AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791026231790
642 pages
Librinova (23/07/2019)
4.75/5   16 notes
Résumé :
« L'hiver des hommes vient. Crois-moi il va durer longtemps ; sur toute sa longueur, il fera des victimes. » Un monde plongé dans le noir à la suite d'une éruption solaire violente, une civilisation qui s'effondre du jour au lendemain. Une humanité confrontée à ses faiblesses, sa noirceur. Des personnages contraints de faire face à une catastrophe sans précédent - et tout à fait plausible d'un point de vue scientifique. Le Maître de la lumière nous parle de Thana, f... >Voir plus
Que lire après Le maître de la LumièreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
4,75

sur 16 notes
5
9 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
« Imaginez le monde en quelques heures — et pour plusieurs années — privé d'électricité. »


Je viens juste de finir « le Maître de la Lumière ». Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi vite, malgré ses 630 pages (dévoré en deux jours !)
C'est vraiment un livre que l'on ne peut lâcher que tard dans la nuit, quand les yeux se ferment tout seuls. Outre la qualité d'écriture assez étonnante pour un thriller, l'histoire est captivante. Et lorsqu'on pense qu'elle est tout à fait plausible, elle en devient effrayante !

Les personnages sont vraiment attachants :
Aryan, le pilote perdu :
« Il était entré, il était trempé, il dégoulinait ; les lumières vacillaient au rythme des roulements de tonnerre, ça sentait la friture, la musique était pourrie — c'était de la Country —, les clients aussi rares que silencieux. »
Thana, l'infirmière détruite à petit feu par son mari,
« Il avait patiemment attendu que ses amis arrivent (…) Jusqu'à ce qu'elle aille dans la cuisine y chercher le repas (…) Il l'avait rejointe et lui avait demandé, avec une voix blanche de colère, si elle voulait « lui faire honte dans cet accoutrement », sans plus d'explication (…) Il avait conclu avec un regard lourd de menaces : « Tu m'as parfaitement compris ! » (…) Thana avait eu besoin d'une dizaine de minutes pour reprendre une respiration normale, et effacer ses larmes. Et, avant de rejoindre ses invités… se changer.
Tim, son fils de huit ans (inséparable de son nounours) qui deviendra au fil des pages, un personnage à part entière :
« Il la prend par la main, comme pour la présenter, et se retourne vers tous les taciturnes :
– Ma Maman, elle fait vachement bien les crêpes ! »
Tobias, son amour de jeunesse — le père de Tim — sur lequel désormais reposent tous ses espoirs.
Paola, astrophysicienne, qui suit sur les pentes du volcan de Tenerife — et explique au lecteur —, l'évolution maléfique du soleil :
« Pour l'heure, elle s'inquiète des « zones actives complexes », en croissance continue, où le "blanc et le noir s'enchevêtrent de façon floue, sans jamais se mélanger. Comme deux peintures à base d'eau et d'huile. Elle pressent quelque chose d'inhabituel ; dans les entrailles du géant de plasma, elle comprend que se préparent de nouvelles irrégularités. »
Maxime, l'étudiant canadien, thésard et lui aussi astrophysicien :
« Son principal sujet de thèse devient jour après jour, les variations du champ magnétique que Paola émet dans sa contiguïté. Il ne pense qu'à elle, ou à être avec elle ; « il la voit dans sa soupe ».
Cham, et son loup ; l'immense Indien, qui à coups de sentences définitives — et accessoirement, à coups de Winchester — flingue la civilisation « des Blancs » :
« D'un pas calme et tranquille, évitant ainsi de rameuter sa meute, il continue l'approche et rejoint le dentiste — il le domine aisément de trente centimètres.
– Enlève tes lunettes. Je veux voir tes yeux, grand chef, ordonne Cham d'une voix neutre.
Le sergent, à cette courte distance, va laisser l'animal qui sommeille en lui gérer son stress et la situation — et l'animal a peur ! – Il remonte sa main lentement, pour que le grizzli, immense devant lui, ne prenne pas son geste pour une attaque idiote et vouée à l'échec. (…) comme s'il avait honte, il enlève ses lunettes tout en baissant la tête. « Ça doit le reposer, pense Cham, d'examiner le sol ».

Et puis, il y a un impressionnant voyage dans le passé, au Laos, grâce à la découverte de Jorge, le capitaine de l'Aleutian Lady, un ancien « Lurp », toujours très redoutable — et sa bande.
(…) Comme tout le trafic semble avoir disparu avec l'obscurité, ce soir, il se méfie, tous ses sens à l'affût.
Il tire une bouffée, apprécie l'âcreté doucereuse de l'herbe qu'un ami lui fournit.
Et pose sa main droite sur un 11.43 qui a beau avoir quelques années derrière lui, semble en parfait état de marche. »
Thana lui demandera un soir :
« Ça veut dire quoi Lurp ? »
Et Raul ; qui regarde le monde avec « les yeux du Diable », Raul, personnage mystère du prologue (au vu du personnage, on ne l'avait pas oublié) . le policier hésitera longtemps entre le Bien et le Mal.
Les « méchants » sont bien distribués — quel beau casting d'ordures ! – et souvent ridicules, comme dans un film des frères Coen ; ils sont très dangereux, ils n'ont plus rien à perdre, les lois n'existent plus, et s'imaginent tous en prédateurs patentés.
– On fait quoi ?
À la question d'Ocho-Cinco, Gros Porc se retourne vers eux, les jauge du regard. Puis examine la porte.
– Défoncez-la !
– Qu'est-ce que tu veux qu'on défonce ?
– D'après toi, connard ! À part ta gueule, tu vois autre chose que la porte à défoncer ?
Le style est très imagé :
"À petits coups rapides, les yeux du capitaine estiment les tenants de la situation. Pour les aboutissants, il improvisera."
Sans altérer la fluidité de la lecture, les détails sont nombreux :
(…) Même s'ils sont réveillés, les aigles de mer laissent leur tête blanche à l'abri sous leurs ailes. Ils ne se disent rien ; ils prendront la parole quand le soleil gagnant de la hauteur irriguera la source des courants ascendants. "
Les descriptions sont courtes, mais éloquentes : quelques mots sur « l'éclairage » de la scène, d'autres pour « le fond sonore » ; l'auteur fait du « pointillisme » et plante le décor en quelques lignes.
« En avril, le crépuscule alaskien s'étire pendant près de deux heures avant d'accueillir un soleil toujours froid. (…) La lumière blafarde préfigure déjà les nuits de plein été ; gris pâle, sans la moindre couleur ; mais sans obscurité. »
Le lecteur est malmené ; le suspense toujours entre les lignes. Certains passages seraient des « scènes cultes », s'il s'agissait d'un film. la scène de la tempête monstrueuse en Mer de Béring :
« Il va y avoir du vent, leur dit-il, en tendant son assiette.
– Beaucoup ? demande Doug qui fait le service.
– Oui. Tu me mets une bonne part, répond Jorge avec autorité, j'ai faim !
– Non, je parle du vent…
Jorge garde le silence, attaque sa portion. Puis, après quelques bouchées :
– À voir la dégringolade du baromètre… pas mal !
Thana va s'allonger ; inquiète, elle songe à son unique traversée : en ferry, un quart d'heure. Dans des eaux abritées. "
le vol retour à trois dans un avion biplace… La crevasse… Et beaucoup d'autres.
Le récit passe en quelques mots de l'humour — j'ai souvent ri ! – à la haine et la violence, mais distille toujours dans un monde devenu brutal des bribes de tendresse et des moments d'amour. On y trouve souvent au détour d'une page, des lignes d'une dimension poétique :
« Thana s'avance vers le cheval qui s'ébroue. Son oeil joueur la suit, son oreille frémit du côté de l'approche ; il est jeune et est curieux de tout. Elle lui caresse l'auge, descend jusqu'au menton, apprécie la douceur de sa barbe. L'animal facétieux essaie de mordiller les doigts fins qui le grattent. Dans l'air froid du matin, elle observe le corps chaud du cheval qui fait des fumerolles, flatte son encolure.
Les nuages se décident à bruiner, et Thana à rentrer. »
L'action est brève, elle peut être brutale :
"D'un bond, Raul surgit de la jeep ; d'un saut, il monte les trois marches. de la droite, il la gifle. Puis, il pose l'autre main sur l'épaule de la femme hébétée par la baffe, et lui transmet — en priant qu'en plus de sa bêtise elle ait un tant soit peu d'instinct — toute l'intensité de sa colère. Il plante ses yeux noirs dans les siens, et murmure :
– Dites-moi « tout » ce que vous savez, Madame !
Et elle lui dit tout."

En tournant la dernière page, j'ai quitté à regret cet univers original, peuplé de personnages attachants ; le récit les avait transformés en entourage familier, ils allaient me manquer.

Le long travail de documentation se ressent dans la richesse de l'histoire — sans que le récit n'en devienne jamais didactique ou ennuyeux ; malgré ses 630 pages, on arrive très vite la fin du bouquin, on le lit d'une traite, en apnée et on se surprend à réclamer au plus vite « la suite ! »
Et comme pourrait le dire Aryan : « Je crois bien que ça ferait un putain de film ! »
Bref, je me suis régalé !

PS : j'ai depuis découvert la chaîne YouTube de l'auteur avec des vidéos de teasing assez impressionnantes. Elles ne spoilent pas l'histoire, mais quand on a lu le bouquin, on retrouve totalement son univers.
https://www.youtube.com/channel/UCKRoOeBWJ7k-MVxbF8goiJg




Commenter  J’apprécie          62
Bonjour mes Lecteurs,

Voici un service presse qui a aiguisé ma curiosité et que je viens vous chroniquer en retour.

Merci aux éditions Librinova de leur confiance.

Nous nous retrouvons dans un monde plongé dans le noir à la suite d'une éruption solaire violente, une civilisation qui s'effondre du jour au lendemain.

Une humanité confrontée à ses faiblesses, sa noirceur. Des personnages contraints de faire face à une catastrophe sans précédent – et tout à fait plausible d'un point de vue scientifique.

J'ai été subjuguée par ce début de roman, une immersion dans les données réelles, du domaine du possible, qui terrifie finalement plus que n'importe quelle fiction. 

Le Maître de la lumière nous parle de Thana, femme abusée par son mari, Aryan, le pilote dont le courage est à la mesure de ses propres tourments, Jorge, capitaine d'un équipage plus que fidèle, uni par un terrible passé ; mais aussi De Paola, la brillante scientifique qui suit avec effroi l'évolution orageuse de notre plus proche étoile.

Il est évident que Thana et Aryan prennent une place prépondérante dans cette histoire, les autres n'intervenant qu'en amont du couple, mais ils restent très importants pour la suite des événements. 

À travers le destin de ces différents protagonistes, plongez dans une dystopie qui nous livre les angoisses, les peurs et l'espoir d'une société pour qui la survie devient l'unique obsession. Poussés par le sort, ils se révéleront pour le meilleur comme pour le pire…

Effectivement, cet instinct de choisir la vie et donc de se battre pour celle-ci, les personnages en font leur cheval de bataille. 

L'auteur m'a confié avoir voulu écrire le livre qu'il aurait aimé lire. C'est réussi, j'avoue, même si certaines parties sont inégales en matière de suspense. 

J'ai surtout été happée par l'intrigue mise en place, les explications du début sur les éruptions solaires et les aurores boréales sont explicites, ce qui permet au lecteur d'avancer logiquement dans la narration sans pour autant avoir fait des études spécialisées sur le sujet.

Un bien bel ouvrage que je vous invite à découvrir. Qui sait si un jour nous n'arriverons pas à ce genre de situation ? 

Et vous, que feriez-vous dans un monde privé d'électricité pendant plusieurs années ?

Bonne lecture mes Lecteurs ! 

Lien : http://lecturechronique2.com
Commenter  J’apprécie          40
‌Wouah, quelle claque !!! C'est "le livre" de cet été! J'ai adoré et dévoré ce roman qui s'appuie sur des faits probables. Suite à une énorme éruption solaire ( phénomène qui s'est déjà réalisée vers 1850) le monde va être plonge dans un chaos total. Il raconte l'histoire de femmes et d'hommes aux parcours de vie très différents, qui vont être confrontés à la une coupure d'électricité mondiale! On passe par toutes les émotions, du rire aux larmes, parfois essoufflé ou en apnée tellement le rythme est soutenu. En comparaison avec la crise du covid 19 que nous vivons, c'est le grand écart et pourtant il ne s'agit que "d'électricité" énergie que nous pensons maîtriser. L'espoir reste toujours présent grâce à la force des personnages. Vivement le tome 2
Commenter  J’apprécie          40
Enorme surprise que ce livre !
Tout à la fois livre de science-fiction et d'aventures, mais aussi magnifique thriller humaniste... Il réussit la gageure de sensibiliser à la fragilité inquiétante du monde tout en campant des personnages très attachants. La plupart, hommes ou femmes, sont lumineux, d'autres, plus complexes, sont soumis à la lutte éternelle entre le bien et le mal, et d'autres encore sont d'ignobles brutes ou d'effrayants salauds. Nul doute que l'auteur est un merveilleux conteur. Bien qu'il y ait déjà plus de 600 pages, on en redemande !!
Commenter  J’apprécie          50
Un grand livre, qui nous fait voyager, sur terre, mer et ciel.
les personnages sont incroyables, attachants, et hyper réalistes.
Roman ou Fiction, chacun peut se l'approprier a sa façon.
Des scènes si bien décrites, avec des paysages, des personnalités, des scènes parfois rocambolesques, de l'humour; que l'on part dans l'aventure de se livre, sans voir passer les heures.
L'écrivain a fait, sans aucun doute, un énorme travail de recherches, car les lieux sont cohérents avec la réalité, les paysages décrits sont justes, ainsi que les références scientifiques, jusqu'à la psychologie des personnages !
On se retrouve Hypnotisé, fasciné, impatient de lire la page suivante, si bien que l'on arrive a la fin du livre, a une vitesse incroyable, le temps s'est arrêté,
le temps de cette lecture. Et lorsque l'on referme la dernière page, on ressent un grand manque, comme lorsque l'on rentre d'un merveilleux voyage.
J'attend la suite, avec impatience, et pourquoi pas un Film .
Bravo.

Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les plantes, les insectes, se régalent de la Vie qui reprend après un hiver sombre. Les premiers moustiques sont revenus de leur hibernation. Des nuées massives fredonnent, disparaissent derrière les bulles de brouillard qui affleurent d’un sol détrempé. Les nappes amortissent les sons, gênent leur propagation. Seul le cri des oiseaux transperce avec timidité la force de leur étouffement.
Depuis quelques minutes, aucun son n’en réchappe : les oiseaux, s’ils sont embarrassés, ne disent plus grand-chose ; ceux qui piaillent encore ont diminué d’un ton. Dans leur tête d’oiseau, se posent des questions et deviennent prudents.
Une lueur s’échappe des nuages ; au gré de leur vitesse, elle change d’intensité et varie le contraste de toute la forêt. Les vagues de vapeur qu’exhale le marais viennent brouiller davantage la valse de lumière.
Commenter  J’apprécie          41
Des décennies plus tard, les hommes ont compris les raisons de la gigantesque aurore boréale qui illumina le ciel de l'hémisphère nord durant plusieurs nuits. Ils ont su expliquer l'intense perturbation du champ magnétique de la planète, jusqu'à en provoquer l'inversion de ses pôles. Cette tempête monstrueuse est appelée désormais : " l’événement de Carrington "
Commenter  J’apprécie          50
Puis, il ferme la porte, s’approche de la fenêtre et d’un geste rapide écarte les rideaux. Il en a le souffle coupé ; dans le plus grand silence, le ciel fait valser des couleurs écarlates dans lesquelles se distinguent des franges vertes. Scintillantes.
Commenter  J’apprécie          30
L'homme blanc, quand il perd pied, aime garder... La main ! Se moque-t-il. Il essaie toujours, au moins, de s'en convaincre.
Commenter  J’apprécie          60

Video de Bernard Woitellier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Woitellier
Critiques du Maître de la Lumière
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Jeune Adulte Voir plus

Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4894 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..