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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le canadien Peter Watts est un génie de la science-fiction. Un génie déprimant à souhait mais un génie quand même. On lui doit par exemple l'un des meilleurs romans de SF de tous les temps, Vision Aveugle, et une flopée de nouvelles toutes plus excitantes les unes que les autres dont une bonne partie peut se lire en français dans l'excellent recueil Au-Delà du Gouffre publié au Bélial'.
Et puisque le Bélial' aime les novella (et que Peter Watts persiste à dire que le présent ouvrage en est une), c'est avec la traduction d'Eriophora que l'aventure du canadien se poursuit dans l'Hexagone.

De l'art du Sense of Wonder
Eriophora se situe dans le même univers que plusieurs des nouvelles présentes dans Au-Delà du Gouffre et notamment Éclat. N'ayez crainte, il n'est absolument pas vital de les avoir lues pour aborder cette (longue) novella.
Pour faire simple, le récit de Peter Watts nous emmène à bord de l'Eriophora (qui est aussi une espèce d'araignée, Adrian Tchaikovsky n'est pas le seul à aimer ces bestioles) qui a pour principal particularité d'être un vaisseau à trou noir ou, plus concrètement, un gigantesque astéroïde dont le centre renferme une singularité. En naviguant à travers la galaxie, ce vaisseau étonnant lancé au XXIIème siècle après Ponce Pilate embarque 30.000 passagers humains (modifiés) que l'IA de bord, surnommée Chimp et volontairement stupide pour les besoins de la mission, réveille de temps à autre (comprendre de 100.000 ans en 100.000 ans) pour résoudre des problèmes trop complexes et/ou trop inattendus pour sa cervelle trop mathématique et protocolaire. Mais au fait, quelle est la mission de ce vaisseau qui voyage à travers la galaxie depuis 66 millions d'années ? Construire des portails (à l'aide de machines de von Neuman) utilisant des trous de vers pour permettre aux humains qui les trouveront un jour de voyager beaucoup plus rapidement.
Alors si ce résumé ne vous suffit pas à éprouver le sense of wonder par Peter Watts, sachez qu'il sera également question de gigantesques créatures (démons ? aliens ?) pouvant jaillir à tout moment d'un portail récemment créé, qu'on explore des forêts enfermées dans des grottes au plus profond de ce vaisseau-astéroïde et qu'on assiste aussi à la mort d'une étoile. Si vous vouliez faire un tour de la galaxie en mode ébahissement, vous avez sonné à la bonne porte ! D'ailleurs, contrairement à un Greg Egan (souvenez-vous de Diaspora), Peter Watts ne vous largue jamais sous les éléments scientifiques de son récit et, mieux, arrive à en vulgariser la plus grande partie (avec un tuyau d'arrosage par exemple). Autant dire que si vous vouliez de la Hard-SF accessible au commun des mortels, vous avez aussi frappé à la bonne porte.

De la dictature à long terme
Pourtant, croyez-le ou non, Eriophora n'est pas tant une histoire de trous de ver, de machines de von Neuman ou de niches biologiques qu'une histoire humaine…et politique. Car si l'on pourrait croire de prime abord que Peter Watts va nous raconter par le menu les péripéties de cette fine équipe pour construire un réseau de voyage intergalactique hors norme, il n'en est rien, ou presque.
La narratrice, Sunday Ahzmundin (que l'on connaît de la nouvelle Éclat, justement) n'est pas simplement là pour nous expliquer comment marche cette folle entreprise mais plutôt pour nous montrer les sacrifices qu'elle demande. Séparés en tribus, les membres de l'équipage de l'Eriophora sont alternativement considérés en tant que viande ou spores. En d'autres termes, ils sont sacrifiables, corvéables, au moins pour le bénéfice du plus grand nombre et de la sacro-sainte expédition. Chimp, dès lors, devient l'autorité en place, sorte de Dieu calculateur entièrement dénué d'humanité et programmé pour la réussite, peu importe le coût humain. Ne vous méprenez pas cependant, Chimp n'a pas grand chose d'un grand méchant, ou même d'un méchant qui se découvre un coeur, Chimp est une IA qui doit gérer un calcul complexe entre bénéfice et risque, coût et efficacité. Si ce qu'il sacrifie pour y parvenir vous paraît inhumain, c'est bien par votre perception de viande sensible et fragile.
Dans un système qui ne tolère pas l'échec (sous peine de mort et de néant interstellaire), peut-on confier toute la responsabilité de l'espèce à une créature émotionnelle et irrationnelle ? La question politique (et même philosophique, soyons fous) semble prendre le pas sur le reste et l'on s'en réjouit tant le raisonnement de Peter Watts multiplie les subtilités et les ambiguïtés.
Au centre du jeu, la révolution ! Un phénomène hautement humain s'il en est mais extrêmement complexe ici puisque Chimp voit et contrôle tout. Comment faire pour se révolter avec ce Big Brother 2.0 dans les parages et en se réveillant tous les 100.000 ans ? Peter Watts se propose de vous répondre en deux cent pages, multipliant les codes et les zones blanches (jusqu'à encoder un message dans son texte) pour captiver son lecteur jusqu'à la fin et à l'inévitable révélation.
La révolution ou l'esclavage ? La docilité ou la liberté ?… ces notions ont-elles encore un sens dans un tel endroit projeté 66 millions d'années après les Lumières ? À vous de voir…

Voyage spatial et réflexion sur le pouvoir, Eriophora vous transporte dans l'univers impitoyable et redoutable de Peter Watts avec un condensé de ce qu'il fait de mieux : utiliser la technologie et le sense of wonder pour réfléchir aux limites humaines. Et on en redemande !


Lien : https://justaword.fr/eriopho..
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En 2018, j'ai de Peter Watts : Au-delà du gouffre. Et j'avais particulièrement apprécié les nouvelles L'Île, Éclat et Géantes — qu'il vaudrait mieux lire dans l'ordre Éclat, Géantes, L'Île — espérant que l'auteur développe d'autres fictions dans cet univers. C'est chose faite. 9 ans après l'écriture de L'île, Peter Watts reprend son faiseur de porte des étoiles et son équipage et signe un cours roman dans cet univers très particulier.

Je ne pouvais que me précipiter dessus pour le lire. Était-ce vraiment une bonne idée ? J'en attendais peut-être trop.

Heureusement, il est court. Car il y a des zones qui m'ont paru brouillonnes. Plus extraordinaire, et je ne pensais pas écrire cela un jour, certains personnages pas assez fouillés, trop superficiels. Il est trop difficile de bien percevoir leurs motivations. J'ai failli abandonner ma lecture en plein milieu... c'est dire !

Donc, l'éditeur peut avoir placé sur le livre un bandeau où il est écrit « un délice de hard SF » , ça n'en fait pas un chef-d'oeuvre.

En bref : Sans le dézinguer, je n'irais pas jusqu'à l'encenser et le recommander. Les trois nouvelles publiées dans Au-delà du gouffre m'ont ouvert l'appétit et ce cours roman me laisse sur ma faim. Et pour tout dire, j'hésite à continuer l'exploration de l'oeuvre de cet écrivain.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Quand je m'inscris à Masse critique, je postule parfois pour des romans qui me sortent de ma zone de confort. Celui-ci en est l'exemple. Certes je suis assez férue de science fiction, mais plutôt des uchronies, des romans qui imaginent le futur avec les travers et les exagérations de notre génération. A part Star Wars, je ne suis pas très portée sur les vaisseaux spaciaux.

Alors là quand j'ai relu la 4ème de couverture indiquant que j'allais faire un voyage dans de la hard SF, j'ai eu un doute...Cet univers est-il pour moi ? Suis-je faite pour cet univers ?

Eh bien oui. En tout cas pour ce roman. Malgré sa brièveté (200 pages), on plonge dans l'univers quasi infini. On ne parle plus en minutes ni en vies humaines, mais en phases d'éveil entre des éternités de mise en sommeil.
Une immensité spacio-temporelle qui donne véritablement le vertige.
Et un interprétation de la relation humain / intelligence artificielle très fine et poussée. Et comment lorsque l'on est humain on appréhende l'infini : emprisonnement ou liberté ultime ? Cela pourrait être un beau sujet de dissertation pour le bac...

Je suis certes sortie de ma zone de confort, mais je suis ravie d'avoir fait ce voyage qui est l'opposé exact de notre vie actuelle confinée/finie.

Belle découverte pour démarrer mon millésime littéraire 2021.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Ouvrons nos chakras littéraires. le monde est si vaste. Il serait dommage de se créer des frontières imaginaires...
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Si le monde d'Eriophora a servi de cadre à trois nouvelles du recueil Au-delà du gouffre de Peter Watts, il est désormais au coeur de cette longue novella, ou de ce court roman suivant votre point de vue. de façon surprenante, c'est l'un des textes les plus faciles et rapides à lire de cet auteur spécialisé dans la SF la plus hard-core qui soit, alors que deux des trois nouvelles précédentes du cycle, L'Île et Une Niche, sont parmi les plus perchés de ses écrits. Ici, l'Eriophora est un vaisseau-astéroïde embarqué dans un voyage au long cours à travers la galaxie pour construire des portails de déplacements instantanés entre les étoiles. À son bord se trouvent 30 000 spores, des êtres humains spécialement conçus pour servir d'ouvrier et de petites mains quand Chimp, l'intelligence artificielle du vaisseau, et ses robots se trouveront devant un problème demandant de l'intuition et non de la logique. Chaque spore n'est éveillée que quelques jours par ans avec au grand maximum une dizaine de ses semblables qui formeront sa tribu. Au fil du temps, et sans avoir rencontré jamais personne passant par les portails ou venu de la Terre, les choses déraillent. Et la viande, comprendre la cargaison humaine, commence à devenir paranoïaque. À tort ou à raison ? Et comme le dit très bien l'un des personnages : « Comment fomenter une mutinerie quand on n'est éveillé que quelques jours par siècle, quand votre petite poignée de conjurés est remaniée chaque fois qu'ils sont appelés sur le pont ? Comment conspirer contre un ennemi qui ne dort jamais, qui dispose de toutes ces ères vides pour explorer exhaustivement le moindre recoin, tomber sur le moindre indice que vous auriez pu avoir l'imprudence de laisser traîner ? Un ennemi dont le champ de vision englobe l'intégralité de votre monde, un ennemi qui peut voir par vos yeux et entendre par vos oreilles en haute définition, comme s'il était vous-même ? »
Eriophora est l'histoire de cette rébellion avec une narratrice déjà présente dans les nouvelles de Au-delà du gouffre, partagée entre l'amitié qu'elle éprouve pour l'IA, le rejet de certaines décisions et actions prises par celle-ci durant ses périodes de sommeils, et la solidarité envers les autres spores. Peu fiable aussi bien vis-à-vis des autres voyageurs que vis-à-vis du lecteur, elle n'a qu'une vision partielle de l'action et le retournement final, qui m'a rappelé celui d'Acadie de Dave Hutchinson, en est la preuve. Roman d'ambiance et de hard-SF, à la science pourtant facilement expliquée même pour les novices, Eriophora est une excellente porte d'entrée dans l'univers particulier de Peter Watts. Et une fois que vous avez lu le livre, reprenez le page par page pour chercher le message caché de l'auteur, et poursuivre l'expérience de lecture quelques millénaires plus loin, mais en VO cette fois-ci.
Lien : https://www.outrelivres.fr/e..
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Enchaînée par des fantômes, l'humanité — sous l'une de ses formes nouvelles et laborieuses — prépare sa libération. La mutinerie s'installe, millénaire après millénaire, dans un univers que l'auteur dessine de manière hyper-réaliste. le novice que je suis se perd parfois dans les descriptions techniques, mais cela ne gêne en rien la lecture. La narration est efficace et maîtrisée par son auteur.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Une lecture courte en Hard SF, un genre que je lis très peu. Je précise que je n'ai lu aucune des nouvelles de l'univers, je suis donc entrée dedans à l'aveuglette. Je n'avais même pas lu le résumé éditeur.

J'avoue que si ce n'était pas une mauvaise lecture, ni une lecture difficile (chose qui peut faire peur quand on parle de hard SF), je n'ai pas non plus été vraiment dedans. J'ai trouvé le contexte sympa et intriguant mais au final l'ensemble de l'intrigue ne portait pas sur les points que je trouvais les plus intéressant et je ne me suis pas vraiment attachée à l'héroïne, du coup je suis un peu passé à coté.

A ce sujet la j'ai préféré la nouvelle bonus cachée dans le texte, que j'ai lu après ma lecture de ce roman court / novella. La on était totalement sur un sujet qui m'intéressait et qui m'intriguait vis à vis de l'univers.

Pour en revenir à Eriophora : imaginez un « vaisseau » si on peut appeler ça, un astéroïde capturé en fait, et évidé. A l'intérieur, une singularité. L'utilité : pouvoir créer des portails, pour voyager bien plus rapidement dans la galaxie.

Mais pour que ça marche le gros problème vient du fait qu'il faut être sur place pour pouvoir faire le portail. Entrée et sortie. Cela implique des millénaires de trajet entre les deux, entre les différents points importants de la galaxie. L'humain n'a jamais voyagé si loin avant.

D'où la création du vaisseau.
Celui ci est chargé de faire le tour de la galaxie en plaçant portail après portail, une entrée et une sortie à chaque point. Pour cela il embarque avec lui 30 000 humains. Ceux ci, augmentés, nés pour leur tache quasiment, sont la pour résoudre les problèmes demandant un esprit de décision que l'AI du vaisseau ne possède pas.

Chaque humain va passer le plus clair de son temps en stase, et se voit réveillé quelques jours par millénaire au fil des besoins des différents chantiers du vaisseau. Ils sont séparés en « tribus » qui ne se croisent jamais car une rotation a été établie et la technologie de stase des humains a besoin d'un temps moyen d'un millénaire avant de pouvoir à nouveau réveiller de façon sécurisée la personne en question. Evidemment certains vieillissent donc plus que les autres si le vaisseau à plus besoin d'eux que les autres.

A oui, et évidemment cette timeline la est celle du vaisseau, mais celui ci voyage à une vitesse relativiste (proche de la vitesse de la lumière) pendant une bonne partie de son trajet. du coup quand l'action principale de l'intrigue débute, en temps global 65 millions d'années se sont déroulée sur Terre depuis le départ de leur vaisseau.

Mais voila, on ne peux pas passer si longtemps (en moyenne chaque « spore » humain du vaisseau a vécu entre 10 et 20 ans réel depuis le début) sans que quelque chose déraille. Surtout du coté humain de la chose. La moindre rumeur, ou événement inhabituel devient alarmant et prend des proportions énormes.

Par exemple on se demande bien qui a tagué certaines parties du vaisseau de messages incompréhensibles? Pourquoi les « points noirs » sans réseau (vis à vis de l'AI du vaisseau) se multiplient dans des endroits bizarres? Quel est ce monstre gigantesque que certains ont aperçu à la poursuite du vaisseau, sortant du portail lorsqu'un des chantier c'est terminé? Pourquoi les mémoires physiques de l'AI du vaisseau n'arrêtent pas de se déplacer entre chaque réveil sans que l'Ai soit au courant ? …

On imagine bien la paranoïa qui peut se développer quand les gens savent qu'ils sont endormi 99.9999% du temps, et donc incapable de réagir si un problème survient. Ils n'ont pas du tout le contrôle de leur vie. Ils ne sont que des outils pour l'AI du vaisseau.

Sans parler du coté social qui devient de plus en plus difficile car on ne croise jamais les même personnes, et toujours que quelques jours par ci, par la. Ils ont l'impression de ne vivre que par tiret, ce qui peut poser de gros problèmes de conscience, sans parler de la solitude que ça engrange.

Je dirais que la première moitié du texte est vraiment exactement ça. On est vraiment sur un roman d'ambiance, qui fait frissonner. Mais plus on avance, plus les personnages principaux commencent à se demander si la principale menace n'est en fait pas … bien plus proche d'eux? Certains commencent à se méfier de l'AI du vaisseau. Mais y a t-il vraiment un danger ou sont-ils juste paranoïaque?

Qui croire? Que faire? Comment ne serait-ce que communiquer avec les autres pour savoir si ils pensent pareil? Au final ça m'a fait penser à 2001 l'odyssée de l'espace par certains cotés.

Un passage résume bien en fait une partie du roman :

Comment fomenter une mutinerie quand on n'est éveillé que quelques jours par siècle, quand votre petite poignée de conjurés est remaniée chaque fois qu'ils sont appelés sur le pont ? Comment conspirer contre un ennemi qui ne dort jamais, qui dispose de toutes ces ères vides pour explorer exhaustivement le moindre recoin, tomber sur le moindre indice que vous auriez pu avoir l'imprudence de laisser traîner ? Un ennemi dont le champ de vision englobe l'intégralité de votre monde, un ennemi qui peut voir par vos yeux et entendre par vos oreilles en haute définition, comme s'il était vous-même ?

Pour ce qui est de mon avis, j'avoue que si je l'ai lu sans trop de souci, il ne m'a pas passionné. Je suis quelqu'un qui n'aime pas trop les romans d'ambiance trop lents où il ne se passe rien en dehors d'essayer de nous faire peur. Rien que le coté effrayant du début m'a plus rebuté que prit dans le récit. Je n'aime pas avoir peur, ou me sentir mal à l'aise, c'est d'ailleurs pour ça que je n'aime ni l'horreur, ni les thrillers en général.

Du coup la on fait un peu combo. Pendant la première moitié j'attendais que quelque chose arrive. Je m'ennuyais un peu tout en ne me sentant pas vraiment à l'aise avec le récit. Heureusement L'action arrive dans la seconde moitié, mais celle ci a provoqué d'autres problèmes qui ont fait que je n'ai pas non plus réussi à apprécier celle ci.

Le personnage principal n'est vraiment pas un personnage auquel je me suis identifiée. On ne sait jamais vraiment de quel coté elle est. Elle navigue limite au hasard, en fonction des événements, entre son attachement à l'AI et son envie de réagir car elle a peur. Elle n'est jamais vraiment d'un coté ou d'un autre.

Ce coté entre deux ne m'a pourtant pas vraiment plu en tant que lectrice. Principalement parce qu'il n'était jamais vraiment en phase avec moi. Je n'arrivais jamais à me décider si j'étais avec elle ou si je désapprouvais ses actions. En fait on était toujours aussi un peu dans les deux.

J'ai aussi été un peu surprise et un peu déçue de la fin. Pas des événements eux même, mais de la façon dont la fin nous est délivrée. En gros c'est une fin ouverte et il nous reste plein de questions dont on n'a pas les réponses.

Et j'avoue que ça m'a frustré car le personnage principal ne donne pas vraiment les faits. Elle dit juste qu'elle a été surprise par quelque chose et que si elle devait spéculer sur ce fait elle aurait fait ci et ça. Mais au final elle ne nous dit jamais vraiment ce qu'il y a. On ne peux que le deviner vaguement, par élimination.

J'aurais préféré avoir de vrai réponses et savoir ce qu'elle avait découvert en détail.

Au final il faut quand même reconnaître que le texte se lit vite et bien. On n'a pas de souci de compréhension ce qui rend l'ensemble très accessible. Je pense que si vous êtes sensible aux livres d'ambiance, il peut tout à fait vous plaire, même si la hard SF n'est pas votre genre de prédilection. Malheureusement ce n'est pas mon cas et du coup je suis passé à coté.
Lien : https://delivreenlivres.home..
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A conseiller pour les connaisseurs de science fiction qui ont tout lu et veulent faire une expérience radicale. L𠆞riophora est parti de la terre depuis 60 millions d𠆚nnées, piloté par une intelligence artificielle appelée Chimp, avec un équipage de 30 000 humains en hibernation que Chimp réveille avec parcimonie quand il a besoin d𠆚ide. Et vous pensez que tout ce petit monde va cohabiter de façon harmonieuse ?

La narratrice, Sunday, nous fait visiter le vaisseau au cours de ses réveils. Elle entretient une relation de confiance avec Chimp, ce qui est idéal pour être en immersion au sein du vaisseau. Chaque chapitre est un réveil avec un problème particulier à résoudre, et le mystère est entretenu jusqu’à la fin. C𠆞st plutôt prenant même si les explications restent souvent abstraites, au point qu’une partie du message est passé sous ellipse. Je crois qu’il faut accepter de ne pas tout comprendre et se laisser ravir par le côté alien de l𠆞xpérience.
Un très bon point pour beaucoup de concepts originaux, un mauvais point pour certains côtés abscons.
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Je ne connaissais pas Peter Watts et je le découvre donc avec ce roman de SF un peu spécial, déroutant. Tout du long, l'ambivalence de la relation homme (spore) / machine (l'IA du vaisseau-astéroïde-colonie) est superbement retranscrite.
L'auteur prend un peu le temps de planter le décor et de nous présenter la situation dans laquelle se trouvent les protagonistes de l'histoire. C'est parfois décousu, un peu abstrait, mais pour ma part je m'y suis fait assez volontiers. En tout cas, ça m'a sorti de ma zone de confort !
l'intrigue m'a semblé un peu facile au départ, mais en fait pas tant que ça. Sans rien divulguer, là où Watts aurait pu traiter le "problème" de manière tout à fait classique, il prend des chemins de traverse vraiment originaux.
La fin m'a réellement enthousiasmée.

Alors oui, tout du long l'ambiance qui se dégage du livre n'est pas hyper joyeuse, ça sent l'humain confiné-désabusé-endoctriné. N'empêche que l'humour cynique du personnage principal - et narrateur - m'a fait sourire.

La narration est quelque fois un peu chaotique par contre. le message caché dans le texte est parfaitement dispensable et sa recherche alourdit considérablement la lecture, j'ai vite arrêté.

Au final un bon livre, qui m'a donné envie de lire autre chose du bonhomme.
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J'aurais aimé adorer ce livre ! Malheureusement un peu trop hard SF pour moi.
Au départ, je ne comptais pas forcément le lire, quand j'en ai lu le résumé dans le catalogue 2020 du Bélial, mais je me suis laissé convaincre par des critiques le décrivant comme accessible. Pour de la hard SF.
Pas assez pour moi en tout cas ! J'ai sauté des paragraphes entiers. le gros événement final par exemple, je n'ai pas compris précisément ce qu'il se passait.
Mais une fois mon orgueil ramassé, j'ai plutôt passé un agréable moment dans ce vaisseau.
L'histoire est intéressante et le défi qui se présente aux protagonistes l'est tout autant.
Pour ne rien gâcher, la couv est formidable (as usual avec Manchu) et les illustrations intérieures très chouettes. Un bel objet avec décryptage inclus.
À signaler, c'est l'occasion, que le Bélial vend ses livres avec un marque-page dédié et c'est une spécificité fort appréciable (surtout avec une aussi belle couv).
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Attiré par les nombreuses critiques positives sur Babelio, j'ai enfin découvert Peter Watts à travers ce roman/novella paru récemment. Et je ne regrette pas le voyage !

Mais attention, si certains lecteurs décrivent Eriophora comme de la hard SF "accessible", personnellement je mets de gras guillemets sur cet adjectif. Ne vous attendez pas à un récit ultra-intimiste à la Spin de Robert Charles WIlson, mais plutôt à quelque chose comme le Latium de Romain Lucazeau... c'est-à-dire un roman où le vocabulaire technologique (et un peu geek) a toute son importance, avec une immersion immédiate dans un univers bien particulier.

Inutile ici de raconter encore une fois l'histoire proposée par Peter Watts, qui s'amuse à imaginer les conséquences humaines et machiniques de notre volonté d'explorer et de coloniser l'espace. Eriophora nous plonge tout de suite dans une ambiance unique, feutrée et inquiétante, et aborde beaucoup de thèmes qui auraient pour certains mérité un développement plus ambitieux : le rapport au temps quand on passe des milliards d'années "en sommeil" pour être ensuite affecté à une mission, l'atavisme tribal et primal chez l'humain, la possibilité d'une révolte quand tout paraît verrouillé, l'éventualité d'une relation humain/machine sans calculs, etc., etc.

On passe donc un très bon moment malgré quelques réserves. Et mention spéciale au boulot du Bélial' sur ce titre, avec une couverture de Manchu superbe, de beaux rabats, des illustrations de chapitres hyper réussies, et un marque-page à l'image de la couv inséré. Une belle découverte, qui va me hanter quelque temps.
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