AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Lan Medina (Illustrateur)
EAN : 9781401268411
160 pages
DC Comics (06/06/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
Boston Brand is a dead man walking. More than walking, actually—his uncanny abilities enable him to float, fly and seize control of the bodies of the living. He’s no mere ghost. He’s something more powerful, more heroic. He is Deadman! And he’s about to meet Berenice—a living woman with powers of her own.

Berenice’s complicated life and loves have driven her to the haunted halls of the sprawling mansion known as Glencourt Manor. It’s a place where th... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Deadman: Dark Mansion of Forbidden LoveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage Deadman. Il contient les 3 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2016/2017, écrits par Sarah Vaughn, dessinés et encrés par Lan Medina, avec une mise en couleurs de José Villarrubia. Les couvertures ont été réalisées par Stéphanie Hans. Phil Hester a apporté son assistance pour les dessins dans l'épisode 3. Chaque épisode compte 48 pages.

Dans un monologue intérieur, Berenice Milonas passe en revue les raisons pour lesquelles elle ne souhaite pas aller s'installer dans le manoir Glencourt, parce qu'il recèle trop de souvenirs. À l'intérieur de pièces spacieuses et riches, un spectre de jeune femme hurle toute seule. Malgré ses réticences, Berenice Milonas accepte de s'installer pendant quelques temps dans le manoir, car son fiancé Nathan Delamere s'y est également installé pour profiter du calme de la demeure, afin d'achever l'écriture de son roman. Ce jour-là, Berenice Milonas vient prendre ses quartiers au manoir, conduite par Sam, l'antiquaire de la ville d'à côté, avec qui elle vient d'acheter un bol coréen de collection. Cette jeune femme dispose du don de voir les esprits des morts, et en ouvrant la porte d'entrée du manoir, elle découvre un spectre blanc, habillé de rouge avec un d'sur la poitrine. Elle perd la notion de ce qui l'entoure pendant quelques instants et se rappelle son premier souvenir de ses parents.

Quand elle reprend conscience, Berenice se tient au milieu du salon, sans souvenir de ce qu'elle a fait. Il ne s'est écoulé que quelques instants. Son fiancé Nathan Delamere fait irruption et s'enquiert de sa santé. Elle perçoit comme une présence enténébrée derrière lui, qui s'éloigne dans les couloirs du manoir, suivie par Deadman. Nathan ne se sent pas très bien, et Berenice le raccompagne jusqu'à son bureau dans lequel elle n'a pas droit d'enter. Elle redescend ensuite dans le hall monumental, où elle voit Deadman s'acharner contre une barrière invisible. Puis elle se rend dans un autre salon pour papoter avec Sam et constater que le bol de collection qu'elle a acheté s'est cassé quand elle a lâché le paquet. Deadman fait son apparition dans la pièce.

Ce recueil attire l'attention du lecteur pour plusieurs raisons. Pour commencer son mode de parution initiale est assez inattendu, sous la forme de double épisode. Ensuite, Sarah Vaughn est également la coscénariste de l'excellente série Alex + Ada avec Jonathan Luna. Enfin, Deadman (Boston Brand) est superhéros de l'univers partagé DC, peu utilisé du fait de ses particularités. Il a été créé en 1967 par Arnold Drake & Carmine Infantino, et il a connu son heure de gloire lorsqu'il a été dessiné par Neal Adams, voir Deadman et suivants. Il a connu une résurgence gothique impressionnante dans Deadman by Kelley Jones: The Complete Collection de Mike Baron & Kelley Jones, mais assez courte. Il est donc assez étonnant que l'éditeur lui consacre une minisérie, aux ventes forcément confidentielles. Enfin le lecteur remarque le nom de Lan Medina, premier dessinateur de la série Fables de Bill Willingham, et celui de José Villarrubia, véritable artiste des couleurs.

La scénariste a bâti une intrigue assez linéaire, dans laquelle une jeune femme peut voir les spectres qui rôdent, et elle est amenée à enquêter sur l'un d'eux, avec l'aide limitée de Deadman pour le monde des esprits, et avec Sam pour le monde concret. le lecteur a accès au flux de pensée de Berenice Milonas (assez écrit) et il découvre une jeune femme sur sa réserve du fait qu'elle ne peut pas partager avec ses proches le fait qu'elle voit et communique avec quelques esprits de défunts qui se sont attardés dans ce monde. du coup, il ne comprend pas bien comment elle a pu se lier d'amour avec Nathan Delamere, individu qui apparaît comme très égocentré dès sa première apparition. La scénariste a choisi une tonalité romantique pour sa narration, sans aller jusqu'à être fleur bleue. Il n'y a pas de juron, et les personnages restent polis entre eux, en toute circonstance. Il n'y a que 5 protagonistes : Berenice Milonas, Sam, Nathan Delamere, Adelia Ruskin (le fantôme de la femme morte) et Deadman. Même s'il y a des dialogues réguliers et des cellules de flux de pensées, il ne s'agit pas d'une étude de caractère, et les personnages ont finalement des personnalités assez fades.

L'intérêt du lecteur se focalise donc sur l'intrigue et sur la narration visuelle. Il apprécie rapidement l'élégance de la mise en couleurs réalisée par José Villarrubia. Il se tient à l'écart des teintes éclatantes associées aux superhéros, et préfère des couleurs naturalistes, un peu plus sombres. Les couleurs vives sont réservées à une poignée de moments plus dramatiques, plus intenses. En observant les dessins, le lecteur remarque que le coloriste accentue discrètement les reliefs, fait habilement ressortir les surfaces les unes par rapport aux autres, augmente la profondeur de champ. C'est un travail d'orfèvre tout en discrétion et au service des dessins, exécuté avec une sensibilité épatante. Les dessins de Lan Medina apparaissent descriptifs, avec des contours peaufinés et délimités par des traits fins et presque précautionneux. le lecteur peut admirer l'architecture intérieure de chaque pièce visitée du manoir Glencourt : les piliers en pierre, l'ameublement fin dix-neuvième siècle, le portrait peint d'Adelia Ruskin, la fontaine et le pavage de l'allée menant à l'entrée, la tour intégrée à l'architecture, le double escalier monumental dans le hall d'entrée, les boiseries dans les couloirs, les ferrures des poignées de porte, les guéridons, la bibliothèque et le plafonnier dans le bureau de Nathan Delamere, etc. L'artiste a su donner corps à cette bâtisse.

Lan Medina apporte le même soin à représenter les personnages. Ils disposent d'une silhouette, d'une coupe de cheveux particulière, et de tenues vestimentaires en accord avec leur personnalité. Dans un premier temps, le lecteur remarque la jupe et le chemisier tout simples de Berenice, puis plus tard qu'elle s'est changée pour un pantalon et une belle paire de bottes montant jusqu'au genou. Adelia Ruskin porte une robe d'époque avec des froufrous, et une coiffure complexe de cheveux longs. Les 2 hommes portent des tenues plus ordinaires. Deadman porte son costume moulant de superhéros. Ce n'est pas rappelé au cours du récit, mais il s'agit en fait de son costume de trapéziste, qu'il portait lorsqu'il a été abattu. le dessinateur respecte la musculature bien dessinée, mais sans être gonflée à l'hélium, et le coloriste fait en sorte de rendre le rouge plus sombre pour que ce drôle de personnage de dénote pas trop dans cette ambiance réaliste. le dessinateur utilise un jeu d'acteurs, sans exagération dans les postures, mettant l'accent sur l'expression des sentiments, au travers de postures expressives, sans relever de la naïveté En cela il est en phase avec la tonalité de la narration.

Le lecteur apprécie la consistance des représentations visuelles, lui permettant de se projeter aux côtés des personnages, lui donnant l'impression de pouvoir voir ce qui se trouve autour d'eux, de les regarder vivre et réagir juste à côté de lui. Il ressent leur état d'esprit, leur état émotionnel, sans pourtant bien les connaître. Il se doute bien de l'orientation générale de l'intrigue et de l'identité de l'individu qui est à la source des manifestations néfastes qui ont lieu dans le manoir Glencourt. Il prend rapidement conscience que cette histoire est avant tout celle de Berenice Milonas, et que Deadman est un personnage secondaire du récit. Il se rend compte qu'outre l'intrigue, le récit s'attache aux sentiments de Berenice, et en particulier son amour pour Nathan Delamere, mais aussi son attirance, purement émotionnelle pour Sam. Au fur et à mesure qu'il progresse dans le récit, il se rend compte que l'intrigue en elle-même ne recèle que peu de surprises et que son attention se reporte sur la gentille Berenice. Mais là aussi faute d'un caractère affirmé ou d'une histoire personnelle développée, ou encore d'un enjeu autre que celui de comprendre ce qui se passe, la compagnie de cette dame est agréable, mais peu stimulante. Il se laisse alors porter par l'intrigue et la qualité des dessins, se laissant balloter par les événements, sans grand investissement émotionnel dans les personnages, sans grand intérêt pour la résolution de l'intrigue.

Cette histoire met en scène un héros particulier de l'univers partagé DC, mais constitue en fait une histoire de fantôme (très traditionnelle, sans rien d'horrifique) centrée sur Berenice Milonas. La narration visuelle est de grande qualité, permettant un bon degré d'immersion. le mode narratif de Sarah Vaughn ne suscite pas l'enthousiasme, ni pour les personnages, ni pour l'intrigue, ni pour l'ambiance développée. Elle n'arrive pas à donner de la consistance aux relations entre les personnages, ou à leur implication émotionnelle, par contraste avec Alex + Ada. le lecteur ressort de ce récit mi-figue, mi-raisin, satisfait d'un comics de qualité mais frustré par le manque d'intensité. Entre 3 et 4 étoiles.
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : gothiqueVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5263 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}