Quand Antonina Velikanova dont on a diagnostiqué une schizophrénie aiguë demande, par l'intermédiaire de son docteur Arkadii Iliivitch, à Ivan Viripaev de mettre en scène la pièce qu'elle a écrite, Ivan Viripaev accepte en n'ajoutant au texte, que de "courts couplets comiques" chanté par un mystérieux prophète Jean (pas celui de la bible) et quelques lettres adressées par Antonina elle-même.
Si Antonina se confond avec la femme de Loth, l'étrange docteur Arkadii Iliivitch, lui se confond avec Dieu, preuve si l'en est, qu'Antonina n'est peut-être pas la seule atteinte de schizophrénie. Le dialogue interrompu par les chants du prophète Jean bascule dans un "absurde étrange" (!) et aux accents (fausssement?) méthaphysiques .
De toute façon, comme Antonina, c'est à dire la femme de Loth, l'écrit elle-même à Ivan Viripaev : "Chacun à ses propres raisons pour les larmes. Vous m'avez écrit que le sujet manque dans ma pièce. Que le sujet est utile pour que le spectateur comprenne ce qui se passe. Mais est-ce que le spectateur ne comprend pas ce qui se passe avec lui tous les jours?"
Cet univers absurde où Dieu lui-même proclame l'inexistence de Dieu, et s'efface lui même à l'intérieur de lui-même avec un chiffon rouge mouillé, est complètement foutraque et a un petit goût slave à la Kusturica.
Personnellement, j'ai vu la pièce avant de la lire. Cela a sans doute ajouté à mon plaisir. Elle me semble néanmoins valoir carrément le détour, ne serait-ce pour quelques répliques puissantes et surréalistes et quelques bonnes idées:
"Et si on demandait à un poisson s'il est con ou pas, que le poisson nous réponde, hein ?"
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Tout le monde connaît les raisons pour lesquelles la vie se transforme en une étoile de mer. Chacun à ses propres raisons pour les larmes. Vous m'avez écrit que le sujet manque pour ma pièce. Que le sujet est utile pour que le spectateur comprenne ce qui se passe. Mais est-ce que le spectateur ne comprend pas ce qui se passe avec lui tous les jours?
Et si on demandait à un poisson s'il est con ou pas, que le poisson nous réponde, hein ?
Les enivrés d'Ivan Viripaev.