AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 255 notes
5
12 avis
4
14 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Roman policier écrit par l'auteur d'après des souvenirs du pensionnat Sainte-Marie de Meaux. Histoire un peu désuète car l'action se déroule à la veille de la guerre de 14, mais cependant cette enquête menée par des collégiens et policiers peut quand même divertir des jeunes adolescents contemporains. Lecture agréable, conseillée aux enfants à partir de 11 ans. C'est un grand classique.
Commenter  J’apprécie          290
C'était un bon roman mais je ne suis pas rentrée plus que cela dans l'histoire. Les descriptions ont un côté très anthropologique qui m'a sortie de ma lecture et à cause duquel je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages.

Comme beaucoup de romans écrits au début du 20e siècle on retrouve tous les codes du livre policier à la Rouletabille (Le mystère de la chambre jaune, le parfum de la dame en noir...). La résolution est impossible à deviner car l'auteur ne nous en donne pas les clés, préférant une révélation finale avec une mise en scène grandiose (scène pour le moins très intéressante !).

Ici tout est adapté à la jeunesse et je comprends pourquoi ce roman a fonctionné à l'époque. Il nous plonge dans l'ambiance d'un pensionnat de garçon en 1913 et je ne doute pas que les premiers lecteurs s'y sont totalement retrouvé. L'auteur place d'ailleurs l'action dans un lieu où il a lui même étudié, bien qu'il n'y ait pas eu de disparitions pendant sa scolarité. ;)

Malgré tout l'ensemble est bien écrit, et on essaye de découvrir le fin mot du mystère. Qu'est-ce qui peut bien faire disparaître 3 enfants à quelques jours d'intervalles dans le même couloir et toujours à la même heure ? On se prend au jeu de l'enquête, surtout quand un meurtre est commis...

Je le conseille pour ceux qui ont aimé les romans de Gaston Leroux et qui ne cherchent pas forcément à trouver le coupable dans une énigme policière. C'est aussi un excellent reflet d'une autre époque :)

Lien : https://www.instagram.com/bo..
Commenter  J’apprécie          00
Livre intéressant car il nous plonge dans l'ambiance de la vie de pension juste avant la première guerre mondiale. Les études, les repas dans le silence avec lecture de textes pas toujours très captivants, les dortoirs et les rondes de nuit...L'histoire nous raconte comme un roman policier le quotidien de trois garçons d'une quinzaine d'années , membres d'une " société secrète" qui rêvent d'aller vivre aux Etats-Unis pour y faire fortune. Mais des événements vont venir perturber la routine de l'établissement scolaire et l'enquête commence.
Commenter  J’apprécie          00
Comme sans doute beaucoup de lecteurs de Pierre Véry, j'ai découvert cet auteur il y a pas mal d'années sans le savoir par le biais du film de Christian-Jaque sorti en 1938, soit trois ans après la sortie du bouquin. Vous souvenez-vous ? « Salut Martin ! », une réplique entendue dans film à de nombreuses reprises sans figurer dans le livre.

L'action se situe dans un pensionnat , celui de Saint-Agil à Meaux, celui là même qu'a fréquenté Pierre Véry. Trois élèves ont formé la société secrète des Chiche-Capon et élu la salle des sciences comme siège social sous l'oeil bienveillant de l'occupant permanent des lieux, le squelette Martin, également promu bougeoir…
Trois élèves : Mathieu Sorgues, no 95, Philippe Macroy, no 22 et André Baume no 7.
Le premier disparait à la suite d'une mise à la porte de la salle d'étude ! Aurait-il réussi à atteindre les Etats Unis, objectif principal des Chiche Capon ? Une carte postale timbrée de CHICAGO. ILL qui semble le prouver ne tarde pas à arriver à Macroy. Un meurtre est commis !

Un ouvrage de Pierre Véry, paru en 1935, que l'auteur lui-même n'hésite pas à qualifier d'autobiographique : le pensionnat est celui de son enfance, les personnages sont réels au nom près, et l'organisation générale de l'établissement est telle que l'a connue Pierre Véry ; un témoignage de la dureté de l'époque pour les pensionnaires de tels établissements.

Et cette obsession de Benassis qui voit arriver à grands pas un guerre « qui sera mondiale » ; on est en 1935…
Bref, un grand moment de plaisir même si au début on se cherche un peu. On se demande ce que viennent chercher, enfoui dans la glaise, Prosper Lepicq et son assistant Jugonde. Tout finira par prendre sens.

A noter dans l'édition Dragon Bruxelles en ma possession, de nombreuses coquilles et bourdons…
Commenter  J’apprécie          390
Nous sommes bien tous pareils : il y a toujours un moment où un mot, une musique, une photo, un parfum nous ramène malgré nous (ou peut-être parce que nous le voulons bien, ou même que nous en avons besoin) vers ce « vert paradis des amours enfantines » : en effet, plus nous avançons en âge – et en principe en sagesse -, plus nous nous croyons autonomes et indépendants, plus nous constatons qu'un fil à la patte nous ramène inexorablement vers notre enfance, vers ce havre de paix, de sécurité, où notre innocence nous mettait à l'abri des duretés d'un monde que nous ne concevions que comme un immense terrain de jeu. Qui de nous n'a jamais rêvé de se reporter à l'époque bénie où les feuilles d'impôts n'existaient pas, où nos plus grands malheurs se résumaient à une mauvaise note ou un genou écorché, où les bras de maman et la main de papa dans nos cheveux effaçaient tout, où les mots de patrons, d'usine, de budget étaient réservés aux grands, où notre seul calendrier était celui des vacances… On est de son enfance comme on est d'un pays, disait Saint-Ex.
Certains auteurs ont le don de nous faire replonger dans cet univers-là. Non seulement parce qu'ils ont vécu ces moments et s'en souviennent, mais aussi parce qu'ils ont le désir, la possibilité et le talent de partager avec nous, lecteurs et lectrices, ces parcelles d'amour (quoi d'autre ?) et de nostalgie d'un autre temps… Car si nous avons tous vécu des enfances différentes, nous avons en commun cette « innocence » de nos premières années…
Pierre Véry est de ces écrivains et écrivaines qui n'ont pas oublié qu'un jour ils ont été des petits garçons en culotte courte, des petites filles en « jupe plissée, queue de cheval » (comme dit Souchon) …
« Les disparus de Saint-Agil » est en principe un roman policier. Sauf qu'il se déroule dans un collège et que les enquêteurs sont trois collégiens épris d'aventure.
Nous sommes à Meaux au début du siècle. Dans un collège, trois élèves ont créé la société secrète des Chiche-Capon en rêvant d'Amérique. Un jour l'un deux disparaît. Ce n'est que le début de l'aventure, cette aventure qu'ils appelaient de tos leurs voeux, elle est là, ils sont en plein dedans. Car une bande de faux-monnayeurs sévit dans le secteur, un professeur meurt « accidentellement », un deuxième élève s'évanouit dans la nature. le dernier mène l'enquête…
Bien entendu, on a lu le livre, et bien entendu on a vu et revu le film qui passait souvent à la télé, du temps où… mais ne versons pas dans le passéisme, tenons-nous en à cette bonne et saine nostalgie. C'est qu'il était drôlement bien tourné ce film qui date de 1938 : les trois « Chiche-Capon » faisant leur réunion secrète devant le squelette Martin, (Serge Grave, Marcel Mouloudji, dont c'était un des premiers rôles, et Jean Claudio), le malheureux prof de dessin (Michel Simon), l'inquiétant, mais finalement gentil, prof d'anglais (Erich von Stroheim) … Une mise en scène de Christian-Jaque, cinéaste souvent dédaigné parce qu'il tournait souvent des films légers et commerciaux, et qu'on commence à réhabiliter aujourd'hui. « Les Disparus… », le film, même si ce n'est pas une adaptation à la lettre du roman, en fait ressortir néanmoins le caractère poétique et mystérieux.
En 1944, Pierre Véry écrira « Les Anciens de Saint-Loup ». Ce n'est pas une suite à proprement parler. Trois anciens collégiens se retrouvent, mais l'esprit d'aventure et d'amitié a laissé place au cynisme et à la méfiance. Comme dit Jacques Baudou : « Les Anciens de Saint-Loup sont aux Disparus de Saint-Agil, ce que Vingt ans après est aux Trois mousquetaires » : la nostalgie tendre et émue laisse place à l'échec et à l'amertume…
« Les Disparus de Saint-Agil » permet au lecteur et à la lectrice, « de renouer au travers des souvenirs et des fictions d'un autre, avec sa propre enfance avec l'esprit d'enfance. Ce voyage à rebrousse-temps, bien peu d'auteurs ont su l'effectuer et le faire partager, et plus rarement encore avec la même tendresse que Pierre Véry. Dans ce domaine, « Les Disparus de Saint-Agil » fait figure de classique » (Jacques Baudou).
Commenter  J’apprécie          72
les disparus de saint agil, pierre very
ce roman est depuis 30 ans l'un de mes livres de chevet, un grand inspirateur de vie !que voulez vous, l'amerique, les societés secretes, les mysteres et autres enquetes, depuis mes 10 ans, associés à mon gout pour james bond et l'esponniage , c'est un peu mes violons d'ingre!
ce qu'il y a de magistral dans le recit que nous propose pierre very, c'est qu'il peut se fondre dans toutes les epoques ; pas de dates!un internat, un college, une guerre imminente, des regles strictes de surveillance dans cet etablissement , qui est face a une etrange disparition de 2 de ses eleves ....
avec le recul, et donc 30 ans de plus , la petite fille de 10 ans que je fus, se rend compte que en fait, les disparus de saint agil, c'est une epoque, bien datée dans l'histoire ecrite et dans L Histoire aussi:mentionner nick carter, la fascination de l'amerique, l'interdiction de de rassemble, se reunir entre eleves, le roman policier ,bien mal vu , pffff, ton condescendant du directeur a ce sujet , l'etude , la promenade ....
c'est vrai, decouvert en 1987, le recit ne date pas d'hier !il est ecrit en 1935, entre les 2 guerres
en fait, le college , l'internat sont une couverture pour le directeur , faux monnayeur , traffic de fausses monnaie , traffic decouvert par les "chiches capons", societe secrete justement créee par andré, philippe et matthieu , les 3 collegiens au centre de l'affaire ...policiers, enquete, infiltration, kidnapping ...l'affaire sera demontée de toute piece par andre!
mais l'amerique alors , que voulaient decouvrir les chiches capons, la rallier par eux meme, ils preparaient meme cette expedition grace au catalogue d'armes et cycles de st etienne (le 1er catalogue de vente par correspondance...eh bien , un seul y parviendra ....!
un roman donc policier , pour jeunes, facile a lire , bourré de vocabulaire, de situations ,de references, dignes des internats et pensionnats de l'epoque des années 30!
allez , "c'est du 10 demain matin au jus, et ce sera la fuite , la grande fuite !" on sent cette envie de liberte, inherente a chaque ado , que nous meme , etions , et encore plus , dans ces lointaines années ou la discipline , la surveillance , etaient tres stricte!
bref, je recommande a tous ce roman , inter generationnel, faites le vite decouvrir ...
Commenter  J’apprécie          42
L'année scolaire 1913-1914 aura été bien mouvementée pour les membres du club des Chiche-Capon. Ils sont trois membres, des copains d'enfance, tous pensionnaires à Saint-Agil. La nuit, ils confient leurs rêves et leurs secret à Martin, le squelette qui vit dans le local de sciences. Soudain, l'un des compères disparaît, sans donner d'explication. Serait-il parvenu à atteindre l'Amérique, cette terre promise qui les fait tant rêver?

Ecrit en 1935 et situant l'intrigue presque 20 ans plus tôt, Les Disparus de Saint Agil reste un roman assez moderne dans son écriture. A part quelques éléments liés à l'histoire (un tortillard, la lecture à voix haute pendant le déjeuner, l'écriture à la plume,...), je parie que les jeunes d'aujourd'hui pourraient s'identifier aux personnages et trouveraient passionnante l'histoire que Pierre Véry nous a livrée. Un policier pour ados qui comblera les adultes qui n'ont pas perdu leur âme d'aventurier en herbe.

Souvenir de lecture de collège ou de lycée pour certains, ce roman est suffisamment bien écrit pour rester intemporel.


Commenter  J’apprécie          153
Depuis 1935, date de sa première parution (Le Masque), « Les disparus de Saint Agil » est devenu un classique de la littérature jeunesse. 85 ans d'un succès indéfectible, discret mais tenace. le bouche à oreille l'a porté, de génération en génération. Il est de plus étudié au collège. Sa transmission au fil des décennies en est ainsi favorisée. le roman peut, certes, paraitre daté à certains, mais ce passé centenaire qu'il fait revivre aiguise encore la curiosité des plus jeunes. Ces années-là, celles des 10 du 20ème siècle, subsistent non pas tant dans les mémoires de nos ancêtres maintenant disparus, que dans l'empreinte fantasmée que nos aïeux laissèrent sur les générations suivantes. C'était la vie de nos pères, grands-pères et arrière grands-pères : de ceux que nous avons connus. le bouquin plait, il a l'âme des êtres proches ; il vit d'une époque pas si lointaine que çà, qui grouille des prémisses de ce que nous vivons maintenant. le mécanisme psychologique à l'oeuvre chez le lecteur avoisine le plaisir pris, toutes proportions gardées, à lire Pagnol, Louis Pergaud et sa « Guerre des boutons » … On y trouve la restitution d'une autre manière de vivre, plus simple, moins compliquée, moins torturée. le lecteur perçoit vite ce qu'il a gagné, mais aussi perdu au fil du 20ème siècle et du suivant. L'auteur, Pierre Very, y a en outre mis ses mots et son talent, mais çà c'est une autre histoire.

Près de Meaux, à quelques mois à peine de la Première Guerre Mondiale, un pensionnat comme tant d'autres, celui de Saint-Agil.

Pour se faire une idée de l'institution, il suffit de se remémorer certains films français (et en noir et blanc) des années 30 à 60. "Les Diaboliques" de Clouzot (1955) par exemple. Ou le film éponyme, signé Christian-Jaque, consacré au présent roman (1938). Des murs en pierres de taille surmontés de tessons de bouteilles, des couloirs sombres et humides, des pupitres en bois verni, gravé d'initiales sommaires ou de formules lapidaires, des encriers ébréchés en porcelaine blanche, des plumes Sergent-Major grattant la blancheur des pages, un tableau noir sur lequel la craie hurle et agace les dents ... des cris, des rires, des chants, des bruits de pas débaroulant les escaliers, un préau, une cour, des jeux.

Saint-Agil s'impose en background. Nostalgie d'une scolarité d'antan, d'un temps enfui, de méthodes scolaires révolues. Pierre Very use de mélancolie, d'un regard sur le passé, sur le fil de mots à nul autre pareil. Sa manière : des clichés certes, dans tout ce fatras classique d'un pensionnat d'antan, mais ô combien poétiques et efficaces. A ce passé presque effacé s'ajoute une conception bien particulière du roman policier, totalement atypique mais aussi un Fantastique light, des atmosphères lourdes, et mystérieuses. le merveilleux se mêle souvent à la poésie et aux énigmes policières patiemment et classiquement décortiquées.

Et si vous n'êtes pas ferré par "Les disparus de Saint-Agil", d'autres titres viendront en troupeau essayer de vous convaincre: "Le thé des vieilles dames", "Goupi-mains rouges" ou "L'assassinat du Père-Noël"...

Saint-Agil. Une centaine de mômes en blouses grises. Des garçons. de la primaire au collège inclus. Heureux et virevoltants, chahuteurs et dissipés, insouciants et peu disciplinés, ivres d'une vie encore toute neuve, turbulents et rigolards, des élèves en gourmands insatiables de tous les petits et grands bonheurs que l'existence peut leur apporter. D'autres plus soucieux d'avenir, studieux et appliqués, réservés et assidus, déjà armés ou apeurés par ce qui les guette dès les portes de Saint-Agil refermées derrière eux. Tous, d'un bord ou de l'autre, en équilibre incertain entre l'enfance et les promesses de liberté que l'âge adulte se profilant laisse espérer.

Le récit suit les aventures de trois d'entre eux, parmi les "grands", internes en dernière classe de collège: Sorgues (matricule 95 sur ses effets lingerie), Macroy (n° 22) et Baume (le 7), seuls et uniques membres émérites et autoproclamés de la Confrérie secrète des Chiche-Capon. Amis "à la vie à la mort", ils ont l'imagination plus fertile que d'autres. Ils rêvent d'une Amérique fantasmée par les romans d'aventures qu'ils dévorent. Elle les attend, si loin si proches derrière les hauts murs, à deux doigts du rêve. Les Chiche-Capon 95, 22 et 7, s'imaginent passagers clandestins d'un quelconque paquebot traversant l'Atlantique. Ainsi pourrait commencer la Grande Aventure. Il suffit d'oser le premier pas ... Dans leurs pupitres: un catalogue de la Manufacture d'Armes et Cycles de Saint-Etienne (on y trouve tout: du couteau suisse multifonctions à la tente "à la belle étoile" qui tient presque dans la poche), une carte des USA arrachée à un atlas, des annuaires Chaix périmés ...

Certaines nuits, eux trois, les Chiche Capon, alias 95, 22 et 7, se retrouvent, largement passé minuit, aux pieds de Martin Squelette dans les ténèbres de la classe de sciences naturelles. Ils y fument des cigarettes, préparent le Grand Départ et rédigent des comptes-rendus de réunions qu'ils cryptent d'un code secret connu d'eux seuls.

Sorgues disparaît un matin au détour d'un couloir sombre. Personne ne l'a croisé depuis sa sortie du bureau directorial, il y avait été convié pour assumer un problème d'indiscipline. Est t'il parti seul vers les USA ? A t'il osé le premier pas ? A t'il trahi les Chiche capon ? L'enquête commence ... la suite appartient au roman, le récit sera fertile en coups de théâtre.


Pierre Very, en tant qu'auteur de romans policiers, est atypique.
Il a connu un début de carrière avec "Pont égaré", dont on a parlé pour l'obtention du Goncourt; un coup de sonde en "mauvais genre" policier, sous pseudo: "Le testament de Basil Crooks" consacré d'un prix; la valse hésitation entre commerce et élitisme. Empruntant la première voie, il y progressa à sa manière; elle a fait de lui un écrivain unique et attachant.

Véry revendiquait un statut à part: "J'écris une sorte de roman fleuve policier que je verrais assez bien sous les couleurs des mille et une nuits policières. C'est assez dire que le merveilleux, loin d'en être exclu, y occuperait une place d'honneur. Je voudrais que mes romans policiers soient des contes de fées pour grandes personnes".

L'enfance, en outre, occupe dans son oeuvre une place essentielle. Elle s'avère parfois autobiographique. Ecrivant, par exemple, "Les disparus de Saint-Agil", Very a ressenti, dixit le prologue: "Le plaisir inéluctablement mélancolique d'évoquer .. [sa].. prime adolescence"; les personnages décrits ont bel et bien existés, mais n'ont jamais kidnappé quiconque et se sont encore moins assassinés entre eux.

Je vais peut-être m'inscrire en faux en avançant que "Les Disparus de Saint-Agil" n'est pas tant un roman destiné à la jeunesse (tel que présenté d'ordinaire) qu'un ouvrage pour adultes aux couleurs de l'enfance, amarré à la nostalgie de passés révolus. L'oeuvre rappelle à ses lecteurs mélancoliques que, sur les photographies de classes face à l'objectif en fin d'année scolaire, celles jaunies et presque effacées, s'agitent des histoires passionnantes que les mots peuvent encore raconter. L'enfance ne peut avoir la nostalgie de ce qui l'attend, tandis que l'adulte de son passé si. C'est un regard d'homme mûr, comme se retournant sur lui-même, que pose Very sur ses personnages et ses souvenirs. Je ne suis pas sûr que de jeunes têtes blondes puissent en capter toutes les saveurs. Mais bon..! Je sais que soumettre le roman aux classes de collège a apporté satisfaction aux élèves. Mon raisonnement, quelque part, doit être influencé par d'autres textes lus dans l'intégrale Very (3 tomes) chez "Le Masque", je les sais plus adultes, plus poétiques, plus travaillés, plus forts.

A suivre.
Lien : https://laconvergenceparalle..
Commenter  J’apprécie          172
Lu il y a très longtemps, à l'adolescence, je ne sais pas pourquoi je m'en suis souvenue aujourd'hui.
Excellent souvenir de lecture, je conseille pour les adolescents !
Commenter  J’apprécie          30
Quelle idée m'a prise de lire de la littérature jeunesse ?

Après deux lectures assez costaudes et violentes, puisque l'une était sur les guerres entre catho et huguenots et l'autre sur une vengeance contre des membres du gang des Mara Salvatrucha, j'avais besoin d'un peu de douceur dans ce monde de brute.

En plus, on parlait de ce roman dans « le polar pour les Nuls » et ma curiosité m'a poussée à le lire.

Ma curiosité a été récompensée car même si nous étions dans de la littérature jeunesse, l'auteur ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles ou des mous du cerveau.

D'ailleurs, malgré ma grande expérience, je n'ai même pas vu venir le coupable !

1914, dans un pensionnat français, à la veille de la Première Guerre Mondiale, mais ça, les gosses ne s'en doutent pas encore, juste quelques adultes qui le craignent.

Nos gosses, eux, ont d'autres préoccupations et pour certains du groupe des Chiche-Capon (Mathieu Sorgues, Philippe Macroy et André Baume), c'est l'Amérique, l'Amérique, ils veulent la voir, et ils l'auront. Même si ça risque d'être difficile de faire le mur car l'univers est quasi carcéral, dans ce pensionnat.

Puis, N°95 disparaît… Mathieu Sorgues. Putain, il serait déjà parti pour l'Amérique ?? Puis un accident mortel à lieu dans les escaliers, puis un autre élève disparaît, puis encore un autre. Il y a quelque chose de pourri à Saint-Agil !

Du mystère, une ambiance collège des temps passés bien restituée, des garçons insouciants, des profs comme on n'en voit plus, des surveillants qui ont tout des matons de prison, du suspense, une enquête menée par un véritable Sherlock Holmes en culottes courtes, des déductions et des fausses-pistes.

Tout le monde est suspect, les théories les plus folles peuvent être échafaudées, surtout avec tout ce qu'on raconte dans les journaux, les espions pourraient déjà être dans la place…

Et puis, qu'est-ce qui se passe, non pas dans cette putain de boite de cassoulet, mais dans la salle des Sciences Naturelles qui a été choisie par nos compères pour être le siège de leur rassemblements nocturnes ? Si seulement le squelette Martin pouvait parler, il dirait peut-être ce qui a poussé nos gamins à disparaître les uns après les autres…

Nous sommes dans de la littérature jeunesse, mais en 1935, Pierre Very a écrit de la grande littérature jeunesse, avec des dialogues percutants, bien écrits, simples sans être simplistes, nous proposant une galerie de personnages étoffés, parfois à la limite de la caricature mais sans jamais y sombrer.

C'est frais, cocasse, amusant, bourré de mystère et de suspense, des embrouilles pour le plus grand plaisir des lecteurs, de la naïveté (à cette époque, vous pensez bien…), de l'amitié, de la débrouille.

Ajoutons à cela une atmosphère sombre car dans peu de temps la guerre sera déclarée, le tout dans une certaine excitation puisque tout le monde pense encore que ce conflit ne durera pas plus de 3 mois…

Bref, un petit cocktail policier à siroter sans modération.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          143




Lecteurs (642) Voir plus



Quiz Voir plus

Les disparus de saint-Agil

Les n° des CHICHE-CAPON sont:

7,22,95
8,9,5
13,101,4
89,90,91

2 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Les Disparus de Saint-Agil de Pierre VéryCréer un quiz sur ce livre

{* *}