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sur 438 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Moins connu que le Tour du Monde en quatre-vingts jours, le Rayon vert fut publié près de dix ans plus tard, en 1882. Réunis dans mon édition Hetzel, j'ai lu les deux romans à la suite et je fus fort divertie par cette découverte imprévue. Comédie sentimentale se déroulant sur les côtes de l'Écosse, ce récit s'ouvre sur une proposition de mariage peu prometteuse, que l'héroïne élude en la conditionnant à l'observation d'un rayon vert. Phénomène optique visible seulement sur un horizon de mer dénué de nuages, voilà nos personnages partis en quête de beaux couchers de soleil au pays des brumes…

Le Rayon vert met en scène un nombre de personnages assez réduit. L'histoire s'ouvre avec deux frères, jumeaux de coeur et d'esprit sinon de naissance : Samuel et Sébastien, gentilshommes célibataires et paternels, affectueux mais peu éclairés dans l'art de l'amour. Leur nièce, Helena Campbell, est d'une toute autre tranche : impétueuse, aimant les contes et les légendes, rien ne pourrait moins bien lui correspondre que son promis. Aristobulus Ursiclos, comme son nom le laisse soupçonner, est un scientifique imbu de lui-même, que seuls intéressent ses instruments de mesure et ses connaissances théoriques. Leur poursuite conjuguée du coucher de soleil parfait est l'occasion d'échanges savoureux !

J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Jules Verne, toujours aussi pleine d'humour, à la fois riche de vocabulaire et d'une précision remarquable. le Rayon vert m'a donné envie de voyager en Écosse, plus particulièrement dans cette grotte de Fingal qui suscite une verve lyrique méritée. Derrière la romance, il m'a semblé que Jules Verne se mettait en abyme à travers Aristobulus Ursiclos, critiquant la posture de l'écrivain encyclopédiste tel qu'on peut le voir dans Vingt mille lieues sous les mers. Pour bien rendre ce que l'on observe, faut-il préférer la description scientifique ou les légendes des poètes d'antan ? Débat intéressant pour cet auteur qui aime à rendre chaque chose avec exactitude, et exercice auquel se prête admirablement le thème du rayon vert.

Le Rayon vert avait pour lui l'atout de la découverte, et je m'y suis plongée avec un entrain non feint. Là où le Tour du Monde en quatre-vingts jours s'interroge sur la constance de l'âme humaine face à l'adversité, ce roman débat de l'art et de la science, distribuant les rôles d'une manière inhabituelle pour Jules Verne.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
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Au cottage d'Helensburgh, en Écosse, la jeune orpheline Helena Campbell est élevée par ses deux oncles, Sam et Sib Melvill. Alors que la jeune fille va avoir dix-huit ans, Sam et Sib jugent qu'il est grand temps qu'elle se marie et ils pensent lui avoir trouvé un bon parti en la personne du savant Aristobulus Ursiclos. Mais Helena ne veut pas entendre parler de mariage. du moins, pas avant d'avoir vu le rayon vert qui, selon une légende des highlands, donne à ceux qui le voient le pouvoir de lire dans les coeurs.

Le rayon vert est un phénomène optique et météoroligique, au même titre que les arcs-en-ciel et les aurores boréales, par exemple, mais assez rares et plus difficiles à observer puisqu'il nécessite des conditions bien particulières pour apparaître.
Mais le rayon vert est surtout, pour Jules Verne, un prétexte à nous emmener en voyage à la découverte des côtes écossaises.

On retrouve dans le roman les ingrédients d'une bonne histoire vernienne : des personnages attachants, une intrigue simple, mais agréable à suivre, ponctuée de péripéties plus ou moins mouvementées, des anecdotes historiques et géographiques sur les lieux traversés... Peu de surprises, mais si on aime l'auteur, c'est très plaisant.

Surprenant tout de même, le traitement du seul personnage scientifique de l'histoire. D'ordinaire dans l'oeuvre de l'auteur, les savants sont tenu en haute estime, mais pas cette fois. Aristobulus Ursiclos est un savant ridicule, étalant sa science et sa culture avec un pédantisme irritant, tout le contraire des personnages principaux. Miss Campbell croient aux légendes et aux lutins, Sinclair voient le monde avec son âme d'artiste et les frères Sam et Sib vénèrent les poètes écossais. On comprend sans peine que l'esprit cartésien et sans imagination d'Ursiclos n'a pas sa place dans ce groupe.

Bref, le Rayon vert est un petit roman sans prétention mais qui m'a fait passer un agréable moment de lecture.
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Le rayon vert de Jules Verne est un très bon livre jeunesse, bien écrit, avec de l'aventure, de la romance, des personnages drôles, sympathiques ou agaçants, tout comme les enfants peuvent en raffoler. Je ne sais pas pourquoi il y a une étiquette « science-fiction » reprise dans Babélio car ce roman n'a rien de ce domaine. En revanche, après cette lecture j'ai une envie folle d'aller en Écosse, plus particulièrement voir l'île de Staffa. Qu'est-ce que c'est beau...
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Verne nous emporte ainsi loin des clichés de sa littérature habituelle. Il n'y a pas ici de marche triomphale du progrès ni Nemo ni Robur. Il n'y a pas non plus d'aventure sanglante comme Michel Strogoff. Il nous emporte à la découverte des Hébrides sur les pas d'une jeune Écossaise romantique et de ses oncles maternels (dans les deux sens du terme).

Le progrès scientifique sert de toile de fond, un phénomène optique entraine la charmante famille sur les iles, et notamment la célèbre Iona. le progrès se retrouve cependant dans un personnage antipathique, un « chimiste » du nom Ursiclos. L'homme est un esprit médiocre. À l'opposée d'un Nemo qui produit du rêve en dépassant les limites de la connaissance, il n'use de ses connaissances que dans des conversations pédantes et des tentatives de destruction du merveilleux naturel.

Une relation centrale se tisse, à l'opposée, entre la jeune Mlle Campbell et un peintre et poète qui colle davantage à la beauté des lieux et à l'esprit poétique et romanesque du roman plein de citations d'auteurs écossais et anglais. Au-delà, nous retrouvons aussi et surtout les relations entre des familles de la petite noblesse écossaise et le poids des traditions dans la société autant que dans l'esprit de l'auteur. Par ailleurs, les deux domestiques restent effacés et trimbalés par la famille.

Verne garde tout de même ce travers que Giono critiquait, ses personnages sont davantage des stéréotypes qu'autre chose. Si Helena Campbell occupe une place centrale, elle apparait presque seule comme personnage féminin (une vieille domestique reste comme un semi-personnage). Elle apparait presque étrangère au monde des hommes qui sert de référence. Elle manipule gentiment ses oncles alors que sa quête du rayon vert passe presque pour un caprice enfantin. Nous sommes loin d'un livre de Jane Austen ou d'une oeuvre un tantinet féministe.

Cependant, je ne peux que vous conseiller cette lecture, surtout si vous vous dites que Verne n'est pas pour vous en raison d'une lecture scolaire mal digérée de 20 000 lieues sous les mers.
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"Le rayon vert" est un roman de Jules Verne, paru en 1882, qui traître d'une histoire sentimentale.

Jules Verne profite de l'aventure amoureuse de l'héroïne Miss Helena Campbell pour décrire avec brio les paysages de l'Ecosse de l'ouest. Alternant les champs lexicaux basés sur la musique et la peinture, Jules Verne nous emmène, grâce à son talent habituel, dans ce voyage au coeur de l'extraordinaire tant par sa description des moments de calme... et ceux de tempête.

Faits rares dans l'oeuvre de l'auteur, le personnage principal est une femme, et la science est presque bannie du récit, pour mieux laisser la part belle à la romance et la poésie du fameux rayon. En effet, le personnage scientifique, Aristobulus Ursiclos, est mis au rancart et présenté comme un trouble fête. Jules Verne en fait un être imbu de sa personne, focalisé sur le savoir et dépourvu de tout sentiment.

Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est la capacité de Jules Verne à dépeindre les paysages côtiers, la multitude d'îles et d'îlots essaimés sur la côte... pour finir en apothéose avec la belle description de l'apparition du rayon.
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C'est un joyeux divertissement que nous offre là Jules Verne, qui nous prouve, s'il en était besoin, qu'il n'est pas nécessaire d'aller bien loin pour éprouver les délices du voyage.

C'est dit, Helena Campbell ne se mariera pas tant qu'elle n'aura pas aperçu le fameux rayon vert, élément indispensable pour prévoir l'avenir amoureux d'une jeune fille. Non, décidément, il est impossible de se passer du verdict de ce rayon mythique dont elle vient de découvrir l'existence, et peu importe que ses oncles Sam et Sib, qui lui passent tous ses caprices, se tiennent avec un prétendant tout prêt sous le bras. Quel dommage pour le prétendant en question, Aristibulus Ursiclos, pédant et pénible à souhait - qualités dont on rêve forcément pour un époux ! Peu importe également que le rayon vert ne soit visible que dans certains lieux et dans certaines conditions. Puisqu'on ne verra pas le rayon depuis le domaine familial, un voyage dans les îles écossaises (proches, tout de même, car les pauvres Sam et Sib ne sont guère de taille à parcourir le monde entier) s'impose donc.

De péripéties en péripéties, de coups de malchance en incidents malencontreux - dont l'insupportable Aristubulus Ursiclos aura sa part - en incidents plus heureux - le sauvetage en mer d'un très charmant jeune homme -, le rayon vert se dérobe sans cesse aux yeux des voyageurs et nous embarquons avec bonheur dans le sillage de Lady Helena de site en site, d'île en île, dans la quête de l'amoureux idéal.

La fin, vous l'aurez deviné tout seuls. le charme de ce court roman tient à la fois à son humour et à la vitalité inépuisable de son héroïne ; et il est d'ailleurs notable, ainsi que rafraîchissant, que le personnage principal de ce roman soit une femme, fait rarissime chez Jules Verne. On peut cependant regretter, comme souvent chez l'auteur, une petite baisse de rythme aux trois-quarts de l'histoire. Mais le tout se lit vite et bien, avec bonne humeur et légèreté.
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Belle histoire avec des descriptifs de l'écosse des whiskies avec les iles Islay et Jura. Ecriture moderne. Très agréable à lire.
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C'est une histoire où il ne se passe presque rien, le but final étant d'ailleurs éclipsé par un coup de foudre.
Cette promenade sur les côtes écossaises, à la recherche d'un miracle éphémère de la Nature, n'a en fait rien d'extraordinaire.
Bien sûr, çà et là de petites aventures égrènent le récit, mais rien de comparable à celles qui se déroulent sous Terre, dans les océans, sur une île étrange ou autour de la Lune.
Comme si, tel Zola avec le Rêve – parenthèse pure et innocente des Rougon-Macquart –, Verne s'était accordé un répit avec ce Rayon vert, roman dans lequel il est beaucoup question d'amour et où une femme, Helena Campbell, occupe une place autrement plus consistante que ses consoeurs verniennes : je pense, entre autres, à Aouda, du Tour du monde en quatre-vingts jours.
C'est même, par certains aspects, un contre-voyage extraordinaire, puisque Mrs Campbell est plus occupée de légendes que de sciences. D'où la raison de cette recherche du fameux rayon, censé rendre transparents les coeurs.
Ce voyage a donc plutôt l'allure d'une quête amoureuse, toute en retenue – ne pas attendre de Jules Verne des développements « inconvenants » ! –, désuète, diront certains.
Si déroutant soit-il, il reste que ce songe est délectable et inattendu. Preuve que Jules avait, lui aussi, un coeur !
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Un des rares Jules Vernes où le rôle de la femme a sa place. Où il est question d'amour et pas forcément d'aventure.

C'est réussi.
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C'est le fameux rayon vert, bien connu de tous les marins, qui sert de fil conducteur à cette aventure.
Pour une fois, Jules Verne ne nous offre pas un roman d'anticipation ni une ode au progrès technique derrière laquelle on trouve toujours une aventure humaine. Cette fois, une demoiselle part à la recherche du rayon vert qui, selon une légende écossaise, permet de voir plus clair dans ses sentiments et ceux des autres.
Promise à un savant nommé Aristobulus Ursiclos (anagramme de sourcils, comme Servadac était celui de cadavres...), elle finit par trouver l'amour.
Jules Verne nous offre ici une belle histoire d'amour qui nous change des Voyages Extraordinaires tout en les complétant.
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