La vie rêvée des chaussettes orphelines est le deuxième roman que je lis de
Marie Vareille.
Ainsi gèlent les bulles de savon avait été une excellente découverte de la plume de l'autrice et m'avait bouleversée, aussi j'en attendais beaucoup de cette lecture !
Alice fuit les États-Unis et son passé pour refaire sa vie à Paris. Elle a des tocs, des crises d'angoisse et ne dort plus sans ses somnifères. Son parcours nous est présenté à travers deux temporalités : l'une en 2011, dans laquelle elle vit à Londres avec son petit ami et écrit un journal intime sur demande de sa psy ; l'autre en 2018 où toute sa vie a basculé sans que l'on sache pourquoi. Elle se fait alors embaucher par une start up à l'objectif pour le moins étrange : celui de réunir les chausettes orphelines dans le monde. Un projet qu'Alice juge ridicule à première vue mais elle n'a pas le choix, il faut bien payer le loyer.
Alice est un personnage abîmé par la vie, elle ne s'ouvre pas aux autres et ne parle jamais de son passé. J'ai tout de suite ressenti beaucoup d'empathie pour elle, pour sa fragilité suite à la tragédie qu'elle a vécue. À la manière du Drame du Livre des Baltimore de
Joël Dicker, on cherche pendant toute la lecture à comprendre, à deviner ce qui a pu se passer pour qu'une personne comme elle puisse devenir aussi renfermée et quand la révélation arrive, on tombe de haut !
La start up dans laquelle est embauchée Alice n'est pas au coeur de l'histoire. Je m'attendais naïvement à ce que ce livre parle de chaussettes du début à la fin (et pourquoi pas hein ?) mais c'est tout autre chose que j'ai trouvé entre ces pages (ne vous inquiétez pas, les chaussettes ont tout de même leur intérêt !).
La vie rêvée des chaussettes orphelines est un roman parfois dur, qui nous parle de traumatisme, de résilience, d'infertilité, d'amitié et bien plus encore. Son histoire m'a passionnée et m'a émue aux larmes, comme l'avait déjà fait
Ainsi gèlent les bulles de savon.
Les collègues d'Alice et autres personnages secondaires allègent le ton de l'histoire très sombre d'Alice. Ils viennent donner l'humour nécessaire à sa vie sans couleurs, en particulier la délicieusement insupportable Saranya, aussi bavarde que rayonnante.
Énorme coup de coeur pour ce roman que je n'ai pas pu lâcher dans la seconde moitié. Moins convaincue par la toute fin mais il s'agit tout de même d'une de mes meilleures lectures de 2022 ! Je place désormais
Marie Vareille dans mes valeurs sûres et j'ai hâte de découvrir ses autres romans.