AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 273 notes
C'est un monde à part que celui de Green River, un monde où règnent la folie, la violence , la cruauté, la haine de l'autre simplement parce qu'il est noir ou qu'il est blanc ou latino ou homosexuel.
C'est un univers gangrené par la corruption et la surpopulation, les trafics.
La première partie du roman est consacrée au portrait des principaux acteurs de cette histoire et à la description de leurs tourments, de leur folie, de leurs motivations, (on peut même parfois en éprouver de l'empathie pour une partie d'entre eux).
L'enfer un jour ouvre ses portes et personne n'en sortira indemne.
C'est une description chirurgicale des actes, des pensées, des sentiments. C'est très dense, très cru mais à coup sûr un très grand roman.
Commenter  J’apprécie          10
Cry me a green river

Oubliez d'abord les images bucoliques du titre de Creedence Clearwater Revival…La Green River de ce livre est un cloaque dans lequel vont barboter les protagonistes du roman.

Je dois dire que c'est l'appréciation flatteuse de James Ellroy ("Le plus grand roman jamais écrit sur la prison") qui m'a incité à la lecture, même si j'étais un peu méfiant quand même (ce slogan a déjà servi pour "La Bête contre les murs" d'Edward Bunker).

J'ai adoré.

On retrouve pourtant les ingrédients traditionnels attendus d'une vision du monde carcéral : la violence animale, le racisme, les moments d'amitié, les rapports de force…
L'histoire se déroule au pénitencier de Green River, au Texas. Son directeur John Hobbes, ayant échoué dans son rêve de prison modèle, perd la raison et choisit d'entraîner les détenus avec lui dans le chaos en créant les conditions d'une émeute.

Dans le déferlement de violence qui submerge la prison, quelques âmes survivent qui vont être prises dans le maelström destructeur : Ray Klein, médecin condamné pour viol, Earl Coley son adjoint à l'infirmerie, Ruben Wilson, un ex-boxeur éminence morale de la communauté noire, Juliette Devlin, une psychiatre de passage qui réalise une étude sur le monde carcéral...Ils vont courir, se battre, nouer des alliances, baiser et fermer les oreilles et les yeux pour survivre et rester humains.

Roman irritant et formidable. L'écriture relativement conventionnelle du début cède la place à un style cru (très), sec, à l'emporte pièce au fur et à mesure que l'émeute transforme ce champ clos en enfer. Certains passages qui feraient décrocher ailleurs car peu vraisemblables ou répétitifs, donnent au contraire toute sa force à ce roman en le transformant en un ouvrage quasi hypnotique et surréaliste.

Ce n'est pas la 1ère fois qu'une oeuvre traite de la violence dans les prisons, mais c'est sans doute une des rares fois où le manque de repères, la juxtaposition de moments de pure folie meurtrière et d'éclairs d'humanité crée une ambiance aussi cauchemardesque, comme détachée du réel.

L'analyse des motivations des différents personnages est assez poussée et sans jamais tomber dans la victimisation, l'auteur n'oublie pas ce que ces comportements doivent à l'environnement. Car cette prison tentaculaire est à la fois le décor d'un huis clos dramatique, mais aussi un des acteurs de la déshumanisation, du système pervers qui exacerbe la violence envers celui qui est différent, qui est plus faible….

Certaines scènes sont remarquables : quand un jeune caïd pleure face à la maladie qui l'humilie avec un corps qui l'abandonne, quand des innocents acceptent leur sort avec une terrible dignité, quand, même les "héros" laissent parler leur face sombre, quand un travesti perdu dans ses identités découvre la trahison ultime…

Un livre coup de poing, si on accepte de se laisser embarquer.
Commenter  J’apprécie          13
Sans challenge Multi-Défis, je n'aurais jamais ouvert ce roman. Pas forcément une question de sujet qui ne m'aurait pas intéressée, mais plutôt la façon dont celui-ci semblait être abordé. Certes, nous sont racontées avec beaucoup de justesse les conditions carcérales des prisons américaines dans les premières pages, ce que j'ai trouvé assez bienvenu. Puis survient la surenchère de l'émeute, mettant en évidence des scènes et des personnages caricaturaux, des évènements courus d'avance, une fin totalement attendue. Je me suis tout bonnement ennuyée au fil des pages. Dommage, je n'aurais pas connu une bonne surprise...
Commenter  J’apprécie          83
Comment fabriquer une bombe ?
Prenez un lieu clos, comme un pénitencier, par exemple.
Placez-y quelques centaines d'individus peu recommandables, parmi lesquels vous intégrez des psychopathes, des tueurs violents, des violeurs...
Montez-les les uns contre les autres...

Tel est le cocktail explosif que nous sert Tim Willocks avec "Green River", son deuxième roman (1), qui a pour cadre les quartiers d'une prison de haute sécurité texane.
C'est là que Ray Klein, médecin, purge une peine de trois ans pour viol. Il a vite appris que la survie dans un tel milieu dépendait essentiellement de sa capacité à fermer les yeux sur les horreurs dont il pouvait être témoin. Alors que la commission disciplinaire vient de répondre favorablement à sa demande de liberté conditionnelle, une émeute éclate dans le pénitencier, qui bascule dans le chaos...

La coexistence dans la promiscuité, l'insalubrité, et la violence, exacerbent les problématiques que pose déjà habituellement le fait de vivre en société. Tortures, menaces, abus sexuels, sont des manifestations quotidiennes de la haine qu'éprouvent les détenus les uns envers les autres... Haine raciale, homophobie, besoin de domination, c'est à un véritable séjour en enfer que nous convie l'auteur, qui passe au crible les faiblesses et les aberrations d'un appareil pénitenciaire gangrené par le surpeuplement, le sida, la drogue et la corruption. Il le fait avec une écriture maîtrisée, précise, dont les accents parfois presque lyriques ajoutent à l'aspect tragique du récit, et parent sa violence d'un caractère flamboyant.

L'autre grand talent de Tim Willocks réside dans sa capacité à élaborer des personnages auxquels il parvient à nous attacher en quelques pages. Et lorsqu'ils ne sont pas particulièrement sympathiques, ils n'en sont pas moins marquants. En ce qui me concerne, je n'oublierai pas de sitôt Claude Toussaint, le jeune noir devenu Claudine pour satisfaire les besoins du caïd du bloc B, Hobbes, le directeur de l'établissement, dont l'intelligence n'a d'égale que sa mégalomanie et son instabilité mentale, ou encore Henry Abbot, le géant psychopathe qui a pris Ray Klein sous sa protection.

"Green river" est un récit brutal, sans illusion sur la nature humaine, dont l'auteur s'attache à dépeindre la bestialité et la cruauté qu'entretient plus qu'il ne les dompte un système carcéral déshumanisé et corrompu, à l'image, finalement, de ceux qu'il voue à l'enfermement.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          10
A Green River, prison de haute sécurité au Texas, la violence, le racisme, la terreur et la haine pure règnent en maître absolu !
Ray Klein, ancien chirurgien, incarcéré pour un viol qu'il n'a pas commis, aide à l'infirmerie Juliette Delvin, psychiatre pénitentiaire et Frogman, vieux noir qui a pris perpète. Il ne reste que quelques heures à Klein pour être libéré mais une mutinerie éclate au coeur de la prison et Juliette, dont Klein est amoureux, se retrouve retranchée à l'infirmerie.
C'est un roman lourd par le récit, par la tension étouffante d'un huis clos, derrière les barreaux où même la lumière du jour ne semble pas pénétrer. le langage est très cru, violent, sale mais je pense qu'il doit refléter une réalité propre aux psychopathes tueurs, violeurs qui ont pris des peines lourdes et longues. C'est un bon roman mais à ne pas mettre, sans doute, entre toutes les mains, certaines scènes de sexe sont très dérangeantes par ex.
Cette histoire ne m'a pas laissé indifférente mais je ne saurais dire si j'ai aimé ou pas in fine bien que la lecture ait été prenante !
Commenter  J’apprécie          10
J'avais de grandes atentes concernant ce livre et l'auteur de celui-ci, j'ai d'ailleurs acheté deux pavés qui sont en atente dans ma pile à lire.

Rien ne m'a ici paru crédible, ni les personnages, ni les situations, j'ai cependant plutôt apprécié le style de l'auteur mais dans ce recit il y a beaucoup de situations grossières et de scènes de sexes qui n'apportent rien au recit.

Pourtant j'ai déjà lu de très bons bouquins se déroulant en prison mais les presque 500 pages de ce recit ont été un calvaire pour moi.


Je pense au final que ce récit tient plus du roman noir que du thriller policier au finale et que c'est pour cette raison que je n'ai pas adhérer à celui-ci.

En espererant que la lecture de la religion et sa suite me plaisent plus que celui-ci.

Commenter  J’apprécie          120
Histoire d'une révolte dans une prison fédérale "exemplaire" où on avait casé toutes sortes de délinquants. Histoire de gangs, de trafics. Un directeur psycho-borderline... Voilà de faire une belle mayo sur un pan de la société nord-américaine peu reluisant.
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre est très (très) sombre et il peut être assez difficile d'entrer dans cet univers qui n'est que violence. Pourtant une fois cette phase très crue, très dense, passée, les prisonniers révèlent une nature bien moins manichéenne.
Commenter  J’apprécie          110
Cela fait un moment que je voulais connaître Tim Willocks, notamment avec « La religion » et sa suite, cependant, j'ai préféré découvrir celui-ci en premier. « Green River » est un roman aussi génial que violent. Il s'agit d'un huis clos dans un pénitencier du Texas où le lecteur va faire connaissance avec plusieurs personnages centraux, dont l'ancien docteur Ray Klein. Dès les premières pages, nous sommes propulsés en enfer… Un monde inconnu où la loi du plus fort règne en maître, où la sensibilité et l'amitié ne peuvent qu'impliquer une mort sournoise, un cutter venant vous taillader le bide aux détours d'un couloir.

Ce roman appuie là où ça fait mal, asticote la plaie et déverse le pus contenu par le système carcéral. Klein se retrouve au milieu de tueurs, violeurs et psychopathes. Entre une guerre raciale. Entre un directeur de prison cinglé et une psychiatre amoureuse. Bien des règles à suivre si l'on veut survivre. Klein devra revoir celles qui lui ont permises de survivre lorsqu'une émeute sans précédent explose dans les blocs du pénitencier de Green River.

Un roman haletant où s'entremêle un langage grossier, une haine sans fond, une violence inouïe mais également des amitiés naissantes. Tim Willocks, avec son écriture acérée et percutante nous montre du doigt la signification de ce déchaînement de fureur : l'envie de liberté, l'espoir de redevenir un être humain dans cet enfer hermétique au regard de la société.

Le lecteur se surprend à s'attacher à ces caïds qui ne connaissent que l'insulte en guise de conversation mais où la subtilité de l'auteur colore ces pages d'espoir et de courage. Un roman que j'ai adoré découvrir !

Je vous souhaite de belles lectures !
Lien : https://avoslivreschroniques..
Commenter  J’apprécie          30
Clairement, je n'ai pas aimé. À moins avis les trois-quart du livre sont constitués de scènes de violence qui vous transforment en voyeur pervers. J'ai passé un certain nombres de ces pages ce qui fait que je l'ai lu très rapidement. Par contre, les dernières pages montrent un scénario intéressant qui aurait mérité un meilleur traitement que cette violence distillée à chaque page.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (641) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2893 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}