C'est à travers le personnage fictif d'un moine que Wackenroder exprime ses réflexions sur l'art, insistant ainsi sur la vocation religieuse qu'il prête à l'artiste. le style de Wackenroder, décédé à 25 ans en 1798, annonce le premier romantisme allemand : très exalté et imagé, aux grandes envolées mystiques auxquelles succèdent parfois des chutes dans la mélancolie. Wackenroder oppose à la raison un monde où dominent la subjectivité et le rêve. C'est d'abord vers l'Italie que se tourne Wackenroder, " terre promise de l'art" , et Raphaël, qu'il qualifie de divin, et a qui apparut de façon quasi surnaturelle le visage de la Vierge qu'il cherchait désespérément à peindre. Wackenroder avait lu les vies de
Giorgio Vasari qu'il cite souvent. Il consacre aussi quelques pages à Dürer. La musique occupe une place importante dans ces réflexions : elle crée non sans mystère un univers où se reflètent toutes les émotions de l'âme humaine. Wackenroder fait en outre le portrait d'un musicien fictif, Joseph Berglinger, qui lui ressemblait sans doute beaucoup. Brimé par l'autorité paternelle et incompris du public, celui-ci mène une existence malheureuse entièrement vouée à l'art. C'est
Ludwig Tieck , ami de Wackenroder, qui en publia le manuscrit.