La thèse qu'il y eu deux formes de collabo (pro-nazis et pétinistes) ne me convint absolument pas. Quand le pays est envahi, rançonné et une partie de sa population martyrisée, ceux qui participent à cela sont tous des traitres, du haut en bas de la pyramide du pouvoir. C'est vouloir faire croire que la maréchal n'était pas un pro-nazi, c'est tenter de continuer la propagande de Vichy - du maréchal bouclier - alors qu'il avait torpillé le gouvernement et pris le pouvoir. Reste à savoir si ce plan n'avait pas été élaboré avec les allemands avant la guerre ?
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La Résistance, parce qu'elle a pris conscience du danger que représente l'ensemble des journaux (collaborationistes) de la zone occupée, ne cesse d'attirer l'attention sur "eux". Les journaux de Paris traduits de l'allemand donnent un spectacle navrant de "l'état de bassesse où l'on veut faire descendre une opinion". Les seuls journalistes autorisés, sont à la solde des Allemands. "Comme ce Jean Luchaire ("Louch Herr"), Marcel Déat et tant d'autres." Les écrtis de ces vendus reflètent la pensée des occupants. Ils sont devenus "les empoisonneurs de l'opinion publique". Dans le numéro spécial qu'il consacre à la presse et à la littérature parisiennes en 1943, Le Père Duchesne brosse les portraits de ces plumitifs. Ils forment une véritable cour des miracles "on y trouve tous les laissés pour compte du journalisme, des lettres, des arts et de la politique". Puis les accusations se précisent. "L'on voit un obsédé hagard, un demi-fou Céline féliciter Hitler d'avoir mis à la raison une France négro-juive... L'on voit d'ignobles petits hystériques à la Rebatet, et à la Cousteau se pâmer devant les beautés de la Wehrmacht." Et de conclure "Tous ces écrivains portent témoignage d'une des plus abjectes tentatives d'empoisonnement qui soit : celle de l'âme d'un peuple au bénéfice de l'étranger."
751 - [Le Livre de poche n° 5002, p. 37]
Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline, médecin et homme de lettres, va plus loin encore (que Rebatet) : le Juif est le responsable des malheurs de la France. C'est l'ennemi à abattre. Nul n'a de mots plus violents ni plus vulgaire pour les condamner. La virulence de son antisémitisme éclate à chaque page de l'Ecole des cadavres ou de Bagatelles pour un massacre comme en témoigne ce court extrait où l'auteur, accusant les Juifs de dominer l'Univers, réclame leur disparition pur et simple.
« Le Juif doit disparaitre. Il se débat, se révolte actuellement, il se raccroche. Il ne veut rien céder, il veut tout prendre et s'il ne peut tout prendre, tout détruire. Il n'admet rien hors de lui-même. » (L'Ecole des Cadavres p. 85)
754 - [Le Livre de poche n° 5002, p. 55-56]