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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Enchaînée par des fantômes, l'humanité — sous l'une de ses formes nouvelles et laborieuses — prépare sa libération. La mutinerie s'installe, millénaire après millénaire, dans un univers que l'auteur dessine de manière hyper-réaliste. le novice que je suis se perd parfois dans les descriptions techniques, mais cela ne gêne en rien la lecture. La narration est efficace et maîtrisée par son auteur.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Lancé dans une aventure à l'échelle de la galaxie et de l'éternité ou presque, un équipage peut-il vraiment se rebeller contre l'intelligence artificielle contrôlant à bord les paramètres de mission et… tout le reste ? Un grand roman, vertigineux et malicieux.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/08/24/note-de-lecture-eriophora-peter-watts/

Publié en 2018, remarquablement traduit en français en 2020 par Gilles Goullet pour le Bélial', « Eriophora » est la pièce la plus importante (en tant que longue novella) d'un cycle composé jusqu'ici surtout de nouvelles, rassemblées sous le titre générique de « Sunflowers » (dont « Éclat », « L'île » et « Géantes » sont disponibles en français dans le recueil « Au bord du gouffre »). À son propos, Peter Watts divulguait, dans le superbe entretien qu'il accordait à la revue française Bifrost en 2019, une « quatrième de couverture qui n'a jamais été publiée » et qui aurait permis, d'après lui, de situer d'emblée ce dont il s'agit ici : lorsqu'il s'agit d'évoquer le voyage spatial supra-luminique à l'échelle d'une galaxie entière, l'un des motifs « couramment » employés par la science-fiction est celui des « portails » mis en place par telle ou telle fort ancienne race astropérégrine de Précurseurs ou autres Progéniteurs (l'auteur rappelle à ce propos la réussite dans ce domaine du cycle des « Heechees » de Frederik Pohl, et l'on pourrait aussi mentionner bien entendu David Brin et Lois McMaster Bujold, qui sont très loin de mal se sortir de l'exercice). Pour éviter une régression logique à l'infini, il faut bien se demander comment ces « portails », ces raccourcis à travers la mécanique céleste, ont été mis en place, au tout début. Quelle fantastique entreprise de bâtiment et travaux publics à l'échelle de l'univers a dû se coltiner l'assemblage de ces si précieux carrefours galactiques ?

C'est ici que Peter Watts fait intervenir le vaisseau spatial Eriophora, (en réalité une météorite transformée, propulsée par un micro-trou noir interne… oui !) sous l'autorité désormais infiniment lointaine, temporellement et spatialement, de l'UNDA (United Nations Diaspora Authority), décrivant sa spirale qui l'éloigne toujours davantage de son point de départ, à une vitesse extraordinairement élevée mais néanmoins toujours infraluminique, construisant de proche en proche les fameux « portails » nécessaires à une future expansion galactique de l'humanité, pour un temps infini (ou en tout cas celui que supportera in fine son double équipage d'intelligence artificielle contrôlant l'ensemble des paramètres de mission selon sa programmation d'origine et d'humains plus ou moins modifiés que l'on ne « réveille » et « appelle sur le pont » que pour chaque chantier nécessitant leur présence). Mais que se passe-t-il si pour diverses raisons tout ou partie de ce prolétariat ouvrier de grand luxe en vient à contester le management, voire à remettre en cause le sens même de la mission ? N'ayant guère de voies de recours « légales » ou « paritairement négociées », on parlerait alors de révolte ou de révolution. Mais avec quels paramètres et quelles chances de succès ? En à peine 200 pages, « Eriophora » propose à ces questions des réponses malicieuses et vertigineuses.

Même dans son fabuleux diptyque « Vision aveugle« / « Échopraxie » (2006 / 2014), et dès ses premiers romans publiés, la trilogie des « Rifteurs » (1999-2004), le Canadien Peter Watts n'utilise en réalité les sciences dures que pour mieux développer sa spéculation philosophique et politique (ce que rappelle avec élégance Gromovar sur son blog, ici) – et c'est bien ainsi qu'il compte parmi les plus grands auteurs contemporains du genre et au-delà.

Maniant les échelles temporelles les plus stupéfiantes comme le Vernor Vinge de « La captive du temps perdu » (ou comme les capsules temporelles volontaires et involontaires de Xavier Boissel et de John d'Agata), émulant comme en se jouant, en guise d'éléments de décor, aussi bien les « Idées noires » de Franquin (à propos de certains bonsaïs) ou le « Gravité à la manque » de George Alec Effinger (à propos d'environnements virtuels personnels et partageables), sachant mêler à une pure joie de la découverte proche de celle du « Apprendre, si par bonheur » de Becky Chambers un extrémisme technique (pour le meilleur ou le pire dans les « mains » d'une intelligence artificielle pour laquelle la notion de bienveillance demeurerait toujours ambiguë) proche de celui ressenti dans le « Aurora » de Kim Stanley Robinson lorsqu'il s'agit de concevoir une trajectoire de « retour » sans carburant ou presque, « Eriophora » confronte avec une rare intelligence et une inventivité rusée l'homme et la machine (bien au-delà des petits jeux logiques par rapport à trois lois de « Lui, Asimov »), assume et fait vibrer les dimensions intrinsèquement politiques de tout programme de mission, apparemment anodin ou non, et pèse finement l'amour, l'amitié et l'empathie au trébuchet de l'intelligence, de la mémoire et de la survie – fût-ce dans un cadre décidément extrême. Un roman peut-être encore plus enthousiasmant que « Vision aveugle », ce qui n'est pas peu dire.

Même dans les brefs extraits présentés ici, vous remarquerez quelques lettres bizarrement imprimées en rouge. Il ne s'agit pas d'une erreur typographique ni d'une coquetterie baroque : au fil du texte (et la narratrice vous l'expliquera – à peu près ! – le moment venu), un message secret composé à partir de ces croches (nom plus qu'approprié compte tenu de la manière dont ces indices sont dissimulés dans le récit lui-même) sera à découvrir, ouvrant d'autres portes – qui ne sont pas tout à fait des oeufs de Pâques – au sein de ce roman proprement vertigineux.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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En 2018, j'ai de Peter Watts : Au-delà du gouffre. Et j'avais particulièrement apprécié les nouvelles L'Île, Éclat et Géantes — qu'il vaudrait mieux lire dans l'ordre Éclat, Géantes, L'Île — espérant que l'auteur développe d'autres fictions dans cet univers. C'est chose faite. 9 ans après l'écriture de L'île, Peter Watts reprend son faiseur de porte des étoiles et son équipage et signe un cours roman dans cet univers très particulier.

Je ne pouvais que me précipiter dessus pour le lire. Était-ce vraiment une bonne idée ? J'en attendais peut-être trop.

Heureusement, il est court. Car il y a des zones qui m'ont paru brouillonnes. Plus extraordinaire, et je ne pensais pas écrire cela un jour, certains personnages pas assez fouillés, trop superficiels. Il est trop difficile de bien percevoir leurs motivations. J'ai failli abandonner ma lecture en plein milieu... c'est dire !

Donc, l'éditeur peut avoir placé sur le livre un bandeau où il est écrit « un délice de hard SF » , ça n'en fait pas un chef-d'oeuvre.

En bref : Sans le dézinguer, je n'irais pas jusqu'à l'encenser et le recommander. Les trois nouvelles publiées dans Au-delà du gouffre m'ont ouvert l'appétit et ce cours roman me laisse sur ma faim. Et pour tout dire, j'hésite à continuer l'exploration de l'oeuvre de cet écrivain.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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A conseiller pour les connaisseurs de science fiction qui ont tout lu et veulent faire une expérience radicale. L𠆞riophora est parti de la terre depuis 60 millions d𠆚nnées, piloté par une intelligence artificielle appelée Chimp, avec un équipage de 30 000 humains en hibernation que Chimp réveille avec parcimonie quand il a besoin d𠆚ide. Et vous pensez que tout ce petit monde va cohabiter de façon harmonieuse ?

La narratrice, Sunday, nous fait visiter le vaisseau au cours de ses réveils. Elle entretient une relation de confiance avec Chimp, ce qui est idéal pour être en immersion au sein du vaisseau. Chaque chapitre est un réveil avec un problème particulier à résoudre, et le mystère est entretenu jusqu’à la fin. C𠆞st plutôt prenant même si les explications restent souvent abstraites, au point qu’une partie du message est passé sous ellipse. Je crois qu’il faut accepter de ne pas tout comprendre et se laisser ravir par le côté alien de l𠆞xpérience.
Un très bon point pour beaucoup de concepts originaux, un mauvais point pour certains côtés abscons.
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Je ne connaissais pas Peter Watts et je le découvre donc avec ce roman de SF un peu spécial, déroutant. Tout du long, l'ambivalence de la relation homme (spore) / machine (l'IA du vaisseau-astéroïde-colonie) est superbement retranscrite.
L'auteur prend un peu le temps de planter le décor et de nous présenter la situation dans laquelle se trouvent les protagonistes de l'histoire. C'est parfois décousu, un peu abstrait, mais pour ma part je m'y suis fait assez volontiers. En tout cas, ça m'a sorti de ma zone de confort !
l'intrigue m'a semblé un peu facile au départ, mais en fait pas tant que ça. Sans rien divulguer, là où Watts aurait pu traiter le "problème" de manière tout à fait classique, il prend des chemins de traverse vraiment originaux.
La fin m'a réellement enthousiasmée.

Alors oui, tout du long l'ambiance qui se dégage du livre n'est pas hyper joyeuse, ça sent l'humain confiné-désabusé-endoctriné. N'empêche que l'humour cynique du personnage principal - et narrateur - m'a fait sourire.

La narration est quelque fois un peu chaotique par contre. le message caché dans le texte est parfaitement dispensable et sa recherche alourdit considérablement la lecture, j'ai vite arrêté.

Au final un bon livre, qui m'a donné envie de lire autre chose du bonhomme.
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Quand je m'inscris à Masse critique, je postule parfois pour des romans qui me sortent de ma zone de confort. Celui-ci en est l'exemple. Certes je suis assez férue de science fiction, mais plutôt des uchronies, des romans qui imaginent le futur avec les travers et les exagérations de notre génération. A part Star Wars, je ne suis pas très portée sur les vaisseaux spaciaux.

Alors là quand j'ai relu la 4ème de couverture indiquant que j'allais faire un voyage dans de la hard SF, j'ai eu un doute...Cet univers est-il pour moi ? Suis-je faite pour cet univers ?

Eh bien oui. En tout cas pour ce roman. Malgré sa brièveté (200 pages), on plonge dans l'univers quasi infini. On ne parle plus en minutes ni en vies humaines, mais en phases d'éveil entre des éternités de mise en sommeil.
Une immensité spacio-temporelle qui donne véritablement le vertige.
Et un interprétation de la relation humain / intelligence artificielle très fine et poussée. Et comment lorsque l'on est humain on appréhende l'infini : emprisonnement ou liberté ultime ? Cela pourrait être un beau sujet de dissertation pour le bac...

Je suis certes sortie de ma zone de confort, mais je suis ravie d'avoir fait ce voyage qui est l'opposé exact de notre vie actuelle confinée/finie.

Belle découverte pour démarrer mon millésime littéraire 2021.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Ouvrons nos chakras littéraires. le monde est si vaste. Il serait dommage de se créer des frontières imaginaires...
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Personnellement je suis un grand fan de sciences-fiction mais là je suis déçu. On est plus dans une critique de la société confinée au vaisseau spatial. On parle pas des bâtisseurs des portails.

On parle de sciences physiques mais aussi côté social
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Attiré par les nombreuses critiques positives sur Babelio, j'ai enfin découvert Peter Watts à travers ce roman/novella paru récemment. Et je ne regrette pas le voyage !

Mais attention, si certains lecteurs décrivent Eriophora comme de la hard SF "accessible", personnellement je mets de gras guillemets sur cet adjectif. Ne vous attendez pas à un récit ultra-intimiste à la Spin de Robert Charles WIlson, mais plutôt à quelque chose comme le Latium de Romain Lucazeau... c'est-à-dire un roman où le vocabulaire technologique (et un peu geek) a toute son importance, avec une immersion immédiate dans un univers bien particulier.

Inutile ici de raconter encore une fois l'histoire proposée par Peter Watts, qui s'amuse à imaginer les conséquences humaines et machiniques de notre volonté d'explorer et de coloniser l'espace. Eriophora nous plonge tout de suite dans une ambiance unique, feutrée et inquiétante, et aborde beaucoup de thèmes qui auraient pour certains mérité un développement plus ambitieux : le rapport au temps quand on passe des milliards d'années "en sommeil" pour être ensuite affecté à une mission, l'atavisme tribal et primal chez l'humain, la possibilité d'une révolte quand tout paraît verrouillé, l'éventualité d'une relation humain/machine sans calculs, etc., etc.

On passe donc un très bon moment malgré quelques réserves. Et mention spéciale au boulot du Bélial' sur ce titre, avec une couverture de Manchu superbe, de beaux rabats, des illustrations de chapitres hyper réussies, et un marque-page à l'image de la couv inséré. Une belle découverte, qui va me hanter quelque temps.
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Avec sa superbe couverture signée Manchu, Eriophora m'a de suite tapée dans l'oeil, mais mes dernières expériences avec la Hard Science me faisait un peu craindre le pire avec un auteur aussi réputé que Peter Watts. Mais les premières chroniques en parlant comme quelque chose de tout à fait abordable m'ont rassurée et je remercie le Bélial' pour cet envoi et leur confiance qui m'a permis de le lire et de vous en parler.

Eriophora, c'est d'abord un très bel objet livre proposé par le Bélial' qui décidément sait gâter ses lecteurs. Dans un format entre poche et grand format, sur une reliure souple à rabat, se déploie la superbe illustration de couverture de Manchu où l'on peut admirer le vaisseau-astéroïde que nous allons suivre ainsi que l'un des portes qu'il construit. L'intérieur est composé 6 chapitres commençant toujours par une illustration métaphorique relatant ce qu'il s'y passe, et clairement le choix de la maquette m'a vraiment plu. C'est un détail mais le choix pour l'écriture des numéros des pages m'a paru judicieux et j'ai aimé le jeu auquel se livre l'auteur à l'intérieur de sa propre histoire.

Cette histoire, c'est celle d'un bâtisseuse, une femme qui a été formée et s'est embarquée sur un vaisseau-astéroïde dont la mission est de bâtir sur des millions d'années des portes des étoiles, des portails ayant pour but de devenir des autoroutes célestes. Mais ce n'est pas la construction de ces portails que nous allons suivre. Non, l'auteur nous offre une plongée au sein de la vie à bord de ce drôle de vaisseau où à chaque réveil l'héroïne relève quelque chose d'intrigant qui la pousse à s'interroger sur la vie à bord.

Je sais que certains n'ont pas aimé, pour ma part, j'ai adoré le rythme très lent du récit. Il m'a parfaitement fait ressentir la très très longue durée de cette mission. J'ai aimé ce sentiment de lire une suite de nouvelles se déroulant dans le même univers, avec la même héroïne, et dans lequel on dégage peu à peu un fil conducteur. La narration est très bien menée rendant le récit de plus en plus immersif. On plonge petit à petit dans les méandres de la vie à bord et tout ce que cela implique. C'est très mystérieux, un brin sombre et morose, collant parfaitement à la mission dans laquelle ils se sont tous engagés.

Parlons-en de cette mission, c'est vraiment de l'esclavagisme moderne voire pire, puisque l'on suit quand même des gens qui ont été créés (?) ou du moins formatés pour accepter ces horribles conditions de travail que l'on découvre au fur et à mesure. C'est glaçant et fascinant. La mission nous apparaît en plus comme totalement absurde au fur et à mesure de son avancement au vu de l'absence d'échanges avec ceux restés sur Terre. C'est une mission sans voie de retour qui n'a pas été sans me rappeler celle d'Ulysse parfois, puisque comme lui l'équipage à bord doit affronter son lot d'inattendu.

Comment vivre alors à bord ? L'héroïne, Sunday, semble tout d'abord totalement résignée, subissant son sort sans même s'en rendre compte, ce qui est assez déprimant. Mais il suffit d'un mot, d'une rencontre pour tout faire basculer. le récit rentre alors dans une dimension thriller qui m'a beaucoup plu, où d'un côté on s'interroge sur l'origine du mal en quelque sorte et sur celui qui fait perdurer voire péricliter le système, et de l'autre on assiste à la résistance que vont mettre en place les humains à leur échelle. Passionnant.

Eriophora est donc un récit à tiroirs où ceux-ci s'emboîtent parfaitement au fil des chapitres. On plonge de plus en plus profondément dans le fonctionnement de ce drôle de vaisseau aux côtés d'une héroïne atypique qui a du mal à trouver sa place entre sa fascination pour Chimp, l'I.A. faisant fonctionner le vaisseau, et son désir de rester soudée avec ceux de son espèce et de les soutenir. C'est un vrai titre d'ambiance, une ambiance lourde et calfeutrée, voire étouffante où un mal étrange rode contre lequel il va être dur de lutter. Cela n'a pas été sans me rappeler des textes comme 2001 l'Odyssée de l'Espace, bien sûr, mais aussi d'autres récits de vie à bord de vaisseaux ou d'autres récits de travailleurs besogneux dans l'espace.

En ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé cette courte lecture pourtant assez dense où finalement le décor hard science fut effectivement tout à fait abordable car vulgarisé par l'auteur pour les novices comme moi. J'ai été bien plus emportée par la trajectoire de Sunday et les réflexions que cela pousse à avoir sur notre rapport aux I.A. mais également à l'industrie et au travail, qui furent pour moi le coeur de ce récit. Cette lecture fut donc un petit coup de coeur !
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Une lecture courte en Hard SF, un genre que je lis très peu. Je précise que je n'ai lu aucune des nouvelles de l'univers, je suis donc entrée dedans à l'aveuglette. Je n'avais même pas lu le résumé éditeur.

J'avoue que si ce n'était pas une mauvaise lecture, ni une lecture difficile (chose qui peut faire peur quand on parle de hard SF), je n'ai pas non plus été vraiment dedans. J'ai trouvé le contexte sympa et intriguant mais au final l'ensemble de l'intrigue ne portait pas sur les points que je trouvais les plus intéressant et je ne me suis pas vraiment attachée à l'héroïne, du coup je suis un peu passé à coté.

A ce sujet la j'ai préféré la nouvelle bonus cachée dans le texte, que j'ai lu après ma lecture de ce roman court / novella. La on était totalement sur un sujet qui m'intéressait et qui m'intriguait vis à vis de l'univers.

Pour en revenir à Eriophora : imaginez un « vaisseau » si on peut appeler ça, un astéroïde capturé en fait, et évidé. A l'intérieur, une singularité. L'utilité : pouvoir créer des portails, pour voyager bien plus rapidement dans la galaxie.

Mais pour que ça marche le gros problème vient du fait qu'il faut être sur place pour pouvoir faire le portail. Entrée et sortie. Cela implique des millénaires de trajet entre les deux, entre les différents points importants de la galaxie. L'humain n'a jamais voyagé si loin avant.

D'où la création du vaisseau.
Celui ci est chargé de faire le tour de la galaxie en plaçant portail après portail, une entrée et une sortie à chaque point. Pour cela il embarque avec lui 30 000 humains. Ceux ci, augmentés, nés pour leur tache quasiment, sont la pour résoudre les problèmes demandant un esprit de décision que l'AI du vaisseau ne possède pas.

Chaque humain va passer le plus clair de son temps en stase, et se voit réveillé quelques jours par millénaire au fil des besoins des différents chantiers du vaisseau. Ils sont séparés en « tribus » qui ne se croisent jamais car une rotation a été établie et la technologie de stase des humains a besoin d'un temps moyen d'un millénaire avant de pouvoir à nouveau réveiller de façon sécurisée la personne en question. Evidemment certains vieillissent donc plus que les autres si le vaisseau à plus besoin d'eux que les autres.

A oui, et évidemment cette timeline la est celle du vaisseau, mais celui ci voyage à une vitesse relativiste (proche de la vitesse de la lumière) pendant une bonne partie de son trajet. du coup quand l'action principale de l'intrigue débute, en temps global 65 millions d'années se sont déroulée sur Terre depuis le départ de leur vaisseau.

Mais voila, on ne peux pas passer si longtemps (en moyenne chaque « spore » humain du vaisseau a vécu entre 10 et 20 ans réel depuis le début) sans que quelque chose déraille. Surtout du coté humain de la chose. La moindre rumeur, ou événement inhabituel devient alarmant et prend des proportions énormes.

Par exemple on se demande bien qui a tagué certaines parties du vaisseau de messages incompréhensibles? Pourquoi les « points noirs » sans réseau (vis à vis de l'AI du vaisseau) se multiplient dans des endroits bizarres? Quel est ce monstre gigantesque que certains ont aperçu à la poursuite du vaisseau, sortant du portail lorsqu'un des chantier c'est terminé? Pourquoi les mémoires physiques de l'AI du vaisseau n'arrêtent pas de se déplacer entre chaque réveil sans que l'Ai soit au courant ? …

On imagine bien la paranoïa qui peut se développer quand les gens savent qu'ils sont endormi 99.9999% du temps, et donc incapable de réagir si un problème survient. Ils n'ont pas du tout le contrôle de leur vie. Ils ne sont que des outils pour l'AI du vaisseau.

Sans parler du coté social qui devient de plus en plus difficile car on ne croise jamais les même personnes, et toujours que quelques jours par ci, par la. Ils ont l'impression de ne vivre que par tiret, ce qui peut poser de gros problèmes de conscience, sans parler de la solitude que ça engrange.

Je dirais que la première moitié du texte est vraiment exactement ça. On est vraiment sur un roman d'ambiance, qui fait frissonner. Mais plus on avance, plus les personnages principaux commencent à se demander si la principale menace n'est en fait pas … bien plus proche d'eux? Certains commencent à se méfier de l'AI du vaisseau. Mais y a t-il vraiment un danger ou sont-ils juste paranoïaque?

Qui croire? Que faire? Comment ne serait-ce que communiquer avec les autres pour savoir si ils pensent pareil? Au final ça m'a fait penser à 2001 l'odyssée de l'espace par certains cotés.

Un passage résume bien en fait une partie du roman :

Comment fomenter une mutinerie quand on n'est éveillé que quelques jours par siècle, quand votre petite poignée de conjurés est remaniée chaque fois qu'ils sont appelés sur le pont ? Comment conspirer contre un ennemi qui ne dort jamais, qui dispose de toutes ces ères vides pour explorer exhaustivement le moindre recoin, tomber sur le moindre indice que vous auriez pu avoir l'imprudence de laisser traîner ? Un ennemi dont le champ de vision englobe l'intégralité de votre monde, un ennemi qui peut voir par vos yeux et entendre par vos oreilles en haute définition, comme s'il était vous-même ?

Pour ce qui est de mon avis, j'avoue que si je l'ai lu sans trop de souci, il ne m'a pas passionné. Je suis quelqu'un qui n'aime pas trop les romans d'ambiance trop lents où il ne se passe rien en dehors d'essayer de nous faire peur. Rien que le coté effrayant du début m'a plus rebuté que prit dans le récit. Je n'aime pas avoir peur, ou me sentir mal à l'aise, c'est d'ailleurs pour ça que je n'aime ni l'horreur, ni les thrillers en général.

Du coup la on fait un peu combo. Pendant la première moitié j'attendais que quelque chose arrive. Je m'ennuyais un peu tout en ne me sentant pas vraiment à l'aise avec le récit. Heureusement L'action arrive dans la seconde moitié, mais celle ci a provoqué d'autres problèmes qui ont fait que je n'ai pas non plus réussi à apprécier celle ci.

Le personnage principal n'est vraiment pas un personnage auquel je me suis identifiée. On ne sait jamais vraiment de quel coté elle est. Elle navigue limite au hasard, en fonction des événements, entre son attachement à l'AI et son envie de réagir car elle a peur. Elle n'est jamais vraiment d'un coté ou d'un autre.

Ce coté entre deux ne m'a pourtant pas vraiment plu en tant que lectrice. Principalement parce qu'il n'était jamais vraiment en phase avec moi. Je n'arrivais jamais à me décider si j'étais avec elle ou si je désapprouvais ses actions. En fait on était toujours aussi un peu dans les deux.

J'ai aussi été un peu surprise et un peu déçue de la fin. Pas des événements eux même, mais de la façon dont la fin nous est délivrée. En gros c'est une fin ouverte et il nous reste plein de questions dont on n'a pas les réponses.

Et j'avoue que ça m'a frustré car le personnage principal ne donne pas vraiment les faits. Elle dit juste qu'elle a été surprise par quelque chose et que si elle devait spéculer sur ce fait elle aurait fait ci et ça. Mais au final elle ne nous dit jamais vraiment ce qu'il y a. On ne peux que le deviner vaguement, par élimination.

J'aurais préféré avoir de vrai réponses et savoir ce qu'elle avait découvert en détail.

Au final il faut quand même reconnaître que le texte se lit vite et bien. On n'a pas de souci de compréhension ce qui rend l'ensemble très accessible. Je pense que si vous êtes sensible aux livres d'ambiance, il peut tout à fait vous plaire, même si la hard SF n'est pas votre genre de prédilection. Malheureusement ce n'est pas mon cas et du coup je suis passé à coté.
Lien : https://delivreenlivres.home..
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