout. Je l'abandonne.
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Bien sûr, ce livre traite du suicide, de l'obsession du suicide, mais ce roman de David Vann, puissant et inspiré comme les autres de cet auteur, aimanté par la nature, la solitude, l'exil en Alaska, est aussi une sorte de fresque absolue, totale sur une maladie mentale particulièrement féconde.

La différence avec les autres oeuvres de David Vann réside en ce thème, « la folie », qu'il traite avec effusion, tout en restant dans le domaine du roman. Une folie sous forme d'un état maniaque du personnage principal, Jim Vann, qui n'est autre que son père. le terme « d'état maniaque » ou de « trouble bipolaire » n'apparaît pas dans le livre - il est seulement question d'euphorie, de phase positive de son mal -, mais comment qualifier autrement cette exaltation du personnage, sa logorrhée, son énergie débordante, son trop plein d'idées, son instabilité psychique, ses insomnies et son obsession du suicide, un peu abstraite peut-être (et du meurtre de masse, avant d'en finir avec soi-même).
Jim Vann, dentiste qui s'est exilé en Alaska, est de passage en Californie où résident son frère, Doug, qui le prend en charge et ne le quitte pas d'une semelle, sa première femme et ses deux enfants, parmi lesquels David, le futur écrivain, âgé de treize ans. Jim et Doug récupèrent les enfants chez leur mère, font une partie de chasse qui les voient tuer un petit geai buissonnier, au lieu de cailles, et s'imaginer en manger la poitrine. Ils se rendent ensuite chez Lorraine, la mère des enfants : là, Jim se lance dans une fabuleuse histoire de flétan envoyé sur la lune, véritable astronaute en bocal, pour que l'on mesure son saut dans l'espace, une fois relâché en apesanteur. « Poisson vole ! »
Jim a été marié deux fois, et les deux fois il a été rejeté pour avoir trompé ses épouses, Lorraine puis Jeannette.
Les deux frères se rendent ensuite chez Mary, la compagne mystique de Doug, puis chez leurs parents, le père mutique, la mère protectrice. Jim, provocateur inconscient de ses excès, se fait rejeter et cherche à retrouver Jeannette en tapant chez ses soeurs et son beau-frère, mais, mot d'ordre convenu par tout un chacun, on ignore où est Jeannette. de retour chez ses parents, Jim parvient à dérider son père qui se lance dans une confession inhabituelle chez lui, qui lui permet de dérouler sa haine féroce de l'Amérique et de tout le genre humain, lui qui cachait depuis toujours son ascendance Cherokee.
Nulle part, Jim ne trouve la consolation, le réconfort, la compréhension qui pourraient le soulager, apaiser son mal-être, l'aider à s'orienter vers une vérité, une lumière, un espoir. Mais est-ce vraiment ce qu'il attend ? Ne va-t-il pas bientôt être trop tard ?

David Vann fait parler un père malade, qu'il a finalement peu connu. Ou plutôt un malade, malade de l'esprit, grandiose et pitoyable à la fois, et qui se trouve être son père. L'auteur fait preuve d'un beau courage, de perspicacité et de beaucoup de talent. Il a compris que le regard peu complaisant qu'il porte sur l'Amérique, ses banlieues, l'importance de la religion et de la possession d'armes, ne devait pas occulter l'analyse qu'il fait d'un mal-être singulier. Celui-ci, pathologique, verrouille sa victime, la séquestre, en même temps qu'il la déborde et s'étale sur son entourage. C'est une souffrance qui terrasse, qui appelle à mourir, mais surtout une mécanique diabolique, excessive, qui n'a pour objectif que de faire tomber les masques chez tout un chacun et se sert d'un outil brut, machinal, instinctif, fait de mots, de provocations, au service d'une histoire elle-même faite d'échecs et d'insatisfactions.
Un manifeste magistral.
Lien : https://lireecrireediter.ove..
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Voici un livre-choc dont on ne peut sortir indemne surtout lorsqu'on sait que l'auteur s'est largement inspiré de sa propre vie.
En effet dans ce roman, David Vann revisite l'histoire de sa famille en imaginant les trois derniers jours qui ont précédé le suicide de son propre père, James (Jim) survenu en 1980, alors qu'il n'avait que 13 ans.
Dépressif, bipolaire, Jim alterne entre déprime, fatigue intense et euphorie durant laquelle il délire... Il a eu une belle vie, facile et aisée, ayant bien gagné sa vie comme dentiste. Mais maintenant qu'il a atteint la quarantaine, rien de va plus et il ressasse ses échecs, en particulier ses deux divorces, et ne s'en relève plus.
Aucun traitement n'arrive à le soulager de cette douleur qui paralyse ses nuits, l'empêchant de trouver le sommeil ce qui déjà en soi, pourrait rendre fou n'importe qui. Il refuse d'être interné ce qui serait l'unique solution pour le protéger et le soigner.
Il informe d'ailleurs tous ses proches de ses intentions d'en finir...
Pourtant il aime profondément ses enfants et sa famille, mais il ne se remet pas de se retrouver encore une fois délaissé par sa compagne. Il ne veut plus faire semblant.
Pourquoi n'a-t-il jamais pu garder une femme auprès de lui
Qu'est-ce qui cloche dans sa vie ?
Retiré depuis quelques mois en Alaska, nous le découvrons alors qu'il a accepté de venir en Californie, passer un "dernier" séjour auprès des siens, de revoir ses enfants, de consulter un psy et de se laisser protéger par Doug son frère cadet qui a pour consigne de ne jamais le laisser seul.
Mais ce n'est pas du tout facile pour Doug qui se retrouve tellement impuissant à l'aider et il en est de même de leurs propres parents.
Doug cherche à lui rappeler les bons moments de leur enfance. Il lui retire son arme, que Jim porte toujours avec lui, l'emmène voir ses enfants et ses amis.
Comme tous, Doug est en fait dans le déni, pensant improbable que Jim passe à l'acte. Mais à travers Jim et son désir de mort, tous seront confrontés à leurs propres angoisses et à leurs propres doutes...et comme tous les êtres humains, ils n'aimeront pas du tout être confrontés à leurs propres faiblesses.
Encore une fois l'auteur nous laisse dévasté par cette lecture poignante et oppressante. L'immersion dans le désespoir de Jim et l'impuissance de ses proches ne peut que nous toucher en plein coeur.
Je me suis demandée à un moment donné, si j'allais poursuivre ma lecture, mais l'auteur écrit tellement bien qu'à quelque part nous voulons, comme lui, comprendre comment un père peut abandonner ainsi ses enfants alors qu'il les aime tant, ou justement parce qu'il n'y arrive plus et...qu'il les aime tant.
Nous voyons l'inéluctable arriver tout en sachant que personne ne pouvait savoir jusqu'au bout que cela allait réellement se produire, ni quand, ni où, ni comment...Le suspense est d'ailleurs bien présent car dans son délire, Jim a des envies de meurtres et on se demande aussi, si avant de se suicider, il ne va pas mettre ses menaces à exécution.

L'histoire est racontée comme dans un roman sans que l'auteur n'emploie le "je" ce qui ne nous rend pas plus facile la prise de distance. Il ne prend pas partie, il ne juge pas son père.
Chaque fois qu'il parle du petit David, âgé de 13 ans, donc de lui-même, qui a refusé d'aller vivre un an avec son père en Alaska, (en vrai et dans le roman) on sent bien que la culpabilité n'est jamais bien loin.
Ce livre est aussi une bonne occasion pour l'auteur de dire clairement que si le port d'arme n'était pas autorisé aux Etats-Unis, ce drame n'aurait jamais eu lieu.
A lire quand on est en forme car évidemment malgré l'écriture superbe et tellement intense de David Vann, je ne peux pas vous dire que j'ai "aimé" ce roman...car comment "aimer" une telle histoire.
J'espère que l'écriture a été un bon exutoire pour l'auteur et lui a permis d'accepter ce drame et de pardonner à son père d'avoir commis un tel acte.
Le sujet est très dur et je réalise en écrivant ces lignes, que moi-aussi finalement je suis dans le déni, je n'ai pas envie de croire que de telles pensées puissent traverser un être humain.
Je plains de tout mon coeur ceux qui ne voient plus autour d'eux le bonheur qui pourtant est à leur porte, tellement la maladie les fait souffrir et les oblige à ne se centrer que sur leur propre personne.

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Californie. James Vann quitte pour quelques semaines son Alaska pour retrouver sa famille et se faire aider par un psychologue. Jim va mal très mal. Seul en Alaska et criblé de dettes, il pense à commettre l'irréparable... Son Magnum toujours à portée de main... Doug, son frère cadet, fait tout ce qu'il peut pour aider son frère et le sortir de sa dépression. Pris dans sa spirale autodestructrice, l'amour des siens suffira-t-il à sauver Jim ?


Comme tout roman de l'auteur, les sujets sont difficiles mais je dois dire que celui-ci a une dimension toute particulière. Je vais essayer de trouver les mots .. Tout d'abord, pour moi c'est un roman qui ne doit pas être lu si vous vivez une période difficile. le sujet est dur et interroge beaucoup.
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L'auteur signe un de ses romans les plus profonds peut être même les plus intimes en se plongeant dans l'esprit tourmenté de son père pendant cette parenthèse californienne.
Si vous connaissez l'auteur, le suicide de son père quand il avait 13 ans est son plus grand traumatisme.
Comment expliquer son geste ?Comprendre ses moments d'euphorie et de profonde dépression. Son obsession de la mort, du sexe. Plus on avance et plus on ressent le désespoir de James qui nous oppresse et nous étouffe. On a envie de le secouer, de lui montrer qu'il est aimé et entouré. Survivre pour ses enfants, sa famille. L'auteur réussit à nous tenir à bout de souffle jusqu'au bout ne sachant pas si James passera finalement à l'acte...
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Une plongée dans les tréfonds d'une âme tourmentée où David Vann mêle subtilement réalité et fiction et nous interroge sur le sens de la vie.
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Un roman poignant, sombre , dérangeant et percutant qui ne vous laissera pas indifférent que vous l'ayez aimé ou non ... j'en suis encore toute retournée ...
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J'ai arrêté ma lecture à la page 122, et sauté aux dernières pages pour, quand-même, connaître la fin de l'histoire. le personnage principal a une dépression tellement ancrée et ressasse des propos tellement noirs et redondants que l'on a surtout envie de fuir. Même en temps que lecteur.
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Si je ne craignais pas les titres à rallonge, j'aurais écrit, à propos d'Un poisson sur la lune de David Vann, « le livre qui vous fait vivre comme dans la tête d'un maniaco-dépressif ». Je ne suis pas sûre que ce soit très vendeur à l'heure des « good feel book » et de cette quasi interdiction du spleen(. Angèle en a fait une chanson avec son frère Roméo Elvis) :Cela me parait pourtant la meilleure façon de résumer le dernier roman de David Vann d'abord parce que j'ai été bluffée par la justesse et la précision avec laquelle il décrit toutes les pensées de cet homme (Jim)qui a décidé d'en finir avec la vie. Je me suis même demandée si l'auteur souffrait lui même de dépression.

Ensuite j'ai pensé à pas mal de livres qui traitent de cette maladie mentale :

La succession de Jean-Paul Dubois, où l'héritage n'est pas que matériel mais aussi tragique comme si le suicide se transmettait dans les gènes


L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset, roman écrit suite au suicide d'un ami très cher de l'auteure. Je m'étais retrouvée dans l'hypersensibilité de Thomas en lisant ses mots de Catherine Cusset :

« Je suis ton amie. Je ne suis pas méchante, tu l'as compris. Mais comme j'ignore la fragilité, comme j'ignore le mal qu'on fait à l'autre en posant le doigt sur ses zones les plus sensibles et en appuyant dessus ! »Avec toutes mes sympathies d'Olivia de Lamberterie ou le portrait d'un frère qu'elle adorait et qui s'est suicidé

Il m'a semblé que pour la première fois, l'auteur adoptait un point de vue différent, sans utiliser le « je », nous lecteurs, nous sommes dans la tête de Jim.

Le livre s'ouvre alors que Doug vient chercher Jim, son frère à l'aéroport. le psy a été formel : Jim ne doit jamais rester seul. Mais Doug le houspille, reprenant à son compte ces phrases si souvent entendues face à quelqu'un qui est dépressif :

« Tu ferais mieux de te ressaisir. Des menaces, parce que ça va l'aider, c'est bien connu. »

S'installe en quelques pages, la sensation perpétuelle d'étouffement de Jim. Avec Un poisson sur la lune, on est très loin d'un traitement journalistique ou médical de la dépression. Lors d'un rendez vous avec le psy, Jim compare la dépression qui s'abat sur lui et le met à terre avec des vagues puissantes. le passage est réellement magnifique !

Pourquoi Jim a fait le voyage depuis l'Alaska où il est installé ? Au début, j'ai cru qu'il cherchait la cause de son désespoir en rendant visite à ses proches : ses enfants (dont son fils David …qui n'est autre que David Vann), son frère, son dernière femme, ses parents. Ou peut-être cherchait-t-il encore une raison de s'accrocher à la vie ? Très vite, j'ai compris qu'il s'agissait de dernières fois, d'adieux. Comme dans Avec toutes mes sympathies, même tout l'amour des siens, ne peut le sauver. Pour Jim, c'est déjà trop tard.

Un poisson sur la lune pose une question cruciale : qu'est ce qui donne sens à la vie ?

A propos de l'argent, Jim dit à ses enfants :

« Ne vous rendez pas esclaves de l'argent. Et fichez vous de ce que pensent les autres. Encore un truc inutile. »

A la sensation d'étouffement, s'ajoute celle d'un temps qui semble s'étirer de manière infinie :

« Comment survivre assez longtemps pour atteindre ce moment où la vie redevient quelque chose de désirable ? »

Un poisson dans la lune est un roman très noir, à l'écriture au scalpel, pas dénué d'humour par petites touches et qui laisse un sentiment d'impuissance face à un homme que rien ne peut aider.
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J'ai eu la chance de découvrir David Vann dès 2010, lors de la parution de Sukkwan Island. Je le suis depuis et la parution de chaque livre est un événement qui me rend fébrile... Cet auteur - traduit à chaque fois par la brillantissime Laura Derajinski qu'il remercie avec une reconnaissance touchante à la fin ainsi que les éditions Gallmeister - est d'une constance dans l'excellence qui me laisse sans voix. Il fait partie des plus grands auteurs contemporains, toutes nationalités confondues. Et je ne tiens même pas compte du drame qu'il a connu à 13 ans lorsque son père s'est suicidé, lui léguant ses armes à feu, drame indissociable (fondateur ?) de son oeuvre, de sa personnalité et sujet de ce livre terrible et sublime.

Inutile de dire que je l'ai commencé avec une impatience extrême ! J'en ai parlé avec des lecteurs et lectrices tout aussi adeptes de David Vann que moi : comme eux, j'ai dû faire des pauses. Si je devais trouver une formule pour exprimer mon ressenti, je dirai que c'est un huit-clos malgré les grands espaces dans lesquels l'action s'inscrit, entre la Californie et l'Alaska. de ses régions pourtant mythiques, nous ne voyons rien ou si peu car nous sommes enfermés dans la tête de Jim Vann, le père de David, frappé de plein fouet par la dépression, par l'envie d'en finir avec un monde qui n'a plus le moindre intérêt, la moindre saveur pour lui. Pourtant, il n'est ni indifférent ni froid, il brûle, au contraire, de sentiments trop forts, trop grands pour lui et d'un idéal exigeant qu'il n'a pas réussi à atteindre, ce qui le ronge, de regrets et de remords. Il est intelligent, très intelligent et n'a donc pour lui aucune indulgence et l'auto-apitoiement qu'il affiche parce c'est plus simple ne masque pas sa profonde culpabilité face à ce qu'il considère comme l'échec de sa vie à 39 ans.

Face à lui, pendant ces trois jours qu'il passe en Californie avec sa famille, nous partageons l'impuissance des siens, qui tentent tout pour le détourner de cette envie d'en finir. Tout même de révéler des choses intimes pour convaincre Jim de continuer à vivre malgré tout. Dans cette famille, que l'on sent soudée mais dans laquelle chacun reste seul avec ses pensées, ses peurs, ses déceptions, David Vann nous fait ressentir quel effort cela représente pour son frère Doug, son père et sa mère de se révéler fragiles, aux antipodes des codes sociaux consistant à "faire face" quoi qu'il arrive. Je me suis demandée pendant les 50 premières pages du livre pourquoi David Vann nous livrait ce roman / récit à la troisième personne. C'est pour nous faire ressentir tant l'inéluctable désespoir de Jim que l'insondable impuissance de ses proches. La conversation avec son père qui pour la première fois de sa vie révèle ce qu'il ressent dans une dernière tentative pour retenir son fils touche au sublime.

Ce livre nous offre aussi une profonde réflexion sur les dangers de l'omniprésence des armes. "Je veux juste comprendre pourquoi j'appuie sur la détente", dit-il à son frère. "Tout joue un rôle". "On a des flingues. Et les seules vacances qu'on prenait en famille, c'était pour aller chasser ou pêcher. On passait tout notre temps libre à tuer", ajoute-t-il. CQFD

Ce livre révèle de phrases ciselées à la perfection, qui nous plongent dans les pensées de Jim. Face à ce père, David et sa soeur Cheryl n'ont pas une grande place dans le livre, dépassés par un drame trop grand pour eux qu'ils ressentent profondément.

Même si l'expression est galvaudée, après ce 7e livre, la démonstration est faite que David Vann est un des plus grands. Respect absolu et reconnaissance éternelle aux éditions Gallmeister.
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Merci le picabo river book club
Merci les édItions Gallmeister

James Vann ( dit Jim) est malade.
De cette maladie qui le fait se tenir au bord du précipice.
Sur le fil du rasoir.
Sur la corde raide.
En équilibre au dessus du vide.
Jim Vann est malade et tout le monde souffre avec lui.
Son frère Doug.
Son fils David.
Sa fille Cheryl.
Ses parents.
Son ex-femme.
Et tout ceux qui l?approche.
Comment retenir un homme à la vie contre son gré ?
Comment comprendre quelqu?un qui s?est lui-même perdu ?
C?est ce que nous livre David Vann dans son nouveau roman.
Une sensation vertigineuse et oppressante comme souvent chez ce merveilleux auteur.
Une sensation physique de fatigue et de tension en lisant ce livre.
Une étrange impression de ne pas arriver à trouver la limite entre l?autobiographie et la fiction...
L?impression d?être emportée dans un tourbillon émotionnel, un ?il du cyclone qui vous aspire et vous entraîne vers le fond.
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David Vann a grandi dans l'Amérique de la culture de la chasse et de la pêche, dans celle - il le dit lui même -  où l'armée apprend aux jeunes à tuer sans états d'âme. Son père s'est suicidé avec un 44 Magnum et il a hérité de sa collection d'armes. Ce livre est le reflet des derniers jours de son père, et une fois encore Vann nous offre une tragédie dans laquelle tout est lié émotionnellement et psychologiquement. Les scènes sont intenses mais la violence est dirigée non contre les autres mais contre lui-même par le protagoniste principal, le père. le sentiment de culpabilité est très présent, et le leitmotiv constant du père qui n'est pas être à la hauteur, qui a raté et gâché sa vie. Un livre sur la dépression, l'échec, la remise en question de la vie, des choix de vie, le suicide…
Comme dans ses romans précédents, Vann ne fait intervenir que peu de personnages, même si il y en a davantage que dans Impurs ou Goat Mountain. 
David Vann avait 13 ans quand son père s'est suicidé. Il avait refusé de quitter sa mère pour aller vivre un an avec son père ; dans son enfance il pêchait ou chassait avec lui plusieurs fois par semaine. Toute cette ambiance est évoquée dans ce roman, avec en prime le thème de la violence, les désordres mentaux, le suicide, l'échec, le sexe, l'auto-apitoiement, le désespoir, le manque de confiance en soi et en les autres, la nostalgie, le regret, la perte de l'envie de vivre, la souffrance
Et il convient de ne surtout pas oublier le rapport à la nature: la mer, les vagues , les arbres, une très grande importance accordée aux descriptions, aux paysages, à la nature.
Comme toujours un excellent Vann à ne pas lire quand on a pas le moral!
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