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4,16

sur 9285 notes
Je suis sortie meurtrie , de cette lecture, tellement la souffrance psychique suinte de tous les mots, de toutes les phrases.
C'est un livre éprouvant , parfois insupportable, poignant.
J'espère qu'après avoir "accouché" de ce livre, l'auteur s'est sentie délestée du poids des non-dits.
Mais j'en doute.
A lire absolument... L'écriture est sublime.
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Mettre un disque sur la platine, se servir un verre, la soirée sera longue, tristesse intime à faire hennir les chevaux de plaisir. le roman, pas d'une franche gaieté. Bien calé à l'arrière d'une dauphine, je commence l'ouvrage, avec un minimum d'entrain, je dois l'avouer. Je ne sais pas, j'ai du mal, trop biographique pour moi, pourtant j'aime la noirceur. L'histoire d'un deuil, l'histoire d'une femme. Delphine revient sur sa mère, Lucille, qui a souffert tout au long de sa vie. Et pour comprendre la vie de cette femme, elle doit remonter jusqu'à son grand-père, Georges au comportement aussi autoritaire et intransigeant qu'ambigüe. Lucille, pour moi, c'était avant tout la guitare de B.B. King, je reste dans l'univers de la musique, rien ne s'oppose à la nuit. Osez remuer le passé, osez marcher sur l'eau et éviter les péages, osez écrire tous ces secrets. Lourds de sens, ces silences étouffés n'en demeurent pas moins insupportables. Mais je n'accroche pas à la vie de Georges, elle m'ennuie presque, je sais pourtant qu'elle est indispensable à la suite, du roman, du récit. En fait, j'aimais surtout lire les doutes de l'auteure sur le besoin d'écrire l'histoire de sa mère, un livre qu'elle n'aura jamais lu.

Et Delphine a commencé à me prendre par les sentiments, lorsqu'il était justement question de sa mère, d'elle et de sa soeur. Ces bouts de vies qui m'ont semblé plus réels que la carte postale de la famille, des souvenirs de vacances dans une maison de campagne. Oui, passée la première partie, j'adhère plus, les sentiments deviennent plus forts, plus palpables, ce ne sont plus des discours feutrés d'autres membres de la famille, ce sont des émotions, ce sont des impressions, des ressentis, plus rien n's'oppose à la nuit, rien ne justifie. Aaaaah… quand j'entends les premiers riffs de cette guitare, j'ai toujours quelques frissons qui me parcourent diaboliquement l'échine à en avoir la couenne qui frémit. Osez, Joséphine.
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Je vais marcher sur des oeufs concernant ce livre que la critique semble encenser. Pourtant, j'ai un avis mitigé. Non pas que le livre soit mal écrit, pas du tout. Mais je n'ai pas été touchée. Je ne suis pas rentrée dans l'histoire. Ce n'est pourtant pas le premier bouquin de ce type que je lis... Je ne sais pas, une sorte de froideur, barrière intrinsèque, s'est créée entre le texte et moi. Déjà, le fait, d'appeler sa mère par son prénom (Lucile) me choque. Peut-être est-ce pour montrer, justement, l'autre facette de cette dernière, atteinte de bipolarité ? Peut-être est-ce aussi pour mieux faire face à la mort de la mère ? Une sorte de pudeur qui permettrait de cacher le chagrin ? Car l'amour est bien là, dans tout le texte.

J'ai lu cependant le texte jusqu'au bout. Il est vrai qu'il est bien triste de voir tous les travers de sa famille. Je suppose que ce livre lui aura servi d'exutoire. Quant à moi, j'avais plus l'impression de verser dans le voyeurisme en pénétrant ainsi dans l'intimité de ce clan. "Plus rien ne s'oppose à la nuit, rien ne justifie" chantait Bashung qui a d'ailleurs inspiré le titre de l'ouvrage... Et c'est un peu ce que je me dis. le thème évoqué, la bipolarité, justifiait-il ce livre ? Celui de Mélina Darcam et de Mireille Jambu, le fil de la Vierge, dont j'écrivais le billet l'autre jour est d'une autre trempe. En effet, en toute pudeur, la mère et la fille nous faisaient certes partager leurs moments, les crises, l'angoisse mais le but était également d'aider les autres, les victimes de ce trouble et leurs familles. Je ne suis pas persuadée que la lecture de Rien ne s'oppose à la nuit leur apporte la même sensation. Vous me direz, dans le cas de Delphine de Vigan, la bipolarité a conduit à l'issue fatale. Donc, il y a quand même cette différence notable.

Bien évidemment, tout ceci n'est que mon avis, un simple avis, qui vaut ce qu'il vaut... Les autres avis étant positifs en général, je me dis que c'est moi qui suis restée hermétique. Je ne m'en prends qu'à moi-même.

Merci à Lystig de m'avoir prêté si gentiment ce livre.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Bien plus que d'autres, ce livre va toucher ses lecteurs un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout en fonction de leur propre histoire familiale. Pour moi, le bilan est assez mitigé.

Tout le début, l'enfance de Lucile au sein de cette famille nombreuse, en apparence très joyeuse mais pourtant marquée par les deuils et la souffrance, m'a semblé manquer de substance, de vie, de sang, de tripes, d'émotions... On pourrait parler de pudeur, mais, pour moi, c'est plutôt de la froideur. du coup, je suis restée en dehors de l'histoire, comme derrière une vitre. J'ai en outre été assez agacée par les constantes interruptions que fait Delphine de Vigan pour observer son nombril, du type 'l'homme que j'aime s'inquiète que je dorme mal' ou 'je tergiverse sans fin à l'idée de choquer les membres encore vivants de ma famille'. Oui, et alors ? On dirait qu'elle essaie de faire du Carrère, alors qu'elle écrit plutôt comme Pancol (ce qui n'est pas une critique dans ma bouche, j'ai beaucoup aimé les tout premiers Pancol, et je pense profondément qu'on n'a pas besoin d'avoir une écriture opaque pour dire des choses intelligentes et/ou intéressantes). Bref, à ce moment-là, je me demandais sérieusement pourquoi tout le monde trouvait ce livre si formidable.

Puis vint la maladie de Lucile, notamment ''l'événement'' du 31 janvier, et j'ai un peu changé d'avis. Je trouve qu'elle rend très bien la crise, sa peur, son souhait de fuir, celui de Manon de rester, leur impuissance d'enfants face à ''ça''... et leur amour. du coup, j'ai été plus indulgente par rapport à ses nouvelles digressions sur ses difficultés à écrire ou sur "l'homme qu'elle aime" (rien que cette expression, beurk). Mais je suis restée aussi hermétique face à la suite du récit, les week-ends, les révélations, la famille...

La fin, en revanche, a résonné très fort en moi. J'ai eu l'impression de comprendre, enfin, Lucile. Et, encore plus, de sentir les émotions mêlées de Delphine de Vigan et sa soeur. Probablement parce que cette situation s'apparente plus à la mienne (et je n'en dirai pas plus, à la fois pour ne pas spoiler et pour ne pas raconter ma vie... sachant que ma mère n'est pas bipolaire, qu'elle est vivante et le restera encore longtemps, j'espère).

Une critique au final assez éloignée de certains commentaires enthousiastes publiés ici, ou entendus de mes amies... mais une lecture qui ne m'a pas laissée indifférente et que je ne regrette pas. Peut-être même relirai-je ce livre dans quelques années pour voir si mon ressenti change en fonction de mon expérience...
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Les premières pages du livre s'ouvrent par la découverte de Lucile, la mère de la narratrice. Elle s'est suicidée après avoir souffert mentalement toute sa vie.
Dans la première partie, l'auteure nous raconte l'enfance de Lucile dans sa famille de 9 enfants avec une mère emportée par cette vague, ce tsunami de vie. Pas question d'écoute des personnalités et de leurs sentiments dans cette famille.
Le pire, nous le rencontrons chez le père, tout à fait ignorant de ses responsabilités et horriblement destructeur.
Dans la deuxième partie, on voit Lucile basculer dans la maladie.
Elle est atteinte de bipolarité et dépendra toute sa vie de remèdes chimiques pour afficher un semblant d'équilibre pour les siens car elle les aime, ses deux filles et tient à leur donner le meilleur d'elle-même mais rien n'y fait.
Dans la troisième partie, un espoir de guérison pointe le bout du nez mais rien ne peut s'opposer à cette vilaine maladie : "Rien ne s'oppose à la nuit".
C'est ce que je trouve le plus noir dans le livre, c'est cette maladie, un tunnel dont on ne voit jamais le bout.
La lettre que la maman a adressé à ses filles est merveilleuse. Elle leur exprime son immense fatigue et le message d'amour d'une mère à ses filles est grand, rassurant, ...
Dommage pour cette issue !
Je me suis un peu projetée dans cette histoire qui m'a rappelé la maladie de mon père, extrêmement courte, heureusement mais quand même...Il avait un naturel joyeux qui a repris le dessus quand il a cessé de travailler jour et nuit, quand il s'est remis au sport et a passé de plus longues vacances avec nous. Lui aussi avait souffert dans son enfance. Il comparait sa mère à Folcoche dans "Vipère au poing" .Il restait fragile, nous disait maman.
Très beau livre où Delphine de Vigan n'a pas son pareil pour exprimer ses pensées.
On pourrait dire que le roman est noir mais il est parsemé d'éclaircies de vie qui en font un très beau récit où on ne sombre pas en le lisant.
Je l'ai lu à sa sortie en 2011, avant de rejoindre Babelio.
Grâce à mes fiches, j'ai pu en relire des passages et me le remémorer .Cela n'a pas été difficile car c'est un livre qu'on n'oublie pas.

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Page 116... Je referme le livre.
Je rame, je me raccroche depuis quelques dizaines de pages aux branches... J'ai l'impression d'être un derviche tourneur qui est emporté dans une lecture, mais sans en saisir le sens, le pourquoi, d'un passé ancien à un passé plus récent, puis de nouveau en arrière, on revient ensuite plus tôt, et on repart... Je m'enlise. Au final, je lis des mots sans prêter attention au sens, à l'histoire... Bref, aucun plaisir de ressort pour moi de cette lecture.
Dommage... J'ai été attiré par cette belle femme sur la couverture (elle me fait penser à Romy Schneider !).
J'ai déjà lu de Delphine de Vigan No et Moi et j'avais adoré.
Rien ne s'oppose à la nuit n'est pas pour moi, ou alors ce n'est pas le bon moment...
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Comme l'on s'assoit avec une amie pour recueillir ses confidences, j'ai écouté Delphine de Vigan me parler de sa mère, Lucile, de sa famille, de ses drames, de ses doutes aussi... de cette lecture forte, voici quelques impressions.

Tout d'abord, le titre : cet extrait d'une chanson d'Alain Bashung est puissamment attractif, comme ces mélodies que l'on ne peut s'extraire du crâne. « Rien ne s'oppose à la nuit » scande l'inéluctabilité du suicide, comme l'auteur en dresse le constat à la fin du livre : lorsque quelqu'un a décidé de mettre fin à ses jours, rien ni personne ne peut l'en dissuader. La chanson est évoquée une seule fois dans le texte, comme un clin d'oeil au lecteur, par l'expression "à l'arrière des berlines" écrite en italique à propos d'un taxi.

L'écriture, ensuite : le vocabulaire est recherché, le style fluide et précis. Je crois volontiers Delphine de Vigan quand elle déclare avoir profité de ses moments de doute, en panne dans la narration, pour revenir sur son texte et repeser chaque mot, tailler, reformuler.

Enfin, la délicatesse et l'humilité du récit. Ecrivant sur la famille nombreuse dont sa mère est issue (9 enfants en comptant 1 adoption) pour évoquer des thèmes aussi difficiles que la perte d'enfants, la folie et l'inceste, l'auteur a su faire preuve d'une admirable retenue. Elle respecte ainsi les proches qui lui ont permis, par leurs témoignages, de reconstituer par fragments la vie de Lucile. Elle prend du recul en livrant parfois d'autres versions du même événement, comme par exemple la mort d'Antonin, le jeune frère de sa mère, premier déclencheur des tragédies familiales. Surtout, elle cherche à s'abstenir de juger, décrivant ce qui ressemble le plus à des faits, exercice d'autant plus difficile qu'elle parle de sa propre famille.

Prenons par exemple Liane, la mère de Lucile, la grand-mère de l'auteur. La lumière met en valeur un brin de femme enthousiaste ayant mis au monde 8 enfants, capable de faire encore le grand écart à 70 ans, ciment de la cellule familiale et adorée de tous. L'ombre révèle les contours d'une femme épuisée qui laissait chaque jour ses enfants au parc pendant 2 heures sans surveillance pour aller dormir. D'une mère meurtrie par la mort de son fils qui n'avait plus la force de s'intéresser à ses autres enfants. D'une épouse tellement attachée aux apparences qu'elle n'a jamais voulu envisager un comportement suspect de son mari face à ses enfants…

Au lecteur, donc, de recenser, entre les ombres et les lumières de l'entourage de Lucile, les causes possibles de sa folie. On peut aussi tout simplement choisir de partager les joies et les peines d'une famille autre que la sienne, trouvant parfois, au coeur du récit, un écho fugitif à sa propre histoire.
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Je ne comprends pas les reproches virulents faits à Delphine de Vigan pour ce roman sur sa mère. de loin s'en faut, elle n'est pas la première, ni la dernière, à écrire une autofiction familiale, un exercice où le plus important n'est pas tant les faits qui sont rapportés que la manière dont ils le sont.

Dans Rien ne s'oppose à la nuit, l'auteur reconstitue, avec une âpreté non dénuée d'affection, la vie d'une femme belle et fantasque, très tôt tourmentée, au point de frôler souvent la folie qui la conduira au suicide. Pour cette quête, hantée de questionnements sur son bien-fondé, afin de comprendre cette tragédie, Delphine de Vigan a établi une chronique familiale honnête dans laquelle elle n'a pas cherché à travestir la réalité, ni à prendre une quelconque distance. Et c'est précisément ce ton intime et personnel qui rend son écriture touchante et donne sa valeur à cette introspection. Rien ne s'oppose à la nuit, ni à son succès mérité.


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Il y a des livres qu'on n'arrive pas à lâcher, il y a des livres qui nous font à la fois du bien et du mal, il y a des livres qui nous font vivre et revivre...
J'exagère peut-être un peu mais c'est ce que j'ai ressenti en dévorant le roman de Delphine de Vigan : Rien ne s'oppose à la nuit.

Rien ne s'oppose à la nuit raconte l'histoire de la mère de Delphine de Vigan : Lucile. Née dans une famille nombreuse, Lucile est une petite fille solitaire et pensive. de malheur en malheur, elle se renferme sur elle-même.

Delphine de Vigan avec sincérité et émotion nous parle de sa mère si seule, si fragile. J'ai été touchée par ce portrait, par cette histoire. L'écriture dans ce cas-là prend sens et devient un témoignage à part entière. Malgré les deuils et les malheurs, Delphine de Vigan écrit avec une simplicité inouïe la vie de sa mère et la sienne.
Je ne serai que dire de plus à part qu'il faut absolument lire cette biographie/autobiographie émouvante..
En somme, un vrai coup de coeur !
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Dès les premières pages, je fus submergé par ce roman. Je ne sais pas pourquoi j'ai envie ou « besoin » de douceur dans mon esprit, en ce moment !

J'avais peur de lire ce livre. Certaine critique que j'ai lue, le certifier identique à l'ouvrage « les gens heureux lisent et boivent du café de Martin-Lugand » que j'ai rapidement abandonné.
J'ai bien fait d'insister.

C'est une « belle » histoire de famille…
Nous partageons la vie de Lucile, entrecoupée de doute, d'amour, de folie, de maladie et de secret de famille irréparable, relaté par sa fille.
J'ai été bouleversé, ému par cette femme hors du commun. Cette couverture que j'ai entraperçue mainte et mainte fois, je la regarderais d'une autre manière dorénavant.

C'est le premier livre que je lis de Delphine de Vigan et ce ne sera pas le dernier.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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