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sur 352 notes
Il se lit rapidement, facilement. Il est agréable, convenable. Il raconte l'histoire d'une famille tiraillée entre deux sentiments difficiles, ici, à concilier: la justice et la loyauté. Comment, en effet, dénoncer un membre de la famille qui a commis un crime? Que faut-il préférer? La condamnation pour le bien de la Justice ou l'impunité pour le bien de la fraternité? Wesley Hayden, père du narrateur et Shérif de Mercer County dans le Montana, est confronté à ce dilemme lorsque son grand frère Franck, médecin, est accusé d'agressions sexuelles par son aide ménagère d'origine Sioux. Forcément, la famille est chamboulée. Forcément, elle sera marquée. David Haydens, âgé de 12 ans à l'époque des faits (1948), adulte désormais, nous la raconte. Et ce, avec froideur. Il n'y a, en effet, aucune émotion dans ce récit. Je n'en ai, en tout cas, pas ressenti. Je me suis intéressée à l'histoire, j'ai voulu la lire, la savoir mais je n'ai pas été saisie, je n'ai pas été transportée, le roman ne m'a pas arrachée à la distance, il n'a pas lutté contre le détachement. Sans doute parce que l'adulte qui écrit nous raconte ce qu'il n'était pas censé savoir? Sans doute parce qu'il n'a été que le témoin d'une affaire qui n'était pas la sienne? Allez savoir. Tout ce que je sais c'est que j'ai aimé lire ce roman qui n'est pas devenu, pour moi, un coup de coeur difficile à oublier.
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"C'était il y a quarante ans…" David se souvient.
Douze ans en 1948 dans le Montana, l'âge tendre de l'enfant qui n'a pas encore fait les armes de l'adolescence.

David Hayden est le fils du shérif de Mercer Country et habite à Bentrock, le chef-lieu du comté. Cette petite ville compte moins de deux mille habitants. A la limite des frontières du Canada et Nord-Dakota, la terre est dure, improductive, pierreuse, aux prises du vent tous les jours de l'année, de la canicule l'été et de la neige l'hiver.
Avant que les colons n'arrivent, les territoires étaient occupés par des indiens, des Sioux, des Cheyennes, des Arapahos… Leur canton, à présent, est une zone broussailleuse que l'on appelle la réserve Fort Warren.

La famille Hayden est un clan très estimé. le grand-père de David a été toute sa vie le shérif de Mercer. Son autorité et son pouvoir s'étendaient sur tout le pays et à présent, l'homme est un patriarche respecté et écouté. Il a eu deux fils. L'un, le père de David, est le nouveau shérif, diplômé de l'université de droit, il a succédé à son père. le deuxième fils, Franck, est médecin, mais aussi grand héros de la guerre de 40 et médaillé. Tous deux sont restés aux pays.

La mère de David, travaillant au greffe du tribunal de la ville, se fait aider à la maison par Marie Little Soldier, une jeune indienne d'une vingtaine d'années, de la tribu des Sioux Hunkpapa, qui loge avec eux. Marie est adorable. Elle est joyeuse, éloquente et très énergique. Elle s'occupe des tâches ménagères, de la cuisine mais aussi elle reste très disponible pour David. Camarade et complice, elle aime lui raconter des histoires et plaisanter avec lui. L'affection entre les deux est fervente et sincère.
"Je l'aimais parce qu'elle me parlait, parce qu'elle me prêtait attention. Parce qu'elle était plus vieille que moi, mais pas trop. Parce qu'elle n'était pas insipide et conformiste comme tous les adultes que je connaissais. Parce qu'elle m'attirait, même si mon amour pour elle restait chaste, comme c'est souvent le cas à cet âge-là."

Un jour, David s'aperçoit que Marie est restée toute la matinée dans sa chambre. Essayant par le trou de la serrure de l'entrevoir, il distingue la forme de son corps sur le lit. Aussitôt, il avertit sa mère qui va se rendre compte de l'état de santé de la jeune fille.
Marie a de la fièvre, elle tousse beaucoup et cela n'a pas l'air d'être un simple rhume. La seule chose à faire et d'appeler le médecin. A cette idée, Marie rentre dans un délire et s'énerve, priant et suppliant de ne pas contacter le docteur Hayden. Mais la décision est prise. Elle risque de souffrir d'une pneumonie…
" – Il y a chez nous une jeune fille indienne qui est malade, Franck. Gail voudrait savoir si tu peux passer. Il y a autre chose, Franck, cette fille n'a pas envie de te voir. Elle affirme qu'elle n'a pas besoin de docteur… Je suppose qu'elle n'en a jamais vu et qu'elle a toujours été soignée par le guérisseur de sa tribu.
Je ne me rendais pas compte si mon père était sérieux ou s'il plaisantait.
Il raccrocha.
– Franck dit qu'il fera peut-être une petite danse autour du lit et que, si ça ne donne rien, il ira même jusqu'à jouer du tambour…"

Est-ce que Marie serait superstitieuse ? Accorderait-elle plus de confiance à un guérisseur indien qu'à un médecin blanc ? Serait-elle trop pudique ? Autant de questions qui laissent David et ses parents surpris et perplexes.
Mais peu de temps après la réponse viendra, dans un refoulement nauséabond de honte, d'injustice, de discrimination, d'abus et de cruauté … Elle causera des dommages irréversibles et hantera les âmes de la famille. David, en cette fin d'été, verra l'unité familiale éclater et toutes ses illusions enfouies sous les décombres de l'innocence.

Un très bon roman. Sur la quatrième de couverture, une critique dit :
"Montana 1948 est un brillant exemple d'une oeuvre littéraire qui montre comment une vérité qui dérange est préférable à un mensonge qui rassure. On lit ce livre avec autant d'avidité qu'un roman policier, mais quand on l'a terminé, on se retrouve plus riche de choses essentielles." David Huddle, président du National Fiction Prize.

A travers les yeux de David, nous voyons une région sauvage, âpre. Les hommes ont essayé de la domestiquer, mais ce sont leurs coeurs qui se sont endurcis. En toute impunité, certains se sont octroyés des petits royaumes. Un zeste d'éducation, une pincée d'autorité, beaucoup de charisme et de despotisme, ils deviennent des dominants et parfois des prédateurs. Il y a les faibles et les forts, une race supérieure et une ethnie, une engeance inférieure. de père en fils, ils transmettent leur emprise. Il faut du courage et une conscience pour se dresser contre cette ascendance et se mettre au service des minorités. Même si la raison est biaisée… Dans cette histoire, ce n'est pas qu'une lutte contre le racisme, mais un combat pour la justice.
Un très bon western.
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J'ai beaucoup aimé ce récit assez court et plein de suspens. Une grande partie de son intérêt réside, à mes yeux, dans le fait que le narrateur soit un enfant. L'univers des adultes confronté au regard de celui-ci et à son interprétation.
Le rythme est soutenu, l'histoire sombre mais dans une atmosphère finalement assez douce.
De plus milles détails, sans doute issus de la vie de l'auteur, confèrent au roman une crédibilité importante.
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"Cultissime", un très grand moment de lecture, j'ai dévoré ce roman plus que je ne l'ai lu. J'ai été embarqué dans ce cas de conscience absolument cruel, rendre justice, faire preuve d'impartialité quand les actes critiquables ont été commis par son propre et unique frère.
L'écriture est superbe, les descriptions sont simples, à ne pas manquer.
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D'après ce que j'ai pu, de-ci de-là, lire à son sujet, "Montana 1948" a fait l'objet lors de sa sortie de commentaires très élogieux, voire dithyrambiques ("...un indispensable"... "livre culte"...) pour certains.
Mouais... je le rangerais plutôt, en ce qui me concerne, dans la catégorie de ces courts récits dont l'écriture facile et l'enchaînement des événements font que les pages défilent, sans heurt, jusqu'à la dernière... aussitôt terminé, aussitôt oublié, ou presque... Et puis, à vrai dire, je préfère les lectures avec heurts (les écritures qui raclent, les ambiances qui me laissent pantelantes).

Dommage, nous avions là un synopsis susceptible de produire une histoire forte et violente.
David, le narrateur, revient sur un épisode de son enfance qui l'a marqué à vie, bouleversant l'insouciance dans laquelle il baignait jusque-là, au sein d'un foyer paisible. L'été de ses douze ans, la mort s'introduit dans son existence, en lui prenant Mary, l'indienne employée par ses parents pour s'occuper de lui et de la maison, et pour laquelle il éprouve une profonde affection. Mais plus perturbant encore est l'implication de l'oncle de David dans cette disparition. le frère de son père, médecin et héros de guerre fort estimé, semble en effet être mêlé de près au décès de Mary, ainsi qu'à une sordide histoire d'attouchements sur de jeunes patientes indiennes.
Le père de David étant le shérif de la bourgade dans laquelle évolue tout ce petit monde, s'ensuit un drame où s'entremêlent conscience, sens du devoir et poids des liens familiaux...

Malheureusement, le style de Larry Watson n'a pas été pour moi à la hauteur de son intrigue, qui au final manque d'ampleur. Il faut dire qu'en choisissant de faire de son narrateur un enfant, l'auteur a restreint le potentiel tragique de son récit. David, davantage spectateur qu'acteur des événements, est écarté du coeur de l'action par des adultes qui souhaitent le protéger de la violence, du conflit.
Ce qui fait que le lecteur a finalement le sentiment d'avoir été lui aussi laissé de côté...
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Brenton, nord du Montana, été 1948 : David Hayden a douze ans et vit l'été qui changera son regard sur le monde. Sur le monde des adultes, et particulièrement sur sa mère, son père (shériff, comme son propre père) et une jeune Sioux, très attachée à leur famille, tombée malade chez eux (triangle auquel il faut ajouter l'oncle Franck, charismatique frère du père, médecin brillant). Dernier témoin du drame qui va lier ces individus, dont il est tellement proche, le jeune David se trouve confronté à leur vérité cachée, à la question de la justice, de l'honneur, du sens du devoir et de la famille. Dans une écriture minimaliste, fermée sur ce huis-clos dans lequel la tension dramatique ne cesse de croître, Larry Wilson nous donne à lire un court ouvrage, dense, limpide, efficace.

C'est aussi l'occasion de découvrir le chouette format demi-poche des non moins chouettes éditions Gallmeister, qui proposent ainsi des versions pour fauchés d'auteurs cultes disparus des librairies.
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Il s'en souviendra longtemps de l'été de ses douze ans…..L'été où l'enfance le quittera pour rejoindre ce triste monde des adultes…..
Triste monde, en effet que ces adultes….surtout quand certains s'obstinent à vouloir laver son linge sale en famille, et passer outre la justice.
Triste monde où ces même gens ont à un moment donné représenté la Loi….
Triste monde, où dans ces temps pas très lointains, la parole d'une indienne ne valait pas celle d'une blanche.
Triste monde où la bourgeoisie locale s'arrogeait des droits sur autrui…..Cela existe encore de nos jours du reste….
Triste monde où la recherche de la vérité est un long chemin escarpé…qui n'arrive pas souvent à destination.
Triste monde où vouloir la vérité, dans le respect du droit et de la dignité humaine a un prix trop lourd à payer…
Dans une écriture ciselée, sans fioriture, ni détours inutiles, Larry Watson dresse un tableau d'une époque, d'une culture, et brosse parfaitement des personnages qui pourraient très bien être des gens d'aujourd'hui, et vivant près de nous.
Je n'ai pu m'empêcher de rapprocher le sort de Marie l'indienne, à celui une autre femme dont je tairai le nom, mais dont la parole n'a pesé bien lourd il n'y a pas si longtemps de cela….
Triste monde…..

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Nous sommes à l'approche des années cinquante, à Bentrock dans un village du Montana. David Hayden a 12 ans, il est le fils du shérif de la localité, et il nous raconte les évènements tragiques qui ont mis fin à son enfance. Jusqu'alors sa vie n'était qu'insouciance et bonheur entre ses parents et Mary, la bonne indienne qui est chargée de s'occuper de lui. Mais Mary tombe gravement malade et refuse d'être soignée par Franck Hayden, l'oncle de David, frère de son père. Et à partir de là tout bascule, car Mary informe la mère de David que le docteur Hayden abuse des jeunes femmes indiennes de la communauté sioux.
Ce roman de Larry Watson aborde des thèmes difficiles, tels que les secrets et les drames familiaux, mais aussi la ségrégation raciale, ainsi que le viol et le meurtre d'indiennes qui sont, à l'époque, des faits complètement impunis et considérés comme normaux car pour les américains les sioux sont une sous-race. Wesley Hayden, le père de David, est devant une situation très épineuse car c'est son frère qu'il doit traîner en justice contre l'avis de tous, et surtout celui de son propre père. Pour lui, c'est un véritable cas de conscience, mais il va aller loyalement jusqu'au bout, même s'il sait que tout cela va détruire sa famille. le langage du récit et la manière d'appréhender les évènements sont ceux d'un pré-adolescent, c'est-à-dire en utilisant des phrases courtes,simples et naturelles, sans développement ni analyse, ce qui rend ce court récit moins violent qu'il aurait pu l'être. J'ai apprécié cette lecture que je recommande volontiers à des adolescents.
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Excellente lecture! le seul regret, finalement, c'est que cela ne soit pas plus long. Une courte histoire qui en elle seule, rappelle toutes les valeurs véhiculées dans une bonne flopée de westerns. J'ai adoré!
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L'action se passe à Bentrock, dans ce coin perdu, venteux et quasi désertique du Montana où officie le père du narrateur en tant que shérif du comté. David, le narrateur a douze ans et vit avec son père et sa mère ainsi que Marie, une jeune Indienne qui se charge des repas et du ménage du foyer. Un jour, Marie contracte une forte fièvre mais elle refuse de se faire soigner par le bon docteur de la ville qui est aussi le frère du shérif…
Montana 1948 est un roman court mais riche de thèmes universels tels que la famille ou la justice. Un petit classique de la littérature américaine que l'on pourrait ranger aux côtés de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ou des romans inquiétants de David Vann. Un roman à l'évidence rare.
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