Au club des Excentriques, l'émotion est à son comble car la conversation porte sur un sujet essentiel : le nouvel hôtel en construction qui abritera, bientôt, ses heureux membres.
Jusque là au service du club, Passepartout, "ex-acrobate et premier athlète de France, qui porte 500 kilos et qui a eu l'honneur de tomber plusieurs fois M. Nicolas Kretz, le taureau de la Provence", recherche à tout prix une vie monotone et sans péripétie.
Il a déniché le maître idéal Philéas Fogg dont la vie est réglée comme du papier à musique, et a refusé la main que lui offrait Margaret.
Mais Philéas Fogg est un Excentrique, et, à la suite d'un pari chiffré à un million, il décide de partir, le soir même, pour un tour du monde qu'il devra boucler en quatre-vingt jours.
La première escale est Suez, où un policier dénommé Fix est en embuscade pour arrêter le voleur qui a dérobé, quinze jours auparavant, à la banque d'Angleterre la somme fabuleuse de deux millions. Une prime alléchante a été promise à celui qui permettrait l'arrestation du coupable.
Et la course poursuite s'engage, peut-être la plus célèbre, de la littérature française. Elle est, ici, adaptée au théâtre par
Adolphe d'Ennery, dramaturge célèbre du dix-neuvième siècle qui écrivit plus de deux cent pièces dont beaucoup eurent un véritable succès.
Cette pièce est une réussite, son rythme est rapide, le ton du roman y est conservé, l'originalité des personnages est bien retranscrite par des dialogues ciselés et efficaces. C'est un "voyage extraordinaire" sur scène.
Il y a quelques années, une troupe sillonnait la France en jouant cette pièce et lors de leur passage à St Brieuc, je n'ai pas pu, malheureusement, y aller.
Le talent de la troupe et la richesse des décors firent ce soir là le bonheur de tous les spectateurs.