Les boîtes de livres en self-service que l'on trouve dans les rues permettent parfois de faire des voyages littéraires hors des sentiers battus.
Je suis donc tombé par hasard sur ce roman édité par une petite maison spécialisée dans la littérature lesbienne. Ce livre est en quelque sorte une version féminine de
Houellebecq. La narratrice, à l'état mental quelque peu fragile, passe une bonne partie de son temps sur Minitel (eh oui, cela se passe à la fin des années 90 - à l'époque, le Minitel n'était pas encore mort) pour trouver une partenaire. Et quand ce n'est pas sur Minitel, c'est dans les bars ou dans les soirées. Toutes ces relations s'achèvent dans un piteux fiasco mais jamais l'espoir que la prochaine rencontre soit la bonne ne quitte la narratrice.
Au delà des déboires sentimentaux, le roman donne également un coup de projecteur assez drôle sur le monde du travail. La narratrice est ce qu'on a coutume de nommer aujourd'hui une précaire. Et la perte de sens ressenti dans le monde du travail est assez bien rendu.
Au travers des aventures misérables de la narratrice se développe un roman du mal-être, de l'inadaptation sociale et de la folie douce.