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Êtes-vous prêts à être bousculés, choqués, déstabilisés par une écriture défiant toutes les règles, par un brassage de mots triturés, par un refus de l'orthographe, par l'irruption de franglais et d'espagnol, par une typographie absolument débridée ?

Voyez la première page de ce roman, le ton y est donné d'emblée :

« Jejeje

Où suis-jejeje?

Mon corps semble engourdi

Maismaismais

Suis-je ?
Sweetie Horn, Anglaiz, j'écris des polars. «



Voilà : Sweetie Horn, 70 ans, est hospitalisée et dans le coma. Elle est consciente mais personne ne le remarque. Elle décide d'écrire mentalement l'histoire de sa pré-adolescence.

Et si le style, l'orthographe, la mise en page ne vous a pas encore dérangé, à présent vous voilà confronté à la vie d'une petite fille entre ses dix et douze ans, loin d'être une petite fille modèle !
Elle est amoureuse de son grand-père, grand Daddy, un amour proche de l'inceste, elle hait sa grand-mère :
« Je déteste ses poils de Dracucucula dans les oreilles. Je déteste ses dents brunies de chien bâtard. Je déteste ses moignons tordus de travailleuse trop manuelle. Tant de laideur ne mérite pas Grand-père. « 
Charmante enfant, non ?
Et ce n'est pas fini, elle a décidé de se faire offrir un cheval pour ses douze ans - « Je DOIS l'avoir. » - elle s'amuse à violemment choquer ses oncles et tantes, elle nous fait part de toutes ses réactions - « Mon front perle, mes mains moitent, mes parties génitales et inter-fessières exacerbent leurs parfums coutumiers. », que ne dit-elle pas encore sur ses premiers émois sexuels, sur sa rencontre avec un enfant cancéreux qu'elle décrit de manière atroce.

Tout cela est mordant, corrosif même !

Et pourtant, malgré ce style, malgré ce dépassement des limites de la bienséance, malgré cette petite fille dont je ne voudrais pour rien au monde, ce texte est arrivé à me fasciner et cela ne cesse de m'intriguer…
Tel est sans nul doute le pouvoir de la littérature !



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Pour les comédiennes de plus de quarante ans, point de salut si ce n'est dans l'écriture. Eh oui, à côté de la vague #metoo, à côté des revendications d'égalité salariale et de la dénonciation des violences faites aux femmes, on pourrait aussi s'indigner de la brièveté des carrières des actrices et des comédiennes. Car bien souvent passé l'âge de quarante ans, celles-ci sont reléguées au second plan quand elles ne sont pas simplement écartées des écrans et de la scène. Très symptomatique de notre société machiste et sexiste qui exige de nous toutes d'être jeune, mince et jolie, pour être reconnue.

Heureusement il nous reste, à nous femmes du monde entier, notre intelligence, notre ingéniosité et notre imagination, pour résister à ces diktats. Et de l'ingéniosité et de l'imagination, Isabelle Wéry en a à revendre, et c'est tant mieux.

J'ai aimé le ton de cette histoire. Un ton décalé et totalement surprenant mis dans la bouche d'une vieille petite Anglaise, consciente mais emprisonnée dans un corps inerte. C'est très proche de l'oralité (le bagage de l'auteure n'y est pas pour rien), ce qui en fait un récit vivant, palpitant et charnel.

Et j'ai aimé le côté irrévérencieux, complétement rock and roll, de cette petite vieille qui revit les sensations de son adolescence, ce désir qui lui brûle le corps, qu'elle ne comprend pas et qui la domine complétement … Juste un tout petit bémol pour la fin qui m'a laissée un goût de trop peu en bouche, comme si l'auteure était pressée de passer à autre chose. Cette histoire aurait, je pense, mérité une fin plus grandiose et plus poétique.
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Je ne sais pas depuis quand je n'avais pas lu un livre aussi frais et audacieux.
« Frais » mais surement pas dans le sens de niais et gentil parce que Poney Flottant, bien qu'inclassable, serait plutôt du genre punk et rebelle.
« Audacieux » parce que débarrasser de tous les carcans de la littérature, parce que hors des sentiers battus, parce que décomplexé, parce que rien n'y est normalisé, formaté.
Ici tout explose. La langue, la syntaxe, la grammaire. Isabelle Wéry y va franchement et ça marche.
C'est un feu d'artifice : typographie détonante, répétitions à outrance, orthographe malmenée si besoin, mots inventés.
Ne prenez pas peur. Rien n'est gratuit et tout ça est recouvert d'un humour grinçant et d'une bonne dose de poésie.
De cette cuisine littéraire étrange, il en résulte un roman parfaitement abouti.

Et l'histoire dans tout ça me direz-vous ?
Sweetie Horn, auteure à succès de 70 ans se retrouve plongée dans le coma. Sur son lit d'hôpital elle décide d'écrire mentalement sa biographie. Commence alors le récit de l'enfance de Sweetie, sale gamine amoureuse de son grand-père, qui rêve d'avoir un cheval, qui vibre pour son cousin, qui tuerait bien sa grand-mère et ses frères pour être au centre de tout. C'est Sweetie, ses pulsions et ses hormones ! C'est hilarant, un chouia dérangeant (mais juste ce qu'il faut), judicieusement décalé.

Oui ce livre est différent mais je vous promets que si vous tentez l'aventure vous allez être décoiffé et mettre un bon coup de pied dans votre train-train de lecteur.
Alors hop hop hop, faites-moi plaisir et allez acheter ce bouquin. Que la puissance de Sweetie Horn, descendante de vikings, queen de la ferme, Poney qui deviendra Chevaaaaaaaal, se répande sur Babelio et dans toutes les librairies.
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Au mois de mai, les éditions ONLIT étaient à l'honneur du challenge #varionsleseditions et j'ai choisi de lire Poney flottant d'Isabelle Wéry. Un éblouissant petit OLNI.
Quand on fait la connaissance de Sweetie Horn, on comprend très vite qu'elle est dans le coma et que ses jours sont incertains. Depuis son entre-deux, elle entreprend de nous raconter son enfance... Elle nous parle de ses parents, de ses frères mais surtout de la ferme, de son Grand-Dad qu'elle idolâtre et de sa grand-mère, la Vieille, qu'elle déteste cordialement (c'est moche comme elle parle de sa grand-mère mais c'est surtout hilarant, moi ça m'a fait beaucoup rire en tout cas).
Un roman de formation sans égal, qui bouscule, qui choque, qui fait sourire, et même rire, qui bouleverse, qui secoue... En peu de pages, l'auteure parvient à nous faire passer par tout un éventail d'émotions. Je n'avais jamais lu un roman aussi dingue et aussi fort à la fois. le texte peut être cru parfois, grivois comme le dirait Sweetie elle-même, mais on ne tombe jamais dans la vulgarité parce que c'est écrit avec une telle spontanéité de ressenti et dans une langue métaphorique incroyable.
Sweetie vit dans un monde où l'onirique prend souvent le pas sur la réalité, où son Grand-Dad est un dieu vivant pour qui elle éprouve un amour fou. Dans ce récit du passage de l'enfance à l'adolescence, Sweetie a peur d'être retenue en otage dans un corps qui refuse de grandir, souffrance matérialisée par un trait immobile sur le chambranle d'une porte de la maison familiale, alors qu'elle est submergée par ses émotions et ses hormones.
Je suis admirative devant le style et la créativité de l'auteure qui s'approprie la langue, qui crée des images aussi fortes que farfelues, qui aborde des thématiques graves comme la mort et jongle entre la candeur enfantine et la lucidité froide.
Poney flottant ou l'histoire d'un Poney qui voulait devenir Cheval. Un texte original, un texte marquant, mais surtout une expérience de lecture d'une telle dinguerie ! Époustouflant ! Coup de coeur !
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C'est plus fort que moi, lorsque je vois un roman d'un(e) auteur(e) belge francophone, il faut que je m'y arrête.
C'est le 1er livre d'Isabelle Wéry que je lis donc.

Il est assez déroutant déjà par sa "présentation" : les sensations de la narratrice sortant du coma sont décrites et écrites de manière décousue. Des mots, des morceaux de phrases non alignées. Et puis lorsqu'elle "écrit" mentalement la vie de son enfance , on retrouve une présentation habituelle sauf au niveau de la langue utilisée. L'histoire se passant en Angleterre, certains mots anglais sont "déformés", d'autres mots sont inventés, tordus, entortillés. Déroutant disais-je.

Ceci dit, l'histoire est relativement simple : Sweetie est en passe de sortir du coma; elle s'en rend compte mais n'arrive pas à communiquer avec "l'extérieur" . Allers-retours entre le moment présent et un pan de son enfance aux alentours de ses 10 ans. C'est une enfant un peu capricieuse et qui veut absolument recevoir un poney de la part de son grand-père pour ses 12 ans. Et au même moment, elle arrête de grandir. Tout le monde la surnomme dès lors Poney . Rien d'extraordinaire si ce n'est le langage parfois cru, osé dans la bouche d'une gamine de 10 ans ainsi qu'une tendance à être obsédée par sa sexualité.

Je suis donc mitigée par rapport à cette lecture ..... déroutante...
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Il y a quelques jours j'ai eu la joie de découvrir ce livre dans ma boite aux lettres envoyé par les éditions ON LIT, que je remercie chaleureusement. Je ne connaissais pas du tout l'auteure ce qui fait que j'ai pu découvrir sa plume, mais je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture du livre.
Il y'a beaucoup d'insulte, bon d'ordinaire ça ne me dérange pas plus que cela mais là c'était souvent répété, parfois c'était 2 ou 3 fois voire un peu plus la même insulte dans une même phrase et ça devient vite lourd, et on avait aussi l'impression que la narratrice disait des grossièretés mais que ce n'est pas son genre, qu'elle veut se donner un genre. J'ai eu aussi un peu de mal avec la forme mais sûrement dû au fait que je n'ai pas l'habitude de cette forme là.
En ce qui concerne le fond j'ai trouvé ça intéressant mais j'ai eu quand même un peu de mal avec l'histoire.
Cette lecture n'est pas un coup de coeur mais une lecture intéressante et cela m'a permis aussi de découvrir une nouvelle auteure et de sortir de ma zone de confort.
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Attention livre ovni qui va vous faire tourner la tête grâce à l'humour noir, la prétention et l'originalité de la jeune héroïne Sweetie Horn!
Auteure à succès, Sweetie Horn âgée de 70 ans se rend compte qu'elle est dans le coma. Consciente malgre tout et afin de passer le temps, elle écrit dans sa tête son nouveau roman, une autobiographie. Elle relate ses jeunes années passées dans la ferme familiale en Angleterre. La période où elle voue une admiration sans limite pour son grand-père, où elle découvre le pouvoir des hormones, les premières tensions sexuelles et où elle désire un cheval.
Ce récit qui ne ressemble à aucun autre grâce à une écriture décalée et très particulière vous fera passer un moment explosif. Cette héroïne vous étonnera, vous déstabilisera, vous fera rire et peut-être verser une larme.
C'est audacieux et très original ! A découvrir !!
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Attention, OLNI ! Cru, cruel, désinhibé, surprenant, choquant, à des années lumières de l'image d'Épinal de l'enfance.
Sweety Horn (un petit détour par l'onomastique apporte beaucoup), autrice septuagénaire de polars à succès, se retrouve dans le coma (i don't say pourquoi but it's savoureux!). Coincée, mais lucide, elle décide d'écrire une autobiographie mentale et se penche sur l'été de ses dix ans et les deux années qui suivent, qui cristallisent pas mal d'événements fondateurs du mille-feuilles de sa vie. Je ne vous en dis pas plus. Si vous ne craignez pas d'être bousculé, et que vous aimez les romans qui s'écartent du déjà lu, foncez sur la confession de cette cousine british de Tatie Danielle. Si Jane Birkin s'occupe de la version audio, je l'achète !
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Véritable OLNI (objet littéraire non identifié), Poney flottant est un roman surprenant et original, dans sa thématique comme dans sa forme, plutôt décousue. En effet, nous sommes dans les pensées de Sweetie, qui est dans le coma. Elle se remémore ses années d'enfance, à la ferme de son grand-père, où on la découvre manipulatrice et cruelle, loin des images d'innocence généralement associées à cet âge.
La langue aussi est chaotique, pleine d'anglicismes (l'héroïne est britannique), d'inventions lexicales et orthographiques, de références culturelles anachroniques (des séries, essentiellement). Très vivifiant à lire. (Par contre, il faut que je prépare un lexique pour les mots anglais avant de le passer à ma mère, car rien n'est expliqué).
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C'est l'histoire d'une actrice âgée qui, alors qu'elle est dans le coma, se souvient de la relation malsaine qu'elle entretenait avec son grand père. L'écriture est assez inhabituelle, très travaillée, pleine de néologisme, de cris et d'emprunts à l'anglais mais cela ne m'a pas dérangé. le propos est un peu glauque et met mal à l'aise mais cela ne m'a pas dérangé. Aucun personnage n'est attachant mais cela ne m'a pas dérangé. Je me suis juste ennuyé et le livre m'est tombé des mains.
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