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En intitulant sobrement son livre "Souvenirs" plutôt qu'en le parant du mot pompeux de Mémoires, Paul Veyne nous prévient d'emblée qu'il nous invite à une gentille balade plutôt qu'à une grande course dans la montagne.
Les premiers chapitres déroulent de façon un peu académique le parcours d'un universitaire et chercheur de renom : il y est moins question de l'objet de ses recherches que des échelons gravis avec régularité jusqu'au prestigieux Collège de France. L'auteur écrit de jolies pages sur les grandes rencontres intellectuelles et amicales de sa vie, René Char, Michel Foucault, entre autres. le dernier chapitre est plus intime.
J'ai lu il y a une dizaine d'années dans un registre similaire "Le lièvre de Patagonie" de Claude Lanzmann. le personnage est moins sympathique et humble que Paul Veyne mais j'avais trouvé dans ce livre des qualités littéraires et un sens de la mise en scène qui manquent cruellement selon moi dans le livre de Paul Veyne.
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J'ai adoré ce livre de souvenirs débordant de joie et de curiosité malgré les tragédies qui n'ont pas épargné Paul Veyne. Un jeune homme de 84 ans ! Ces souvenirs d'une vie intellectuelle riche, amoureuse et passionnée donnent envie de continuer sans cesse à apprendre et à se cultiver ! Magnifique.
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Paul Veyne nous offre un bel aperçu d'une vie tout entière vouée au savoir. Ce personnage anticonformiste et d'une culture impressionnante se raconte avec beaucoup d'élégance. Il nous parle de ses passions, de son travail, de ses nombreux amis mais aussi des regrets et des drames personnels qui ont émaillé sa vie. Un regard lucide et une traversée du XXème siècle qui se lit avec plaisir et gourmandise. Ce témoignage honnête m'a beaucoup plu et même parfois touché. Merci M. Veyne.
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C'est un très beau livre, émouvant. Et pourtant, je n'ai jamais rien lu de Paul Veyne, bien que je le connaisse de nom en tant qu'historien. C'est de l'avoir vu en compagnie d'Emmanuel Carrère à La Grande Librairie qui m'en a fait parler à une mienne collègue, comme dirait PV. Celle-ci acheta son livre et me le prêta quelques jours plus tard en me confiant : "c'est tout de même un drôle de bonhomme, tu verras." Et j'ai vu.
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Les mémoires d'un historien de la Rome antique, il y a peut-être plus sexy comme accroche mais ce livre est un des plus beaux que j'aie lus. Touchant, intelligent, drôle et modeste, c'est le genre de bouquin qu'on garde pas trop loin de soi pour s'y replonger, et Paul Veyne le genre de type qu'on aimerait avoir comme prof, ami ou papy.
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Lire ce livre souvenir de P.Veyne, c'est :
- Suivre le parcours d'une carrière universitaire exceptionnelle que P.Veyne relate avec simplicité et humour. Issu d'un milieu non intellectuel, il va gravir les échelons d'une carrière universitaire qui le conduit au Collège de France. C'est un universitaire hors norme, en marge de son milieu , solitaire mais avec quelques amis comme Michel Foucault.
découvrir un homme qui jette un regard lucide sur lui même. Il se décrit comme excentrique, ingrat, difficile à supporter. Un homme obsédé par une question : comment je réagirais face à un danger physique. Un homme qui connait ses limites et s'engage sans s'engager totalement.
Plonger dans le monde romain antique. P.Veyne donne sans érudition exagérée quelques aperçus de ses recherches qui donnent au lecteur envie d'aller plus loin. Pourtant, ses recherches ont renouvelé l'approche de l'Antiquité . le Pain et le Cirque est de ses livres savants mais avec un certain humour.
Etre touché par le dernier chapitre. P.Veyne a accompagné ses proches touchés par le sida, la dépression, l'alcoolisme, le suicide.
Et l'on peut penser que sa passion pour la culture, le travail de recherche et d'écriture lui ont été d'un grand secours.
Un livre témoignage : toute vie contient des souffrances cachées.
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On pourrait imaginer que les historiens spécialistes de la Rome antique sont des rats de bibliothèque, austères et désincarnés.

Paul Veyne, né en 1930, nous prouve qu'il n'en est rien.

« Et dans l'éternité, je ne m'ennuierai pas : souvenirs » est un livre très personnel et original. Une autobiographie certes, fournissant tous les repères chronologiques nécessaires à l'établissement d'une « vie d'historien », mais pas seulement.

L'auteur lui-même avoue avoir eu une grande joie à écrire ce texte, comme « une descente à skis ». Il le qualifie avec ironie et détachement de « document social et humain à l'usage des curieux. »

Nous apprenons en effet comment Paul Veyne est devenu historien : les lectures d'enfant, l'« Odyssée », l'acquisition des connaissances et l'« ascenseur social républicain », la découverte de l'École des Annales.

Sous l'influence de ce mouvement qui engageait à abandonner l'histoire linéaire traditionnelle, Paul Veyne va révolutionner les études antiques, en se consacrant à des sujets relevant de l'histoire des mentalités, comme par exemple l'homosexualité à Rome, le cirque, ou encore la christianisation du monde ancien.

Paul Veyne ne cache rien. A l'image de son visage déformé par une maladie congénitale, il n'élude pas les épisodes étranges ou qui ne s'inscriraient pas dans une biographie idéalisée.

Il parle de sa famille « collabo », de son adhésion au parti communiste (dont il déchirera la carte en 1956).

Il parle de son goût de l'escalade, de la montagne, des « Dentelles de Montmirail », où il a failli mourir.

Il parle de ses expériences extatiques.

Et dans un dernier chapitre particulièrement poignant, il révèle, en vrac, ses drames personnels, le suicide de son fils, la douleur de ses mariages ratés, et le dernier ménage à trois qu'il forma avec Estelle et Françoise.

Ces révélations étaient-elles nécessaires ? Elles apparaissent comme une libération.

Ce livre est émouvant, classiquement écrit – on n'en attend pas moins d'un helléniste-latiniste . Il saute d'un motif à l'autre, anticipe, revient en arrière, sans jamais oublier l'autodérision si nécessaire.

A découvrir, car Paul Veyne se lit aisément.
J'aime particulièrement ce qu'il dit du « vouvoiement de l'aimée »…







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Le seul intérêt que j'ai trouvé à ce livre autobiographique c'est qu'il retrace le parcours "classique" d'un intellectuel de la seconde moitié du XXe siècle balloté par les événements faute de les comprendre.
Le révélateur c'est ses allusions à ses "convictions" politiques quand il nous dit être un homme de "gôche" dont le chef de file serait le "Grand" De Gaulle. c'est ce qui l'amène sans doute à voter Sarkozy au terme de son existence.
Quant à son engagement militant, il nous laisse dubitatif : il prend sa carte au PC sans croire un seul instant au communisme : faut dire qu'avec un Thorez vivant confortablement dans un six-pièces, on ne peut pas vraiment le blâmer. Il nous avoue (on apprécie au passage sa franchise) qu'il a profité de l'aubaine de l'invasion des chars soviétiques en Hongre en 1956 pour déchirer théâtralement sa carte ce qui le démangeait depuis le rapport Khrouchtchev voyant que l'idole Staline n'était plus une valeur sûre.
Il se refait une virginité en portant des valises pour le FLN mais la rigolade des policiers allemands à son retour d'Aix-la-Chapelle me laisse perplexe ! Et plus encore la bouffonnerie du 28 juin 1958 : il prend la poudre d'escampette quand il s'aperçoit horrifié qu'on le prend pour un héros. le prétexte de ne pas être un nouveau Mussolini est symptomatique de la vacuité de sa réflexion politique.
Pour finir, le titre du bouquin aurait dû m'alerter : on a affaire ici à un intellectuel croyant à l'immortalité de l'âme et fervent adepte des hallucinations de Thérèse d'Avila.

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Livre de souvenirs. Presque un siècle ; passion pour l'Antiquité.
. Des anecdotes savoureuses ; des rencontres. Marié trois fois (OK), adhère au Parti Communiste : beaucoup de jeunes de sa génération l'ont fait. Bon... livre intéressant mais sans plus. Un peu la vie de tout le monde, à ceci près qu'il a eu la chance de faire des études.
C'est néanmoins un grand historien.
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J'avais déjà lu "Quand notre monde est devenu chrétien (312-394)" : essai historique très accessible. Il y combattait les idées reçues (non en 313, Constantin n'est pas devenu chrétien par calcul politique !).
Ici c'est une belle autobiographie. Paul Veyne prend vraiment le lecteur par la main. Son honnêteté intellectuelle et son accessibilité (lecture facile) sont remarquables. Érudition, charme, émotion, un vrai plaisir de lecture !
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