Récemment s'est tenue une exposition consacrée aux Macchiaioli au
Musée de l'Orangerie à Paris. Si je n'y suis finalement pas allée, j'ai eu le plaisir de consulter le livre édité par le musée et Gallimard grâce à l'opération Masse Critique de Babelio.
A partir des années 1850, Florence est marquée par de nombreux rencontres et débats entre jeunes artistes, qui se tiennent dans des cafés ou salons littéraires tel que le Caffè Michelangiolo. La ville prend également son essor en devenant la capitale du royaume d'Italie. Les peintres choisissent de se démarquer de leurs illustres prédécesseurs en renouvelant leur approche. le groupe « Les Macchiaioli», « les tachistes », est désigné ainsi par un critique en raison de leur technique, qui consiste à juxtaposer sur des panneaux de bois « des tâches de couleurs violemment contrastées ». Les Macchiaioli privilégient les paysages ensoleillés et le plein air qui leur permettent d'accentuer les contrastes. Au-delà des paysages, le mouvement dépeint la vie rurale qui caractérise la Toscane dans les années 1850, de manière poétique. le réalisme social apparaît dans les années 1870 seulement mais déjà, un artiste comme Signorini pose un regard plus critique sur les conditions de vie des paysans. Les Macchiaioli portent également leur regard au sein du foyer et notamment, sur l'intimité de la bourgeoisie. Enfin, la politique est au coeur de ce mouvement. Les peintres sont engagés, à la fois en vue de l'indépendance italienne et de l'unité du pays. Ainsi Fattori va se consacrer à la peinture de bataille, tandis que d'autres mettent en avant l'engagement de la bourgeoisie en faveur de l'unité italienne : les femmes cousent les chemises rouges des partisans de Garibaldi ou le drapeau italien.
Je me suis intéressée l'an dernier aux peintres impressionnistes américains à Florence, lors d'un séjour sur place, et ce petit « guide » m'a permis de mieux connaître le mouvement toscan, dont l'approche est tout à fait différente. Ce livre permet de façon synthétique d'aborder les différents thèmes de prédilection du mouvement et de mettre à l'honneur quelques toiles emblématiques. le format est agréable, à travers ses pages se dépliant pour mettre en avant en plus grand format certaines des oeuvres. Malgré tout, c'est un ouvrage très succinct, qui constitue une introduction générale pour qui ne connaîtrait pas le mouvement mais qui, pour des lecteurs un peu plus avertis, ou plus curieux, n'approfondit pas le sujet et reste assez superficiel.
Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette découverte.