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Avec « Or, encens et poussière », Valerio Vanessi présente la cinquième enquête du commissaire Soneri. Dès le premier chapitre ,l 'auteur plonge le lecteur dans le brouillard… La ville et ses environs sont envahis d'un brouillard épais où émergent taureaux et vaches dans un décor à la Fellini, métaphore de l'ambiance du roman… L'affaire à élucider est obscure, un cadavre et un mort à identifier, des affaires à relier … L'intuition du commissaire fournit des hypothèses . Les Roms , venus de Roumanie, ne révèlent que peu d'informations et pourtant … Tandis qu'un violeur en série accapare les forces de police, le commissaire noue peu à peu les fils. Tiraillé par les doutes, il doit clarifier sa relation avec Angela qui hésite sur l'avenir de leur liaison. L'enquête s'infiltre dans les milieux bourgeois de la ville, compromise dans le recel, la prostitution , les trafics… Les personnages sont emprunts d'humanité, livrés aux incertitudes et aux difficultés quotidiennes. Les rencontres du commissaire avec un noble ruiné, Sbarazza , élèvent les conversations au niveau philosophique. Sbarazza, nourri de culture classique, devenu pique-assiette et SDF, livre au commissaire ses leçons de vie. « Or, encens et poussière » est un polar à la tonalité classique, l'intérêt du lecteur est maintenu de bout en bout.
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Une enquête à Parme, dans une Italie riche, cultivée et à la gastronomie raffinée. Mais le goût du lucre est puissant partout et dissout toute fraternité. le commissaire en découvrant peu à peu les vérités sordides de ce meurtre dans le brouillard mettra à nu la noirceur de l'âme humaine. Ce roman policier nous rend plus compréhensible les statistiques dramatiques du suicide dans cette profession. En bon philosophe, il nous montre aussi l'antinomie entre le confort et le désir. Un excellent moment de lecture même s'il nous laisse une amertume en bouche, un goût de poussière.
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« Or, encens et poussière » est un bon polar !
Un meurtre atroce, un flic entre deux âges et un peu bourru, une kyrielle de personnages plus ou moins suspects, une histoire d'amour sur le déclin, tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette lecture un moment très agréable.
Mais je crois que ce que je retiendrais c'est le talent de Valerio Varesi pour raconter Parme, l'hiver, noyée dans le brouillard. Parme et sa petite bourgeoisie qui rejette et accuse ceux venus d'ailleurs, comme ces Roumains venus chercher en Italie une maigre fortune, comme Nina qui aspire à une vie meilleure et dont le corps sans vie est retrouvé brûlé. le récit est tour à tour poétique, critique, philosophique. le premier chapitre à lui seul est un morceau de bravoure qui nous plonge dans une ambiance unique.
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Il est dans le brouillard le mélancolique et attachant commissaire Soneri : au sens météorologique dans le magnifique début du roman , dans une enquête embrouillée et surtout dans ses rapports avec Angéla sa compagne qui semble avoir des envies d'ailleurs. Varesi tresse ces éléments avec une virtuosité remarquable . Avec toujours un environnement social (pauvreté, immigration) décrit avec une particulière acuité. Une réussite.
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Or, encens et poussière - Valerio Varesi

Agullo Editions, 28 mai 2020

Mon petit avis

De nouveau plongés dans le brouillard de Parme, le commissaire Soneri en voit de toutes les couleurs. Envoyé sur les lieux d'un carambolage sur l'autoroute,  il découvre un corps carbonisé qui ne semble avoir aucun rapport avec  l'accident.

De là, nous voici repartis dans un Parme envoûtant, sinuant dans ses rues aux noms chantants ponctués d'arrêts dans des endroits où on mange et boit bien, choses importantes pour aider notre commissaire à résoudre ses enquêtes. Mais là-dessus vient se greffer les tourments de sa vie personnelle avec Angela qui semble très attirée par un homme élégant et raffiné, et notre commissaire se sent bien délaissé car comme tout un chacun, le besoin d'etre aimé est vital !

L'enquête et la vie de Soneri ont bien des points en commun et il trouve du réconfort auprès d'un ancien marquis qui ne manque pas de philosophie.

Enfin, après maints rebondissements , il arrivera à clore cette enquête qui lui aura causé bien des soucis.

L'écriture de Valerio Varesi est vivante, tantôt sucrée tantôt piquante mais toujours succulente et truculente dans sa façon d'analyser notre société. Encore une belle réussite.

À propos de l'auteur (2020)

VALERIO VARESI est né à Turin le 8 août 1959 de parents parmesans. Diplômé en philosophie de l'Université de Bologne, journaliste notamment à La Stampa et La Repubblica, il est l'auteur de treize romans mettant en scène le commissaire Soneri, dont le Fleuve des brumes, La Pension de la via Saffi, Les Ombres de Montelupo et Les Mains vides parus aux éditions Agullo. Les enquêtes du commissaire Soneri, amateur de bonne chère et de bons vins parmesans, sont traduites en huit langues.
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Parme en plein hiver, noyée dans un brouillard éternel est témoin d'un accident de voitures sur l'autoroute. Un carambolage géant qui amène le commissaire Soneri sur les lieux.
Il trouve alors par hasard le cadavre carbonisé d'une femme. L'enquête commence et l'identité de cette femme va troubler Soneri au point de lui rappeler son histoire personnelle. Plus il avance et plus l'enquête s'enfonce dans le brouillard, mêlant la communauté Rom, Roumaine et la société bourgeoise de Parme.
Un commissaire attachant et une ambiance parfois surréaliste et typique de l'Italie (charcuterie et vins compris).
Une belle finesse d'écriture qui fait passer un très bon moment de lecture.
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Quel auteur. Quels livres. Quel plaisir de sillonner Parme (ses brumes et ses secrets) à ses côtés. Les intrigues sont (presque) accessoires. Restent la densité, la complexité, les doutes et l'humanité de son commissaire dont on aimerait secrètement partager le dîner - et quelques verres de Brunello di Montalcino
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Les tensions peuvent être vives entre communautés. Pétries de mauvaises représentations stigmatisées par la population locale qui ne voient en eux que vices et mauvaises intentions, des communautés n'ont pas bonne presse et la communauté Roms subit à son corps défendant les foudres quel que soit l'endroit où elle se pose. Et l'Italie ne déroge malheureusement pas à cet usage. Des familles s'installent, se fixent et de suite les histoires sur eux fusent. Valerio Varesi se sert de ces préjugés pour son nouveau livre « Or, encens et poussière » traduit de l'italien par Florence Rigollet et paru aux éditions Agullo.

Tout débute par un accident important sur l'autoroute dans le secteur de Parme. C'est le chaos et certains en profitent. Des Roms ont été repérés, pillent les véhicules. le commissaire Soneri est contacté en urgence et arrivé sur place, c'est un corps carbonisé qui est trouvé sur le bord de la route, dans un épais brouillard que seul Soneri peut pourfendre par sa connaissance du secteur. Après enquête, un nom a été associé au corps. Il s'agit de Nina Iliescu, immigrante roumaine dont la vie va réserver des surprises à Soneri. Et que dire de cet homme âgé roumain, lui aussi retrouvé mort dans le bus.

C'est la première fois que je lisais un livre de l'auteur italien Valerio Varesi et je peux le dire haut et fort, ce ne sera pas le dernier. Or, encens et poussière est à la fois truculent et prenant. L'auteur connait tous les atours, contours, circonvolutions de Soneri, son personnage principal, cela se sent dès les premières lignes du roman, quand Soneri est sollicité pour se rendre sur les lieux du carambolage. La truculence s'étend aussi à certains personnages secondaires comme Juvara, son second ou encore Sbarazza, le noble quasi vagabond. Sans compter Angela, la compagne de Soneri, avec sa double facette. En plus de l'intrigue policière, Valerio Varesi nous plonge au sein de la communauté Rom mais aussi nous fait parcourir les mauvaises représentations, voire l'animosité qui s'abat sur la communauté. Mais le récit ne verse jamais dans le pathos ni dans le sanguinolent. le lecteur est captivé jusqu'à la dernière ligne. Or, encens et poussière est un polar qui, tel de l'encens, vous envoûte et qui vaut de l'or

Lien : http://rcv-lille.radio-websi..
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Parme, la nuit en plein brouillard. Un carambolage monstrueux vient de se produire, vaches et taureaux errent sur la route. Des gitans auraient été aperçus, profitant des circonstances pour piller les véhicules accidentés. Lee commissaire Soneri connaît les lieux comme la fond de sa poche, seul capable de ne pas se perdre dans le brouillard. Il retrouve sur place un corps calciné jeté dans un fossé. A-t-il quelque chose à voir avec l'accident ?
L'enquête révèle rapidement que non. Il s'agit d'une jeune roumaine immigrée. Commence pour le commissaire une longue recherche dans le milieu huppé de la bonne société parmesane pour comprendre la raison de ce meurtre. Soneri n'est pas au bout de ses surprises.
C'est la première fois que je lis Valerio Varesi et les enquêtes de son commissaire Soneri. Que dire si ce n'est que je n'ai pas été séduite par son style ? L'enquête est bien menée, le roman bien construit. Cependant, ce commissaire fatigué de 50 ans qui passe son temps à se demander si sa compagne va le quitter parce qu'elle lui dit avoir rencontré un autre homme ne m'a pas emballée. Soneri est dépassé par les méthodes modernes notamment l'informatique dont se revendique Juvara son lieutenant. L'ambiance italienne de ce polar semble assez fade. Seul personnage intéressant : Sbarazza, un aristocrate ruiné qui s'occupe des personnes en difficulté. Dans le restaurant d'Alceste, Il mange les restes des femmes qui ont quitté la table. Il est philosophe et cultivé et apporte beaucoup au commissaire. J'estime que c'est un bon polar que j'ai découvert grâce à une critique favorable entendue à la radio mais je ne m'y suis pas retrouvée en tant que lectrice.
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Le mage(icien) Varesi

Vu que c'est toujours un plaisir de lire une aventure du Commissaire Soneri, c'est toujours un plaisir de parler d'un livre de Valerio Varesi !

Le récit démarre avec un corps calciné découvert sur les bas-côtés d'une autoroute embrumée. Il continue avec des Roms, des clandestins, des roumains, de soi-disant membres de la soi-disant bonne société parmesane, un vieux retrouvé mort dans un bus, des jeunes filles fantomatiques…

Valerio Varesi lance son désormais familier commissaire sur les différentes pistes qui devraont le mener à la résolution de son affaire, ou de ses affaires. Car, en bon polar qui se respecte, l'enquêteur se doit de résoudre l'affaire… Ça c'est pour la partie « classique » du polar, qu'il soit français, américain, norvégien ou, ici, italien.

Car, si judiciairement parlant, Valerio Varesi autorise une fois de plus son personnage à résoudre son enquête, il ne se prive pas de le laisser patauger dans un marasme social, un peu comme d'habitude. En se penchant sur les travers de la sociétés parmesanes, Valerio Varesi dresse un portrait sans concession de sa ville. Par respect pour l'intrigue de notre bon commissaire Soneri, je ne dévoilerai pas les différents thèmes évoqués par Valerio Varesi. Mais force est de constater que, comme d'habitude, Valerio Varesi fait mouche et touche au plus pervers et au plus sombre de la société italienne.

Valerio Varesi continue à brosser le portrait de ses personnages centraux, au premier rang desquels Soneri. Son commissaire doit se dépatouiller avec ses propres démons. Il est la proie de ses sentiments et de sa situation personnelle : jalousie, instabilité du couple qu'il forme avec Angela, mis à mal par une sorte de routine dans laquelle ils s'installent tous les deux. Il est aussi en prise avec ses relations professionnelles et notamment les bisbilles avec certains de ses collègues et, surtout, sa hiérarchie.

Mais un roman de Valerio Varesi ne se limite ni à la qualité de ses personnages ni à la profondeur des aspects sociaux abordés. Il y a deux éléments supplémentaires chez Valerio Varesi qu'on ne trouve pas systématiquement dans d'autres polars sociaux, loin de là.

Il y a, dans les romans de Valerio Varesi, des ambiances que l'auteur parvient parfaitement à rendre compte à travers son écriture. La brume qui recouvre la région parmesane opère comme une véritable chape de plomb, tangible, solide, opaque, malgré son immatérialité. Cette brume, c'est aussi l'incertitude dans laquelle Soneri se trouve, à titre personnel ou professionnel.

Et puis, en point commun des aventures de Soneri, il y a toujours un personnage à la marge. Ici, il s'agit de Sbarazza, ex-marquis aujourd'hui désargenté qui mendie sa pitance dans les restaurants mais sauve les apparences en gardant sa stature extérieure de marquis afin d'en imposer aux autres (à certains autres en fait) dans le but de venir en aide aux plus démunis en les assistant dans leurs démarches administratives. On ne refuse rien à un marquis… Ce personnage n'est pas sans rappeler le joueur d'accordéon du récit précédent qui, sans avoir l'air d'y toucher, est une des portes proposées par Valerio Varesi pour entrer dans son monde, pour dépeindre sa société…

Il y a une phrase de ce texte, que j'avais notée, et qui, je trouve, représente assez bien le caractère de Soneri et l'esprit de Valerio Varesi qui s'attache certes aux travers d'une société italienne déliquescente mais le fait à travers l'humain qui émaille son histoire, que ce soit en bien ou en mal : « il retrouvait toujours chez les victimes ce sentiment de frustration commun aux destinées humaines ».

Cet humanisme dont Valerio Varesi ne se départ jamais, il le transmet à Soneri. C'est d'ailleurs ce trait de caractère qui lui permet de naviguer en eaux troubles ou de sauver son couple avec Angela qui lui lance une phrase qui résume la personne qu'il est : « il y a une chose qui me plaît chez toi, et que je n'ai jamais trouvée chez aucun autre homme, c'est quand tu réussis à faire coexister la naïveté d'un jeune homme avec le pessimisme d'un vieux ». Soneri n'est à la fois ni dupe ni résigné. C'est la marque d'un homme persévérant.

Cette aventure de Soneri est énormément basée sur des principes d'opposition : le personnage du marquis, sorte de Janus aux deux visages, celui qu'il affiche pour paraître celui qu'il n'est plus et celui qu'il prend avec Soneri, quand il abat les masques ; la vie privée de Soneri qui bat de l'aile ; la société parmesane qui périclite et se trouve à l'aube de changements profonds, qui hésite entre tradition et modernité. Cela se matérialise en quelque sorte dans la relation entre Soneri et Juvara. Ces deux-là se trouvent sur deux versants opposés de la même colline : ils travaillent ensemble mais n'ont pas la même approche ni des méthodes policières à employer (l'un se borne à faire appel à son sens de l'intuition et à son flair pendant que l'autre se base sur l'analyse des faits et des données informatiques) ni… du rapport à adopter par rapport à la bouffe ! Quand l'un se délecte de plats roboratifs l'autre se soumet aux régimes…

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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