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4,01

sur 3305 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais quel plaisir de lire à nouveau Fred Vargas ! Encore un roman de « la reine du rompol » qu'on ne lâche pas.
Et pourtant une fois de plus si l'on énonce les éléments apparemment saugrenus et disparates de l'histoire il est plus sûr de faire fuir les lecteurs que de les intéresser, jugez plutôt : une société secrète de Robespierristes costumés et grimés qui rejouent des moments de la Révolution française à Paris, une île sauvage d'Islande hantée par un démon et envahie de brumes maléfiques, une auberge aux tenanciers énigmatiques au fin fond de la vallée de Chevreuse où déambule un sanglier prénommé Marc, des meurtres anciens et des plus récents maquillés en suicides … d'emblée les ingrédients de cette nouvelle enquête semblent totalement loufoques et peu crédibles. C'est sans compter sur le talent hors pair de l'autrice, son imagination et son érudition. Avec son art incontestable de la narration, son humour, sa capacité à planter une ambiance mystérieuse, à livrer de savoureux dialogues, encore une fois elle parvient à construire une enquête originale et captivante en bonne spécialiste des intrigues ramifiées sans liens apparents qui finissent par faire corps et sens.
Quelle joie de retrouver le commissaire Adamsberg ses rêverie, son infaillible intuition, ses dessins supports de réflexion, ses phrases et raisonnements énigmatiques, ses pensées confuses, qui a un don pour sympathiser avec les gens de contrées particulières et de se fondre habilement dans le milieu.
Des meurtres ont eu lieu en France et sur chaque scène de crime on retrouve un mystérieux signe représentant une guillotine. le lien est vite établi avec l'association de Robespierristes spécialisée dans l'étude des textes de Robespierre qu'ils théâtralisent. Y siègent entre autres des descendants de guillotinés mais aussi de guillotineurs. Les enquêteurs s'y infiltreront et participeront à ce
simulacres par stratégie. Ces meurtres s'avéreront liés à un étrange séjour d'un groupe en Islande où des assassinats furent perpétrés des années auparavant. Nombreux sont les suspects mais le vrai coupable est indécelable. L'enquête patauge et prend la forme d'une « énorme pelote d'algues desséchées » menant notre cher commissaire sur une île islandaise où un esprit démoniaque « l'afturganga » oeuvre dans une brume mortifère envahissant à grande vitesse le territoire dans un climat quasi irréel. Il suffira d'un bruit de canne frappant le sol pour que tout à coup « l'infernale entrelacs d'algues »« remonte d'un bloc en eau claire » éclairant Adamsberg sur la vérité et qu'enfin les brumes islandaises se dissipent en même temps que son brouillard cérébral.
Savant mélange d'Histoire, d'intrigues imbriquées entre présent et passé mais aussi de poésie, le rompol de Fred Vargas nous offre un univers que personnellement j'adore.
Un roman atypique brillamment construit comme toujours.
A lire au coin du feu si possible.
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Dès les premières lignes, on est rassuré, ils sont là : Adamsberg, Danglard, Retancourt et les autres, l'auteur n'a pas changé une équipe qui gagne. Pas d'angoisse, pas de doute, le plaisir sera au rendez-vous, et c'est parti pour une nouvelle aventure.

Aux grincheux qui toisent avec mépris la littérature de genre, et fustigent la construction en intrigues parallèles dont on sait qu'elles vont converger, si ce n'est pas nouveau, c'est plaisant (quand on aime les litchees, on n'arrête pas d'en manger parce qu'on en connait déjà le gout , au contraire!). Et dans le cas présent, on est fort curieux de savoir comment vont s'articuler un voyage en Islande qui a mal tourné et une société secrète qui voue un culte à Robespierre!

La noirceur des affaires m'empêche pas l'humour (l'intervention des secours sur le dénommé Marc est un régal).
Le récit est ponctué d'anecdotes historiques bien intégrées (pas d'effet de copié-collé comme on en lit quelquefois au risque de passer en diagonale sur l'énoncé : non, ici cela apporte un plus à l'intrigue) et cependant très instructives pour qui n'a pas eu de compo d'histoire depuis…..longtemps

Enfin on retrouve ce flirt subtil avec le fantastique, en équilibre sur une lisière ambiguë, bien caractéristique des polars vargassiens.

Un seul regret : il est fini et on devra attendre quelque temps avant de retrouver avec plaisir nos compagnons de lecture

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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J'ai beaucoup hésité avant de le lire (8 mois) car on m'avait conseillé de commencer par le premier tome de la série pour mieux comprendre la logique très particulière du commissaire Adamsberg et pour éviter de prendre l'histoire en cours de route. Mais l'avantage avec un roman policier, c'est que l'histoire se finit en un seul tome, il y a juste les personnages que l'on connaît moins que les habitués de cet auteur.

Finalement, je le tente enfin malgré le conseil et dès les premières pages, j'ai accroché à l'écriture et à l'humour pince sans rire de l'auteur. L'histoire est un vrai sac de noeuds ou de vipères et le commissaire est secondé par un commandant féru d'Histoire et hypermnésique, ce qui donne un roman policier très complexe à lire mais très intéressant au niveau de l'enquête et de tous les détails qui vont autour. du fait du style accrocheur, je pensais finir rapidement ce roman mais la situation a fait que non et puis, le rythme se ralentit un peu. du coup, ça devient un peu plus long à lire mais toujours aussi agréable et l'envie de connaître le fin mot de cette histoire est d'autant plus présent. D'habitude, je cogite tout le long d'un polar et j'émets différentes hypothèses pour trouver le meurtrier. Mais dans celui-ci, comme dit Adamsberg, il s'agit d'une inextricable pelote d'algues séchées. Je me suis donc laissée porter par les différents éléments recueillis par le commissaire. Ce n'est qu'à 50p de la fin quand tout se résout que j'ai posé le livre pour réfléchir à qui pourrait être le meurtrier. Je l'ai trouvé mais je n'ai pu déterminer son mobile, bien que certains détails ne m'avaient pas échappés. Par ailleurs, quand j'ai tourné la dernière page de ce roman, j'ai eu bien du mal à quitter Adamsberg et sa personnalité très particulière pour un commissaire de Paris.

Comme vous l'aurez compris, malgré le conseil donné, ce roman a été une excellente découverte de part l'histoire, les personnages principaux et le mode de déduction à la Hercule Poirot et un coup de coeur pour le style de l'auteur (surtout pour l'humour utilisé). En rangeant ma bibliothèque, j'en ai découvert 2 de plus de cet auteur (dont un en double) qui ne sont pas plus au début de la série que celui-ci mais qui me permettront de retrouver Adamsberg et sa brigade d'hommes aux divers caractères et compétences. Si vous êtes amateurs de polars originaux écrits de main de maître, je vous conseille très fortement de découvrir cet auteur française et son personnage plus qu'atypique, le commissaire Adamsberg. Pour ma part, j'ai bien apprécié la balade en Islande et la connaissance de son équipe pour le moins variée et concentrée en rancoeur. J'espère pouvoir lire sous peu un autre de ses romans et m'en procurer d'autres. Je remercie donc Myriam pour cette excellente pioche, bien que très en retard.

Sur ce, bonnes lectures à vous  :-)
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Enfin j'ai retrouvé Fred Vargas, la vraie. Ma dernière lecture, son premier livre, m'avait énormément déçu. Mais là, elle est au sommet de son art, sans doute la meilleure enquête que j'ai lu de sa part. Une double plongée géographique et historique qui vont se rejoindre, de la brume de l'Islande jusqu'à la Terreur post révolution française.
J'ai aimé retrouver le commissaire Adamsberg mais également toute sa brigade dont chaque membre apporte quelque chose, du lieutenant Retancourt pilier du groupe à Danglard adjoint fidèle et tous les autres, Mordent, Mercadet, Veyrenc...
L'écriture de ce roman m'a réjoui, l'enquête suit son cours parfois lent, ponctuée de digressions sur les gratterons, la dégustation d'une choucroute, d'un membre imaginaire qui gratte ou de légendes islandaises. Tout cela fait corps pour notre plus grand plaisir.
Adamsberg devra faire face à un vent de fronde parmi ses hommes. Pas toujours facile de savoir où il veut en venir, mais tel Hercule Poirot il les réunira à la fin pour leur donner la solution et calmer les plus sceptiques.
J'ai dévoré ces 500 pages sans frôler l'indigestion et vous recommande ce roman policier, historique, non dénué d'humour et captivant.
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Voici donc mon premier Fred Vargas! J'ai été agréablement surprise par ce personnage tout en introspection et bafouillements qu'est Adamsberg, plongeant au fond de son subconscient pour dénouer les fils de l'énigme.

J'aime également les aspects à la fois historiques et mystiques, entre Révolution française et légende islandaise pelotonnée dans une épaisse nappe de brume blanche. le passage en Islande est à la hauteur de la légende et j'en garde un beau souvenir de lecture.

Personnellement j'en sais peu sur Adamsberg et ses compères, à part leur caractère que j'ai appris à connaître, et si je comprends bien, c'est en allant fouiller dans ses précédents romans que je pourrai sonder le passé de notre commissaire. Ces lectures viendront à temps donné, mais je peux maintenant dire que moi aussi j'ai lu Fred Vargas!
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Je ne suis absolument pas objective avec les polars de Fred Vargas et Adamsberg ! Quoi qu'ils racontent je les aime !

J'aime cette lenteur, ces tâtonnements, les circonvolutions prises par le cerveau d'Adamsberg, le savoir de Danglard et les personnalités uniques de l'équipe, sans oublier le chat !

Cette fois-ci c'est une plongée dans l'Histoire de France avec Robespierre en vedette ! Les enquêtes s'entortillent et ne se déroulent pas toujours dans le bon sens mais la réalité finit par triompher, aidée par le bon sens de Lucio.

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Voilà ! Un nouvel opus de la Saga Adamsberg qui se referme pour moi. J'aurai adoré les accompagner encore ! Mais, même les meilleures choses ont une fin.

Tout commence par ce qui semble être un suicide : une vieille femme est découverte morte dans sa baignoire. Mais un étrange dessin esquissé avant sa mort, laisse perplexe ? Danglard et Adamsberg sont appelés à la rescousse. Un autre mort survient peu après, même dessin retrouvé, avec ce qui semble être également un suicide.
Pas besoin d'en dire plus, Vargas nous happe dés les premières pages...
J'ai donc une nouvelle fois apprécié suivre les aventures de notre taiseux, ce pelleteux de nuages et de toute son équipe : Danglard, Retancourt, et les autres.
Il y a quelque chose d'addictif à la lecture de Vargas. Je sais ce que je vais y trouver (je connais l'auteure, les personnages et l'ambiance de ses polars entre Fantastique et Histoire sur fond d'érudition) et pourtant, je suis toujours surprise, séduite par l'ingéniosité de l'auteure qui arrive à relier les glaces islandaises et la révolution française, faire vivre Robespierre dans un Paris du XXI ième siècle et tout cela avec naturel et brio. J'aime son humour, sa maîtrise du récit et ce style impeccable, empli de poésie...
Est-ce parce qu'elle m'embarque totalement dans son univers que je n'ai pas cette impression d'agencement de « ficelles », de peine et que le récit coule comme un long fleuve intranquille ? Est-ce que je fais partie de ces lecteurs déjà acquis à la cause et qui boivent du Vargas comme du petit lait ?
Peut-être... Mais toujours est-il, qu'une fois encore, pour moi, le charme a opéré... et que je serais présente au prochain rendez-vous.
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On débute tout doucement par un suicide : une vieille femme retrouvée noyée dans sa baignoire. On continue avec une seconde mort plus violente : un riche homme d'affaire campagnard la cervelle brûlée par sa propre arme à feu. le lien entre ces deux morts en apparence volontaires ? Un curieux symbole tracé près des cadavres et un voyage effectué en Islande une décennie plus tôt durant lequel les deux victimes se seraient brièvement côtoyées – voyage qui se serait terminé dans de tragiques et mystérieuses circonstances, mais chut ! N'en disons pas plus. Appelés à l'aide par un collègue un peu largué, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg et sa brigade se penchent sur l'affaire.

A ce stade du récit, la fidèle fan de Vargas que je suis est accrochée, mais pas encore tout à fait immergée. Bien sûr, je suis ravie de retrouver le nonchalant Adamsberg, sa douceur liquide, sa voix basse aux vertus narcotiques et ses dessins griffonnés dans les marges de ses carnets de flic. Ravie également de retrouver le commandant Danglard à la science infinie, ainsi que tous les membres de l'équipe gentiment désaxée du commissariat du 5e arrondissement : Veyrenc le versificateur pyrénéen, Retancourt le char d'assaut vivant et grande déesse vénérée de la brigade, Mordent l'amateur de contes de fées, le caractériel Noël… Je suis heureuse de jouir à nouveau du style subtil de Fred Vargas, de son surréalisme léger et poétique, de son humour tendrement décalé. Mais j'attends encore l'événement qui fera décoller l'intrigue, le coup de pouce qui me permettra de larguer les amarres et de voguer sur les eaux dansantes de l'imaginaire vargasien. En clair, j'attends le moment où l'Histoire (celle avec un grand H) viendra percuter et magnifier tout ce sympathique fatras.

Car le principal attrait des romans de Vargas a toujours été, pour moi, l'habitude de la romancière – historienne à l'origine – de ressusciter dans ses intrigues nos peurs ancestrales, celles que la terreur superstitieuse et le poids des siècles ont gravées profondément dans l'imaginaire collectif : peur de la Grande Peste, des vampires, des loups-garous et autres mythes démoniaques surgis des tréfonds de l'Histoire. Des mythes effrayants, certes, mais auxquels la patine du temps a donné un côté curieusement séduisant. L'idée de la chaise électrique révulse, mais cesserons-nous jamais d'être fascinés par le couperet sanglant de la guillotine ? Et c'est bien la guillotine qui surgit soudain au détour d'une page ! Et avec elle l'ombre glaçante de la Terreur Révolutionnaire, les débats acharnés des Montagnards et des Girondins, la paranoïa et l'angoisse des exécutions de masse et, dominant le tout et tel « le reptile qui se raidit et se dresse », le spectre pâle et terrible de Robespierre !

Comment ? Pourquoi ? Et quel est le fichu rapport avec l'Islande ? Te demandes-tu alors, ami lecteur. Je te laisse le plaisir de le découvrir, mais sache qu'à ce moment-là, moi, je plane. Je vogue, je me laisse porter en toute liberté par les courants secrets et mystérieux qui agitent chaque oeuvre de Vargas. Ça tourne, ça zigzague, ça louvoie, ça menace même de chavirer à certains instants, mais on s'en fiche puisque c'est ça qui est si bon. Jusqu'à la grande révélation finale, toujours un peu décevante dans son pragmatisme terre-à-terre, mais qu'importe, puisque c'est le voyage qui nous enchante et nous berce et pas sa destination.

Délicieux comme d'habitude !

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Sur la couverture de Temps glaciaires, se dessine au loin la silhouette d'un sanglier ou plutôt d'un marcassin. le susdit se prénomme Marc et a le groin sympathique. le personnage est secondaire dans le dernier roman de Fred Vargas mais il n'en a pas moins son importance et il faudra attendre la toute dernière page du livre pour connaître son sort. Techniquement, Fred Vagas écrit des polars ; objectivement, ses récits appartiennent à la littérature avec un l'majuscule. Temps glaciaires débute avec des suicides suspects à Paris, l'enquête fait une embardée vers l'Islande avant de s'attarder auprès des membres d'une drôle de communauté qui se "divertit" dans des jeux de rôles autour des discours de Robespierre durant la Terreur. de quoi y perdre son marcassin pour une laie normalement constituée dans cette "grosse pelote d'algues enchevêtrées." Mais le lunaire commissaire Adamsberg et son escouade de policiers étranges veillent au grain. Résolution (française) il y aura après moult circonvolutions, échappées poétiques, fantastiques et drolatiques en prime. le voyage est géographique et historique, et même parfois gastronomique (ah, les pommes paillasson !). Chaque livre de Vargas est à part. Elle se renouvelle, explore de nouvelles contrées. Mais son univers, qui balance entre rêverie, réalisme et absurde, reste familier. Une marque (Marc ?) de fabrique qui en fait bien plus qu'une simple auteure de rompols. C'est une équilibriste, une ambianceuse hors pair, une romancière qui enchante la langue française et guillotine toute idée préconçue d'intrigue linéaire. Comme dit-on magicienne en langue marcassin ?
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Un roman policier très étrange dans lequel se mêlent le fantastique, l'histoire et le mystère. le Héro récurrent, Adamsberg, est confronté à une étrange série de suicides pour lesquels il détecte une curieuse marque.

De l'Islande à une société très fermée d'adorateurs de Robespierre, le commissaire semble perdu dans de nombreux signes qu'il est extrêmement difficile de relier entre eux. Luttant contre les réticences de ses collaborateurs, Adamsberg, s'engage sur des voies pour le moins tortueuses.

Le rythme de Fred Vargas est hypnotisant. le commissaire nous conduit dans les méandres de sa réflexion, il nous perd, nous rattrape et nous convainc. Fred Vargas est maître dans l'art d'imposer son tempo et j'apprécie énormément.
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