Troisième recueil de cet auteur que je savoure.
C'est toujours un délice que de se laisser par ces images qui parlent au coeur et à l'esprit.
Il y a ses thèmes récurrents de l'amour, du contact des peaux, de la nature que nous parcourons, et qui nous survivra, même si malmenée par nous, comme il l'exprime de manière pessimiste sans son poème sur l'eau.
A découvrir et à apprivoiser pour ceux qui ne connaissent pas encore ce poète bruxellois.
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et toi
tu danses
tu brûles
tu tourbillonnes
tu jettes l'eau
et prends la main
de ce qui tremble en toi
tu tiens tête à tes blessures
et tu résistes
et tu te bats
l'amour veille
et se tient devant toi
il t'appelle par ton nom
un jour
que tu devines lointain
il t'apaisera
peut-être soufflera-t-il
qui tu étais
qui tu deviens
un peu de rien
et de ce calme après la pluie
lorsqu’entre en nous la terre
sans bruit sans effraction
et on est là
sans savoir sans oser
à laver nos silences
à s’allonger sur le sommeil
où tout pourrait finir.
On ne possède rien
Que les secrets d'hier
Inscrits dans la vallée
On sait ce qui n'est plus
que l'on croyait intact
Et reste couché en nous
On peint le ciel en feu
A l'ombre de nos pertes
On étend sur la terre
Un vent sablé de pluie
Un désir
Qui s'incline.
ma solitude parcourt le monde
la part aimante
la part immonde de la terre
où irions-nous sans elle
qui nous précède
et nous nourrit
où irions-nous
avec nos rêves
tout puissants
ici là-bas
la même perte
le même manque
la même désespérance
de ceux qui courent
aveugles et vides
comme en sursis
du chant qui les vit naître