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Citations sur Article 353 du code pénal (291)

C'est une drôle d'affaire, la pensée, n'est-ce pas? Ce n'est pas qu'il y ait long en distance du cerveau vers les lèvres mais quelquefois quand même ça peut paraître des kilomètres, que le trajet pour une phrase, ce serait comme traverser un territoire en guerre avec un sac de cailloux sur l'épaule, au point qu'à un moment la pensée pourtant ferme et solide et ruminée cent fois, elle préfère se retrancher comme derrière des sacs de sables.
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Si on pouvait seulement entrevoir le démon dans le cœur des gens, si on pouvait voir ça au lieu d’une peau bien lisse et souriante, cela se saurait, n’est-ce pas ? 
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Vous avez bien entendu, j’ai dit au juge, il m’a embrassé. Vous étiez dans le Sud avant. Vous avez dû en voir, des types qui embrassent tout le monde avec un poignard dans l’autre main. Nous, bien sûr, ce sont des histoires qu’on préfère voir dans le Sud que chez nous. Mais on a beau le savoir, on a beau l’avoir imprimé noir sur blanc dans le fond de son crâne, qu’un type qui vous embrasse si chaleureusement, ça n’a rien de rassurant, oui, on a beau le savoir, quand ça vous tombe dessus, ça ne fait pas pareil. 
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Peut-être que c’est Le Goff qui avait raison, que j’étais trop isolé ces derniers temps, alors le premier qui s’approche et rompt la solitude, on s’en fiche de savoir qui c’est, pourvu que tout s’engouffre et s’encastre en vous comme une pièce de puzzle que vous auriez découpée exprès pour qu’elle épouse les contours de votre âme. Voilà. C’est peut-être ça, la principale chose que j’ai apprise ces dix dernières années : qu’on finit toujours par aimer qui nous aime.
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Et vous dire comment les choses se sont vraiment enchaînées, comment le temps s’est mis à se diluer en jours pluvieux, non, c’est comme une nappe de brouillard dont on ne sait jamais où elle a commencé à tomber, ni sur quelle portion de route elle est descendue. Ce soir-là, j’ai eu le sentiment que tout s’enveloppait d’un seul et lent mouvement, comme un tissu très serré dont on ne verrait plus les mailles, à cause de la façon dont ses paroles ont fini par sédimenter comme des alluvions au fond d’un fleuve. 
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Une chose est sûre, monsieur le juge, si on avait regardé d’où elle venait vraiment, cette balle de fusil que Le Goff s’est logée dans le crâne quelques jours plus tôt, si on avait bien voulu voir la vraie provenance de la balle, je ne dis pas la vraie provenance dans les faits, je dis la vraie provenance dans la pensée, la vraie provenance dans le circuit intérieur des images et des hontes, alors on n’aurait pas hésité longtemps pour savoir qui avait appuyé sur la détente.
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Alors vous comprendrez qu’on ne peut pas toujours attendre des siècles je ne sais quelle justice naturelle qui ne tombera peut-être jamais.
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Maintenant je sais, monsieur le juge, je sais comment on transmet tant de mauvaises choses à un fils, si sous l’absence de phrases il y a toujours tant d’air chargé qui va de l’un vers l’autre, selon cette porosité des choses qui circulent dans une cuisine le soir quand on dîne l’un en face de l’autre, et que peut-être, dans la trame des jours qui s’enchaînent, tous ces repas où il m’a raconté sa journée de collège et le métier qu’il voudrait faire plus tard, tous ces soirs où je ne l’écoutais pas vraiment, cela, croyez-moi, ça se travaille comme une nappe phréatique qui hésiterait à trouver sa résurgence. (p. 92.)
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Maintenant je demande : est-ce que le silence, c’est comme l’obscurité ? Un trop bon climat pour les champignons et les mauvaises pensées ? Maintenant c’est sûr que je dirais volontiers ça, que les vraies plantes et les fleurs, elles s’épanouissent en plein jour, et qu’il faut parler, oui, il faut parler et faire de la lumière partout, oui, dans toutes les enfances, il ne faut pas laisser la nuit ni l’inquiétude gagner. (p. 92)
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A force, c’était comme si j’avais risqué de faire tomber sur son dos tout le poids accumulé sur mes épaules à moi, et qu’alors, à l’inverse, de ce silence maintenu contre mes pensées mauvaises, oui, je l’avais protégé, comme parvenu à construire le mur étanche qui nous laissait chacun de part et d’autre du monde, c’est-à-dire moi de plus en plus dans la boue d’un chantier qui n’avançait pas et lui, simplement, dans l’enfance. Mais ça ne marche pas comme ça, n’est-ce pas ? Peut-être même que l’enfance, ça n’existe pas. Peut-être qu’à n’importe quel âge, on encaisse le monde comme il va et puis c’est tout. Et seulement certaines heures en s’écoulant font comme des marques noires qui vous construisent. (p. 97-98.)
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