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EAN : 9791030704204
528 pages
Au Diable Vauvert (02/09/2021)
4.46/5   13 notes
Résumé :
Deux ouragans menacent Édimbourg, mais si l’un est bien un phénomène climatique, l’autre est Terry « Juice » Lawson, un arnaqueur érotomane sans vergogne déjà rencontré dans Trainspotting 2 et L’Artiste au couteau. Embarquant au passage trois autres compères plus chaotiques les uns que les autres, il va déraper jusqu’à découvrir le secret de ses origines… et les joies insoupçonnées du golf.

Humour noir et rédemption : une comédie sauvage où le champio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ouf, sur le fil, je viens enfin de terminer cette lecture disons un peu particulière, reçue dans le cadre de la MC de septembre. Enfin « tu l'as voulue, tu l'as eue » comme disait ma grand-mère quand je chouinais parce que quelque chose ne correspondait pas exactement à mon attente. Et pour ça, aye, j'en ai eu plus que je ne l'imaginais. Mais bien barry, aye !

Je préfère prévenir tout de suite : je sais que certain(e)s parmi vous détestent la grossièreté et la violence. Ce livre en est rempli, et ma critique se doit d'en refléter l'esprit, elle ne sera donc pas forcément très policée. Imaginez un cocktail comprenant une bonne dose de Bukowski, un zeste de San-Antonio, surmonté d'une tranche d'Aydan Truhen (« Allez tous vous faire foutre », titre d'un de ses romans), et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend si vous décidez de tomber dans ce traquenard. Autre précision qui parlera à certains d'entre vous : Irvine Welsh est l'auteur de « Trainspotting »( d'ailleurs l'un des personnages principaux de celui-ci y apparaissait déjà). Je craignais d'ailleurs beaucoup de retrouver une scène aussi traumatisante que celle du bébé de Trainspotting...heureusement on m'aura épargné ça !

Bref, comme je le confiais sous une récente critique de @musemania, j'ai eu le plus grand mal à entrer dans ce roman, notamment parce que chacun de ses héros tordus s'exprime à son tour, avec son vocabulaire et ses tournures de phrases bien à lui. C'est d'ailleurs grâce à ce vocabulaire qu'on finit par comprendre qui parle, parce que ce n'est pas vraiment précisé ! Et certains des personnages ont un langage pour le moins fleuri et imagé, mais aussi très elliptique. Nombre de mots font l'économie des voyelles, qu'il faut deviner. Exemple quand Terry « Juice » fait la causette à son client, un promoteur immobilier et star de télé-réalité aux States (ça vous rappelle quelqu'un?) : « Alors ça, pour les dégotter et leur mettre une bonne cartouche comme i faut, jamais eu dproblème, fredonne-t-il triomphalement. — Ma fidèle Excalibur, là, fait-il en se tapotant l'entrejambe, l'a pas souvent pris djours dcongé, c'est moi qui te ldis ! En même temps quand faut assurer, faut assurer, aye ? le sourire de Terry s'étire, tandis que Checker presse son dos contre le dossier rigide, un vrai délice comparé à tous ces fauteuils de jets privés et de limousines qui font son quotidien. — Par contre, pour les garder... tsais c'que c'est, hein ! Lpire qui peut arriver, c'est dtomber amoureux. On sment à soi-même quand on sdit qu'on va plus staper qu'cette nana-là et pas une aut pour lrestant dses jours. On est juste pas câblé pour. Au bout d'une poignée dmois, même pas, vlà qu'le serpent borgne a dnouveau envie dsortir jouer ! Garanti ! »

Excalibur, vous l'aurez compris, c'est le petit surnom affectueux dont Terry gratifie son appendice viril, plus essentiel pour lui que n'importe lequel de ses autres membres. Car Terry, chauffeur de taxi, acteur occasionnel de porno (parce qu'il faut bien rentabiliser les cadeaux de la nature) et dealer de coke (mais seulement pour rendre service!), est sans conteste le Coup du Siècle, si l'on en juge par ses innombrables conquêtes, bien souvent besognées à même le siège arrière de son taxi.

Parmi celles qui ont succombé à ses jolies bouclettes (gardons quand même un soupçon de romantisme...), il y a Jinty, une gentille fille obligée de bosser dans un « salon de massage » sous la coupe de Victor, affectueusement surnommé « le pédé » et de son neveu Kelvin, un pervers sadique.
Un boulot qu'elle cache soigneusement à son petit ami Jonty, qui croit qu'elle fait des ménages. Mais ça lui frait trop d' peine à Jonty, ce gars un peu simple de Penicuik (un bled de la cambrousse, pas très loin d'Edimbourg), lui qui attend sagement sa Jinty en lui préparant des pizzas surgelées quand il ne s'instruit pas sur internet. Jinty et Jonty ont régulièrement voix au chapitre, ce dernier s'exprimant avec un vocabulaire à base de « Aye » et de « sûr » ou « barry », répétés à l'envie.

On va croiser Suicide Sal un peu plus loin, ainsi surnommée par Terry parce qu'elle s'apprêtait à sauter d'un pont lorsque, tel un Chevalier Blanc, il a surgi dans la nuit et l'a sauvée, aidé bien sûr par la fidèle Excalibur. Sara-Ann Lamont de son vrai nom est auteure de théâtre et ne résistera pas longtemps aux « arguments » solides de Terry. Elle fera également la connaissance de Ronald Checker, dit « Ronnie », le client croisé plus haut qui entre-temps a embauché Terry pour lui servir de chauffeur particulier le temps de son séjour en Ecosse.

Le temps est à l'ouragan à Edimbourg, un ouragan nommé Bawbag qui va conduire toute la population à se terrer qui chez soi, qui dans les pubs pour les soiffards. Mais certains vont continuer à circuler malgré la menace, entre autre Jonty qui cherche sa belle Jinty et va passer au Pub sans Nom pour l'y retrouver...C'est le rendez-vous attitré de tout le petit monde qui gravite dans cette histoire, des rencontres s'y font, des drames s'y nouent, en particulier ce soir-là.

Si vous m'avez suivi jusqu'ici, vous avez certainement compris que j'ai fini par me laisser prendre dans les rêts non pas de Terry (qui de toute façon a eu quelques petits problème avec sa virilité hors norme) mais de ce roman qu'au départ je pensais abandonner comme une vieille chaussette. Ben oui, de temps en temps j'aime me vautrer dans une histoire bien glauque, truffée de politiquement incorrect, de grossièreté outrancière et d'irrespect total de la bienséance. Croyez-moi, ça fait du bien, et je me suis fendue la poire plus d'une fois. Et pourtant il y a du sentiment et de la tragédie aussi dans le bouquin, et bien d'autres ingrédients, pêle-mêle : des arnaques, du whisky scandaleusement cher, de la consanguinité, des morts plus ou moins naturelles, du golf, et du cul, du cul et encore du cul.

Je le déconseille formellement à toute personne sensible à la crudité (des mots, pas des carottes), féministe intransigeante ou allergique au second degré. Certaines scènes sont très explicitement décrites, cela peut choquer ; pareil si vous êtes attaché à une écriture littéraire et léchée, ce titre n'est pas pour vous.
Mais si vous avez envie de passer un bon moment d'éclate sans vous soucier de coller aux standards de la bienséance, foncez !

Merci à Babelio et aux éditions "Au diable vauvert" pour ce monument de tru"cul"ence !

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Entre deux lignes (de coke), un grand bol d'air (de liberté) !


Merci à vous Mr Irvine Welsch pour cet ouragan qui décoiffe. J'en suis encore tout ébouriffé à cavaler après ma casquette pour vous saluer bien bas. Ah ! Génial ce taximan érotomane qui m'a embarqué (sur le siège avant, la banquette arrière étant trop souvent dévolue aux ébats échevelés du dit Terry "Juice" Lawson) faire des tours et détours des bas-fonds d'Edimbourg à toucher le fond des bas pour d'autres ébats. Quel courage ! A contre-courant de toute cette énorme vague d'hypocrite bienséance, de non-pensée formatée, de fausses excuses à la moindre saillie qui déplait, votre héro n'hésite point à sortir sa fidèle Excalibur, encore, encore et encore. C'est trop ! Oh oui ! Oh oui ! OH ! OH ! OH ouuuuiiiiiii ! Jouissif !

"Un des trucs qu'j'ai appris dans, la vie, c'est que quand ldestin tdonne une teub grosse comme un chval, pas comme la bite d'un chval hein, comme le chval tout entier, ben faut s'en servir autant qu'possible. Et si en plus t'as une langue aussi longue qu'lécharpe du docteur Who, faut la mettre à profit aussi." p.131 Putain, j'ai carrément raté ma vie, moi !


Belmondo : l'as des as ! Irvine Welsch : le magnifique !


C'est noir ! C'est cruel ! C'est cru !
C'est immonde ! C'est excessif ! C'est exceptionnel !
Accrochez vos ceintures : rien ne vous sera épargné dans ce psycho-drame familial haut en couleurs.
Un attendrissant marginal, un peu taxi, un peu entremetteur, un peu dealer, un peu accro, un peu acteur porno, mais peu footeux, cumule la recherche de ses origines familiales et celle d'une bouteille de whisky à 200,000 usd pour un multimillionnaire américain magna dans l'immobilier, bâtisseur de terrains de golfes, gaffeur et golfeur lui-même, animateur d'une émission de téléréalité, signe distinctif une coiffure atypique. Celui-là il va en prendre pour son grade, ça s'est sûr. Ca s'est sûr.


Embarqué dans "A decent ride" (le titre en anglais), à l'avant de son taxi pour la raison mentionnée plus haut, je me suis fugacement demandé comme depuis toutes ces décennies des gars comme Terry risquent tous les jours leur vie faute d'un petit vaccin contre le sida. Curieux quand même la science comme elle progresse par à-coups, elle aussi.


Alors quand Terry sur ordre médical, doit s'en remettre au golf comme ultime thérapie pour calmer sa libido, le bouquin atteint un sommet et je suis obligé de plussoyer à sa propre analyse. "Putain dmerde, lpère Freud aurait payé cher pour bosser sur un sujet comme moi !" p.446


Celles et ceux qui aiment San Antonio devraient adorer la verve rabelaisienne d'Irvine Welsch. Touches et douches écossaises assurées. C'est bien simple, je sors de cette lecture sur le cul.


Ce bouquin là il fallait aller le chercher au diable vauvert, merci à eux et merci à Babelio pour cette revigorante masse critique.

https://www.youtube.com/watch?v=ADPm5rH5dGg
https://www.youtube.com/watch?v=EGIxihIHPEk

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Alors, comment dire ? Irvine Welsh, c'est le genre d'auteur, on adore ou on exècre ; il va planter un décor et soit vous y rentrez à pieds joints soit ça vous paraît imbuvable. À titre de comparatif, imaginez Hugo qui écrit la version longue des Misérables en remplaçant Paris par Édimbourg, la guerre civile royaliste / républicaine par un conflit entre hooligans et ça donne une belle idée d'ensemble de cet opus « Le coup du siècle ».
En fait, les plus vieux d'entre nous retrouveront l'atmosphère glauque du film Trainspotting, qui était pas mal édulcorée par rapport au livre.
Je plaide coupable, je n'ai pas encore terminé la lecture du roman, j'en suis à un bon tiers. L'intrigue se met en place tranquillement, j'ai pu y trouver des pépites suffisamment barrées pour me dire que quand les embrouilles vont commencer à partir en sucette, parce que ça va partir en sucette. Irvine Welsh devrait plonger ses lectrice.teur.s dans des profondeurs abyssales. Vous voilà prévenu.e.s.
On en reparle quand on a terminé la lecture ?

Edit : j'ai terminé la lecture. Certains passages sont vraiment très durs, il faut avoir le coeur bien accroché. Mais je l'avais dit, ça va partir en sucette.
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C'est grâce à ce roman offert pour mon anniversaire que j'ai débuté la lecture d'une série plutôt hétéroclite mais qui ne manque pas d'un certain charme à l'anglaise. le Coup du siècle s'inscrit dans La Comédie humaine version Irvine Welsh initié par Trainspotting.

Le personnage central de ce roman apparaît dans le précédent tome, celui qu'on appelle Porno ou T2 Trainspotting (plus vendeur). En effet, Terry « juice » Lawson, connu pour être extrêmement bien membré, sexolique impénitent, chauffeur de taxi et dealer de son état. Il mène une vie rêvée quand les choses commencent à tourner au vinaigre.

Irvine Welsh, sans le laisser voir, comme avec Porno, tourne autour du roman de genre, s'en approche si près que la frontière s'efface. Roman contemporain que les amateurs de noir/underground ne renieront pas.

Le Coup du siècle, malgré son côté humoristique indéniable est un roman qui décrit une frange sociale défavorisée qui se démerde comme elle peut et non sans mal, Irvine Welsh distille de vrais moments de grâce. En fait, il y a tout dans ce roman avec cet air de ne pas suivre un fil conducteur.

Donc, j'aime beaucoup.
Lien : http://livrepoche.fr/le-coup..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
(Terry, chauffeur de taxi, à son client)
Alors ça, pour les dégotter et leur mettre une bonne cartouche comme i faut, jamais eu dproblème, fredonne-t-il triomphalement. — Ma fidèle Excalibur, là, fait-il en se tapotant l'entrejambe, l'a pas souvent pris djours dcongé, c'est moi qui te ldis ! En même temps quand faut assurer, faut assurer, aye ? le sourire de Terry s'étire, tandis que Checker presse son dos contre le dossier rigide, un vrai délice comparé à tous ces fauteuils de jets privés et de limousines qui font son quotidien. — Par contre, pour les garder... tsais c'que c'est, hein ! Lpire qui peut arriver, c'est dtomber amoureux. On sment à soi-même quand on sdit qu'on va plus staper qu'cette nana-là et pas une aut pour lrestant dses jours. On est juste pas câblé pour. Au bout d'une poignée dmois, même pas, vlà qu'le serpent borgne a dnouveau envie dsortir jouer ! Garanti !
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Non, en vérité, j'ai horreur des drogues, même si je suis convaincu qu'il s'agit d'un instrument de Dieu, destiné à éradiquer les incapables et les irresponsables, et de fait, diminuer la charge fiscale des honnêtes contribuables. Je suis à la lettre un régime alimentaire personnalisé, conçu par un expert en nutrition afin d'assurer ma longévité.
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Jracontais à toutes les mères célibataires que la maman de Guillaume était morte en accouchant et qu'j'avais adopté le Bâtard Rouquin, mon nveu, parce que son père, mon ptit frère, était mort en Afghanistan et qu'sa mère était dvenue toxico. J'ai dû m'en taper une demi-douzaine comme ça, en long en arge et en travers, j'en ai même lancé une dans lporno, jusqu'à ce que les gamins soient assez grands poursmettre à parler, et là tout lmonde a capté l'entourloupe. Msuis un peu désintéressé dces ptits couillons après ça, faut bien avouer.
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Jréfléchis aux autres trucs qu'il a dû hériter dce vieux connard et jme dmande bien comment ça sfait qu'il est aussi simplet. Jveux dire, notvieil enfoiré dgéniteur est pas une lumière, mais la vieille dJonty doit vraiment avoir deux neurones montés en dérivation ; c'est ça, ou bien c'est qu'elle l'a bercé trop près du mur.
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Jcommande trois classiques à la nana derrière lcomptoir. Jme dis "un peu en surcharge pondérale, avec ses varices", mais cette connrie d'Excalibur mrépond en fsant du code Morse avec mes couilles "ici maintnant tout suite !"
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Vidéo de Irvine Welsh
Cette année, dans le cadre de la programmation cinéma de Quais du Polar, James Grady présentait "Les Trois jours du Condor" de Sydney Pollack au Com?dia, Irvine Welsh "Trainspotting", Jérôme Leroy "Vanishing Point", Richard Price "Assurance sur la mort" et Philippe Jaenada "Laura" à l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier "Dans la brume électrique" au CNP Terreaux, David Lagercrantz "Millénium" au Pathé Bellecour, et bien d'autres ! Retrouvez toute la programmation ici : http://www.quaisdupolar.com/wp-content/uploads/2013/06/QDP16_PROGRAMME-BD.pdf Vidéo réalisée par les étudiants de Factory.
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