Il aura fallu que je sois intrigué par le sourire goguenard d'un jeune dans le bus. Envouté par autre chose que son téléphone, en bon petit voyeur, j'ai levé les yeux de mon bouquin vers le sien d'un coup d'oeil furtif et pervers, pour assouvir la curiosité qui me taraude : Quelle est donc cette lecture qui amuse donc ce jeune homme plein d'acné qui est le seul a ne pas etre aspiré par son écran ?
Le dernier tome de Pokémon qui lui rappelle les Bulbizar qu'il fait dans son bain ?
Oui-Oui et le singe qui parle, pour l'action, le sexe et les manigances politiques ?
Ou alors le guide de la répartie, pour pouvoir vanner ses compères sans se creuser les méninges et devenir le professeur punchline de la récré ?
Que nenni. J'ai donc remballé mes préjugés pourraves et fait appel à ma carte SD interne qui bien que full neurones m'a permis de rappeler après un scan rapide de la couv' qu'il s'agissait de cette petite parution de chez Atalante que j'ai vu étalée régulièrement avant de l'oublier.
Ce lecteur qui, s'il avait eu la décence de se marrer devant des vidéos de chats débiles sur Tiktok, n'aurait pas été complice d'un élargissement de PAL et de ces lignes que vous lisez.
Pouvait pas faire comme tout le monde celui-là non ? Faire fondre la banquise en consommant de la bande passante pour mater des inepties abrutissantes ?
Car c'est ce que fait le héros androïde de l'histoire, et il fait ça scred. Car c'est pas ce pourquoi il a été programmé.
Voilà pour le topo de du pitch.
Bon, moi je reste un peu mitigé par c't'affaire. Ah ouais-han ?! Mais pourquoiye ?
Ces petits salopards de marketeux n'ayant pas lésiné sur un petit bandeau rouge pour nous rappeler comment que c'est trop giga cool et qu'il faut trop qu'on l'achète.
J'ai consommé l'ouvrage rapidement, petit roman, grosse nouvelle ou novella, plutôt annonciateur de pouce en l'air pour ce genre de format et etant resté sur une bonne impression depuis la dernière incursion en terrain SF, j'ai trouvé l'utilisation ici un peu délicaté et trop consommée.
On est direct jeté dans le grand bain, sans palme, masque ni tuba ni montre de plongée utlra-connectée. Si ce n'est pas trop génant au début car une fois avalé l'avalanche de termes technologiques pourtant clairs, sur la durée le format condensé m'a un peu frustré car j'y attendais une immersion plus complète et ici le décor est à peine esquissé, il en va de même pour les personnages, rapidement présentés. L'impression d'une première et unique journée de boulot. A peine commencée que déjà terminée. Arf.
Les thèmes sont cool : Space Opera, mission scientifique, monde connecté, libre arbitre, VOD et transhumanisme.
Mais tout est trop rapide, soudain, effréné, trop court.
Imagine prendre un tour bus pour visiter une capitale et que c'est
Lewis Hamilton qui conduit, ah ouais c'est cool t'en prend plein la gueule niveau sensation mais au final t'as pas eu le temps de profiter du décor.
Un peu abusé également par une successions d'évènements que j'ai pressenti et que j'ai trouvé un peu faciles.
Du coup je me pose la question : Est-ce le découpage de l'autrice que de scinder l'oeuvre en petites portions ramassées. Ou est-ce l'éditeur qui pour vendre davantage fait durer le plaisir et l'échelonnement des mensualités de crédit ?
Désolé chère petite SecUnit auto-émancipée mais cette petite aventure sympathique en ta compagnie fut trop fugace ne m'a pas convaincu de t'accompagner pour les suivantes, tu peux rester dans ton caisson et te mater de la VOD, de mon côté je ne me mêlerai plus des choix des choix douteux d'adolescent dévoyé, je te laisse donc en leur compagnie pour la suite de ton voyage. Cyber-bisous.