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Boy Maximortal tome 1 sur 3
EAN : 9781975712075
100 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (18/10/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Widely acclaimed comic book visionary, Rick Veitch, author of multiple Eisner nominees Brat Pack and The Maximortal, finally returns to his legendary King Hell Heroica. Boy Maximortal continues the story of True-Man, now a teenager hiding from an increasingly desperate military while trying to come to grips with powers far beyond those of normal men, all played against a backdrop of the sleazy underworld of comic book publishing. Veitch’s superhero deconstruction di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Maximortal (1992/1993) qu'il vaut mieux avoir lu avant, même si ce tome commence par un récapitulatif de 2 pages. Il a été publié pour la première fois en 2017, écrit, dessiné et encré par Rick Veitch. Cette bande dessinée est en noir & blanc, et compte 53 planches. le lecteur découvre également un texte de 2 pages en 2017 écrit par Rick Veitch expliquant l'historique de cette histoire, ainsi qu'un texte plus ancien, d'une page, expliquant l'ordre des 5 tomes prévus pour King Hell Heroica. le reste du tome consiste de pinups diverses et variées, ainsi que de 2 histoires courtes, une de 3 pages et une de 6 pages, sans rapport avec Maximortal.

Dans le désert du Nouveau Mexique en 1961, S. Clay Williams et Sheldon Gilbert, de jeunes hommes, vont rendre visite au sorcier (Brujo) El Guano dans sa grotte avec les chauves-souris. Ils lui ont apporté des comics qu'ils échangent contre des doses de peyotl. Guano leur explique que seuls les comics de True-Man l'intéressent. Ça tombe bien : ils en ont plusieurs. Ils repartent avec leur chargement de peyotl, en roulant dans leur Combi Volkswagen. Ils s'arrêtent plus loin dans le désert et Sheldon teste la marchandise. Il a immédiatement la vision de l'entité qui a créé Maximortal, qui lui apparaît dans sa version mâle. Puis l'entité prend l'apparence d'un phacochère anthropomorphe avec un très long museau. de son côté, S. Clay répond à une jeune femme qui a fait son apparition : Ruby. Elle déclare être l'élève du Brujo qui lui apprend à se projeter au-delà du monde, au-delà du temps. Elle trouve que S. Clay a un joli Combi. Ce dernier ajoute qu'en plus il y a un lit (un matelas) à l'intérieur. Ils passent la nuit ensemble. le lendemain matin, S. Clay sort du Combi et va raconter sa chance à Sheldon, toujours assis sur son rocher, ne répondant que par deux mots : grand cochon. Ils reprennent leur route, et Sheldon finit par retrouver une partie de ses esprits. S. Clay a l'idée de se mettre à vendre du peyotl. Ils arrivent dans un petit patelin, Bantam au Texas, et ils volent les comics de True-Man sur le présentoir tournant. Ils s'en vont précipitamment, sans se rendre compte qu'ils sont observés par un étrange enfant, et que le propriétaire n'est pas dupe de leur comportement.

À Bolligen en Suisse, le 14 avril 1958, l'agent Dulles des services secrets américains se rend à la demeure de Carl Gustav Jung, après avoir semé ses poursuivants russes, avec l'agente Bankroft sur le siège du passager. Cette dernière produit une forte impression sur Jung quand ils se présentent chez lui. Ils croisent Philip Wylie qui part de chez le psychiatre. Dulles raconte tout ce qui lui a été autorisé : l'existence de Maximortal, son utilisation durant la seconde guerre mondiale, ses pieds avec uniquement trois orteils, ce dernier détail attirant fortement l'attention de Jung. Durant la nuit, Jung continue de sculpter dans son jardin, alors que Dulles a un cauchemar sur une chaîne géante dont les maillons enserrent de nombreux individus au fil du temps. le lendemain, Jung emmène Dulles faire un tour sur son voilier. Au cours de la balade, Jung évoque les archétypes, l'inconscient collectif et la synchronicité. Dulles est assez impressionné pour se dire qu'il faut qu'il recommande de continuer à recueillir l'avis et l'analyse du psychiatre sur Maximortal. À Slumburg en Pennsylvanie, le 5 août 1963, Sidney Wallace écoute un de ses collaborateurs lui parler des comics True-Man et d'un scénariste qui sait écrire correctement le personnage avec honnêteté et intégrité morale.

Il l'a dit, il l'a écrit et près de 25 ans plus tard il le fait : Rick Veitch se lance dans la réalisation du deuxième livre de Maximortal. le lecteur retrouve tout ce qui rend unique la première série. Il comprend rapidement qu'il s'agit d'une deuxième incarnation du personnage, après les événements du premier livre. Au premier niveau de lecture, l'expérience est de même nature que le premier livre : il faut un peu de temps pour arriver au fil conducteur, ou à la trame de fond, qu'est le personnage Maximortal, cette fois-ci adolescent, dans ce chapitre. Il sert de lien entre les différentes séquences : El Guano lit les comics de True Man qui ont servi d'inspiration à Maximortal (c'est compliqué). Dulles recueille l'avis de Carl Gustav Jung (1875-1961) sur la première incarnation de Maximortal. Sidney Wallace est toujours le propriétaire de la maison d'édition qui publie les aventures de True-Man. le lecteur fait ensuite connaissance avec Jack Curtis, auteur de comics, et de sa femme Rose. L'artiste réalise ses dessins avec un trait toujours aussi organique, croquant des personnages réalistes, détaillant les décors. le lecteur se rend bien compte que, de temps à autre, l'approche visuelle incorpore des partis pris moins naturalistes : la séquence entre Wallace et son sous-fifre noyés dans l'ombre portée de store vénitien, ou encore les souvenirs de guerre de Jack Curtis, dessinés à la manière de Jack Kirby dans les années 1960. Il comprend bien qu'il s'agit du premier chapitre d'un livre et accepte que les différents fils narratifs donnent une impression hétérogène, malgré le personnage unificateur de Maximortal / True-Man.

Sous réserve qu'il dispose d'un peu de culture comics, le lecteur se rend rapidement compte que ce deuxième livre consacré à True-Man continue l'exploration thématique et spirituelle du superhéros, réflexion au coeur du premier livre. S. Clay Wilson (1941-) et Gilbert Shelton (1940-) sont deux auteurs de comics dits Underground, et le second est le créateur Wonder Wart-Hog, un phacochère anthropomorphe, le même qui apparaît à Sheldon Gilbert. Sydney Wallace continue d'être un avatar de Walt Disney transposé dans le monde des comics. L'enjôleur Stanley Burr n'est autre qu'un avatar de Stan Lee (1922-2018) auquel Veitch accole des comportements d'autres responsables éditoriaux dont un célèbre de DC Comics. Impossible de se tromper sur l'hommage à Jack Kirby (1917-1994, Jacob Kurtsman) avec le personnage de Jack Curtis, à son épouse Rose Kirby, et du coup le voisin Joe ne peut être que Joe Simon (1913-2011). le scénariste intègre également des personnages historiques ou des références à des personnages historiques : par exemple Carl Gustav Jung (1875-1961), J. Edgar Hoover (1895-1972). L'inclusion de Jung et de ses concepts phares (archétypes, inconscient collectif, synchronicité) rend explicite ce qui était déjà présent mais de manière sous-entendue dans le livre premier. le lecteur ressent qu'il ne s'agit pas de faire l'intéressant, qu'il ne s'agit pas de nourrir son récit facilement avec des concepts prêts à l'emploi, mais qu'il s'agit bien des convictions intimes de l'auteur. Il retrouve également l'usage ambigu des produits psychotropes, à la fois sous un angle très années 1960 comme outil d'ouverture de la conscience à d'autres réalités, à la fois comme un produit puissant et non maîtrisable qui peut dégrader les capacités cognitives de manière définitive.

En regardant les dates, le lecteur se rend compte que l'auteur se focalise sur une période significative des comics : le début de ce qui est considéré comme leur âge d'argent, environ de 1956 à 1970. Les superhéros reviennent au goût du public et le début des superhéros Marvel n'est pas loin, alors que l'outil d'autocensure du Comics Code Authority est toujours en vigueur. Il évoque également l'une des influences possibles de Joe Siegel et de Jerry Shuster pour la création de Superman : le roman le gladiateur (1930) de Philip Wylie (1902-1971). du coup, le lecteur est très tenté de regarder ce premier chapitre, uniquement sous l'angle de la montée en puissance des superhéros qui vont devenir le genre hégémonique dans les comics américains. En particulier, il peut interpréter les difficultés de Wesley Wiseman à retrouver sa forme (avec des visuels très charnels) comme étant les prémices de la transformation inéluctable de tous les héros en superhéros. Il découvre que Rick Veitch estime qu'une des forces qui ont poussé à cet avènement est les troubles de stress post traumatiques des vétérans de la seconde guerre mondiale, au travers de l'histoire personnelle du créateur Jack Curtis. Il boucle la boucle en montrant que ce créateur a une sorte d'épiphanie et gagne la capacité de s'abreuver directement à la source des idées, en prise directe avec les archétypes de l'inconscient collectif. le lecteur peut ne pas partager les idées de Veitch, mais il ne peut les balayer d'un revers de main car la présentation qu'il en fait est à la fois vivante, intelligente, docte, cohérente et logique.

Le lecteur n'y croyait plus : pourtant Rick Veitch est bien revenu à son grand oeuvre et prouve qu'il entend bien le finir en publiant un tome par an. Sous réserve qu'il ait goûté au premier tome de Maximortal, il est aux anges. Il retrouve tous les ingrédients qui en faisaient une oeuvre d'auteur, ambitieuse et prenante. Il a le plaisir de lire un premier chapitre d'un roman réalisé par un auteur à la forte personnalité. Il retrouve les caractéristiques très personnelles de la narration visuelle de Rick Veitch, utilisées de manière plus rigoureuse, sans l'impression de vouloir absolument sortir du moule, coûte que coûte. Il prend grand plaisir à cette réflexion à la dimension spirituelle, sur le superhéros, indissociable de son époque, de ses créateurs, de son outil de production. Un délice. En fait au bout de 53 pages de comics, il a la sensation d'en avoir lu trois fois plus. Il prolonge son plaisir de lecture avec les dessins hétéroclites en fin de tome, et les deux histoires courtes, tout aussi personnelles, avec un humour décapant.
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