Papa meurt à nouveau tous les matins et chaque fois, la douleur est un peu plus concrète, un peu plus violente. Je ne sais pas comment vivre sans lui et je ne pourrai jamais apprendre. (p.58)
"Evidement pour toi c'est plus compliqué, ce n'est pas comme si tu pouvais mettre les dix dernière années de ta vie dans un paquet cadeau et offrir tes rêves à quelqu'un que tu aimes…"
Margaux DAMS
C'est comme ça, ce sera toujours plus difficile pour les filles, mais tu peux en faire ton excuse ou tu peux en faire ton histoire.
p.62
Au fond, être au courant que la vie est fragile est une grande chance, l’opportunité de savoir qu’il ne faut pas la gaspiller, puisqu’on ne sait jamais vraiment combien de temps il nous reste.
Et même si, comme disait quelqu'un que j'aimais bien, "on n'est pas dans un film américain avec un happy end à la con" et que malheureusement, je n'attendrai jamais la lune, j'ai compris aujourd'hui que grâce à mon père, et à toutes ces années pendant lesquelles j'ai poursuivi ce rêve fou, moi, Léa Martin, j'ai eu cette chance immense de frôler les étoiles.
Je sais que c'est plus simple d'être en colère que d'être malheureuse, mais ça fait bientôt six mois que ton père est mort, Léa, et six mois que tout ce que tu ressens c'est cette espèce de rage noire, sans le moindre espoir.
Les spaghettis, c’est fait pour être cuits, pour se mélanger, pour se casser, parfois c’est raté, mais le plus souvent c’est délicieux.
– Tu sais ce que c’est le problème des spaghettis parfaitement parallèles, coincés dans une boîte, Léa ?
– Non…
– D’une part, ils ne se croisent jamais les unes avec les autres, ce qui doit être d’un ennui mortel, et surtout, c’est vraiment pas bon : goûte.
Elle me tend la moitié restante de son spaghetti, je croque dedans, c’est dur et sec. Elle n’a pas tout à fait tord.
– Les spaghettis, c’est fait pour être cuits, pour se mélanger, pour se casser, parfois c’est raté, mais le plus souvent c’est délicieux. (pages 177-178)
- T'as pas bu, toi ?
- Une bière... Je peux conduire.
- Tu as ton permis ?
- Je sais conduire.
Ce qui veut très probablement dire non, mais je ne suis plus à ça près.
- Moi aussi, je fais la conduite accompagnée avec mon père.
J'ouvre la bouche pour corriger et remplacer " je fais" par " je faisais", mais je n'ai pas le courage. Ce soir, le présent est trop lourd à porter.
Je ne suis pas capable de croiser son regard, je ne sais pas quoi répondre. Je ne sais pas pourquoi je lui ai menti. Mentir est devenu un réflexe, ma façon de communiquer. Peut-être parce qu’à force de se mentir à soi-même, on finit par mentir à tout le monde.