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3,76

sur 1264 notes
Nettement plus sombre que L'écume des jours, ce livre est une violente satire tout d'abord de la psychanalyse et ensuite des conventions sociales de son époque sur le mariage, l'éducation sexuelle, sur la bourgeoisie etc... Plutôt un bon roman malgré tout, on y retrouve la fantaisie qui fait le charme des principales oeuvres de Boris Vian.
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Aucun doute, les romans de Vian ont un caractere unique dans la litterature francaise. Cette « herbe rouge » melange absurde, imaginaire, parodie et « realisme » avec talent ! Pour ce qui est du resume … l'exercice est difficile. Il 'sagit d'une sorte de « quete existencielle » du personnage principal, Wolf qui a construit une machine dont le role est devoile en cours de roman. Autour de ce personnage gravitent un technicien et ami, Saphir Lazuli, leurs 2 compagnes, Lil et Folavril, et enfin un chien parlant, le senateur Dupont. Outre de nombreux passages tantot burlesques, tantot satyriques, tantot poetiques, ce livre questionne aussi le desir, le sens de l'existence et les souvenirs.

Toute cette combinaison donne bien sur au livre une grande consistance. J'en suis cependant aussi sorti avec le sentiment que le texte aurait pu etre plus etoffe, qu'il y avait moyen d'exploiter encore plus les thematiques mentionnees ici avant. Une demi-frustration de ce point de vue donc. Un livre aussi un peu macho. Mais un grand livre tout de meme ! Mon edition etait accompagnee de quelques nouvelles assez cocasses qui sonnent un peu comme des variations sur les thematiques deja mentionnees.

En resume, un livre qui offre a rire, a rever, a s'emerveiller et a penser.
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Il y a là un goût amer très agréable.
Ce roman est à mon sens un remède d'absinthe à l'écume des jours. Pour ma part il m'a permis d'apercevoir en filigrane un Boris Vian moins "prince de la jeunesse" et plus complexe.
Pour résumé : Wolf, a élaboré avec son ami Lazuli une machine à supprimer ses souvenirs, dans lesquels il fuit la déliquescence de son couple. Pour supprimer ces souvenirs il doit cependant s'y confronté via un interlocuteur imaginaire, parodie psychanalytique où l'on suit le déroulement de l'enfance, de la religion, des études, de la sexualité et du mariage, entrecoupé de retour à la vie de couple et d'amitié.
La confession est violemment ironique, autocritique, mais l'ambiance est légère, frôlant parfois l'onirique, voire le drolatique avec les aventures du Sénateur, les mots-valises. C'est une belle alchimie auquel on se laisse aisément prendre.

A lire, avec en prime dans la plupart des éditions (le texte ne faisant que 145 p.) un recueil de nouvelles réjouissantes "Les Lurettes fourrées".

["Martien dépressif" car l'herbe rouge est celle que les envahisseurs d'HG Wells laissent sur leur passage]
Lien : http://www.senscritique.com/..
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Dans L'Herbe rouge, Vian utilise un procédé bien connu de la science-fiction, la machine à remonter de temps, mais ici, c'est une machine à remonter la mémoire, pour retourner dans son enfance et comprendre pourquoi on est devenu ce qu'on est. le personnage principal règle ainsi ses comptes avec ses démons et c'est bien sûr Vian qui transparaît en lui. le roman n'est pas simple à lire, malgré la poésie et le texte plaisant. C'est un peu long et ennuyeux, car sombre et sans relief, ni gaîté. C'est un roman qui marque la fin du plaisir chez Vian, plaisir d'écrire comme plaisir des personnages, pour entrer dans un monde triste et obscur, où la psychanalyse a toute sa place. Après plusieurs relectures et en connaissant un peu la vie de Vian, on peut le comprendre.
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Abandonné (ça commence à me désespérer tout ça, je n'aime pas abandonner un bouquin en cours de route, mais en ce moment, je n'arrive plus à m'accrocher coûte que coûte juste pour dire "je suis allée au bout, je l'ai fait, wouaiwouaiwouai!). Est-ce l'histoire alambiquée de ce L'herbe rouge, ou les romans de Boris Vian ont-ils tous ce côté inventeur fou, l'avenir me le dira (c'était mon premier Boris Vian).
Le résumé me plaisait vraiment, et c'est pour lui que j'ai tenu plus de vingt pages. Mais au bout d'une soixantaine, le résumé n'a plus suffi.
Le côté burlesque (voir l'extrait pris au hasard qui se trouve juste en-dessous), pour reprendre le terme de la 4ème de couverture, m'a complètement empêchée de m visualiser une quelconque histoire. J'ai essayé d'abord de me figurer de quoi il était question dans les descriptions farfelues des actions des personnages, du monde qui les entoure etc... Je n'y suis pas parvenue. J'ai ensuite essayé de me laisser porter par le roman sans trop chercher à comprendre. Pas plus de succès. Bref, j'ai essayé, je me suis donnée, j'ai perdu presque tous mes cheveux (qui heureusement ont repoussé depuis cette nuit), puis j'ai abandonné (n'ayant pas encore envisagé la possibilité d'être chauve sur une longue durée).

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Un livre dont il est très difficile de parler, tout simplement parce qu'il a été écrit par Boris Vian... C'est une histoire noire, dramatique, mais qui fait rire et sourire tant elle est émaillée de situation absurdes.
J'aime les trouvailles littéraires de Boris Vian, les mots qu'il invente. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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C'est peut être le roman qui m'a vraiment le mieux parlé de Boris Vian. Je l'ai lu lorsque j'avais 18 ans et alors cela m'apparaissait comme le summum de la poésie.
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La première partie de l'ouvrage se montre assez molle. Boris Vian nous mène un peu au hasard des événements et on ne voit pas de fil d'Ariane relier les événements. Ainsi les premiers épisodes ont du mal à retenir l'attention une fois l'émerveillement de l'écriture passé, et en dépit de celle-ci (j'y reviendrai plus tard). le thème se dévoile véritablement vers la moitié de l'ouvrage. Il s'agit de l'Homme et de la Vie, sujets universels. A travers la relecture de son passé, Vian exhorte la vie et conchie les valeurs traditionnelles. Je ne connais pas en détail la vie de l'auteur, mais je pense pouvoir dire que cet ouvrage est largement d'inspiration autobiographique. Certains éléments de son passé comme le mépris envers les élites désignées (ingénieurs de grandes écoles notamment, Vian avait fait Centrale) transparaissent clairement, de même que ses doutes derrière les rituels de la religion. Au monde qui l'emprisonne lui et ses aspirations, qui le vide de sa substance et lui ôte toute capacité à fabriquer de beaux souvenirs, il opposera la Vie, la poursuite et l'acceptation de ses désirs qui doit conduire au bonheur, même végétatif, tel que l'atteindra son vieux chien gâteux si ingénument appelé Sénateur (est-ce vraiment le sommet du bonheur pour l'auteur ? Difficile à notre stade de l'imaginer autrement pourtant).
Lien : http://foudre-olympienne.blo..
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Si ça ne marche pas, j'apprends le "brenouillou" s'insurge l'ingénieur Wolf.
Ca marche!
Oui, la machine à faire revivre le passé va marcher.
Le mécanicien Saphir Lazuli, Folavril, l'aimée de Saphir, aux lèvres fruitées, sa femme Lil observent le savant. Leurs conversations sont sans queue ni tête et le sénateur Dupont (le chien qui parle) a appris à miauler.
Dans cet univers fantastique où le corps chaud des bébés taupes vous caresse si vous vous allongez sur le sol, où l'on paye en pélouques, où l'on tire au révolver sur les papillons, où les marchands de bébés côtoient les marchands de fromages, quoi d'étonnant à ce que le sénateur Dupont donne son avis?
Est on heureux si l'on n'obtient pas sur le champ ce qu'on désire?
Oui dit le sénateur Dupont.
Non dit Wolf, et il le prouvera, en allant chercher un "ouapiti", objet des voeux du chien qui tombe en béatitude. Wolf lui, par la même occasion deviendra mélancolique.
Vivre devrait être autre chose "qu'une oscillation de pendule entre félicité et cafard".
Wolf va utiliser la machine inventée, capable de faire revivre le passé et va aussitôt plonger dans le secret de l'herbe rouge.
Arrivent des premiers souvenirs: des marrons d'inde aux cheveux courts de la fillette de sixième en passant par le tablier bis du garçon dont Wolf était jaloux.
Puis s'ensuivent des rencontres.
Le vieux monsieur Perle lui pose des questions sur son enfance et ses parents, l'abbé Grille qui l'interroge sur son passé religieux,les vieilles mesdemoiselles Aglaé et Héloïse sur la sexualité.
Plus l'histoire avance, plus l'ironie se transforme en humour noir, le comique en tragédie et l'angoisse va crescendo, jusqu'à remettre en question les relations de Wolf avec sa femme, son passé et sa vie.
Entre fantastique, fantaisie, absurde et émotions, ce roman(accompagné d'un recueil de trois nouvelles du même genre: Les lurettes fourrées) met en scène les propres angoisses de l'auteur, jusqu'à l'ultime angoisse de mort puisqu'il y aura destruction finale des deux hommes et de la machine.
Boris Vian,écrivain du XX° siècle, est d'ailleurs mort très jeune. Son immense talent lui a permis d'être un "touche à tout" de génie:ingénieur,trompettiste de jazz,acteur,chanteur,collaborateur à des revues, à un journal(Combat), poète et chansonnier.
Ses romans axés également sur la fantaisie, le paradoxe,l'absurde et l'émotion ont eu une réputation extraordinaire en France et hors frontières. L'écume des jours, L'automne à Pékin, L'arrache coeur et J'irai cracher sur vos tombes figurent parmi les titres les plus lus.
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L'Herbe rouge? Une incursion dans la science fiction d'après la préface et cent pages seulement, alors c'est parti pour celui-ci!

A part le Sénateur Dupont, canin qui s'entraîne à miauler pour faire plaisir à la bonne, et dont le rêve est de posséder un ouipiti*, nous avons Saphir Lazuli amoureux de Folavril et Wolf marié à Lil.

"Les quatre autres parlaient, genre conversation-type-de-table, passe-moi le pain, j'ai pas de couteau, prête-moi ta plume, où sont les billes, j'ai une bougie qui ne donne pas, qui a gagné Waterloo, honni soit qui mal y pense et les vaches seront ourlées au mètre."

Lazuli et Wolf ont construit une machine qui emmènera Wolf dans un voyage vers ses souvenirs égarés.

"Certains [lambeaux du temps jadis] avaient la précision, la fixité des fausses images de l'enfance formées après coup par des photographies ou les conversations de ceux qui se souviennet, impossibles à ressentir à nouveau, car leur substance s'est évanouie depuis lontemps."
"Où étaient les souvenirs purs? En presque tous se fondent les impressions d'autres époques qui s'y superposent et leur donnent une réalité différente. Il n'y a pas de souvenirs, c'est une autre vie revécue par une autre personnalité qui résulte pour partie de ces souvenirs eux-mêmes. On n'inverse pas le sens du temps(...)"

Wolf au cours de ses voyages dans le temps retrouvera le souvenir de l'école, du catéchisme, de ses amours. Là enfin il pourra donner libre cours à une certaine révolte (et Vian aussi par le même occasion?).

Entre deux voyages dans les souvenirs, il retrouve la vie "réelle" dans cet univers où l'herbe est rouge, où Lazuli voit son double (?) quant il s'approche trop de Lazuli, et où finalement les femmes sont les seules à se sentir fortes...

Un roman déroutant, aux inventions verbales, à la grande poésie.
"Par la fenêtre, on voyait les longues traînées de larmes du crépuscule sur les joues noires des nuages."

Une histoire qui réclame de l'attention, une certaine adhésion du lecteur à cet univers imaginaire et imaginatif.
J'avoue n'avoir certainement pas tout compris (le rouge, le sang poisseux, sûrement une symbolique là dessous, le double de Lazuli qui l'empêche de "concrétiser " avec Folavril, etc...).

* "Un ouipiti, c'est vert, ça a des piquants ronds et ça fait glop quand on le jette à l'eau."
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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