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sur 1606 notes
Terne.

Martial Kermeur vient d'être déféré devant le juge. Son crime ? Avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec.

Je ressors déçue de ce roman. Peu de choses fonctionnent dedans. le style, original et beau au départ, devient de plus en plus terne au fil de l'intrigue. le côté faussement parlé entraine également une forte lassitude à la lecture.

L'histoire ? Elle n'est guère mieux. Il s'agit d'une escroquerie immobilière dont sont victimes les habitants d'un bourg breton. Les personnages et les situations sont caricaturales. Je l'avais déjà remarqué dans "La fille qu'on appelle", mais dans "Code 353 du code pénal" c'est encore pire.

L'escroc réussit sans trop de problème à escroquer les habitants. L'auteur semble sous-entendre que c'est parce qu'ils s'agit de ruraux issus de la classe populaire. Ils auraient été ébloui par l'étalage de richesse de l'arnaqueur. Cela m'apparait être une vision du monde simpliste.

A l'inverse, le personnage principal s'exprime comme un agrégé de lettre moderne, alors qu'il est ouvrier au chômage. Cela manque de naturel. Quant au juge, il n'est pas incarné et apparait juste comme un archétype de la justice. L'ensemble est dissonant.

Bref, cette deuxième lecture de Tanguy Viel ne m'a pas convaincue.
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Sortie de pêche, Kermeur n'hésite pas et pousse à l'eau Lazenec. Ce récit est sous forme de monologue du suspect Kermeur le lendemain du drame dans le bureau du juge.
Mais qu'est-ce qui vous a pris Kermeur? Qu'est-ce qui vous a pris? Et durant ces pages on comprend la tournure de ce drame, dont l'avidité malsaine d'un entrepreneur a détruit la vie de plusieurs personnes.
C'est pas facile le travail d'un juge…
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Article 353 du code pénal : drôle de titre, pas très vendeur ? Détrompez-vous. Ce roman est admirable, époustouflant de justesse. Il m'a embarquée, complètement retournée .
Un roman plus vrai que nature !
J'ai rarement vu une écriture aussi proche de la vérité des sentiments humains.

Nous sommes en Bretagne, dans un petit village côtier. Deux hommes sont sur un bateau. L'un d'eux tombe à l'eau. Que fait l'autre ? Il entre calmement dans la cabine, accélère et rentre tranquillement au port. Comme ci de rien n'était. Deux heures plus tard, les gendarmes viennent le chercher.

Le roman est le long récit de Martial, narrateur et personnage principal du roman, devant le juge chargé de l'instruction de cette affaire. Un long monologue relatant les faits, pour tenter de comprendre le geste de cet homme :avoir laissé un homme à la mer, peut-être le pire des crimes pour un marin breton !

Mon avis

Ce n'est pas tant l'histoire qui m'a plu, que la façon dont elle est racontée. C'est en général ce qui me touche le plus en littérature. Et là,sur ce point, l'auteur est un orfèvre de la retranscription des sentiments.
Le témoignage est relativement sobre, en accord avec le personnage mais d'une justesse incroyable.
J'ai rarement autant vécu aux côtés d'un personnage.
Aux côtés ? Non, à sa place !
Je pensais endosser le rôle du juge, et je me suis retrouvée dans la peau, dans la tête de Martial, marin de 52 ans, divorcé et père. Que dire de plus ? Allez-y ! Je retiens cet auteur. Magnifique !
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Nous sommes dans le bureau d'un juge d'instruction. Face à lui, Martial Kermeur, ancien de l'arsenal de Brest. Il est soupçonné dans l'affaire de la noyade d'un agent immobilier Antoine Lazennec, lors d'une partie de pêche.
Martial Kermeur se lance alors dans son récit de vie d'ouvrier, avec ses mots, ses douleurs, sa haine jusque-là contenue…
Si le style oralisé de Viel peut surprendre au début de la lecture, il prend toute sa force car il nous permet d'y être aussi. Je suis dans le bureau du juge, embarquée dans cette histoire glauque de programme immobilier avec vue sur la rade, dans une chronique de village où politique et mauvaise foi entraînent des drames, dans un récit familial où les difficultés se succèdent, où un homme ordinaire, simple, voit sa vie se déliter avec impuissance et amertume.
Mais revenons sur le style qui m'a profondément marquée par son dynamisme, sa fluidité d'où se dévoile une musicalité envoûtante. Viel dit lui-même de son écriture :
Souvent le style c'est d'abord de fabriquer des phrases qui viennent naturellement. le style c'est quelque chose qui vient un peu par bloc. Ce qui est très long et demande beaucoup de travail c'est de composer, d'enchaîner les paragraphes, pour qu'ils tombent en cascade les uns sur les autres, pour qu'il y ait une forme de fluidité ou d'évidence du récit, pour qu'on ait le sentiment que chaque chose est absolument nécessaire et à sa place.
Je me suis laissée porter par ce monologue tout en tension et fatalité, à l'écoute de Kermeur tout en essayant par moment d'imaginer l'analyse du juge, l'homme et le représentant de la justice. Un nouvel auteur que je rajoute à ma liste des favoris. Son nom me disait quelque chose car il est aussi auteur au théâtre et était programmé au TNB de Rennes cette année. Hélas je n'ai pas vu la pièce. Je serai plus en alerte pour l'an prochain…
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Quelle intensité ! Monologue de Martial Kermeur dans le bureau du juge : il explique l'engrenage, l'enchaînement des faits qui a poussé cet homme de 50 ans à jeter par-dessus bord Antoine Lazenec, promoteur immobilier arrivé sur cette presqu'île du Finistère quelques années plus tôt, faisant miroiter à toute la ville un projet immobilier gage d'un avenir radieux. On découvre la droiture et la naïveté du narrateur, élevant seul sans fils depuis que sa femme est partie. Quelques scènes très fortes qui résonnent longtemps après la lecture : la grande roue à la fête foraine, le ticket de loto et la grosse « connerie » du fils - derrière les barreaux depuis. Engagé, politique mais aussi poétique, un roman social très noir mais sans doute un de ses plus réussis - je sais, je dis ça chaque fois… l'intime conviction.
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Niveau pathos, ok ça m'a explosée ; y a rien de plus facile pour me faire ouin ouin que des injustices normales, de celles qu'on pourrait vivre. PIRE ! Les arnaques, je ne sais pas si j'ai trop peur d'en être victime (ou qu'un proche le soit), mais franchement ça m'agrippe tout de suite (et là ça passe ou ça casse, parce que le pathos pour le pathos, ça tue les bébés pingouins).

Et là le drame, j'ai pas du tout aimé la fin, je l'ai trouvé trop rapide, incohérente, incompréhensible - on a tous envie d'aider ce pauvre vieux, on comprend le geste de la façon dont elle a été présentée, mais un juge n'est pas Batman, il n'est pas là pour faire lui-même le choix de laisser aller ou casser la bouche à son code pénal. Et du coup tout ce que j'ai laissé passer parce que bon, le reste me permettait de fermer les yeux, toutes les incohérences (le manque d'avocat, les conseil municipal inexistant pour l'argent, le notaire aux fraises, le jugement d'Erwan, le "mais enfin une vente ça se passe pas comme ça ? et le rendu ?", l'article ne permet pas non plus de faire un non-lieu) sont arrivées pour former un mur autour du plaisir que j'avais pu avoir à suivre dans le monologue du vieux.

S'il n'est pas très long, et c'est un avantage parce que c'aurait été indigeste sinon, je suis étonnée que y ait autant de choses qui ne suivent pas la réalité. Et d'un autre côté on pourrait me rétorquer "c'est de la fiction ou le petit peuple gagne, de quoi tu me parles".
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Je viens ici réparer une lacune : J'aime beaucoup Tanguy Viel et je n'avais pas lu celui-ci. Pour moi le meilleur !

Peut-on, dans certaines circonstances se faire justice soi-même ? Imaginez, vous êtes un pov type au chômage qui, en échange du logement, rend quelques services au maire de la commune en entretenant un parc d'une résidence municipale, avec votre femme, ça ne va pas fort et vous avez la garde du gamin. Alors quand un bellâtre se pointe avec sa porsche Cayenne beige, ses chaussures italiennes pointues et ses beaux discours de parvenu, vous allez investir toute votre indemnité de licenciement dans une vaste opération financière qui va transformer votre bled en station balnéaire. Vous n'êtes pas seul sous le charme de ce beau parleur, le maire, les élus, la presse, tout le monde est dithyrambique dès que l'on parle de cet investisseur de génie.

Sauf que la station en question ne sortira jamais de terre et que vous avez honte de vous être fait avoir comme un perdreau de l'année.

Alors au cours d'une partie de pêche en mer, hop, par dessus bord le nuisible qui a ruiné tout le monde, envoyé votre fils en prison et mis dans le rouge les finances de la commune.
Comment vous en êtes arrivé là ? C'est ce qu'il va falloir expliquer au juge dans ce huis-clos passionnant.
Magistral !!

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.
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Lu parce que j'ai aimé mon maître et mon vainqueur et que François-Henri Désérable dit avoir été inspiré par ce roman.
C'est, en effet, similaire.
L'histoire commence mal, surtout pour Antoine Lazenec, arnaqueur immobilier et se poursuit chez le juge avec le long récit de Martial Kermeur.
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Une pure merveille que ce livre. On est touché par cette tranche de vie de cet homme ordinaire qui pourrait être nous. La relation du père et de son fils particulièrement tout au long de ce roman ne vous laisse pas insensible . Plus que l'histoire en elle-même ce sont les différents rapports humains entre les protagonistes qui vous touchent. Quand on commence cette lecture, on n'a pas envie de s'arrêter!
Lien : http://panel.globesrv.com:80
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Martial Kermeur a été licencié de l'arsenal de Brest où il travaillait depuis de nombreuses années. Il a touché une prime de licenciement qu'il a soigneusement mis de côté, éventuellement pour acheter un bateau, lui qui est passionné de pêche. Divorcé, il vit dans une petite maison à l'entrée d'un immense terrain où se trouve une grande maison bourgeoise, non habitée, appelée « le château » par les gens du coin.
Mais alors, qu'est-ce qui a pu pousser cet homme à jeter par-dessus bord Antoine Lazenec, un prometteur immobilier qui avait un beau projet pour la bourgade ? le maire était pourtant tellement fier de cette idée qui allait donner un nouvel élan à son agglomération…
Après avoir été arrêté, c'est devant le juge que Martial Kermeur se confie, explique, développe ce qui l'a amené à un tel geste. le juge écoute, pose peu de questions, essayant de comprendre. Parfois un regard échangé entre les deux hommes laisse supposer qu'ils se sont compris.
C'est dans un long monologue, avec des phrases étirées parfois, que l'homme vide son sac. Il s'attache aux faits, uniquement, sans omission pour dresser un tableau complet. Il reprend l'histoire, la sienne, celle de son couple, son quotidien avec son fils, Erwan, qui a observé les événements un à un, s'interrogeant, questionnant son père pour cerner les intentions, les choix…. Nous, on l'écoute, on ressent tout ce qu'il ressenti, l'espoir, la colère, le doute, la peur, la lassitude en se disant que plus rien n'est possible… Il a lancé ses dernières forces dans la bataille, il a tout tenté. Il est usé, vieilli avant l'heure, il parle, il parle. On sent que ça lui fait du bien parce qu'en face de lui, le juge tend l'oreille, et fait preuve d'attention. Cet homme seul, bien souvent isolé a enfin un interlocuteur. On sait qu'il a mal agi mais comme il le dit lui-même, tout est question de point de vue, tout aurait pu être différent …. Il a eu le temps de réfléchir et il analyse finement tout ce qu'il s'est passé.
J'ai trouvé ce roman original, bien pensé, réfléchi, super intéressant. Il entraîne plein de réflexions sur la culpabilité, les liens entre amis et dans la famille, la force du « baratin », les décisions et leurs conséquences, l'effet domino, etc.
L'écriture m'a beaucoup plu, c'est profond et puissant et la fin est exceptionnelle.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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