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3.69/5 (sur 110 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Schloss Lubowitz (Silésie) , le 10/03/1788
Mort(e) à : Neisse (Haute-Silésie) , le 26/11/1857
Biographie :

Son père était militaire et sa mère une aristocrate catholique.
De 1801 à 1804, il est pensionnaire dans une institution religieuse. Il étudie le droit pendant 2 ans à l'université de La Halle.
En 1808, il entreprend un voyage d’éducation à travers l’Europe, visitant Paris et Vienne. En 1809, il retourne à Lubowitz pour assister son père dans l’administration des biens de la famille.
Il finit ses études à Vienne en 1810-1812.
De 1813 à 1815, il combat dans les guerres de libération.
En 1816, il entre dans l'administration prussienne.
Il devient conseiller de l’école et de l’église catholique de Danzig en 1821.
En 1831, il s'installe à Berlin et travaille pour plusieurs ministères.
De 1841 à1844, il est conseiller secret du gouvernement.
Pour échapper à la révolution, il entreprend un voyage au travers la Prusse et rentre en Silésie où il décèdera en 1857.

Son oeuvre la plus connue est le roman Scènes de la vie d'un propre à rien. Outre ses romans, Eichendorff était poète.
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Citations et extraits (214) Voir plus Ajouter une citation
Beauté lointaine

Un murmure frissonne à la cime des arbres,
Comme si c’était l’heure de ronde
Autour de ces murs à moitié disparus
Des divinités anciennes.

Ici, derrière les buissons de myrte,
Dans la splendeur des ombres et des mystères,
Que me dis-tu, troublante, comme un rêve
Nuit hantée ?

Les étoiles m’aveuglent de leur lumière
En un regard d’amour brûlant,
Il me semble que les lointains me parlent, enivrés,
D’un avenir immense de bonheur !

(p. 53)
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Joseph von Eichendorff
Mes premiers souvenirs se perdent en un grand et beau jardin. De longues allées élevées, bordées d’arbres soigneusement taillés, s’en vont dans toutes les directions entre deux grands parterres de fleurs, et des fontaines murmurent, solitaires, les nuages s’éloignent, au-dessus des allées obscures, une petite fille d’une beauté merveilleuse, plus âgée que moi, est assise près de la fontaine et chante des chansons italiennes, tandis que des heures durant, souvent, je reste appuyé aux barreaux de fer du portail du jardin, qui ouvre sur la route, à regarder au-dehors l’éclat du soleil perdre son vol changeant au-dessus des bois et des prairies, et les voitures, les cavaliers et les piétons passer devant le portail et disparaître dans les lointains étincelants.

(fragment autobiographique extrait de « Pressentiments et Temps présent »)
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Le vieux jardin

Couronnes impériales, rouges pivoines,
Il faut qu’elles soient ensorcelées
Car Père et Mère depuis longtemps sont morts :
Pourquoi fleurir dans cette solitude ?

Le jet d’eau continue son bavardage
Sur les beaux jours, les jours anciens ;
Une femme est assise, endormie,
Sa robe disparaît sous ses cheveux bouclés.

Elle tient dans sa main un luth,
Comme pour parler dans son sommeil ;
Il me semble que je l’ai connue autrefois – 
Tais-toi, passe ton chemin sans l’éveiller.

Et quand l’ombre gagne la vallée,
Doucement elle caresse les cordes :
Alors un écho merveilleux
Parcourt le jardin la nuit entière.


[Der alte Garten

Kaiserkron und Päonien rot,
Die müssen verzaubert sein,
Denn Vater und Mutter sind lange tot,
Was blühn sie hier so allein?

Der Springbrunnen plaudert noch immerfort
Von der alten schönen Zeit,
Eine Frau sitzt eingeschlafen dort,
Ihre Locken bedecken ihr Kleid.

Sie hat eine Laute in der Hand,
Als ob sie im Schlafe spricht,
Mir ist, als hätt ich sie sonst gekannt – 
Still, geh vorbei und weck sie nicht!

Und wenn es dunkelt das Tal entlang,
Streift sie die Saiten sacht,
Da gibt’s einen wunderbaren Klang
Durch den Garten die ganze Nacht.]

(pp. 90-91)
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Un jour, près d'une gloriette où je passais en me rendant à mon travail, je fredonnais :

Où que j'aille, où que je regarde,
Que ce soient champs, forêts, vallées,
Ou bien, d'une cime, l'azur,
Ô belle, ô si gracieuse dame,
Je t'adresse mille saluts.

Et voici que soudain, du fond des obscures fraîcheurs de la gloriette, entre les bordures de fleurs et les jalousies à demi ouvertes, je vois briller deux beaux yeux jeunes et vifs. J'en conçus un tel effroi que je poursuivis mon chemin sans achever ma romance et sans me retourner.
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Sans trop me poser de questions, je tirai mon violon et sortis du bois en jouant une joyeuse tyrolienne. Les filles poussèrent des cris d'étonnement, et les vieux des éclats de rire tels que la forêt en retenti. Une fois arrivé au tilleul, je m'adossais, jouant toujours. Alors une rumeur, des chuchotement parcoururent le groupe des jeunes personnes. Les garçons finirent pas poser leur pipe du dimanche , chacun prit sa chacune, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, cette jeunesse paysanne tourbillonnais autour de moi. Les chiens aboyaient, les blouses volaient, et les enfants, faisant cercle autour moi, me dévisageaient curieusement et se demandaient comment mes doigt pouvaient être si agiles.
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Paresser devant ma porte ne me causait même plus de plaisir. Dans l'espoir de m'y sentir plus à l'aise, je sortis un tabouret pour y étendre les jambes et rafistolai un vieux parasol du receveur dont je me servis contre le soleil comme d'une espèce de kiosque chinois, où je me glissais à l'ombre ; rien n'y fit. Assis là à fumer et à rêvasser, j'avais l'impression que mes jambes s'allongeaient d'ennui et que, à force de ne rien faire et de ne rien regarder, des heures durant, que le bout de mon nez, je le sentais grandir et grandir encore.
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Voilà comment mes jours s'écoulaient, l'un après l'autre, et le temps vint où si bien manger et boire me rendit tout mélancolique. A ne jamais rien faire, mes membres se désarticulaient et il me semblait qu'à force de fainéantise j'allais tomber en poussière.
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A plusieurs reprises, je faillis me trouver en délicatesse avec mon maître. Une fois, parce que par une belle nuit étoilée, je m'étais mis à jour du violon, là-haut sur mon siège ; par la suite, parce que je dormais. J'avais pourtant le ferme désir de ne rien perdre de l'Italie et tout les quarts d'heure, j'écarquillais les yeux. Mais à peine avais-je un instant fixé mon attention que les seize chevaux, s'entrecroisant comme un filet de dentelle, faisaient à mes yeux un indescriptible brouillamini, ce qui finissait par me plonger dans une affreuse et irrésistible torpeur : rien n'y pouvait. Que ce fût le jour ou la nuit, la pluie ou le soleil, le Tyrol ou l'Italie, je pendais alors de mon siège, de droite, de gauche, en arrière, et parfois même plongeant la tête si fort vers le plancher que mon chapeau s'envolait et que le seigneur Guido, du fond de sa voiture, poussait de grands cris.
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J'aperçus alors le seigneur Guido qui sortait sur le balcon. Il ne me voyait pas et, s'accompagnant avec un art consommé d'une cithare qui devait traîner par là, il se mit à chanter tel un rossignol :

La rumeur des mortels vient juste de se taire,
Comme en un rêve on entend le bruissement des arbres
Et le murmure étrange de la glèbe
Chantant ce qu'à peine conçoit notre âme,
Le temps jadis, les douces peines...
Et de légers frissons frôlent le cœur,
Comme des fulgurances.

Je ne sais q'il chanta d'avantage : je m'étais étendu sur le banc devant la porte, recru de fatigue, et dans la tiédeur de la nuit, je n'avais pas tardé à m'endormir.
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Qu'il emmène sa belle,
Celui qui part au loin !
A l'étranger loin d'elle,
Il est seul dans son coin.

Que sait cette campagne,
De tout mon beau passé ?
Au-delà des montagnes,
Pays, je t'ai laissé !

Les étoiles brillantes,
Je les vis dans ses yeux,
Le rossignol qui chante,
Nous l'entendions tous deux.

Le matin me console :
Je monte allègrement,
D'en haut mon cœur s'envole
Au pays allemand.

Traduction : Rémy Laureillard
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