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Laure Manceau (Traducteur)
EAN : 9782330148805
368 pages
Actes Sud (10/03/2021)
3.25/5   40 notes
Résumé :
Cry-Baby avec Johnny Depp dans un de ses premiers rôles ? C’est lui. Serial Mother mettant en scène une Kathleen Turner en mère tueuse sur fond pastel ? Lui encore. Pink Flamingos avec l’iconique drag-queen Divine ? Vous avez deviné, c’est lui aussi.
À 74 ans, John Waters, le “Pape du trash”, revient avec un récit à mi-chemin entre mémoires et livre de conseils dévoyés regorgeant d’anecdotes de tournage et d’expériences personnelles, d’hommages et d’exercice... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Ma carrière cinématographique s'est peut-être achevée là où elle a commencé – dans le caniveau. »

Je ne suis pas cinéphile, et le dernier film réalisé par John Waters, « A Dirty Shame » (2004), je ne pense pas en avoir entendu parler à l'époque et je suis certain de ne pas l'avoir vu. L'argument de cette comédie douteuse : les personnages deviennent accros au sexe à la suite d'un traumatisme crânien ! Difficile à oublier.

John Waters a une belle réputation d'excentrique à entretenir, et ce livre aux chapitres des plus disparates s'y emploie efficacement. Son sous-titre « conseils impurs d'un vieux dégueulasse » est explicite.
Si le premier tiers du livre est consacré a des souvenirs sur ses films, les autres thèmes abordés vont de ses préférences musicales à la gastronomie, en passant par l'architecture. L'art y tient aussi une large place (souvenirs d'Andy Warhol notamment).

Ce qui fait tout le sel de ce livre, c'est le ton très pince-sans-rire de John Waters, alors même qu'il débite imperturbablement ses atrocités. Il se produit d'ailleurs depuis des années dans des spectacles de « stand-up », toujours avec succès car sa réputation n'a pas pâli. Il reste une icône pour les humoristes les plus politiquement incorrects.

Personnellement j'ai jugé certains chapitres moins intéressants, comme celui consacré à l'art simien (peintures réalisées par des chimpanzés, notamment dans les années 1950) ou celui sur l'architecture brutaliste. Mon impression d'ensemble reste toutefois favorable.

John Waters sait mettre en scène son personnage. Inutile d'attendre de ce livre, donc, un ton vraiment sincère ou de grandes révélations : malgré sa pose de vieux dégueulasse dandy, l'auteur s'y donne invariablement le beau rôle, ce qui fait immanquablement sourire.
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Je ne connaissais pas bien John Wauters avant d'ouvrir ce livre. J'ai été très impressionné par sa liberté de pensée et de parole et ne vois pas beaucoup d'autres artistes US boxant dans sa catégorie. Wauters a mené sa barque au milieu des requins holywodiens et a su conserver son intégrité en ne faisant aucune concession face à la bienséance, aux tabous ou à la censure. Sa démarche et son éthique sont au moins aussi importantes que ses oeuvres.

John Wauters a du se battre pour faire des films mais qu'ils soient passés inaperçus (souvent) ou aient eu leur petit succès (parfois) ils ont tous été de belles aventures humaines. C'est de tout ça qu'il nous parle dans ce livre avec la sagesse et le recul de celui qui sait que le meilleur est derrière lui.

Personnage déjanté, subversif, anti-conformiste, drôle mais aussi bienveillant, John Wauters n'est pas un dégueulasse et l'air de ne pas y toucher nous délivre un beau message de tolérance.
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Autoproclamé prince du mauvais goût ou pape du trash selon les jours, John Waters est sans doute un des cinéastes les plus subversifs et transgressifs du cinéma américain!

Personnellement, je me souviens très bien de ma première vision de son film Polyester, premier film en odorama que Canal + avait diffusé au début des années 90.

Chaque membre de la famille devait gratter ses petites pastilles de couleur offertes par la chaines, des pastilles plus ou moins mal odorantes à chaque scène avec un numéro correspondant à une scène où la pastille devait faire son affaire! Un film et un procédé bien à l'image de son réalisateur, jamais avare d'une provocation.

Poylester était d'ailleurs joué par la comédienne fétiche de John Waters, Divine disparue prématurément et dont John Waters, adepte d'un cinéma «queer» avant l'heure, parle avec beaucoup d'émotions dans ses mémoires

Des mémoires, titrées "M Je Sais tout" et sous titrées " Conseils impurs d'un vieux dégueulasse" , tout un programme s'il en est !
De nombreuses thématiques sont abordées dans ce qui est autobiographie sans vraiment en être une

John Waters aborde notamment son goût pour la bonne cuisine, ses vacances sous acide en tous genres, son lien avec Andy Warhol sa jeunesse underground à Batimore et bien évidemment y glisse pas mal de savoureuses anecdotes autour de ses meilleurs longs métrages (de Hairspray à Serial Mother en passant par le culte Cry Baby avec Johnny Depp et l'actrice porno de l'époque Tracy Lords ! ).

Des confidences totalement à son image, gentiment azimutées et avec de punchlines souvent tordantes, car, comme dans toute sa carrière John Waters n'oublie pas de rire et de faire rire le public et ses fans nombreux malgré le côté iconoclaste et anti système de l'huluberlu !

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La bio fourre-tout de John Waters est sortie ! Vous y apprendrez tout sur ses films, mais aussi sur des sujets assez divers allant de la culture trash gay aux secrets culinaires (en arrêtant de fumer, Waters a découvert le goût de la nourriture et comme il le dit si bien : la révolution n'arrivera sans doute jamais, mais il faudra bien continuer à manger) en passant par le punk, puisque c'est un fan du genre depuis 1976 mais qu'il est aussi co-organisateur d'un festival en Californie où des punks grisonnants viennent voir The Damned ou The Trashwomen et se faire une hernie en tentant un ultime pogo !
Ce qui est bien avec John Waters, c'est ses films, évidemment, puisque j'ai pour ma part grandi avec Cry Baby et surtout le génial Serial Mom que j'ai eu la chance de voir à sa sortie, laissant ensuite tomber avec l'amusant mais assez moyen Dirty Shame, mais c'est aussi son franc parler : sur la réalisation, les acteurs, les producteurs (sa vision des producteurs chinois est aussi drôle que dramatiquement vraie), le cinéma en général, le sien en particulier, le sexe, Hollywood et tout ce rêve sur écran qui cache des montagnes d'argent.
La quatrième de couverture dit que ce livre revient sur sa "période underground" mais pour moi John Waters a toujours été underground, c'est juste qu'il a réussi à rouler tout le monde en rendant ses films populaires (ou presque...).
Et si le livre finit par une confidence sur la mort qui se rapproche à pas de velours (75 ans quand même), je garderais en mémoire un cinéaste drôle et généreux, transgressif juste comme il faut, sans tout le baratin politique, auteurs de plusieurs performances et pas des moindres, dont celle d'emmener l'acteur Paul Reubens (Pee-Wee Herman) dans un bar rempli de Bikers bagarreurs ou alors de faire jouer le groupe punk-grunge féminin L7 dans son film Serial Mom. Cette bio c'est Bukowski en goguette avec Divine croisant la route des enfants de South Park et c'est aussi amusant que radical et, accessoirement, ça fait pas mal de bien.
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Le vieux dégueulasse, Mr John Waters, se livre dans ce bouquin réjouissant. Il alterne souvenirs biographiques, anecdotes sur le tournage de ses films les plus récents et considérations diverses. A mi-chemin entre le dandy provocateur, le punk distingué et le pince sans rire, Waters se raconte et se met en scène, pas dupe de son statut d'icône et de pape du trash. Il évoque « Hairspray », « Serial Mom », etc. puis discute de la valeur monétaire des oeuvres d'art réalisées par des singes ou effectue une sorte de guide touristique des sex shop et autre glory hole gay.
Waters travaille sa prose et sacrifie parfois l'autobiographie au bon mot ou à la punchline de (bon) mauvais goût. Ce qui rend l'ensemble amusant et divertissant vu qu'il passe d'un sujet à un autre avec vivacité. Waters livre presque son « guide du parfait gentleman » à lui. Mais, dans sa version du gentleman, il importe de péter, roter. Bref, son gentleman pue un peu la merde, à l'image des pastilles odorantes de « Polyester » mais, finalement, cette odeur ragaillardit en ces temps de trous du cul de la cancel culture et autres offusqués éveillés.
Toutefois, Waters oublie parfois de jouer au clown et s'accorde une pause tendresse. Mélancolique et nostalgique, sentant le temps qui passe et la mort qui s'approche, le dandy décadent se reprend in extrémis et se paie un trip au LSD pour fêter son entrée dans le troisième âge. Car, bon, Waters est aujourd'hui accepté par l'intelligentsia et voit ses films édités dans de prestigieuses éditions chez Criterion notamment, ce qui ne l'empêche pas de vouloir encore, de temps en temps, mettre un bon coup de bite dans le cul du politiquement correct.
Comme il le dit lui-même : « je suis devenu quelqu'un de respectable. Je me demande bien comment. le dernier film que j'ai réalisé s'est fait descendre par la critique et a été interdit aux moins de dix-sept ans. Six de mes contacts personnels ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Et puis j'ai produit une oeuvre d'art intitulée Douze trous de balle et un pied sale, composée de gros plans extraits de films pornos, et un musée l'a acquise pour sa collection permanente sans que personne se fâche. Qu'est-ce qui a bien pu se passer, bordel ?”
Que l'on aime ou pas son oeuvre, difficile de ne pas trouver cette vraie / fausse autobiographie aussi drôle que nécessaire (le mot est lâché) en cette période de censure de l'humour où certains illumines viennent décider de quoi on peut rire (ou pas).
Bref, un bon moment de divertissement (plus ou moins) intelligent servi aux petits oignons par cette vieille tarlouze détraquée de Waters! Long live the shit!

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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critiques presse (2)
Elle
09 mars 2021
Pape du trash et du mauvais goût rigolo, le réalisateur John Waters signe ses mémoires avec « M. Je-sais-tout », récit hilarant et d'une intelligence féroce.
Lire la critique sur le site : Elle
LesInrocks
01 mars 2021
Le cinéaste hors-la-loi John Waters a rédigé des mémoires en forme de manuel de savoir-rire pour réactiver toutes les insolences de son éternelle immaturité underground. Une leçon d’incorrection jubilatoire, miraculée par un humour pulvérisant.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Bizarrement, je suis devenu quelqu’un de respectable. Je me demande bien comment. Le dernier film que j’ai réalisé s’est fait descendre par la critique et a été interdit aux moins de dix-sept ans. Six de mes contacts personnels ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Et puis j’ai produit une œuvre d’art intitulée Douze trous de balle et un pied sale, composée de gros plans extraits de films pornos, et un musée l’a acquise pour sa collection permanente sans que personne se fâche. Qu’est-ce qui a bien pu se passer, bordel ? 
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"L'année dernière, quand j'ai été décoré par l'Ordre des Arts et des Lettres sur décision du ministère français de la Culture, j'étais très honoré, mais surtout soulagé qu'aucun de mes anciens producteurs ne se soit incrusté à la cérémonie pour essayer de me voler ma médaille en compensation de ses pertes."
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Mes tout premiers films en 8 mm qui n’ont jamais bénéficié d’une réelle sortie ont même intégré les collections du MoMA, et, la vache, sept des livres que j’ai écrits continuent à se vendre et deux d’entre eux figurent dans les meilleures ventes du New York Times. Comment est-ce possible ? Comment ?
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L'Oeil de Pierre - John Waters romancier, décoiffe toujours autant 
Pierre nous présente “Sale menteuse”, le premier roman de John Waters, le cinéaste de Hairspray, Pink Flamingos, Divine et Cry-Baby. Il écrit comme il filme, et c'est pas triste !
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