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EAN : 9782864327493
315 pages
Verdier (09/01/2014)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Le premier roman de Sergueï Lebedev (né en 1981) se présente comme une enquête. Ayant survécu, enfant, à la morsure d'un chien grâce à une transfusion sanguine, le narrateur cherche à connaître l'identité de celui dont le sang coule désormais dans ses veines, et dont la personnalité recèle un mystère. Ayant grandi pendant la période de transition qui a suivi la perestroïka et la chute du régime, Lebedev appartient à une génération héritière d'une mémoire historique ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sergueï Lebedev dit de son roman :
" Mon but est de désensorcerler l'histoire de la Russie à travers l'histoire de la littérature ."
Un but magnifiquement atteint.
Sergueï Lebedev avec une écriture froide comme les roches du grand nord sibérien nous porte de bout en bout dans ce roman.Son écriture est magique, pleine de la poésie du monde des déchus, les images du cercle de l'enfer nous touchent de si près.
La limite de l'oubli s'inscrit dans une quête et une enquête à travers le grand Nord sibérien, au-delà du cercle polaire, sur les traces laissées par les camps, sur l'engloutissement de l'archipel du goulag.
Le narrateur enfant est lié de façon assez mystérieuse par celui qu'il appele "L'autre grand -père", un vieil homme qui habite la datcha à côté de ses parents, il est aveugle et se prend d'une passion pour ce petit garçon jusqu'à le sauver de la mort.Un jour, un chien enragé mord l'enfant qui va être sauvé par une transfusion sanguine, ce sang c'est celui de "l'autre grand-père qui y perd sa vie en sauvant celle de l'enfant.
Adulte, le narrateur veut en apprendre davantage sur l'identité de son sauveur et de ce sang qui coule dans ses veines.
Cette quête le conduit sur les chemins des camps, des goulags où il apprend que l'autre grand-père était un chef de camp.
Cette quête entraîne le narrateur à travers la taïga, les marécages sibériens, les paysages de désolation et d'abandon que l'on retrouve dans les films de Tarkovski .
Et ce cheminement est fascinant, c'est une véritable introspection du monde des vivants, des geôliers et des détenus qui est passée en revue.
Lebedev s'interroge sur cet univers concentrationnaire, comment il s'est diffusé dans la société russe, à travers la mémoire, l'oubli et le secret.
La description des espaces, de la géographie est immersive, on a l'impression d'être sur place avec le narrateur.
C'est un livre magistral dont la lecture m'a envoûté totalement.Je vais rapidement me mettre à la découverte de Sergueï Lebedev.

Un roman à lire d'urgence !
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C'est malheureux mais j'ai du mal à trouver du positif à ce livre. Les limites de l'oubli, beau titre, peut renvoyer à la bonne histoire que Sergeï Lebedev aurait eue à raconter: celle du vieil homme rencontré enfant et qui l'avait traumatisé, hanté, habité... quelque chose comme ceci. Malheureusement il faut attendre la 250ème page pour en entendre réellement parler. Sur 300, c'est long. Surtout, les limites de l'oubli peut aussi renvoyer aux 250 premières pages, peuplées d'un texte qui semble une suite de souvenirs juxtaposés mais qui ne crée pas de sens ni d'histoire. Une suite d'impressions, mais à la limite de l'oubli justement. Et trop oubliées, peut-être aussi trop inventées pour faire ressortir une poésie d'ensemble, une magie.
N'est pas Proust qui veut, et je me suis profondément ennuyé à la lecture de ce que j'ai ressenti comme une suite de descriptions disparates.
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Cet ouvrage nous emmène, sous la forme d'une quête personnelle mais également géographique, sur la trace des vestiges des camps et de ceux qui les dirigeaient. Sans être un livre sur les camps à l'instar de ce que nous pouvons trouver chez Chalamov, ce roman s'intéresse plus largement à l'héritage laissé par cette période dans la société russe et sur la lecture qui en est faite aujourd'hui. L'auteur s'interroge sur la période stalinienne de l'Histoire russe et sur l'interprétation qui en est faite aujourd'hui. Ce roman est particulièrement intéressant à lire à une époque où il existe en Russie une véritable relecture (réécriture?) de l'Histoire et des crimes staliniens qui ont été perpétrés.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je me trouve à l'extrémité de l'Europe.
(...) Je me tiens sur cette lisière qui invite à faire un pas en avant, mais pour cela il eût fallu que j'y vienne le coeur léger et l'âme libre. Or, mon âme et mon coeur sont plein de la mémoire des espaces qui s'étendent vers le cercle polaire, de leur mutisme qui a soif de mots, de la blancheur d'une feuille inentamée, et du noir semblable à celui, brillant, du charbon qui attend de se transformer en chaleur des flammes : noir de la nuit, noir de la mine dont l'air, appauvri par chaque respiration, ne connaît pas le jour.
Venu ici, au bout du monde, je n'ai pas mon dessein devant, mais derrière moi : je dois m'en retourner. Mon voyage est fini, j'entame mon trajet de retour : vers les mots. p 7-8
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Il suffit d'une marque, d'une encoche pour qu'une chose demeure.Il suffit d'une personne qui se charge du travail de la mémoire. Se souvenir signifie conserver un lien avec le réel, plus que cela : devenir le lien. Ce n'est pas nous qui gardons la réalité du passé dans nos souvenirs, c'est ce passé lui-même, originellement organisé, agencé comme un être vivant, qui parle à travers nos mémoires....
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Nous reconnaissons ainsi ceux qui nous apparaissent à plusieurs reprises et qui, bien que différents, ne sont par rapport à nous qu'une seule et même personne : le confident, le conseiller silencieux, le consolateur.
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En renonçant à soi-même, on renonce non pas aux sentiments en général, uniquement à la partie " émergente " de chacun d'entre eux qui est liée à l'amour -propre, orientée vers soi-même, et qui nous oblige à nous retourner sans cesse en nous demandant : comment es-tu face aux sentiments ?
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C'est ainsi qu'à travers le rêve l'homme pénètre dans les arcanes de la mémoire et ressent la présence menaçante des domaines obscurcis du passé que la lumière de la conscience n'a jamais touchés.
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