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Les éditions Bragelonne ont eu l'excellente initiative de publier l'intégrale de l'oeuvre de Julia Verlanger, connue aussi sous le pseudonyme de Gilles Thomas, Éliane Taïeb de son vrai nom.
Ce premier tome (l'intégrale en compte cinq) nous propose trois histoires d'une très grande qualité dans le genre post apocalyptique à savoir :
- L'autoroute sauvage
- La mort en bille
- L'île brûlée
Ayant déjà écrit mon ressenti sur ces trois titres, je vais plutôt insister sur les bonus inclus dans cette intégrale, à savoir quatre nouvelles dont la toute première de l'auteure, "Les bulles" parue en octobre 1956 dans la revue Fiction où elle publia ensuite une vingtaine de nouvelles jusqu'en 1963. Viennent ensuite "Le recommencement", "Nous ne vieillirons pas" et "Les derniers jours", qui se situent toutes déjà dans un univers post apocalyptique, elles sont toutes d'une excellente qualité.
Mais ce que j'ai apprécié le plus, ce sont ces témoignages, hommages et points de vue sur Julia Verlanger par ses pairs ou ses proches, c'est tout bonnement passionnant et touchant, cette femme était et j'ose le mot, assez exceptionnelle avec ses défauts et qualités.
Ces trente pages, j'ai été tenté de les mettre toutes en citation tant chaque ligne est instructive, elles nous parlent de l'auteure certes, mais aussi de son oeuvre et du contexte, un paramètre utile pour comprendre et se faire une idée de ses inquiétudes et sources d'inspirations, nous sommes alors en pleine guerre froide, et la peur de la catastrophe nucléaire est omniprésente à un point que l'on a du mal à imaginer aujourd'hui.
Les hommages de Laurent Généfort, Thomas Geha et autres pairs ayant été influencés par Julia Verlanger sont indéniablement empreints de sincérité, et l'analyse exhaustive de Serge Perraud (qui fut un proche de l'auteure) sur le style et la personnalité de Julia Verlanger est remarquable de pertinence, instructive et passionnante.
J'ai été touché par l'évocation du couple uni que formaient Éliane Taïeb et son mari, qui signait parfois par jeu, Jean-Pierre Verlanger.
Je pense que la lecture de ces bonus pourrait justifier à elle seule l'achat de ce volume, j'ai pris énormément de plaisir à cette découverte littéraire, j'ai de plus été séduit par la personnalité de l'auteure.
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Après l'apocalypse , Par le petit bout de la lorgnette ... Magistral .
Je connais bien ces trois romans , c'est mes trois premiers textes de SF ….
Ils sont réunis ici en une intégrale , avec quelques nouvelles de qualité . C'est une belle intégrale .
Le style est ciselé , méticuleux et il en découle : une ambiance assez unique assez dense . Une atmosphère où les personnages sont vivants et où l'univers suinte de leurs agissements et de leurs soliloques .
Les dialogues et monologues sont écrits avec brio . C'est le must absolu de la veine de SF populaire . La fameuse littérature de gare , pour citer les « je sais tout « .
Globalement l'auteur propose une réflexion incisive , assez mordante et enfin très pertinente sur la nature humaine. Les personnages sont palpables de réalité et ils affichent des caractères différenciés .
Ils sont donc des gens pas des icônes ou des métaphores .
Ce monde post apocalyptique est d'une présence invraisemblable et il supporte sans problème plusieurs relectures .
Beaucoup d'actions .. de paysages .. de microsociétés .. Sur un mode haletant . Cet univers , la France métamorphosée par des attaques chimiques dévorantes , n'est plus très douce .
Elle est plutôt vide et dangereuse . Il s'agit de trois romans qui nous baladent dans toute la France et même en Afrique du nord .
Le phrasé est très oral et ce style apparaît inimitable avec pas mal de mots qui sont du délicieux parigot , mais globalement , ces mots n'ont pas tellement vieillis et ils restent absolument savoureux .
C'est un monde aussi crédible et réaliste que effrayant et au final : La France de cette trilogie n'est plus très : " Douce France " ( hum ! ) , que cela soi-dit .
Le lecteur , très nomade comme les personnages , arpente ce monde totalement ravagé par une guerre impitoyable et des toxines redoutables , issues d'armes bactériologiques et chimiques . Ces textes sont un road moovie ( sans voitures ) .
Cette exploration , quelquefois aux allures d'exode , se fait en compagnie de personnages qui ont le goût de la solitude et qui pour certains savent parfaitement se donner les moyens d'évoluer seuls dans ce monde dangereux.
Quand je dis un univers réaliste , je veux dire que les personnages et l'univers sonnent vrais , mais certains aspects de cet univers sont ponctuellement relativement fantasques , mais de façons rationnelles .
Un des personnages principaux est une femme et la concernant , je dirais que le débat du féminisme , ou pas du féminisme , ne la concerne pas vraiment , car elle très autonome ( beaucoup ) , pas commode du tout . C'est une personnalité bien trempée et il ne vaut mieux pas la gonfler , même s'il s'avéra qu'elle a un grand coeur . Je le mentionne juste pour vous rassurer .

Par ailleurs des nouvelles excellentes sont jointes à la publication et ma préférée s'intitule : " Mais qu'est-ce qu'on va faire quand l'hiver s'ra là ? " .

Par ailleurs encore, les deux A de Thomas Geha ( chez rivière blanche ) sont des musts si on apprécie cette trilogie de l'autoroute sauvage . Ces deux textes exquis sont un hommage à la trilogie de l'autoroute sauvage de Julia Verlanger .
Il existe une autre série post-apocalyptique assez bonne également et sincèrement certains tomes sont exceptionnels , Voir : Les hommes sans futur , le tome 2 est époustouflant et tous les tomes se lisent séparément .
Le tome 2 Saison de rouille , est une pure merveille ...

Ces textes succulents de J . Verlanger sont un héritage et une conséquence directe de la guerre froide .
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Qui sème le mauvais vent, fait s'abattre sur les survivants une tempête pourrie... Après une guerre essentiellement bactériologique et "La Grande Pagaille", il reste sur cette terre française post-apocalyptique quelques non-civilisés qui se livrent des combats à coups de couteaux, haches et frondes...afin de pouvoir manger.
L'anthropophagie et les viols sont devenus monnaie courante (parfois d'échange) et il faut se méfier de chaque être humain qu'on rencontre près d'un point d'eau. Particulièrement quand on est un solitaire comme Gérald qui, comme quelques rares autres, a refusé de devenir un "groupé" ( comprenez : un mouton qui suit aveuglément le chef d'une meute de loups guerriers).
Mais voilà que Gérald, expert en lancer de couteau, cynique et macho, va se voir annexée d'Annie (jeune, jolie, blonde...évidemment !). La route, dangereuse à chaque tournant, se fera désormais à deux...
...et quelque temps après, à trois, quand le couple sauve un certain Thomas d'une mort barbelée et barbare...

Dans les trois tomes (L'Autoroute sauvage, 1976 ; La Mort en billes, 1977 ; L'Ile brûlée, 1979) qui constituent cet intégrale, nos affranchis vont devoir affronter la peste bleue, des hordes de rats, la mort acide et quasi invincible qui avance sur deux jambes, des esclavagistes dirigés par des télépathes...mais avant tout...leurs immondes congénères humains !

Ce divertissement SF viril a été écrit par une femme (sous un nom d'emprunt d'homme : voir citation) qui se moque gentiment de la gent féminine sans oublier de souligner que la femme avec sa forte caractère l'emporte finalement sur la faiblesse "phéromonale" de l'homme. (J'ai apprécié...vous vous en doutez !)

Mais c'est aussi un livre d'aventures bourré d'action(s), à l'atmosphère parfois pesante et cauchemardesque, dans lequel on ne s'ennuie pas un quart de seconde. le style est minimaliste, composé de phrases courtes et percutantes, qui s'accorde parfaitement à cette histoire au rythme entraînant. L'humour, léger, noir ou ironique ne manque pas, en particulier dans les relations de camaraderie (bien mâle) et le coude-à-coude presque fraternel de Gérald et Thomas.

C'était un excellent moment de lecture (surtout nocturne), hélas déjà fini, qui m'a (e.a.) marqué par des cernes sous les yeux...que je ne regrette(nt) aucunement !


(Les trois romans sont suivis de quatre courtes nouvelles dont le sujet commun est la guerre atomique. Seul le récit "les Bulles", la toute première nouvelle de J. Verlanger écrite en 1956, a retenu mon attention pour la grande qualité littéraire)
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Le post-apo de Julia Verlanger c'est un peu un idéal de divertissement. La trilogie « la terre sauvage » mérite bien son statut culte. J'ai dévoré cette intégrale dans laquelle j'ai trouvé tout ce que j'aime dans le post-apo, des récits alliant aventures ludiques et propos sur l'humain, une ambiance particulière, des personnages forts, des décors marquants. Les romans qui composent cette intégrale respectent parfaitement les codes du genre tout en ayant une véritable personnalité.

Le 1er roman, « l'autoroute sauvage », est sans doute celui que j'ai préféré. Si c'est un post-apo finalement classique, j'y ai trouvé une ambiance assez personnelle. Ce 1er volet m'a pas mal fait penser au très bon film « apocalypse 2024 » (« a boy and his dog »), adapté d'une nouvelle d'Harlan Ellison (que je n'ai pas lue mais comme il a écrit le scénario lui-même j'imagine que c'est une adaptation assez fidèle), en tout cas la 1ère partie du métrage. Dans les deux oeuvres, on retrouve cette opposition très marquée entre les groupes et les solitaires (dans le film on parle de « solos ») et surtout dans le roman comme dans le film la problématique de la frustration sexuelle, rarement abordée dans ce genre, occupe une place importante dans l'histoire. Je trouve qu'aborder ce sujet est plutôt pertinent dans un contexte post-apo qui exacerbe les rapports de domination et Verlanger le fait très bien. Elle est finalement moins cynique qu'Ellison, peut-être moins pessimiste aussi. Dans le monde de Verlanger, si la plupart des hommes sont des salauds ultra-violents, les héros restent des personnages globalement positifs, Gerald et Thomas ne sont pas dénués de sentiments et ont indéniablement conservé un sens moral. Ce n'est pas vraiment le cas dans « Apocalypse 2024 » où le héros incarné par Don Johnson ne semble pas pouvoir être atteint par des considérations morales et ne semble chercher à satisfaire que des instincts très primaires, en gros bouffer et baiser. Si cet aspect très amoral ne m'a pas dérangée dans le film, j'ai même trouvé ça intéressant et audacieux, j'ai aimé le fait que les personnages de « l'autoroute sauvage » restent positifs, le fait de m'attacher à eux a renforcé mon sentiment d'identification. le décor est parfaitement planté, le côté road movie est très bien mené, les péripéties s'enchainent bien dans une construction narrative solide et cohérente. L'ensemble est rythmé, on ne s'ennuie pas une seconde. L'écriture de Verlanger contribue grandement à la réussite du roman. Elle a un style qui claque, direct, incisif.

Le 2ème volet intitulé « la mort en billes » est aussi une très belle réussite. Tout d'abord, il y a le plaisir de retrouver des personnages auxquels on s'est fortement attaché. Ensuite, l'auteure parvient à renouveler son récit en proposant de nouveaux développements intéressants qui s'intègrent naturellement à son univers. Et pourtant, la structure narrative reste à peu près la même que dans le 1er roman. Mais, elle parvient à modifier ses enjeux de façon finalement assez subtile.

Le dernier roman de la trilogie, « l'île brûlée », est sans doute celui qui m'a le moins séduite. Mais cela reste un bon roman. Verlanger a clairement essayé de renouveler encore une fois son récit en l'emmenant sur des chemins assez inattendus. On ne peut pas lui reprocher de s'être contentée de refaire le même roman, ce n'est pas le cas. Encore une fois, la structure narrative est assez semblable aux autres mais les enjeux et les développements sont très différents. Dans ce tome, l'auteure déploie une belle imagination et s'attache à proposer un récit un peu plus touffu que les précédents. Et c'est justement le reproche que j'ai à lui faire, ce qu'il gagne en densité il le perd en simplicité et je trouve que c'était là ce qui faisait la force des deux premiers romans. Ce côté direct d'une intrigue épurée au maximum, le héros doit se rendre d'un point A à un point B et au cours de son périple il doit affronter des épreuves, est d'une efficacité redoutable. Je trouve que dans ce 3ème volet » on a un peu moins ça. Ceci dit, le roman reste très plaisant, les personnages toujours aussi attachants et le style encore une fois très accrocheur.

4 nouvelles viennent compléter cette intégrale. « Les bulles » est particulièrement intéressante. Ecrite en 1956, elle annonce déjà certains éléments des romans mais le ton est assez différent, plus sombre et moins ludique. « le recommencement » est la suite de cette nouvelle même si elle a été écrite bien plus tard, en 89. C'est une bonne nouvelle également. J'ai beaucoup moins aimé « nous ne vieillirons pas » qui ressemble plus à mon sens à de la poésie en prose qu'à une véritable nouvelle. Et j'avoue que je ne suis pas très cliente de ce registre, ça manque de fil narratif à mon goût. Enfin, « Les derniers jours » clôt cette intégrale de belle façon avec un récit prenant.

Si les nouvelles proposées dans ce volume sont bonnes et intéressantes, j'en ai tout de même moins apprécié la lecture que les romans. le ton des nouvelles est plus sombre. Ce que j'ai particulièrement apprécié dans la trilogie c'est son côté série B assumée. Les romans font la part belle à l'action. Que c'est généreux ! Voilà de la belle littérature populaire. Il va falloir que je me penche sur les autres écrits de Verlanger. Je suis curieuse de voir si elle est aussi généreuse et efficace dans d'autres registres.
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Ouille. C'est excellent, dans le glauque !
Précision : il s'agit de l'intégrale contenant les 3 romans : "l'autoroute sauvage", "la mort en billes", et "l'île brûlée".
Ecrit dans un style ultra-moderne, avec des phrases courtes, c'est percutant et sans concessions.

Dans un monde post-guerre qui a tout ravagé (certaines zones ont été totalement désertifiées), les survivants, isolés, se sont plus ou moins organisés. On en est à la seconde génération, avec un héros qui n'a pas vraiment connu "la civilisation" d'avant-guerre...
Plusieurs façons de survivre, avec les "groupés", qui ont pour la plupart un chef (tyran), des loups (les gardiens) et des moutons (ceux qui bossent), et les "solitaires", qui survivent seuls (plus ou moins. Sans instructeur à la survie, il est impossible de s'en sortir, ce qui fait que les solitaires sont souvent 2, un plus âgé et un jeune qui apprend le "métier", on va dire).

Dans un monde ultra-violent et où l'être humain sert de repas quand il ne sert pas d'objet sexuel ou d'esclave, ils n'ont pas vraiment le choix, ils doivent apprendre à se battre, et pour tuer le plus efficacement possible.
On va suivre Gerald, un solitaire, et ses aventures au jour le jour, dans ces 3 romans assez courts et très prenants, même si j'ai eu un un coup de mou sur le début du 3ème, et je m'en expliquerai un peu plus tard.

Au final, les solitaires apprécient la compagnie d'autres solitaires aussi bien armés et combatifs qu'eux. D'autant que des machins mutants apparaissent, et que la survie se complique au fil des tomes...

Le personnage principal est attachant, ceux qui apparaissent au fil des tomes aussi (les positifs, parce que les affreux sont vraiment affreux, méchants, sadiques, violents, j'en passe et des meilleures). C'est ultra-réaliste, très pessimiste dans l'ensemble, même si l'auteur instille un peu d'espoir au travers de communautés moins violentes que la grande majorité (LE Bernard et son irrémédiable bonté !).

J'ai eu, oui, une petite lassitude au début du 3ème tome, parce que j'ai eu l'impression de relire la même chose que dans les deux précédents (les constructions des 3 sont identiques...). Et puis finalement, je me suis laissée de nouveau embarquer dans les (més)aventures de Gerald, avec plaisir.
Je ne spoilerai rien du tout sur ce qu'il s'y passe, dans ce tome 3, mais si on avait mauvais esprit (que je n'ai pas), on pourrait assez facilement taxer l'auteure de racisme primaire (comme on aurait pu la taxer de machisme primaire dans les deux premiers); sauf qu'elle aussi, elle ne fait que décrire une réalité réaliste... Même si on est en pleine science-fiction.

Bref, ça n'arrête pas une minute, c'est formidablement bien écrit, et extrêmement bien vu sur la nature humaine en général. J'ai vraiment adoré, plus encore que "Le Facteur" de David Brin, plus "naïf"...
Cela ferait une série TV du feu de dieu, d'ailleurs !

Les nouvelles, à la fin de l'intégrale, sont encore plus glauques que les romans, voire désespérantes...
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Dans un monde d'homme, il n'est pas étonnant qu'Eliane Taïeb, alias Julia Verlanger, ait connu le succès sous le pseudo de Gilles Thomas, le temps de seize romans, parus entre 1976 et 1982. Une trajectoire courte, mais intense, qui n'est pas sans rappeler celle de Stefan Wul, avec qui Julia Verlanger a d'ailleurs entretenu une correspondance fournie.
La trilogie des Terres Sauvages est sans doute son oeuvre la plus connue, "l'Autoroute Sauvage" ayant maintenant le statut de classique de la SF française, un statut bien mérité selon moi. Rien de plus logique, donc, à ce que l'excellente collection "les Trésors de la SF", animée par Laurent Genefort chez Bragelonne, propose cette intégrale.

Dans un monde post-apocalyptique, une poignée d'êtres humains tente de survivre dans ce qui fût la France. Ravagée par une guerre bactériologique, il y a une génération, le pays est devenu la proie de la terrible peste bleue, qui a décimé une grande partie de la population. Depuis, rats pesteux, mares de bactéries et poches de gaz mortels ce sont multipliés, surtout dans les grandes villes désertées. Les survivants résident donc principalement à la campagne. Au milieux de nombreux petits groupes (désignés sous le vocable "les groupés"), généralement dirigés par des chefs sadiques, violents et cannibales, circulent les solitaires, qui les évitent à tout prix.

Voilà pour le décors, qui sert de cadre à l'histoire de Gérald, qui est un solitaire, ce qui signifie un mec surentraîné, un as de la survie et de l'endurance. Il est franchement macho sur les bords, mais pas insensible pour autant. Et comme il le dit lui-même, l'égalité des sexes, il est parfaitement d'accord, mais il se trouve que dans un monde de survivants un homme c'est plus costaud qu'une femme et puis c'est tout. Je ne spoillerai pas outre mesure , mais il va rencontrer l'amour, quand Annie fera irruption dans sa vie, l'amitié, quand Thomas fera irruption dans sa vie et tout ça...ça vous change quand même une mentalité de solitaire, au point de vous entrainer dans des aventures qui dépassent le strict cadre de la survie personnelle.

Les trois romans qui composent cette trilogie ("l'Autoroute Sauvage", "la Mort en Billes" et "l'Ile Brulée") sont tous de qualité. L'auteur y fait preuve d'un sens du rythme remarquable et y développe une écriture toute en gouaille et argot, absolument délicieuse, et qui donne un aspect singulier à ce récit de SF. C'est un peu comme si un auteur de polar bien français écrivait de la SF. Les personnages sont savoureux et ils nous embarquent, à travers leurs aventures, dans le registre du post-apo strict vers l'action pure et dure, en passant par l'horreur. Il n'y a rien à jeter dans cette intégrale et les nouvelles qui agrémentent l'ensemble, bien que d'un niveau moindre (et pas du tout dans le même univers), sont tout de même intéressante et révèlent une Julia Verlanger assez mélancolique dans le fond.
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Rien de révolutionnaire dans ces textes réunis dans ce coffret, mais un plaisir de lecture bien présent. Il semblerait que c'était pourquoi elle écrivait :
« Son but n'était pas de décrire un système quelconque, social ou autre, son ambition était de raconter des histoires et de distraire ses lecteurs. » (L'imaginaire marqué au fer rouge : Verlanger par ses pairs, Laurent Genefort )

Un pitch très simple : un solitaire endurcit qui rencontre quelques compagnons, une petite équipe qui se forme et va aller de péripéties à péripéties, de problèmes en problèmes. Les passages obligés sont là, les facilités aussi. Mais les personnages sont crédibles, le style agréable, le roman court. On se doute de la fin, que rien de très désagréable ne vas arriver. Mais on n'y croit, et j'avais envie que nos protagonistes s'en sortent. Et loin de me déplaire, un petit côté anar se dégage des lignes.
Ce voyage vous dévoilera que les armes bactériologiques ne sont pas bonnes pour l'environnement, que l'homme est accro au bifteck, et que si les vaches n'existent plus, ils restent tout de même des humains pour avoir sa part de bidoche à tous les repas. Vous découvrirez que la Peste bleu porte bien son nom, et que des billes translucides peuvent faire un zombi-like impressionnant. Les femmes sont dans le rôle qu'elles n'auraient jamais du quitter : fourneau, serpillère et pieu. Gilles Thomas prend son rôle à coeur pour se fondre dans les standards misogynes, mais Julia Verlanger, par petite touche, sème quelques éléments qui rendent la femme supérieure à l'homme.

Ce premier volume se clôt par 4 nouvelles de bonnes factures, au ton assez sombre sur notre humanité. Laurent Genefort et Serge Perraud concluent l'ensemble, en nous donnant des éléments biographiques et des pistes de lecture. Peut-être un peu court, mais éclairant pour moi qui ne connaissait pas l'auteure. Et il reste quatre volumes de cette intégrale, et donc possiblement des autres annexes. Au passage, l'explication sur le pourquoi d'un pseudo masculin ou comment Julia est devenu Gilles :
« Chez cet éditeur [Fleuve noir], en effet, les dames sont absentes de l'écurie des auteurs. Est-ce une désaffection des femmes pour les genres publiés ? C'est surtout la politique de la maison, le Fleuve Noir ayant une réputation de conservatisme. Les luttes acharnées des femmes, à partir de 1973, pour acquérir une autonomie réelle, restent sans effet sur la position des éditions Fleuve noir… sauf pour Julia, qui doit cependant se cacher sous un pseudonyme masculin. »
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Ce premier tome de l'intégrale consacrée à l'auteur Julia Verlanger (1929-1985) nous plonge dans un univers futuriste post-apocalyptique violent et sauvage.

Les personnages sont attachants et réalistes et l'action soutenue.
Cet univers de violence et d'espoir emporte nos personnages dans de nombreuses et passionnantes aventures.
L'intrigue est captivante et ne laisse pas au lecteur le temps de s'ennuyer.

Tout au long de ce livre d'aventure, l'auteur nous propose de réfléchir sur la nature humaine : l'idéalisme de certaines communautés peut-elle triompher de la barbarie des autres ? La violence est-elle nécessaire pour préserver la paix ?

Bien que ce premier tome ne réunisse pas les meilleurs textes de Julia Verlanger, le livre reste d'un très bon niveau et permet d'appréhender la complexité de l'oeuvre de l'auteur.

7/10
Attention ce livre comporte des scènes de violence et de sexe.
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Lectrices, lecteurs, bonjour !
📗📘📙
#souvenirdelecture: L'intégrale de Julia Verlanger.

J'inaugure avec ce tome 1 "La Terre Sauvage" une série qui me tient particulièrement à coeur, puisqu'il s'agit de l'intégrale des romans de Julia Verlanger. Bragelonne a fait l'honneur de consacrer les cinq premiers volumes de ses "Trésors de la SF" à celle qui publia ses premières oeuvres sous le nom de Gilles Thomas, dans la collection Fleuve Noir Anticipation.

Julia Verlanger, c'est de la science-fiction d'aventure, des personnages et de l'action. Elle a ce talent de poser un décor, une intrigue et un protagoniste dès les deux premières pages de son roman, et elle vous emmène jusqu'au bout de son univers sans jamais décrocher.

Ce premier tome regroupe trois romans post-apo formant une trilogie.

Dans le premier, "L'Autoroute Sauvage", nous suivons Gérald, un survivant de la Grande Guerre bactériologique, dans un monde où seule la violence fait loi. Pour faire plaisir à une jolie donzelle rencontrée au hasard de sa route, il accepte une mission des plus risquée.
Dans "La Mort en billes", Gérald et ses amis devront lutter s'ils veulent préserver leur nouvelle vie si durement acquise, et pas seulement contre la barbarie humaine.
Enfin, "L'île brulée" verra Gérald contraint de revenir à l'état de combattant sauvage pour le bien de sa communauté.

Du post-apo comme je l'aime, qui ne s'attarde pas sur les causes de l'effondrement mais plutôt sur ses conséquences à l'échelle de l'individu, une trilogie d'anticipation et de survie qui ravira les fans comme moi de "Mad Max", de "The Walking Dead", de "Jeremiah", etc...

-Edouard Jhil-
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Quel excellent bouquin!! Facile à lire grâce notamment à son style qui convient bien au sujet traité. On ne s'embarrasse pas de fioritures, on est là pour survivre quite à bouffer ses semblables. Les personnages n'ont pas d'états d'âmes, surtout le héros, également narrateur, ce Gérald bien français, solitaire, qui refuse de se lier à un groupe, qui refuse de "suivre le mouvement". Il s'en sort seul et compte bien vivre de vieux jours sans rien changer à ses habitudes de vieux ( il n'a que 25 ans!!) solitaire mâle jusqu'au bout des couteaux. Et pourtant dans ce monde apocalyptique où même l'être humain est redevenu bestial, sauvage, cannibale, notre ami Gérald va croiser sur sa route des gens qui vont chambouler toutes ses habitudes, toutes ses règles. Et l'on assiste à la métamorphose de ce Gérald, qui retrouve peu à peu son humanité, au contact de ses semblables d'abord en la personne d'Annie, sa "gosse", sa "femelle", sa "propriété", qui devient peu à peu sa douce, son seul véritable amour, puis de ce Thomas, un solitaire comme lui, avec lequel il va s'installer du respect, de la reconnaissance, de la confiance, de l'amitié. puis grâce également à d'autres rencontres de moindres importances mais qui joueront quand même leur rôle socialisant.
L'on suit donc les pas de Gérald embringué malgré lui dans une course à un remède possible à la peste bleue, fléau de la race humaine et responsable de la grande Pagaille à travers différents périples qui frisent le fantastique. en effet l'auteur a choisi de distiller un fantastique, lorgnant parfois vers l'horreur, à travers différentes manifestations originales, discrètes mais bien présentes, auxquelles les protagonistes n'attachent pas plus d'importance sinon de leur caractère hautement dangereux. Ils ne cherchent pas d'explications à ces phénomènes, à l'existence de ces créatures ( chapeau pour les bulles!), qui sont présentées d'ailleurs comme indestructibles. Comme je le disais plus haut, pas de fioritures, on survit, on n'a pas le temps des explications et de l'analyse. Et c'est également ce qui m'a plus dans ces 3 romans, le fantastique y est telle une menace omniprésente, qui surgit parfois quand on l'y attend le moins.
Ces 3 romans sont addictifs, impossible de poser le livre avant d'avoir atteint la fin.
Les nouvelles permettent d'aller plus loin dans cet univers et finissent de bien montrer tout l'atrocité dont peut faire preuve la race humaine. Mais au final, même si l'histoire contée est relativement sombre et nous montre les facettes les plus horribles de l'être humaine, je ne peux m'empêcher de déceler une infime part d'espoir dans l'écriture de Julia Verlanger, qui semble être au fond le moteur de ce livre, indispensable dans la bibliothèque de tout fan de SF post apocalyptique....
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