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sur 2788 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quelque soit notre couleur politique, on ne peut qu'avoir du respect pour cette grande dame. « Une vie » raconte l'incroyable destin de Simone Veil, rescapée d'Auschwitz. Son parcours de femme engagée, loyale : ministre des affaires sociales (sa loi pour l'IVG, montrant une femme de conviction dans une période ou il fallait un courage et une foi à toute épreuve), sa présidence du parlement européen jusqu'à son entrée au Conseil Constitutionnel et à l'Académie française, et puis la fierté d'avoir élevé trois enfants tout en gardant ces engagements (cela peu paraitre normal aujourd'hui mais il y a quarante ans il fallait une sacrée force de caractère). Bien évidemment, les pages consacrées à la Shoah sont un témoignage inestimable, d'une grande force émotionnelle, Simone Veil consacre d'ailleurs aussi beaucoup de son temps pour que la barbarie nazie soit connue par nos jeunes générations. L'amour pour sa mère et sa soeur qui n'ont pas eue sa chance de revenir des camps sont des passages magnifiques de sensibilité et de pudeur, de même que ceux d'un fils disparu. Ce qui frappe, c'est cette force impressionnante malgré les horreurs de la guerre, les drames de sa vie. Un récit de mémoires passionnant plus qu'une autobiographie, d'une femme d'exception.
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Quand on n'a pas encore 18 ans, une année de déportation dans les camps nazis, cela peut vous briser, ou vous forger un caractère. Simone Veil en est revenue forte et déterminée, qualités qui ne la quitteront plus. Car il lui en faudra pour mener de front une vie familiale riche, une carrière dans la haute administration (justice) où elle cumule les premières (première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature, première femme membre du Conseil d'administration de l'ORTF) avant de devenir ministre de la santé de gouvernement Chirac en 1974. C'est cette mission qui la rendra célèbre, notamment grâce au vote de la loi légalisant l'IVG. Jusque là son action est guidée par des besoins de justice et d'égalité, notamment hommes-femmes.

En 1979, elle conduit la liste UDF pour les premières élections au suffrage universel du parlement européen. Elle en deviendra la présidente pendant 2 ans et demi. Elle restera députée européen pendant près de 14 ans, n'abandonnant ce mandat que pour redevenir ministre dans le gouvernement Balladur. Elle terminera sa carrière politique en 2007, après avoir passé 9 ans au Conseil constitutionnel.

Autant la première partie de sa carrière est atypique, notamment dans ses motivations, autant la seconde partie, à partir de 1979, paraît plus classique. Même si elle s'en défend, Simonel Veil entre dans le jeu des partis, se montrant plus sympathique envers Sarkozy qu'envers Chirac par exemple...

Le sentiment pro-européen, et la conscience de la nécessité de réconcilier la France et l'Allemagne auront été un des leitmotivs de sa carrière. Très tôt après la fin de la seconde guerre mondiale, elle retourne vivre en Allemagne où sont mari a été nommé.

Un livre assez facile à lire, qui fait oeuvre utile pour garder la mémoire de ce qu fut Simone Veil, sans doute la femme politique la plus populaire de la seconde moitié du 20ème siècle.
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Sacrée Simone! A la lire, on entrevoit ce caractère hors du commun, moins perceptible dans sa représentation médiatique me semble-t-il, dont certains grands personnages sont naturellement pourvus pour sortir renforcés des épreuves et étreindre large.
Bel exemple de résilience, pour employer un mot à la mode, d'une jeune juive française jetée au sortir de l'enfance dans l'horreur des camps nazis, et en revenir pleinement capable d'affronter la vie.
Parcours professionnel exemplaire et novateur d'une femme qui, depuis les années soixante, aura eu plus que ses collègues masculins à faire la preuve de ses capacités dans la haute administration ou les cercles de pouvoirs.
Des valeurs remarquables de sens de l'engagement, d'indépendance et d'ouverture à l'autre, de courage aussi sur des thématiques difficiles, servies par une stature dont, que l'on apprécie ou non la couleur politique, on ne peut que saluer l'élégance.
Même si j'ai un peu regretté de ne pas découvrir dans la plume de l'auteure, plutôt conventionnelle, ce petit supplément d'âme que j'avais pensé trouver dans ses mots, cela fut un plaisir de passer ce temps d'hommage en compagnie d'une destinée remarquable.
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Ecrit avec pudeur, l'auteur passe rapidement sur l'épisode de sa déportation à Auschwitz. Puis l'on voit la simone Veil "publique" avec son parcours assez exceptionnel par sa longévité dans les plus hautes sphères de l'état.
Une autobiographie assez discrète, comme le personnage.
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À la veille de son élection à l'Académie française, Simone Veil nous livre son autobiographie : elle nous raconte tout d'abord son enfance, puis la seconde guerre mondiale et sa déportation vers Auschwitz. le retour en France, pressée de laisser sa complicité dans les rafles derrière elle, est difficile, certaines réflexions sont sidérantes (« si vous vous en êtes sortie vivante, c'est que ça ne devait pas être si terrible qu'on le dit »).

La seconde partie concerne sa vie sur la scène politique. le ton devient plus neutre, moins personnel. J'ai été un peu déçu par le manque de détails sur les difficultés auxquelles elle a dû faire face en tant que femme, et sur les débats concernant la dépénalisation de l'avortement.

Quelles que soient nos opinions politiques, on ne peut être qu'impressionné par la force de caractère de Simone, qui a réussi à surmonter les traumatismes des camps, pour se lancer dans un carrière dans un domaine où les femmes n'étaient pas forcément les bienvenues.
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Simone Veil dans Une vie entreprend son autobiographie et quelque temps après son décès, je trouvais intéressant de lui rendre hommage en lisant ce livre.

Simone Jacob est née en 1927 dans une famille juive moderne et a vécu ses premières années à Nice. La montée du nazisme en Allemagne puis l'occupation en France changent la donne : Simone et sa famille sont arrêtés, déportés à Drancy puis à Auschwitz. Simone et sa soeur arriveront à s'en sortir malgré tout ce qu'elles ont subi. A la Libération, Simone s'aperçoit qu'une majorité des gens veut tourner la page et ne veut plus entendre parler des horreurs du nazisme. La jeune fille va faire ses études à Sciences Po où elle rencontre Antoine Veil avec qui elle se marie et dont elle aura trois fils. Quelques années plus tard, la jeune femme entre dans la magistrature et le milieu politique. Nommée Ministre de la Santé, elle parviendra à faire adopter la loi s=pour l'avortement malgré les résistances. Elle est élue à la présidence du Conseil Européen et travaille avec Valéry Giscard d'Estaing, Raymond Barre, jacques Chirac...

Cela faisait longtemps que je souhaitais lire l'autobiographie de Simone Veil et une amie m'avait conseillé de le faire, connaissant mon intérêt pour la période de la Seconde Guerre Mondiale.
Je dois reconnaître que je n'ai pas fini Une vie, j'ai sauté les derniers chapitres sur lesquels je n'avançais plus car ils me semblaient vraiment trop axés sur la politique et je n'accroche pas du tout sur ce sujet. du coup, la partie sur l'Occupation m'a semblé trop courte, j'aurais aimé qu'elle soit plus détaillée.
J'ai lu aussi avec intérêt la partie concernant la bataille pour l'adoption de la loi sur l'avortement, Simone Veil a lutté pour ses idées avec courage, d'autant plus que l'opinion publique était très divisée à l'époque et qu'étant une femme, on n'a pas eu de tolérance envers elle.
Les photos à l'intérieur de l'édition que j'avais m'ont paru intéressantes, notamment celles sur la première partie de la vie de Simone Veil.
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Tout le monde connaît Simone Veil, sa vie politique et sa qualité de Juive qui lui valut les camps. Mais après une discussion avec une amie, j'ai eu envie d'accepter son offre de prêt.

Et effectivement j'ai trouvé tout à fait digne d'intérêt ses souvenirs et ses réflexions. Je ne partage pas ses opinions mais elle semble avoir oeuvré avec conviction et sincérité. Non pas que je pense que ce sont des qualités absentes à droite, mais le souci de l'intérêt personnel est parfaitement humain et il est si facile d'en prendre soin lorsqu'on a du pouvoir, que d'un bord à l'autre beaucoup succombent. J'avais ainsi été interloquée par son jugement sur François Bayrou : persuadé d'être né pour être président et prêt à tout pour y arriver. Or j'étais persuadé comme beaucoup de sa réelle honnêteté. Il est trop tôt pour affirmer quoi que ce soit mais peut être Simone Weil avait elle vu juste. Finalement il n'est ni pire ni meilleur que la plupart.

La loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse, c'est janvier 1975, j'étais trop jeune pour avoir vraiment suivi les débats, du coup sa présentation de tous les enjeux, toutes les opinions m'a vraiment plu. Et puis si l'on connaît bien son parcours de ministre, elle a également agit dans des cercles moins médiatiques. Et j'avoue que je n'en savais pas grand chose, ne m'étant jamais particulièrement intéressée à elle.

Quant à ses souvenirs de son enfance et surtout de sa vie de jeune fille dans les camps, sans doute a-t-elle jeté un voile sur certains aspects personnels mais tous les témoignages sur la vie là-bas et sur le retour dans la société sont précieux. Non pas que j'en ai tant lus et c'était il y a presque quarante ans quand j'étais au lycée. Je ne me souvenais pas qu'on ait déjà fait allusion aux marchandage de faveurs sexuelles, non seulement des femmes mais aussi des garçons.


Voici donc une vie, qui a connu le pire mais aussi des réussites remarquables grâce certainement à un grand appétit de vie. J'ai été frappée par sa capacité à reprendre sa vie après la guerre sans rester à se lamenter sur la perte de trois membres de sa famille et ses propres blessures, ce qui eút pourtant été naturel. Une grande femme donc, mais cela quand même je le savais déjà, simplement maintenant je sais mieux pourquoi.

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Je ressors assez mitigée de cette lecture.
La première partie m'a vraiment intéressée et m'a beaucoup touchée. Simone Veil y aborde son enfance au sein d'une famille aimante, sa déportation au cours de la seconde guerre mondiale et la vie qu'elle a reconstruite après son retour.
Cette partie-là était vraiment sous le format autobiographique que j'attendais, présentant des détails personnels, avec pudeur, mais qui permettent de remettre l'autrice dans son vrai contexte, au-delà de l'image qu'on en a. Cette partie permet également, par bien des aspects, d'expliquer comment les convictions politiques de la dame ont pu se construire.

C'est après que ça s'est gâté. En effet, une fois entrée en politique, on dirait que Simone Veil n'a plus eu de vie privée. Elle ne parle plus de sa famille, de son mari, de ses enfants, si ce n'est une mention au détour d'une phrase. Et nous tombons alors dans une espèce de rétrospective politique des fonctions qu'elle a occupées et des combats qu'elle a menés. Et en bruit de fond, ses accointances avec l'un ou l'autre président ou candidat et ses "ennemis" politiques.

Pour ma part, j'aurais aimé savoir comment elle a su mener de front ses rôles de femme politique, d'épouse et de mère. Je ne cherchais pas à lire un argumentaire en faveur de l'Europe ou en défaveur de l'extrême-droite. J'aurais souhaité mieux cerner les relations qu'il peut y avoir en politique entre les rares femmes qui nous y représentent.
Mais non, j'ai vraiment eu l'impression de lire un essai sur la politique française du 20e siècle en général, et sur la construction de l'Europe d'un certain point de vue français en particulier.

C'est vraiment dommage, car la première partie était éclairante, emplie d'émotion... alors que dans la deuxième, on sent la magistrate derrière la plume, le ton est assez sec, froid, dénué de sentiment, parfois autoritaire. Et finalement, j'avais pris ce livre parce que le personnage m'intéressait et au moment d'écrire ces lignes, je me rends compte qu'elle m'a presque déplu sur la fin...

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Comme beaucoup, j'ai une profonde admiration pour Simone WEIL, femme courageuse et intelligente.
J'ai donc eu envie de lire ses mémoires intitulées Une vie. J'en ressors quelque peu déçue avec l'impression qu'elle ne s'est pas réellement dévoilée dans ce livre et que certains événements sont comme survolés.
Pourtant cette grande dame a su résister à la déportation à l'âge de 16 ans, ce qui semble inimaginable. Elle a dû se reconstruire après cette épreuve et la perte de ses parents et de son frère, emportés dans la tourmente nazie. Elle a mené une belle carrière dans le monde judiciaire puis en politique. Elle a porté la loi sur l'avortement malgré l'hostilité qu'elle suscitait et a ensuite été très investie dans la construction européenne.
Mais il manque quelque chose, une plus grande sincérité ou intimité peut-être. J'ai eu le sentiment en le refermant de ne pas avoir réellement fait connaissance avec elle.
Ce qui est assez curieux puisqu'il ne s'agit pas d'une fiction.
Sa vie a été toutefois été tellement passionnante et riche que ce récit se lit aisément.

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Une plume parfaitement maîtrisée, authentique, précise. Je n'en attendais pas moins de l'autobiographie de cette Grande Dame dont le destin extraordinaire suscite toute mon admiration. Aucun pathos : Simone Veil n'y verse jamais ; elle nous fait grâce de cette émotivité qui nous ferait nous effondrer devant l'abomination qu'elle a vécue. Elle en garde une extrême réserve, un sens inouï de l'intégrité et cette image iconique qui jamais ne la quitta.

Elle rend accessible au plus grand nombre les détails complexes d'une vie politique trépidante. A travers cette autobiographie qui transpire la pudeur et la sincérité, c'est tout un pan de l'Histoire de France qu'elle nous livre ici, une France grosse de nouvelles convictions, d'un souffle de modernité qu'elle incarna, en route vers l'Europe, vers la Guerre Froide, vers la montée de l'intégrisme, une France dont les valeurs bougent, s'effritent et évoluent.

Mais la plume de Simone Veil est également sans concession : elle sait placer, au bon endroit, les griefs qu'elle a pu garder de certains politiciens ; juste, elle ne tergiverse pas ; intègre, elle assume sans concession ses choix politiques, sans jamais, jamais, verser dans la violence ou le pugilat, elle reste nuancée et mesurée.

Simone Veil a été présente dans le paysage politique français des années durant mais sans jamais vraiment « faire » de la politique. Clairvoyante, elle se met au service de causes qui l'interpellent. Tenace, elle ne lâche rien durant ses durs combats. Pugnace, elle va au front, se bat et se défend.

Elle fut une femme exceptionnelle, un modèle de résilience absolument fascinant qui mérite l'admiration que tant de personnes lui vouent encore.
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