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Laura Derajinski (Traducteur)
EAN : 9782757820063
704 pages
Points (25/11/2010)
4.01/5   116 notes
Résumé :
« Tout le monde était d'accord dans le coin : les nouveaux appartements étaient les meilleurs. Les Ewart, comme nombre de familles dans le quartier, profitaient de ces habitations lumineuses. Les voisins faisaient tous l'éloge du chauffage au sol qui permettait de maintenir l’appartement à température grâce à un seul bouton. Le père de Maria était récemment décédé de tuberculose dans son immeuble humide de Tollcross : tout ça n’était plus que de l’histoire ancienne.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque j'ai consulté le résumé de Glu à la bibliothèque, j'ai immédiatement eu envie de l'emprunter. Il faut dire qu'une histoire d'amitié entre quatre jeunes habitants de la banlieue d'Edimbourg, qui traversent "30 ans de culture musicale et politique, du punk à la techno, de l'héroïne à l'ecstasy, d'explosion sociale et littéraire" avec le thatchérisme en toile de fond avait tout pour me plaire. J'ai immédiatement pensé à Jonathan Coe que j'aime beaucoup et à son « Bienvenue au Club ».

En fait, il s'est avéré que cet aperçu, sans être complètement mensonger, ne reflète tout de même pas l'essence de ce roman. Car l'essence se trouve tout simplement dans son titre : « Glu ». On apprend qu'il s'agit d'une matière visqueuse et collante obtenue à partir de substances animales cuites et utilisée comme adhésif. Mais en réalité, c'est surtout ce qui soude nos quatre héros.

Tout débute dans les années 70, au cours desquelles l'auteur nous donne un petit aperçu de l'enfance de ces jeunes hommes et surtout des épreuves que traversent leurs parents. Et après cette mise en situation qui nous fait rapidement comprendre que la vie ne va pas être rose pour eux, il nous plonge dans leur adolescence et dans les années 80 où l'on fait plus ample connaissance avec tour à tour Terry, Carl, Andrew et Billy. On découvre petit à petit leurs personnalités, et l'on apprend les qualités que chacun aura dans la vie pour se sortir de cette misère sociale assez glauque et angoissante et les défauts qui risquent de les freiner.

Je ne peux pas dire si j'ai vraiment adoré ce livre. Cependant, je l'ai lu assez rapidement, je n'arrivais pas à m'en décoller. Je n'étais pas franchement attachée à ces héros –dont j'ai souvent maudit la stupidité, mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour eux et de vouloir savoir comment ils allaient s'en sortir. Irvine Welsh en fait des personnages extrêmement réalistes, avec un langage bien à eux qui m'a fait regretter de ne pas avoir lu le livre en anglais (quoique la traduction soit très bonne).

Malgré les nombreuses qualités de ce roman, quelque chose m'a profondément gênée pendant cette lecture. Parce que l'on tente de nous faire croire que ce livre est celui d'une amitié qui perdure au fil des années, mais ce que j'ai ressenti était bien différent. Les quatre Ecossais dont on nous parle ne sont pas de réels amis qui s'entraident lorsque l'un d'eux ne va pas bien, qui se donnent des conseils ou s'inquiètent pour les autres. Ils restent ensemble parce que les choses sont comme ça depuis le début, et la glu est finalement plus la nostalgie que l'amitié, et ne les empêche pas de se faire des coups bas à la moindre occasion. J'ai également été assez effrayée par le néant qui meuble très souvent leurs vies et qui fait prendre conscience de la futilité de l'existence humaine en général.

Reste une certaine beauté dans ces caractères, une certaine poésie dans tout ce vide, qui a fini par générer chez moi une forme d'empathie pour des personnages que j'ai longtemps trouvés horripilants (du moins pour certains). Je pense que l'on peut donc dire que l'auteur a quelque part accompli sa mission.
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La cohésion de groupe, c'est le sujet des histoires que je préfère. Avoir un idéal commun, une amitié solide et une loyauté qui animent quelques personnes est ce que je trouve le plus intéressant. Ce sont ces histoires qui me bouleversent le plus et qui me font décoller de mon univers perso pour aller rejoindre le groupe dont je lis l'histoire.

On suit le parcours de ces 4 enfants jusqu'à l'âge adulte et c'est terriblement réaliste. L'amitié les lie mais comme dans toute amitié ou famille, ils subissent trahison, déconvenue et éloignement. Il y a forcément un moment où on s'éloigne de la personne qu'on pensait être la plus importante.

On se retrouve dans la crasse Ecosse, dans les bas-fonds d'une région ambiguë, avec un échantillon de la jeunesse droguée. Cocktail magique d'Irvine Welsh. On croise d'ailleurs les héros de Trainspotting, ce qui nous permet de connaître la suite de leur histoire (dans les grandes lignes).

Je me suis beaucoup attachée aux héros (certains font partie de la fiction que je me fais dans ma tête pour les moments d'ennuis) et j'ai versé ma larme à la fin. Chienne de vie.
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Les récits initiatiques de l'évolution à travers les années d'un groupe d'amis sont mes romans favoris. le résumé de ce livre m'a notamment rappelé "Une vie comme les autres" de Hanya Yanagihara qui est actuellement mon roman préféré. Celui-ci m'a plutôt bien contenté même s'il n'est pas exactement raccord avec son résumé.

Il n'est, ici, pas seulement question d'une bande d'amis issus des quartiers défavorisés d'Edimbourg, de parents prolétaires ou absents, de l'unité fraternelle et de l'amour jamais exprimé qui les unis, des veines gonflés d'héroïne ou tranchées lors de querelles dégénératives, de sexe débridé, de haine libérée, de lutte ouvrière désespérée ou de boîtes de nuit du monde entier. Oui, il y a tout ça et bien plus dans Glu. Mais il y a surtout ... GLU. Emmêlés dans les fils de leur destin, les héros se retrouvent et ce de manière irrémédiable.

Oui la conjecture des vies est parfois bien faite. Façon de parler évidemment pour ces protagonistes tous plus drogués, paumés et lassés les uns que les autres. Mais même s'ils ne se le disent pas, même s'ils se quittent, même si on ne revient pas de certaines choses, même si on ne revient pas sur certaines choses, ils s'aiment. Et la vie, le destin, la fortune ou même la providence les recollent à nouveau dans les bras les uns des autres.

Très belle narration des hasards des vies, témoins d'une dynamique de groupe. Regrets, erreurs fatales et virginités volées sont à déplorer dans ce récit très bien guidé, quoique quelques fois maladroit.
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C'est bon mais c'est long - ceci n'est pas toujours contradictoire mais c'est le cas ici. On suit la vie de 4 potes d'enfance qui grandissent de décennie en décennie dans une Ecosse touchée par les récesions, le chômage, la drogue, l'alcool, la violence...
c'est un peu long à démarrer, le décor et les (nombreux) personnage prennent leur temps à se mettre en place, mais il faut reconnaître que l'addiction croît au fil des pages ! les dernières scènes sont assez fortes, j'étais je dois l'avouer scotché.
Allez, 100 pages de moins = 1 étoile de plus !
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"Glu", c'est avant tout l'histoire d'une amitié, maintenue à la force du poignet, contre vents et marées, de quatre garçons un peu paumés dans les banlieues d'Edimbourg. L'histoire se déroule des années soixante-dix à l'an 2000. Trente ans, sur fond de crise économique, de chômage et de misère. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de naître avec une petite cuillère d'argent dans la bouche, dit l'un des personnages, difficile d'éviter de sombrer dans l'alcool, la drogue, la violence aussi. Tout n'est pas rose comme l'affiche ironiquement la couverture du livre. Enfin, rose, il y a tout de même ce gant de boxe tout prêt à fracasser l'oeuf. Un coup de poing est c'en est fini. La boxe, c'est Billy, l'un des quatre copains, celui qui tire au mieux son épingle du jeu –paradoxalement le plus pondéré –la castagne c'est sur le ring et pas ailleurs, et puis la came, il y va molo, sinon gare au prochain combat, il n'a pas l'intention de se prendre les pieds dans le tapis…
Le gant de boxe, l'oeuf si fragile… C'est tout à fait ça… C'est leur vie en une image, un peu choc. La loi du plus fort, la dureté de cette existence où l'argent joue le grand absent et où on se débrouille comme on peut. La débrouille justement, les vols, les dérapages insensés, la découverte du sexe comme d'une libération de l'enfance, « enfin hommes ! » pensent-ils... Des petites frappes, des hooligans butés et limités, le raccourci est aisé, et pourtant…
(....)
La suite sur le site ci-dessous :
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
erry dévisagea Billy. - Tu sais quoi, Billy ? Tu dis plus « terrible ». Avant tu le disais tout le temps ; Billy médita la question une seconde, puis fit non de la tête. - Je me souviens pas que je disais ça. Je disais souvent »grave ». Je le dis encore. Terry se tourna vers Carl en quête d’un soutien.Carl haussa les épaules. - Je me rappelle pas qu’il disait « terrible ». Billy disait parfois « mortel », ça je m’en souviens. - Peut-être que je pensais à « mortel », fit Terry. Ils traversèrent le parc, trois hommes, trois centenaires. L’un d’eux était bien en chair, l’autre musclé et athlétique, le dernier maigre et vêtu d’habits qu’on aurait pu juger trop jeunes pour lui. Ils ne se disaient pas grand-chose, mais ils donnaient l’impression d’être soudés.
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Carl pensait à l'illusion de l'amour, qui s'évapore avec notre jeunesse mourante. Si vous n'y prenez pas garde, la laideur du pragmatisme et des responsabilités finit par vous amocher, comme les vagues océanes érodent les rochers. Quand on les voit sur l'écran de télé, ils nous disent Faites ceci, faire cela, ou bien, Achetez ceci, achetez ça, et nous, on reste à la maison, perdus, fatigués, terrorisés : c'est à ce moment qu'on sait qu'ils ont gagné. L'idéal est mort, ce n'est plus qu'une question de vendre davantage et de contrôler ceux qui ne peuvent pas se permettre de consommer. Plus d'utopies, plus de héros. Ce n'est pas une époque passionnante, comme ils essaient sans cesse de nous le faire croire. C'est une époque chiante, exaspérante, futile.
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C’est juste des garçons débiles qui se la jouent devant leurs potes. Ils pensent pas à mal. On les a diabolisés dans l’esprit des gens, pour éviter qu’on regarde de trop près ce que fait le gouvernement depuis des années. Le véritable hooliganisme. Le hooliganisme des services de santé, le hooliganisme de l’éducation.
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- Pourquoi t'as fait ça, Andy ? Pourquoi ? Ca devait pas être si terrible que ça. On aurait pu arranger les choses, mon pote. Nous, les copains. Mais pourquoi ?, Petit Gally ? Pourquoi ?
C'était nos derniers instants intimes entre potes. Après ça, on s'est évités. Comme si on avait appris trop jeunes la douleur de la perte, et qu'on voulait s'éloigner des autres avant qu'ils ne ses détachent de nous. Même si on vivait près les uns des autres, Billy, Terry, moi et Gally, j'imagine, on est devenus les quatre points cardinaux après cette nuit-là.
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On ne sait jamais, jamais comment se comporter au mieux. Ca serait génial, la baise, si c'était comme dans les films : pas de tension, de bêtises, de gêne, d'odeurs bizarres, de trucs gluants, on se conduit normalement, on saurait exactement ce qu'on veut, mais j'imagine qu'il faut faire au mieux avec ce qu'on a.
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Videos de Irvine Welsh (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Irvine Welsh
Cette année, dans le cadre de la programmation cinéma de Quais du Polar, James Grady présentait "Les Trois jours du Condor" de Sydney Pollack au Com?dia, Irvine Welsh "Trainspotting", Jérôme Leroy "Vanishing Point", Richard Price "Assurance sur la mort" et Philippe Jaenada "Laura" à l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier "Dans la brume électrique" au CNP Terreaux, David Lagercrantz "Millénium" au Pathé Bellecour, et bien d'autres ! Retrouvez toute la programmation ici : http://www.quaisdupolar.com/wp-content/uploads/2013/06/QDP16_PROGRAMME-BD.pdf Vidéo réalisée par les étudiants de Factory.
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