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sur 352 notes
David Hayden a douze ans en cet été 1948, été tragique qui verra mourir Marie Little Soldier, une jeune femme sioux, après que celle-ci eût porté de graves accusations à l'encontre de Frank, docteur dans la ville de Bentrock et également frère du père de David, shérif de Mercer County.
Cette histoire tragique, c'est David qui la raconte, de ses yeux d'enfant de douze ans mais avec le recul que lui confère désormais l'âge adulte.
De l'innocence de Frank, il n'en est jamais question : "C'est ainsi que la vérité m'apparut. Oncle Frank était le frère de mon père et mon père le connaissait aussi bien que n'importe quel autre homme ou femme. Et mon père savait qu'il était coupable."; il est coupable, c'est un fait avéré même si les habitants de la ville préfèrent fermer les yeux ou croire à des élucubrations des femmes indiennes avec leurs superstitions et leurs croyances mystiques, et garder en mémoire ses faits de soldat durant la Seconde Guerre Mondiale.
Car non seulement Frank est un médecin respecté, mais c'est aussi un héros de la Guerre, ce qui fait la fierté de son père tandis que son autre fils, handicapé à une jambe, n'a pas pu y participer.
Faut-il ne garder à l'esprit que le côté héroïque du personnage de Frank et fermer les yeux sur ses dérives ou bien faire éclater la vérité, même si cela veut dire faire éclater le noyau familial ?
Telle est la question qui se pose dans ce roman, à laquelle les parents de David choisissent la deuxième solution, celle de faire éclater la vérité : "Les péchés, les crimes ne doivent pas rester impunis.".
A travers cette histoire, l'auteur aborde non seulement cet aspect des liens du sang, mais également un relent de ségrégation raciale avec l'incompréhension et la non volonté de se mélanger de la population de Bentrock avec les indiens sioux.
La séparation entre ces deux populations est toujours présente et aucune ne se mélange avec l'autre, excepté David qui agit en tant qu'enfant et qui n'est pas dirigé dans un sens ou dans l'autre par ses parents.
J'ai apprécié dans cette lecture l'étude des personnalités de chacun : Frank qui se croit au-dessus des lois et ne se rend pas compte de ses actes, ou alors est persuadé qu'il ne fait rien de mal; le père qui est persuadé d'être dans son bon droit tandis que les femmes indiennes sont considérées comme des affabulatrices et d'ailleurs, elles devraient même se taire face à ce héros de la Guerre qui a défendu sa nation; David qui sera l'élément déclencheur de cette histoire; et les parents de David qui finiront par intervertir leur caractère, l'un soutenant en ce sens toujours l'autre : "Mes parents avaient interverti les rôles. Ma mère incarnait désormais le réalisme et l'expérience; mon père la rigueur morale.".
Maintenant, du côté de la narration, même si j'ai trouvé que la lecture était facile et relativement plaisante, j'ai également noté un manque d'émotion dans le fil narratif.
J'ai eu la sensation à la lecture que David déroulait cette histoire comme s'il tirait sur une bobine de fil, machinalement et sans vraiment s'impliquer.
C'est plat et sans prise de position tranchée, c'est finalement trop narratif, trop détaché ou alors trop lointain, mais une telle histoire même des dizaines d'années après ne devrait pas laisser indifférent.
David n'est que le narrateur, il ne fait pas passer au lecteur ses émotions, ses sentiments, ses pensées.
Il écrit à l'âge adulte mais comme un enfant de douze ans or, même à ce si jeune âge une telle situation provoque forcément des opinions, des sensations.
David est un personnage finalement sans relief par rapport à cette histoire qui elle en a.

"Montana 1948" offre une belle description de cet état en cette année 1948, oscillant entre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et une ségrégation raciale toujours présente, sur fond d'une grave accusation d'une jeune indienne à l'égard d'un médecin respecté d'une petite communauté et de l'éclatement d'une famille, mais dont la narration manque au final de puissance émotionnelle.
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Bentrock, Montana, 1948. David avait 12 ans et sa famille était la plus célèbre de la ville. Son grand-père était un riche propriétaire terrien, son père était le shérif du comté et son oncle un médecin revenu de la guerre couvert de médailles. David adorait la femme à tout faire d'origine sioux qui restait toute la semaine à la maison quand sa mère travaillait. Elle s'appelait Marie Little Soldier. David se souvient, 40 ans plus tard, du jour où Marie est tombée gravement malade. Il se souvient qu'elle était terrorisée à l'idée d'être soignée par oncle Franck. Il se souvient que les révélations qu'elle fit sur son lit de mort allaient transformer l'été 1948 en tragédie familiale…

Chouette, chouette, me suis-je dis en attaquant ce roman, une histoire dans le Montana de l'après-guerre, c'est le dépaysement garanti. Certes, mais pas tout à fait. le récit pourrait se dérouler n'importe où ailleurs, ça n'aurait aucune importance. Toute l'intrigue est centrée sur le secret de famille, les relations entre les membres de cette petite communauté et les questionnements d'un shérif déchiré entre la raison du coeur et le souci de justice. Un texte à la première personne avec un narrateur se retournant sur son passé et exprimant le point de vue de l'enfant qu'il était à l'époque. C'est simple, très linéaire, plutôt bien écrit mais c'est surtout déjà vu et déjà lu des centaines de fois.

Rien de nouveau sous le soleil, donc. le coup du secret de famille on me l'a déjà fait tellement souvent que je sature un peu. Si au moins le coté « attendu » de l'histoire était compensé par de belles descriptions des paysages sauvages du Montana, j'aurais pu y trouver mon compte mais ce n'est même pas le cas. Point de Nature Writing ici, ne vous laissez pas tromper par les apparences. du coup, ce premier roman de Larry Watson relèverait presque de l'insignifiant. Dommage, on ne peut pas gagner à tous les coups, même avec les éditions Gallmeister.
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Nous sommes en 1948 dans le Montana, plus précisément à Bentrock, chef-lieu du comté. Pour ceux qui s'imaginent des montagnes recouvertes de neige, des forêts sauvages à perte de vue comme dans un roman de Jim Harrison, détrompez-vous. Bentrock, situé à l'extrême nord de l'état, à quelques kilomètres de la frontière canadienne est en fait un rude pays. D'une platitude inimaginable où, en hiver, un vent glacial balaye le paysage à longueur de journée et, en été une chaleur suffocante peut atteindre les 41°C. Charmant endroit, donc, où rien ne pousse à part broussailles et herbe à bisons. Voilà pour le décor de mon univers. Moi, David, je n'ai que 12 ans en cette année 1948 et j'appartiens au clan Hayden. Pourquoi je parle de « clan » ? Tout simplement parce que mon grand-père Julian était shérif à Mercer County, que mon père Wesley est shérif à Mercer County, que mon oncle Franck est un médecin hautement respectable dans cette région. Autant dire, que nous appartenons à la haute bourgeoisie et que le nom de Hayden est envié et respecté de tous les riverains du comté. Voilà pour les présentations. Ah non, j'oubliais aussi de vous signaler la présence de Marie Little Soldier (dont je suis secrètement amoureux), une indienne sioux qui travaille à la maison et qui est également chargée de s'occuper de moi.

Pourquoi vous parler de cette année précise ? Je dirais, en fait que c'est à douze ans que j'ai cessé d'être un enfant pour entrer dans le monde des adultes. Et il me reste un souvenir, gravé à tout jamais dans mon esprit, et qui me hantera jusqu'à ma mort : Marie Little Soldier étendue sur un lit de la maison. Elle a de la fièvre, elle délire et tousse si fort que j'ai peur qu'elle ne meure. Mon père ne sait pas quoi faire... Il voudrait appeler son frère Franck, médecin compétant, respectable et respecté, et quasi unique du comté. Seulement, Marie refuse catégoriquement d'être soignée par mon oncle... Faut-il mettre ce refus sur le compte d'une coutume sioux ? Ou bien...

Qu'il va être difficile et cruel, cet été de 1948 au Montana... La découverte de ce monde adulte avec ses vicissitudes... La découverte de la vérité et du mensonge... Les secrets de famille et la force des liens sanguins... Jalousies et perversité des hommes... Les ségrégations et mépris envers les indiens... Un été 48 tout simplement bouleversant et émouvant au Montana par Larry Watson.
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A l'été 1948, David Hayden a douze ans - douze années d'enfance paisible entre une mère luthérienne, aimante et active, et un père shérif plutôt placide, dans une petite ville sans histoires aux confins du Montana.
Et pourtant, quelle petite ville tranquille ne dissimule pas, sous la surface, les tensions, les remous, les vilennies, qu'un simple détonateur peut soudain transformer en drame ? Il suffit d'une accusation, une accusation qu'un homme de loi et d'honneur ne peut ignorer quand bien même elle concerne son propre frère, pour qu'une famille se déchire, se délite dans un cas de conscience aussi cruel que vain, sous le regard silencieux d'un gamin assez âgé pour tout comprendre et dont l'innocence, d'un coup brutal, disparaît.

Ce petit roman, je l'aurais aimé un peu plus long et complexe, pour mieux être touchée par les personnages dont le destin se joue. Toutefois, sa simplicité même est belle, ses silences en disent assez pour laisser imaginer beaucoup et le drame se dénoue sur une scène très réussie qui donne une grande part de sa force à l'histoire. Tout autant que celle de l'enfance perdue, celle tout aussi éternelle de deux frères dont l'un, trop gâté, s'est perdu, et que l'autre ne peut plus secourir.
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Bentrock, dans le Montana, l'été 1948. Cette ville est le chef-lieu de Mercer County, le fief de la famille Hayden. David Hayden, douze ans, y vit avec ses parents. le père est le shérif du comté, comme son propre père l'était avant lui. Au cours de cet été, Marie, une indienne travaillant comme aide au domicile des Hayden, accuse Frank Hayden, l'oncle de David, d'agression sexuelle. le père de David va ainsi devoir enquêter sur les accusations proférées à l'encontre de son frère aîné…

L'écriture de ce roman assez court est fine et précise, d'une grande sensibilité, probablement car elle traduit le point de vue d'un enfant. Ce dernier voit sa famille déchirée en raison des agissements de son oncle, lesquels ne sont d'ailleurs que brièvement décrits, suffisamment cependant pour que l'on comprenne la gravité des faits.
David voit ainsi son père, qui n'a pas véritablement choisi son métier de shérif (il a plus suivi – subi ?- la tradition familiale), se dresser contre son propre père afin de faire respecter la justice, quitte à en subir d'injustes reproches (une jalousie supposée vis-à-vis d'un frère héros de guerre).
Ce roman interroge sur la notion même de justice, le rapport que chacun entretient vis-à-vis d'elle. Pour le grand-père, qui ne comprend pas que l'on puisse considérer comme coupable son fils Franck eu égard à l'identité même des victimes, des indiennes, la justice semble être à géométrie variable. Pour le père de David en revanche, un homme d'honneur, courageux, la justice doit se montrer inflexible : bien qu'écrasé par le poids de sa décision, il décide ainsi, en dépit de l'identité du coupable, de rendre justice aux victimes (Marie n'étant en effet pas la seule à avoir subie de telles agressions).
En ces quelques mois d'été, David va ainsi subitement grandir, se confronter, avec cette histoire, au monde des adultes, à ses drames et conflits, à la nécessité d'opérer des choix, et d'assumer les conséquences de ceux-ci.
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Une petite histoire, presque un fait divers finalement, comme il en existe des milliers d'autres et pourtant... A la lecture de Montana 1948, on a tout sauf l'impression de se gaver de la rubrique des chiens écrasés d'un mauvais journal dont on se repaît bassement dans les transports en commun parce qu'un inconnu l'a abandonné sur le siège d'à côté...
Une histoire simple, tristement simple, qui se complique de dommages collatéraux dû à un effet boule de neige quasiment inévitable dans les circonstances qui nous sont décrites et voilà qu'on se retrouve à ne plus pouvoir lâcher ce livre avec l'envie de secouer certains personnages pour qu'ils se réveillent un peu et d'en tabasser d'autres parce que bon sang, ce que ça démange !

Et dans tout ça, de la tendresse, tout plein, avec ce petit bonhomme qu'était le narrateur au moment des faits, ses amours platoniques, ses incompréhensions face à une situation qui devrait le dépasser mais qui paradoxalement va le faire mûrir vite fait, trop.

Il est bien ce petit gars, attachant... finalement il est à l'image du livre de Larry Watson.
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David Hayden, le narrateur de « Montana 1948 », âgé de douze ans au moment du récit, nous raconte l'histoire d'un drame familial, humain, mais aussi social, venu perturber la tranquillité d'une petite ville du Montana.

En effet, à Bentrock, où les conditions de vie sont particulièrement difficiles en raison d'une terre désertique et hostile à l'homme, le taux de délinquance est au plus bas. le quotidien du shérif Wesley Hayden, homme respecté pour sa droiture et père de David, se résume principalement à arrêter les alcooliques à leur sortie des bars et à jouer le rôle de médiateur entre voisins. Jusqu'au jour où Marie, la nurse sioux des Hayden, atteinte d'une pneumonie, accuse Franck, le séduisant et charismatique frère de Wesley, mais aussi médecin de Bentrock, d'abuser de ses patientes indiennes… Cette grave accusation va faire exploser le noyau familial et mettre fin, petit à petit, à l'hégémonie des Hayden.

David est ici le témoin discret de cette lutte fraternelle qui va peu à peu révéler les failles d'une famille jusque-là sans histoires. Trop jeune pour être tenu au courant de l'affaire par les siens, mais trop curieux pour ne pas y fourrer son nez, il assistera ainsi, impuissant, à l'effondrement psychologique de son père, tiraillé entre son devoir moral et l'amour qu'il porte à son frère. le personnage du grand-père, ex-shérif de Bentrock, mais homme puissant et sans scrupules, interfèrera largement pour préserver son fils adoré, contribuant malgré lui à l'éclatement inévitable de la famille. du haut de ses douze ans, David sera forcé de quitter le monde insouciant des enfants pour entrer dans celui, cruel et impitoyable, des adultes, et ce à l'insu de tous…

Un récit extrêmement fort et convaincant, grâce à des personnages nuancés et complexes, pleins de contradictions, mais au final très humains. Véritable fresque sociale, « Montana 1948 » nous raconte avec justesse le quotidien difficile d'une petite bourgade rurale, dans laquelle les préjugés et le racisme, essentiellement envers les indiens, sont encore très forts. L'écriture est brillante par sa finesse et sa simplicité, et procure un véritable moment de plaisir. En bref, un petit bijou de la littérature américaine et un grand coup de coeur en ce qui me concerne !
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David HAYDEN est un pré-ado de 12 ans issu d'une famille de shérifs, trois générations d'hommes à l'étoile le précèdent. Il est secrètement amoureux de Marie, la gouvernante de famille, plus âgée que lui. Cette dernière, de sang peau-rouge, tombe malade. L'oncle de David, Frank (frère du père) est appelé au chevet de la jeune femme en sa qualité de médecin. Seulement Frank traîne derrière lui des casseroles d'attouchements voire de viols sur patientes. Pas n'importe lesquelles, des malades indiennes. Marie semble être au courant de ses outrages et refuse qu'il s'approche. Il le fait néanmoins. Peu de temps après, Marie agonise et finit par mourir.

David souhaiterait comprendre pourquoi Marie a tant crié avant de mourir, il va judicieusement se cacher à plusieurs reprises afin de surprendre les conversations de ses parents à propos du docteur mystérieux. Ils connaissent la vérité mais gardent le silence. Frank est bien un prédateur sexuel, ses proies sont les femmes indiennes. Oh certes, toute la famille porte en piètre estime ces sauvages, ces tribus refusant le matérialisme et cette civilisation occidentale axée sur le profit et le progrès, mais la mort de Marie sonne comme un abus de trop dans le CV déjà chargé du tonton. La famille va devoir ménager la chèvre et le chou, le papa faire son boulot de shérif faisant respecter la loi, tout en tentant de ne pas faire éclabousser les exactions de Frank sur ses proches. Il va finir par l'enfermer dans la cave de la maison familiale…

Roman noir typiquement états-unien, ambiance sale mais pas suffocante, l'intrigue vue par les yeux de David y étant pour beaucoup. Il est bref et se lit calmement. L'auteur parvient à bâtir une atmosphère âpre sans en rajouter, faisant revivre le quotidien d'une famille du milieu du XXe siècle dans une région dure. Les personnages sont crédibles et pour tout dire attachants. L'autorité blanche sur les populations indienne est dénoncée sans trémolos, brièvement, sans détours.

Ce livre paru dans sa version originale en 1993 fut tout d'abord traduit et sorti en France en 1996 puis 1998 en poche. C'est en 2010 puis 2017 que les éditions Gallmeister le rééditent également en poche. Il est parfaitement à sa place chez cet éditeur, il est simple d'accès avec des personnages charpentés et une intrigue minimale qui pourtant tient en haleine.

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Encore une bien jolie découverte chez Gallmeister, avec ce petit (par la taille, pas par le talent) roman de Larry Watson. Allez-y les yeux fermés : c'est une petite pépite. "Ce que j'entendis annonçait une telle rupture dans nos existences, un tel abîme séparant désormais ce que nous étions de ce que nous ne serions plus jamais, qu'il faudrait, semble-t-il, mesurer le temps à cette aune."

C'est l'été. David Hayden a douze ans. Et il n'oubliera jamais cet été. Un été où tout bascule, un été qui le fait soudainement grandir. "Si j'étais rentré dans la maison, si j'étais resté dans la cuisine, ou à l'inverse si j'étais parti dans la même direction qu'Oncle Frank, je n'aurais jamais entendu la conversation entre mon père et ma mère et j'aurais peut-être gardé toute ma vie des illusions sur ma famille en particulier et sur le genre humain en général."

Cet été-là, une femme amérindienne accuse l'oncle du garçon, l'un des notables les plus respectés du comté, de violences, une affaire qui embarrasse bien le père et shérif de la petite ville, amené à enquêter sur son frère très respecté. "C'est ainsi que la vérité m'apparut. Oncle Frank était le frère de mon père. Et mon père le connaissait aussi bien que n'importe quel autre homme ou femme. Et mon père savait qu'il était coupable."

A la hauteur des grands classiques de l'ouest américain, à l'instar d'un Norman Maclean à qui la structure du titre est empruntée (voir Montana 1919 où l'auteur mythique raconte l'été de ses 17 ans). Sobre, efficace, tout en retenue, émouvant et touchant, avec Montana 1948, Larry Watson s'inscrit clairement dans la lignée de ces auteurs du Montana - on parle improprement d'école - que sont Raymond Carver, James Lee Burke, Richard Ford ou Thomas Savage (voir mon billet sur le sublime Pouvoir du chien), souvent injustement réduits à du nature writing et des histoires de randonnée et de pêche à la mouche.
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Larry Watson est un écrivain américain, né en 1948, à Rugby dans le Dakota du Nord. Petit-fils et fils de shérif, il rompt avec la tradition familiale en se lançant dans l'écriture. Il enseigne la littérature à l'Université du Wisconsin et publie son premier roman, Montana 1948, en 1993. Depuis, il a écrit plusieurs romans et recueils de nouvelles.
Après que sa mère son dernier parent, soit décédée, David aujourd'hui adulte, se souvient d'un évènement dramatique impliquant sa famille, remontant à 1948, il y a quarante ans alors qu'il n'avait que douze ans.
Du côté de son père on est shérif de père en fils et Wesley Hayden a pris l'insigne par tradition, alors que Gail son épouse, secrétaire du greffe du tribunal, aurait préféré le voir avocat. A Bentrock, un bled du Montana, les Hayden représentent une certaine aristocratie redoutée plus qu'aimée, par le grand-père un homme à poigne et par son fils préféré, Franck, médecin et héros de la Guerre. Quant à Wesley, le frère réformé pour une vilaine blessure handicapante au genou, il est un peu tenu à l'écart. Wesley et Gail ont une domestique, Marie Little Soldier, une jeune Sioux d'une vingtaine d'années. C'est de la mort tragique de cette jeune indienne dont se souvient David. L'absence de suspense voulue par l'auteur, m'autorise à révéler que la victime a été tuée par Franck, qui profite aussi de son métier pour se livrer à des abus sexuels sur les indiennes du pays.
Tout le roman repose sur cette situation quasi biblique, Wesley, le maillon faible de la tribu Hayden mais shérif de la ville, va devoir arrêter son frère, héros de guerre et fils préféré du potentat local. L'originalité du roman tient dans le fait que la narration est faite par un gamin de douze ans qui se trouve plongé d'un seul coup dans le monde des adultes mais surtout dans son aspect le plus sordide, de sexe et de meurtre.
Et c'est aussi, paradoxalement, cette voix enfantine qui rend – pour le lecteur - ce roman moins épouvantable et sombre qu'il n'est en réalité. Une voix concrétisée par des phrases courtes et d'une simplicité désarmante, les faits rien que les faits, avec au bout du compte un livre plutôt mince en pagination. On touche là aux limites du bouquin, en ne s'appesantissant pas sur certaines situations, en s'épargnant d'aller plus profondément dans la psychologie des personnages, Larry Watson nous donne un bon livre dont je vous conseille la lecture, mais moins que ce qu'en disent les critiques.
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