AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782953608380
Les Doigts dans la Prose (15/05/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
Baudelaire est l’auteur d’un Pauvre Belgique ! pour le moins pamphlétaire et parfois outrancier. Le point de départ du livre de Jules Vipaldo, Pauvre Baudelaire, réside dans ce parallèle d’un retour de Belgique, suite à un voyage effectué quelques années en arrière dans ce pays. L’auteur fut invité, avec d’autres poètes, à lire et présenter son travail à Bruxelles. Contre toute attente, la rencontre tourne court, se terminant, en « queue de passion triste », non san... >Voir plus
Que lire après Pauvre BaudelaireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Vipaldo d'la cuiller

L'auteur dézingue le petit cercle des poètes/performers auquel il appartient. Il le fait avec délice, avec férocité, avec justesse. A sa lecture, on pourrait croire qu'il s'agit d'une sorte de confession d'un repenti. Qu'après cette charge, il tirerait sa révérence. Or depuis sa publication, Jules Vipaldo a continué d'être publié, d'être invité à des lectures. Comme si de rien n'était. Comme si rien n'avait eu lieu.
L'auteur n'y va pourtant pas de main morte. Il ne recule pas devant le mauvais goût, il le provoque, le cherche, multiplie les occasions de son apparition ; méticuleusement, il déforme les patronymes des stars de ce petit milieu où il évolue, il s'acharne sur eux, les détournant, les ridiculisant.
Il tape, il cogne à l'envie, protégé par l'immunité que lui confère son statut de bouff(eur/on) de mots. Les « Nathalie quinztonnes », les « Tarchoches à la crème », les « bateleurs à 50 euros de l'heure » ne daigneront évidemment pas répondre, ce serait faire honneur et réputation à ce petit joueur. Vipaldo sait qu'on le considère inoffensif, il peut donc se permettre de faire tomber un peu les masques, d'y aller franchement, d'assassiner par le rire, et pas pour rire. Leur silence, en retour, sent la sueur froide. Il ne fait effectivement pas que jouer avec les noms, les mots (ce qu'il fait avec la virtuosité qui est sa marque), il dénonce aussi avec clarté, que ce soit dans le Manifeste Mes Fesses ou dans « Une Salaison en enfer ».
B.Fern* a raison, il ne faut en effet pas considérer ce Pauvre Baudelaire comme seulement « drôle »
*(https://www.sitaudis.fr/Parutions/pauvre-baudelaire-de-jules-vipaldo.php)

Commenter  J’apprécie          20
Un tac-au-tac au taquet poétique du « Pauvre Belgique » de Baudelaire. Somptueux et délirant.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/05/30/note-de-lecture-pauvre-baudelaire-jules-vipaldo/
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cordes, hallebardes, lances d’incident : ça pleut et pas qu’un peu. Flic floc terrible, à mouiller son froc : ça pleut et pas qu’un peu. Cordes à nœuds coulantes, piques, pénétrantes saillies, flèches druzes tombant drues sur nos cuirs : ça pleut et pas qu’un peu. Flaques ! flics flasques partout, partout : ça Ruy Blas dans la rue Blaes, ça ruisselle et ça coule, ça désHugoline à pleines bassines. Ça pleure à gros bouillons et vieilles ficelles, ça roucoule et ça rissole, ça éponge et ravinasse dans tous les styles. Ça plic ploc sur tous les sols, ça vide son sac et ses tripes, ça dégueule son vague à larmes – et c’n’est pas beau à voir, Simone ! Ce n’sont pas des poètes, mais des tord-boyaux, des suintants, des glandeurs sudoripares, des sébums sans Tilman qui sévissent… dans l’bonbon sans titillement !… Ce n’sont pas des poètes, mais des gredins, des greluches aux Q.I. pincés, des puceaux à grelots qui s’asticotent et s’astiquent /statiques/ ! Des poussins et pisse-copie qui s’égosillent, poussifs, se répandent, en gé-mixant leur petite production /leur trou du c’tion/ !… Ce n’sont pas des poètes, mais des ékrivines qui récriminent, des pensueurs en nage de pérorer, des seuls pleureurs à rages de roquet, des sampleurs en âge de perroquet ! Ce n’sont pas non plus des marioles, non, mais des trousseurs d’écrits viciés /et sans visées/ ; trousseurs des pauvres et de concomplaisantes fariboles ; des écrivisses qui rougissent au moindre rot, au moindre embarras, au moindre mot de traviole. Vieux chevaux d’retour qui traficotent dans le Grand Tas Mou, tout joue, tout joue, plutôt que dans la moule-frite /Un plat d’pays qui est le sien/. Ce ne sont pas des poètes, mais des pôvres bêtes, des chialeurs à un euro de l’heure, des p’tits chianteurs à la Croa de Moi ; des qui font sous eux, des qui sont dans l’axe, actifs ; des nostalgigolos d’la vieille peau&cie, qui, émotifs /à couper en huit/, l’cœur noué comme des serpillières, secouent leur égou-goutte et pressent leur dernier jus.
Commenter  J’apprécie          70
Drôle de poésie ! Qui poète plus haut que son Q.I., qui s’la récite et s’la verbalise un max ! Qui s’exalte et s’extasie easy, qui s’coopte et s’congratule, barbote et clapote dans l’degré zorro de l’invention ! Ca pleut. Ca pleut et pas qu’un peu. Drôle de « petit monde » et de « petit milieu », dont chacun croit être le centre (ce dont chacun s’abuse, oubliant de s’amuser et/ou de s’en amuser), ou encore, le caïd, la cador, le Castor (et pour un Castor, combien de Pollux ?). Ca pleut. Ca pleut et pas qu’un peu. Drôle de guerre des places et des égos, quand aucune place n’est enviable et que « je » est méprisable. Drôle de clans alors que tout confine au clandestin. Ca pleut et pas qu’un peu. Drôle de Chrám, de Communauté de l’agneau ou de la gnôle (« Un chrám, ouais !, nommé gésir »). Drôle de club à la page – d’arrière-garde ! Drôle de revues et drôle de poésie, pourtant du même pays que Vers & Gun, l’homme qui tirait plus vite que son NOM, le pourfendeur de mots ! Vers & Gun, l’homme qui irritait, plus vif que l’eau claire du torrent ! Qui poil à grattait les gratte-palp’l’art, aux sens et aux sangs ; le mi-lourd déboucheur de tymtympan ; le détartreur de sauf-conduits auditifs ; le dynamitueur d’antiquités ! L’homme qui ulcérait les plumitifs plus rapidement que leur ulcère ! Vers & Gun, le Hors-loi, l’oiseau rare, le cow-boy saoulitaire ! Le pistol’éros au révolt’vers, le fringuant flingueur, dans le rôle du chirurgien-tantriste. Du décoince-moule-frite. Du rentre-dedans. Du rentre dindon de la phrase / »Sa force, c’est la farce », rapp’lons-le/. Du Don qui chicote et chipote : t’as les foies mon pote ! T’as la foi, dépote !
Commenter  J’apprécie          40
Une ampoule au plafond fait main basse sur cette cour : caquets de troquet, pintes de pintade, vantardises de coq. Au troisième verre, la Canebière ne paraît plus si loin, et la nuit sensiblement recule. Oui, pour faire court, nous nous imprégnons du lieu, baignons dans le noir de ces jeux, faisons le tout du four et d’la question ; prenons langues et repères dans ce repaire /de picrates/. Rien de tel qu’une bonne descente /aux enfers ?/ pour dégeler l’entente /Un cordial ? Non, sans façon/. Nous sommes dans l’antre. Tout est noir. Les rideaux. Le parquet. Les agglos. Charbon-nœud. Peinture de jais. Murs chaulés au noir de fumée /Fume, c’est du belge/. Enduits à la suite. Nous sommes dans l’antre. Ça pue la graille. Pancraille ! L’ail et l’insalubre pagaille ! La grenaille /des mots/ et le trou de bâille /du souffleur/ /De vers ?/, l’huile rance et la taverne de flacon. Enfermement et cogitation !
Commenter  J’apprécie          40
Ca d'vient long ces violons d'l'automne où percent la rancoeur des sonos atones. C'est du désastreux-poème. Ca coule de partout et ça n'éclaire en rien l'tableau. c'est un massacre, digne du printemps des... On s'en paie et repaît des pleines tartines ! Des pleines latrines !
Commenter  J’apprécie          10
à peine écrit-on
(à peine croit-on écrire),
que déjà on se vend, se veut
"dans le vent" et vante
ses mérites
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1227 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}